De l'école à la rue

Dans les coulisses de la grève étudiante

Renaud Poirier St-Pierre, Philippe Ethier

• Éditeur: Écosociété
• Année: 2013
• ISBN:
  9782897190507
• Sujet: Politique et relations internationales
• Sous-sujet: Dissertations en politique et relations internationales

Printemps 2012. Ce qui n'était à l'origine qu'une nouvelle grève étudiante s'est rapidement transformé en une crise sociale comme le Québec n'en avait pas connu depuis longtemps.Six mois de grève et des dizaines de milliers de personnes dans les rues plus tard, une question reste sur toutes les lèvres: comment ont-ils fait?Mêlant l'anecdote et l'analyse, les auteurs tentent d'y répondre, dans ce premier récit militant de la grève étudiante de 2012, en nous plongeant au coeur du mouvement.Rapports entre la CLASSE et l'État, planification depuis 2010, organisation et mobilisation, démocratie directe, discours, stratégie médiatique et offensive 2.0, voilà autant de facettes abordées qui nous transportent dans les coulisses de la plus importante grève étudiante du Québec.Mais c'est au bénéfice des mouvements sociaux en général que les auteurs nous invitent à tirer des leçons. Car comme ils le soulignent avec justesse, « puisque nous savons maintenant nous soulever, il ne nous reste plus qu'à recommencer ».

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Les organisations étudiantes nationales

ASSÉ : Association pour une solidarité syndicale étudiante. Fondée en 2001, dans la foulée du Sommet des Amériques à Québec, l’ASSÉ a été mise sur pied pour mettre fin au monopole des fédérations étudiantes. Au niveau stratégique, elle se réclame du syndicalisme de combat.

CLASSE : Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante. Créée en décembre 2011 pour coordonner la lutte contre la hausse des frais de scolarité, la CLASSE a été l’organisation qui a représenté le plus de grévistes lors de la grève de 2012. Elle a permis aux associations n’ayant pas de voix au niveau national de rejoindre l’ASSÉ de façon temporaire, sans nécessairement à avoir à payer de cotisations.

CASSÉÉ : Coalition de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie. Elle a été fondée en 2005 lors de la grève visant à contrer la réforme du régime d’aide financière aux études, dont la conversion de 103 millions de dollars de bourses en prêts. Elle est l’ancêtre de la CLASSE.

FEUQ : Fédération étudiante universitaire du Québec. Fondée en 1989, elle rompt avec la pratique du syndicalisme de combat jusqu’alors défendue par le mouvement étudiant — notamment par l’Association nationale des étudiants et étudiantes du Québec (ANEEQ), le principal regroupement étudiant national dans les années 1970 et 1980 — en privilégiant une pratique davantage axée sur la concertation et les partenariats avec l’État.

FECQ : Fédération étudiante collégiale du Québec. Fondée un an après la FEUQ (1990), elle est créée par les associations étudiantes collégiales insatisfaites des résultats des dernières mobilisations de l’Association nationale des étudiants et étudiantes du Québec (ANEEQ). À l’instar de la FEUQ, elle privilégie la voie concertationniste à celle du syndicalisme de combat.

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Le communiqué de presse et l’avis de convocation

Exemple d’un communiqué de presse

 

Manifestation de la CLASSE : 100 jours de grève, 100 jours de mépris (Titre)

MONTRÉAL, le 22 mai 2012 — Après les mobilisations du 22 mars et du 22 avril, des dizaines de milliers de personnes ainsi que plusieurs organisations étudiantes, syndicales et communautaires ont répondu à l’appel lancé par la CLASSE en ce 22 mai, 100^e jour de la grève étudiante. (Accroche)

Malgré la longueur du conflit, les 100 000 étudiants et étudiantes membres de la CLASSE sont toujours dans la rue, plus mobilisés que jamais. « Le 14 février dernier, la CLASSE déclenchait la grève générale illimitée. Cent jours plus tard, nous sommes toujours là, malgré le mépris des libéraux. Ce n’est surtout pas une loi spéciale qui mettra fin à notre mouvement », déclare Gabriel Nadeau-Dubois, coporte-parole de la CLASSE.

Moins de 24 heures après l’annonce de la CLASSE concernant la loi 78, déjà près de 3 000 personnes ont affiché publiquement leur intention de la défier en dévoilant leur identité sur www.arretezmoiquelquun.com. « Cette loi est inapplicable et nous comptons bien le démontrer. Nous ne cèderons pas à l’intimidation et défendrons nos libertés fondamentales », poursuit Jeanne Reynolds, coporte-parole de la Coalition.

 

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Renseignements :

Renaud Poirier St-Pierre, attaché de presse : 514-XXX-XXXX, @RenaudSTP  

Courriel : [email protected]  

Site web : www.bloquonslahausse.com

Exemple d’avis de convocation

Avis aux médias — La CLASSE réagira aux abus policiers et aux détentions arbitraires

 

MONTRÉAL, le 10 juin 2012 — La CLASSE tiendra une conférence de presse demain à 10 h 00 afin de réagir aux agissements des forces policières au cours des derniers jours. Gabriel Nadeau-Dubois et Jeanne Reynolds révéleront des témoignages inquiétants de citoyens et citoyennes ayant été victimes d’abus policiers et procèderont à une annonce.

 

Quoi : Conférence de presse de la CLASSE

Où : 1212 Panet, Montréal

Quand : Lundi 11 juin, 10 h 00  

Qui : Gabriel Nadeau-Dubois et Jeanne Reynolds

 

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Renseignements :

Renaud Poirier St-Pierre, attaché de presse de la CLASSE : 514-XXX-XXX

Courriel : [email protected]  

Site Web : www.bloquonslahausse.com

Notes

1. J’hésite, pour ma part, à adopter le slogan « Printemps érable » pour désigner les événements dont il est question ici. J’admets qu’il s’agissait d’un slogan ayant d’indéniables qualités pour susciter l’adhésion. Par contre, une fois les événements passés, j’éprouve un malaise important à l’utiliser comme dénomination historique. Assimiler un mouvement social occidental pour le maintien de services publics, aussi courageux et inspirant soit-il, à des révoltes populaires qui ont été réprimées par des assassinats politiques et qui ont fait tomber des dictatures me semble, pour tout dire, présomptueux et déplacé. Une certaine humilité sur ces questions est, je crois, de mise.

2. Je ne veux pas sous-entendre que nous serions désormais sortis du néolibéralisme, seulement ses chantres ne tiennent plus dans l’espace public le même discours avec le même aplomb depuis la crise financière.

3. Une réflexion qu’on trouve chez Pierre Dardot et Christian Laval, La nouvelle raison du monde. Essai sur la société néolibérale, Paris, La Découverte, 2009 ; Éric Pineault, « Quebec’s Red Spring : An Essay on Ideology and Social Conflict at the End of Neoliberalism », in Studies in Political Economy, vol. 90, 2012 ; et Philippe Hurteau, « L’État néolibéral : la construction politique du désastre », Bernard Élie et Claude Vaillancourt (dir.), Sortir de l’économie du désastre, Ville Mont-Royal, M Éditeur, 2012, p. 17-29....