Histoire du Parti libéral du Québec
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Histoire du Parti libéral du Québec

La nébuleuse politique. 1867-1960

Michel LĂ©vesque

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Histoire du Parti libéral du Québec

La nébuleuse politique. 1867-1960

Michel LĂ©vesque

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NĂ© au cours des annĂ©es 1870 Ă  la suite de l'entrĂ©e en vigueur de l'Acte de l'AmĂ©rique du Nord britannique, le Parti libĂ©ral est la plus ancienne formation politique au QuĂ©bec. Les lecteurs dĂ©couvriront ici non pas une, mais bien plusieurs histoires. D'abord celle de l'Ă©volution des ailes parlementaires provinciale et fĂ©dĂ©rale et des relations qu'elles entretiennent entre elles. Michel LĂ©vesque retrace Ă©galement l'histoire de la machine Ă©lectorale en s'intĂ©ressant Ă  son dĂ©veloppement, Ă  ses dirigeants et Ă  son fonctionnement. Une attention particuliĂšre est consacrĂ©e Ă  l'histoire des clubs politiques ainsi qu'Ă  leurs rĂŽles et leur influence. Enfin, le voile de mystĂšre qui entoure les finances du parti et, surtout, sa caisse Ă©lectorale est levĂ© pour la premiĂšre fois. DĂ©tenteur d'un doctorat en histoire, Michel LĂ©vesque a enseignĂ© Ă  l'UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al et Ă  Trois-RiviĂšres. Il est l'auteur de À la hache et au scalpel. 70 Ă©ditoriaux pour comprendre Le Devoir sous GĂ©rard Filion (Septentrion) et De la dĂ©mocratie au QuĂ©bec. Anthologie des dĂ©bats autour de l'idĂ©e de la dĂ©mocratie de la Seconde Guerre mondiale Ă  la crise d'Octobre (Lux Ă©diteur).

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Informations

Année
2013
ISBN
9782896647583
CHAPITRE 1
Origines et développement des ailes parlementaires libérales provinciale et fédérale
Tenter de dĂ©terminer Ă  quel moment est nĂ© le Parti libĂ©ral au QuĂ©bec n’est pas chose facile. Selon certains auteurs, ses origines remonteraient aussi loin qu’à l’époque du Parti patriote, qui a existĂ© de 1827 Ă  1838[38]. D’autres considĂšrent plutĂŽt que son ancĂȘtre immĂ©diat est le Parti rouge. Ce dernier est apparu avec la formation de ministĂšres Ă  la suite de l’obtention du gouvernement responsable en 1848 et est disparu dans les annĂ©es 1860[39]. C’est ce parti qui aurait fondĂ© le Parti libĂ©ral provincial en 1867 selon les informations qu’on retrouve sur le site Internet du Parti libĂ©ral du QuĂ©bec, consultĂ© en avril 2012[40]. Pour l’historien Yves-François Zoltvany, ce n’est pas en 1867 mais bien en 1872 que le Parti libĂ©ral est nĂ©. « Avant 1872, dans le QuĂ©bec, il y avait des libĂ©raux. AprĂšs 1872, il y a un parti libĂ©ral[41]. » L’historien Marcel Hamelin, qui s’est intĂ©ressĂ© aux premiĂšres annĂ©es du parlementarisme quĂ©bĂ©cois, considĂšre qu’il n’existe pas de parti libĂ©ral provincial avant l’annĂ©e 1875. « Beaucoup plus qu’en 1867 ou qu’en 1871, le dĂ©putĂ© libĂ©ral de 1875 Ɠuvre au sein d’une Ă©quipe et d’un parti.[42] » Hamelin souligne Ă©galement que, au cours des premiĂšres annĂ©es qui ont suivi la crĂ©ation de la fĂ©dĂ©ration de 1867, les partis politiques au QuĂ©bec « n’ont pas de structures provinciales mais ressemblent Ă  une coalition de noyaux rĂ©gionaux. [
] Ce sont les luttes parlementaires qui permettent la fusion de ces groupes rĂ©gionaux[43] ». Hamelin parle alors de « groupes parlementaires » plutĂŽt que de partis politiques avant 1878 Ă  l’AssemblĂ©e lĂ©gislative[44]. Enfin, dans une brochure publiĂ©e par le Parti libĂ©ral provincial Ă  l’occasion du congrĂšs Ă  la direction de mai 1950 dans laquelle il retrace son histoire, on mentionne que « ce n’est qu’au lendemain de la mort de Mercier [le 30 octobre 1894] que les cadres politiques trouvent leur forme actuelle et que les partis se divisent dĂ©finitivement en parti conservateur et parti libĂ©ral[45] ».
L’absence de consensus concernant la date de naissance du Parti libĂ©ral du QuĂ©bec n’est cependant pas un cas isolĂ©. Le mĂȘme phĂ©nomĂšne existe en ce qui concerne la datation du Parti libĂ©ral fĂ©dĂ©ral. Comme le souligne l’historien Yves-François Zoltvany,
De 1867 Ă  1873, le parti libĂ©ral, surtout au niveau fĂ©dĂ©ral, Ă©tait presque totalement dĂ©pourvu d’unitĂ© et de cohĂ©sion. Il se composait tout simplement d’une agglomĂ©ration de groupements provinciaux chacun muni d’un chef et d’un programme et dont le seul lien d’unitĂ© Ă©tait une opposition commune au gouvernement. Le choix d’un chef de l’opposition [Ă  Ottawa] en 1872, en l’occurrence Alexander Mackenzie, ne rĂ©ussit pas Ă  instaurer l’unitĂ© dans le parti. [
]
Ce manque de cohĂ©sion se faisait Ă©galement sentir Ă  l’échelon provincial, du moins dans le QuĂ©bec, oĂč le parti libĂ©ral prĂ©sentait un aspect plutĂŽt hĂ©tĂ©rogĂšne[46].
L’historien canadien-anglais William L. Morton abonde dans le mĂȘme sens. Celui-ci souligne qu’en 1873 le Parti libĂ©ral fĂ©dĂ©ral n’était pas un parti politique et qu’il constituait « plutĂŽt un groupe de reprĂ©sentants des partis politiques provinciaux[47] ». Contrairement Ă  Morton, l’historien O.D. Skelton estime, quant Ă  lui, que les libĂ©raux formaient alors un parti, mais « un parti qui n’avait pas d’unitĂ©, dont la direction fĂ©dĂ©rale Ă©tait troublĂ©e par la rivalitĂ© entre [Edward] Blake et [Alexander] Mackenzie et dont les lieutenants au QuĂ©bec se succĂ©daient aussi vite que les images dans un kalĂ©idoscope[48] ».
À la suite de nos recherches ayant menĂ© Ă  la prĂ©sente Ă©tude, il nous apparaĂźt clairement que le Parti libĂ©ral au QuĂ©bec, tel que nous le connaissons de nos jours, tant sur la scĂšne provinciale que sur la scĂšne fĂ©dĂ©rale, prend forme au cours des annĂ©es qui ont suivi l’entrĂ©e en vigueur de l’Acte de l’AmĂ©rique du Nord britannique, le 1er juillet 1867. Il importe donc de s’intĂ©resser aux rĂ©percussions de ce nouveau rĂ©gime constitutionnel si l’on veut comprendre comment cette formation politique est nĂ©e et s’est dĂ©veloppĂ©e au fil du temps.
Les rĂ©percussions de l’Acte de l’AmĂ©rique du Nord britannique
Le 1er juillet 1867, l’Acte de l’AmĂ©rique du Nord britannique (AANB) entre en vigueur au Canada. Cette loi, votĂ©e par les membres du Parlement britannique, tient dorĂ©navant lieu de constitution pour le Canada, alors une colonie britannique. Cette loi constitutive du nouvel État fĂ©dĂ©ral canadien rĂ©unit trois anciennes colonies britanniques qui existaient depuis 1841 : le Canada-Uni, qui comprenait le Haut-Canada et le Bas-Canada aussi appelĂ©s Canada-Ouest et Canada-Est correspondant alors au sud du territoire actuel de l’Ontario et du QuĂ©bec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Avec l’AANB, le QuĂ©bec devient alors une province parmi quatre avec l’Ontario, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Au fil des ans, d’autres provinces viendront s’ajouter : le Manitoba (1870), la Colombie-Britannique (1871), l’Île-du-Prince-Édouard (1873), l’Alberta et la Saskatchewan (1905) et, finalement, Terre-Neuve (1949).
À la suite de l’adoption de la nouvelle constitution, l’évolution politique du QuĂ©bec s’en trouve complĂštement modifiĂ©e. Le nouveau rĂ©gime constitutionnel engendre une nouvelle donne et une nouvelle dynamique politiques au Canada et au QuĂ©bec. Les consĂ©quences de ce changement de statut constitutionnel sont considĂ©rables sur la vie politique et le dĂ©veloppement des partis politiques tant sur la scĂšne fĂ©dĂ©rale que sur la scĂšne provinciale. Elles conditionnent et forcent les acteurs politiques Ă  s’adapter Ă  une tout autre rĂ©alitĂ©.
La premiĂšre rĂ©percussion de l’AANB, aussi appelĂ© depuis 1982 Loi constitutionnelle de 1867, consiste en l’établissement d’une nouvelle structure politique de type fĂ©dĂ©ral partageant les pouvoirs entre deux ordres de gouvernement : un gouvernement fĂ©dĂ©ral et des gouvernements des États fĂ©dĂ©rĂ©s communĂ©ment appelĂ©s provinces. Ce nouveau systĂšme politique entraĂźne la formation de deux scĂšnes politiques distinctes, la scĂšne fĂ©dĂ©rale et la scĂšne provinciale, qui ont chacune leur sphĂšre d’influence et leurs pouvoirs respectifs. Au fil du temps, la dynamique de ce systĂšme entraĂźne le dĂ©veloppement de relations fĂ©dĂ©rales-provinciales qui seront marquĂ©es Ă  certains moments par des nĂ©gociations ardues et des affrontements Ă©piques entre le gouvernement fĂ©dĂ©ral et les gouvernements provinciaux, ce qui aura comme consĂ©quence de teinter les relations entre les formations politiques au pouvoir. De cette constitution dĂ©coule Ă©galement la formation de nouvelles institutions politiques. Il s’agit lĂ  de la deuxiĂšme rĂ©percussion importante de ce changement de statut constitutionnel.
Avant 1867, les institutions politiques existantes sont le gouverneur gĂ©nĂ©ral, l’AssemblĂ©e lĂ©gislative et le Conseil lĂ©gislatif de la province du Canada. Le Parlement du Canada-Uni compte alors 130 divisions Ă©lectorales depuis 1853, soit soixante-cinq pour le Canada-Est (QuĂ©bec) et soixante-cinq pour le Canada-Ouest (Ontario), reprĂ©sentĂ©es chacune par un dĂ©putĂ©. Sous le rĂ©gime de l’Union, on retrouve aussi le Conseil lĂ©gislatif qui compte quarante-huit membres Ă©lus Ă  partir de 1856, dont vingt-quatre proviennent du Bas-Canada et vingt-quatre du Haut-Canada. Au total, ce sont donc quatre-vingt-neuf postes politiques Ă©lectifs qu’on retrouve alors au QuĂ©bec.
À partir du 1er juillet 1867, le nombre d’institutions et de postes politiques Ă  pourvoir double. De nouvelles institutions politiques fĂ©dĂ©rales et provinciales sont crĂ©Ă©es. La Couronne britannique, de qui relĂšve officiellement le Canada, est alors reprĂ©sentĂ©e par l’institution du gouverneur gĂ©nĂ©ral. Celui-ci sera nommĂ© par le roi ou la reine d’Angleterre Ă  la suite de propositions de noms prĂ©sentĂ©es par le premier ministre[49]. La Chambre des communes Ă  Ottawa regroupe, quant Ă  elle, les 181 reprĂ©sentants Ă©lus dans les divisions Ă©lectorales fĂ©dĂ©rales que compte alors la carte Ă©lectorale fĂ©dĂ©rale. De ce nombre, soixante-cinq proviennent du QuĂ©bec. Quant Ă  la seconde chambre d’assemblĂ©e, le SĂ©nat, dont les membres sont nommĂ©s par le gouvernement fĂ©dĂ©ral, elle regroupe vingt-quatre membres en provenance du QuĂ©bec en 1867 sur un total de soixante-douze. Au total, si on exclut le poste de gouverneur gĂ©nĂ©ral, on dĂ©nombre quatre-vingt-neuf postes politiques Ă  pourvoir au sein des institutions politiques fĂ©dĂ©rales en provenance de la prov...

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