ANNEXE 1
Les neurotransmetteurs
LES NEUROTRANSMETTEURS sont des substances chimiques qui permettent la communication entre les neurones et qui assurent le bon fonctionnement du cerveau. Ceux le plus souvent évoqués sont les endorphines, la sérotonine, la dopamine, la noradrénaline (ou norépinéphrine) et le glutamate. La recherche en aurait identifié une centaine jusqu’à présent. Il en existe beaucoup d’autres puisque de nouveaux peptides et de nouvelles protéines sont découverts à chaque année.
Les neurones génèrent un signal électrique. Une partie des communications à l’intérieur du cerveau se fait directement par transfert d’impulsions électriques. Mais on pense que la majeure partie de l’activité neuronale a lieu par le biais des neurotransmetteurs. Quand le signal électrique arrive à l’extrémité d’un neurone, il libère des neurotransmetteurs qui passent à travers le fluide de la synapse, l’espace entre deux neurones. Ces neurotransmetteurs s’attachent aux récepteurs du neurone suivant et ainsi de suite pour de nombreux autres neurones, ce qui a pour effet de les activer ou de les inhiber.
Les antipsychotiques bloquent la dopamine; les antidépresseurs activent la sérotonine et/ou la noradrénaline ou la dopamine; les psychostimulants activent la dopamine; les drogues de rue comme l’héroïne, la cocaïne ou la morphine les stimulent.
Plusieurs autres cellules, les globules blancs, les plaquettes sanguines, les cellules du cœur et du système digestif possèdent les mêmes récepteurs que le cerveau. C’est pourquoi les médicaments psychoactifs peuvent avoir des effets qui dépassent largement le système nerveux.
La complexité du cerveau est fabuleuse. On estime qu’il contiendrait 100 milliards de neurones, 100 billions de synapses et autant de cellules gliales que de neurones. La fonction de ces dernières est mal connue. Nous en avons beaucoup appris sur le cerveau, mais, globalement, il reste un mystère. Relier des événements précis de la vie mentale à des parties spécifiques de cette infrastructure d’une complexité inouïe est pour le moins téméraire. L’idée que chaque fonction mentale serait reliée à une partie exclusive du cerveau, la théorie modulaire, est de plus en plus contestée. Le neurologue et prix Nobel Torsten Wiesel dénonçait l’arrogance et l’orgueil démesurés qui ont mené à la proclamation, au cours des années 1990, de «La décennie du cerveau»: «Nous avons besoin d’au moins un siècle, peut-être un millénaire avant de comprendre le cerveau.» Et nous? Nous serons morts, mon frère…
Source: Grace E. Jackson, Rethinking Psychiatric Drugs, Bloomington Indiana, Authorhouse, 2005, p. 48-49.
ANNEXE 2
Liste des principales infractions et amendes versées par les sociétés pharmaceutiques (par ordre d’importance du règlement en millions de dollars)
Sources: Département de la Justice des États-Unis et Public Citizen Health Research Group. Ces amendes ont été versées au gouvernement fédéral et aux États pour des infractions au civil et au pénal. L’accusation de promotion illégale, qui peut paraître banale, indique normalement que le médicament est prescrit pour des affections pour lesquelles il n’existe aucune preuve d’efficacité ou d’innocuité, ce qui est susceptible de mettre des vies en danger. Le terme «étiquetage incorrect» est habituellement utilisé pour décrire une action entreprise dans l’intention de frauder et de tromper. Plusieurs sociétés sont des récidivistes. Pfizer a été condamnée pour «racketérisme», une accusation habituellement portée contre la mafia, jugement maintenu par la Cour suprême. Les ristournes sont généralement versées aux médecins pour les encourager à prescrire les médicaments du fabricant. C’est de la corruption pure et simple. Le total des amendes qui figurent au tableau se chiffre à 19,87 milliards de dollars en 12 ans. Cette liste est loin d’être exhaustive et ne comprend que les principaux règlements. Or, quantité de fabricants ont dû verser des amendes inférieures à 345 millions de dollars. Ces montants excluent les règlements intervenus entre les sociétés pharmaceutiques et les patients qui ont été victimes des effets indésirables des médicaments.
NOTES
Introduction
. Centre belge d’information pharmacothérapeutique, Prise en charge de l’ADHD, décembre 2010, <www.cbip.be/pdf/tft/TF_ADHD.pdf>. La Belgique utilise l’acronyme anglais pour le TDAH. Ce centre s’inspire de la médecine fondée sur les preuves et est soutenu financièrement par le gouvernement belge.
. «Le ministre Barrette veut s’attaquer au Ritalin», Canoe.ca, 6 mai 2015, <http://fr.canoe.ca/sante/nouvelles/archives/2015/05/20150505-195648.html>.
. Tommy Chouinard, «“Mal outillés” contre les troubles de l’apprentissage», La Presse, 20 février 2015.
. Alan Schwarz, «The Selling of Attention Deficit Disorder», NYT, 14 décembre 2013, <www.nytimes.com/2013/12/15/health/the-selling-of-attention-deficit-disorder.html>.
. Par exemple, le site du Children and Adults with Attention Deficit Disorder (CHADD), financé par l’industrie, soutient que «le TDAH est un trouble à vie». Voir: «Adults with ADHD», <www.chadd.org/Understanding-ADHD/Adults-with-ADHD.aspx>. Cette organisation américaine a des chapitres au Canada.
. Centre for ADHD Awareness, Canada, «What is Attention Deficit Hyperactivity Disorder?», sans date, consulté le 24 juin 2015, <www.caddac.ca/cms/page.php?67>.
. Terrie Moffitt et al., «Is Adult ADHD a Childhood-Onset Neurodevelopmental Disorder? Evidence From a Four-Decade Longitudinal Cohort Study», The American Journal of Psychiatry, mai 2015, <www.moffittcaspi.com/sites/moffittcaspi.com/files/field/publication_uploads/Moffitt_ADHD_AJP_2015.pdf>.
. Novartis, «Ritalin», eMC Medicine Guides, 15 décembre 2014, <www.medicines.org.uk/EMC/medicine/1316/SPC/Ritalin/accessed%2030th%20November%202011>.
. Allen Frances, «No Child Left Undiagnosed. The Latest Ploy to Make Childhood a Disease», Psychology Today, 12 avril 2014, <www.psychologytoday.com/blog/saving-normal/201404/no-child-left-undiagnosed>.
. Amy Orciari Herman, «CDC Releases First National Data on ADHD Treatment in Kids», NEJM Journal Watch, 3 avril 2015, <www.jwatch.org/fw110053/2015/04/03/cdc-releases-first-national-data-adhd-treatment-kids?query=pfw>. Enquête auprès de 9 500 parents.
. Andrew Ward, «Shire to Test ADHD Drug on Pre-School Children», The Financial Times, 13 juin 2014, <www.ft.com/cms/s/0/586eb7f6-f24e-11e3-ac7a-00144feabdc0.html>.
. Gerald Alloy, «Le Sluggish Cognitive Tempo: un nouveau concept?», TDAH Actu, no 3, octobre 2013, <www.tdahactu.com/tdahactu_n3/articles/article2.html>.
. Allen Frances, «No Child Left Undiagnosed», op. cit.
. Allison McCabe, «You Probably Have ADHD», the fix, 23 décembre 2013, <www.thefix.com/content/you-probably-have-adhd?page=all>.
Chapitre premier
. Rémi Maillard, «Génération Ritalin», Protégez-vous.ca, août 2010, <www.protegez-vous.ca/sante-et-alimentation/ritalin.html>.
. Données d’IMS, Philippe Mercure, «La consommation de Ritalin explose», La Presse, 9 mars 2015.
. Données d’IMS, citées dans Richard M. Scheffler et al., «The Global Market For ADHD Medications», Health Affairs, vol. 26, no 2, 2007, <http://content.healthaffairs.org/content/26/2/450.full.html>.
. Grace Chai et al., «Trends of Outpatient Prescription Drug Utilization in US Children, 2002-2010», Pediatrics, vol. 130, no 1, juillet 2012, <http://pediatrics.aappublications.org/content/early/2012/06/13/peds.2011-2879.full.pdf+html>. Les auteurs sont des employés de la FDA. Les données proviennent d’IMS.
. IMS, <www.brainshark.com/imshelath/vu?pi=zGozaU8MlzxiTzo> (hors ligne).
. CDC, «Key Findings: Trends in the Parent-Report of Health Care Provider-Diagnosis and Medication Treatment for ADHD: United States, 2003-2011», 10 décembre 2014, <www.cdc.gov/ncbddd/adhd/features/key-findings-adhd72013.html>.
. Guilherme Vanoni Polanczyk et al., «ADHD Prevalence Estimates Across Three Decades: An Update...