Le guide des bars et pubs de Saguenay
eBook - ePub

Le guide des bars et pubs de Saguenay

Mathieu Arsenault

Partager le livre
  1. 60 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

Le guide des bars et pubs de Saguenay

Mathieu Arsenault

DĂ©tails du livre
Aperçu du livre
Table des matiĂšres
Citations

À propos de ce livre

Pendant un mois, Mathieu Arsenault a fait la tournĂ©e des bars et pubs de Chicoutimi et de JonquiĂšre. Assis au comptoir, il a consignĂ© sur son tĂ©lĂ©phone les moments et les petits Ă©vĂ©nements du nightlife saguenĂ©en, croquant sur le vif chasseurs et shooter girls, karaokĂ© et sambuca flambĂ©e – le spectacle d'un rĂ©el ordinaire Ă©tonnamment riche en images. Le guide des bars et pubs de Saguenay, ce sont les poĂšmes Ă©crits au long de ces soirĂ©es et, placĂ© en regard, un essai dans lequel l'auteur revient sur cette expĂ©rience et oĂč se dĂ©finit, par le recours Ă  la notion de tĂ©lĂ©phone-carnet, une pratique de poĂ©sie directe.

Foire aux questions

Comment puis-je résilier mon abonnement ?
Il vous suffit de vous rendre dans la section compte dans paramĂštres et de cliquer sur « RĂ©silier l’abonnement ». C’est aussi simple que cela ! Une fois que vous aurez rĂ©siliĂ© votre abonnement, il restera actif pour le reste de la pĂ©riode pour laquelle vous avez payĂ©. DĂ©couvrez-en plus ici.
Puis-je / comment puis-je télécharger des livres ?
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptĂ©s aux mobiles peuvent ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ©s via l’application. La plupart de nos PDF sont Ă©galement disponibles en tĂ©lĂ©chargement et les autres seront tĂ©lĂ©chargeables trĂšs prochainement. DĂ©couvrez-en plus ici.
Quelle est la différence entre les formules tarifaires ?
Les deux abonnements vous donnent un accĂšs complet Ă  la bibliothĂšque et Ă  toutes les fonctionnalitĂ©s de Perlego. Les seules diffĂ©rences sont les tarifs ainsi que la pĂ©riode d’abonnement : avec l’abonnement annuel, vous Ă©conomiserez environ 30 % par rapport Ă  12 mois d’abonnement mensuel.
Qu’est-ce que Perlego ?
Nous sommes un service d’abonnement Ă  des ouvrages universitaires en ligne, oĂč vous pouvez accĂ©der Ă  toute une bibliothĂšque pour un prix infĂ©rieur Ă  celui d’un seul livre par mois. Avec plus d’un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu’il vous faut ! DĂ©couvrez-en plus ici.
Prenez-vous en charge la synthÚse vocale ?
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l’écouter. L’outil Écouter lit le texte Ă  haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l’accĂ©lĂ©rer ou le ralentir. DĂ©couvrez-en plus ici.
Est-ce que Le guide des bars et pubs de Saguenay est un PDF/ePUB en ligne ?
Oui, vous pouvez accĂ©der Ă  Le guide des bars et pubs de Saguenay par Mathieu Arsenault en format PDF et/ou ePUB ainsi qu’à d’autres livres populaires dans LittĂ©rature et PoĂ©sie. Nous disposons de plus d’un million d’ouvrages Ă  dĂ©couvrir dans notre catalogue.

Informations

Éditeur
Le Quartanier
Année
2016
ISBN
9782896982486
Mathieu Arsenault

Le guide
des bars et
pubs de
Saguenay


essai · poÚmes
LE QUARTANIER
J’ai Ă©tĂ© invitĂ© en 2014 pour une rĂ©sidence d’artiste au Centre Bang Ă  Chicoutimi. La rĂ©sidence devait s’étendre pendant tout le mois de septembre. J’ai acceptĂ©. C’était la premiĂšre fois que je me retrouvais en rĂ©sidence et je ne savais pas trop ce que j’y ferais. On me fournissait un petit appartement, et je suis dĂ©barquĂ© avec quelques livres, mon laptop et mon tĂ©lĂ©phone. On ne m’avait pas demandĂ© de produire quelque chose de prĂ©cis et j’avais d’abord dit que je profiterais de cette occasion pour lire Leibniz, Badiou, RicƓur. Je ne me cherchais donc pas dĂ©sespĂ©rĂ©ment un projet, mais comme les villes que je ne connais pas encore me fascinent, j’ai rapidement entrepris d’arpenter Chicoutimi pour essayer de dĂ©couvrir ce qui s’y passe. Or cette ville possĂšde un nightlife particuliĂšrement riche. Elle regorge de bars et de pubs de toutes sortes. KaraokĂ©s, clubs sociaux, discothĂšques, bars de poudre, tavernes d’ouvriers et de chasseurs. Je me suis dit que j’y trouverais peut-ĂȘtre assez de matĂ©riau pour construire quelque chose de littĂ©raire. Ce n’était rien de plus au dĂ©part, et dĂšs le premier vendredi je m’étais fait un itinĂ©raire de soirĂ©e pour voir si un tel projet avait des chances de fonctionner, si je trouverais effectivement quelque chose Ă  Ă©crire.
Le premier bar oĂč je suis allĂ© Ă©tait amĂ©nagĂ© dans un sous-sol. Il devait ĂȘtre vingt heures et l’atmosphĂšre Ă©tait Ă©trange, comme lourde. Mal Ă  l’aise, je me suis assis sur le bout d’un banc et j’ai commandĂ© une petite Corona. Puis j’ai remarquĂ© qu’il n’y avait que des hommes. J’ai pensĂ© qu’il s’agissait d’un bar gai, mais ces hommes n’avaient pas le look et les maniĂšres de ceux qu’on croise dans le quartier gai Ă  MontrĂ©al. Ils avaient l’air d’ouvriers d’usine, se parlaient peu, tout le monde avait l’air sĂ©rieux. Un homme d’un certain Ăąge est venu me parler. Il s’est mis Ă  me raconter sa vie d’une maniĂšre colorĂ©e. Il Ă©tait sympathique, mais son monologue ininterrompu est devenu accaparant Ă  la longue. Ma biĂšre finie, je suis parti. Il y a des endroits oĂč on ne se sent pas le bienvenu, oĂč on sent qu’on est l’étranger et, quand on n’est pas habituĂ©, la pression qu’on sent sur soi est presque insoutenable.
Je suis donc montĂ© juste au-dessus dans le deux­iĂšme bar de mon itinĂ©raire. J’avais espĂ©rĂ© beaucoup de la soirĂ©e de karaokĂ© qui Ă©tait annoncĂ©e, mais il n’y avait que cinq clients, c’était plus que tranquille. Ma grosse Molson Dry risquait d’ĂȘtre longue et plate Ă  boire, alors je me suis mis Ă  noter sur mon tĂ©lĂ©phone mes impressions concernant le bar que je venais de quitter. J’en ai fait un petit rĂ©cit, ma rencontre avec le monsieur s’y prĂȘtait bien. Mais ce n’était que des notes, du matĂ©riau pour un texte dont la forme finale restait Ă  dĂ©terminer.
C’est pendant que je prenais ces notes que le monsieur est entrĂ©. Chose vraiment Ă©trange, moins de cinq minutes plus tard une des clientes lui criait aprĂšs pour un commentaire qu’il avait fait, alors que l’animatrice du karaokĂ© chantait plus fort, comme pour enterrer la scĂšne. Et moi, je me retrouvais d’une maniĂšre spontanĂ©e Ă  essayer de transcrire ce qui se produisait Ă  mesure.
Je ne m’en rendais pas compte encore, mais ce que j’écrivais avait pris une forme diffĂ©rente. Noter in situ demande une Ă©criture plus stĂ©nographique que narrative. Les sauts de ligne permettent de sĂ©parer les Ă©lĂ©ments sans les introduire et conviennent bien Ă  la taille de l’écran de mon tĂ©lĂ©phone.
Ma biĂšre finie, je suis parti pour le troisiĂšme bar que j’avais sur ma liste. Un club. Je me disais que ce serait impossible de retomber sur une sĂ©rie d’évĂ©nements aussi singuliĂšre. Je me suis commandĂ© une grosse Coors Light et je me suis installĂ© pour mettre en forme les notes que j’avais prises au karaokĂ©. Mais mon attention s’est rapidement portĂ©e sur ce qui Ă©tait en train de se passer sur la piste de danse. Une fille complĂštement saoule cherchait Ă  rendre son chum jaloux et je me suis retrouvĂ© une fois de plus Ă  essayer de noter ce qui Ă©tait en train de se produire. Cette fois la forme y Ă©tait : je n’écrirais pas de rĂ©cits, mais je prendrais des notes. Des notes qui pencheraient plus vers la poĂ©sie que la microfiction. L’atmosphĂšre, bien sĂ»r, s’y prĂȘtait. Je reconnaissais en effet l’espace de la poĂ©sie d’Alexandre Dostie, d’Érika Soucy ou de Patrice Desbiens. Ces poĂštes ont travaillĂ© depuis le mĂȘme genre d’endroits et dĂ©veloppĂ© une grammaire du regard dont les Ă©lĂ©ments me revenaient naturellement. Et plus j’écrivais, mieux je comprenais la justesse et la pertinence ...

Table des matiĂšres