Comprendre les élections américaines, édition 2016
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Comprendre les élections américaines, édition 2016

La conquĂȘte de la Maison-Blanche

Élisabeth Vallet

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Comprendre les élections américaines, édition 2016

La conquĂȘte de la Maison-Blanche

Élisabeth Vallet

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À propos de ce livre

La conquĂȘte de la Maison-Blanche est une saga qui s'Ă©tire sur de longs mois, qui absorbe des sommes astronomiques et qui remue les eaux saumĂątres du passĂ© des candidats et de leur famille. Elle est dĂ©sormais suivie, un peu Ă  la maniĂšre des Hunger Games, comme une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e oĂč seul le candidat le plus rusĂ©, le plus connectĂ©, le plus nanti ou le plus agressif survivra, au terme de pratiquement une annĂ©e et demie de joute.Le xxie siĂšcle a complĂštement redessinĂ© ce que sont les États-Unis: des Ă©vĂ©nements de 2001 Ă  l'avĂšnement des Millenials (la gĂ©nĂ©ration Y), du bouleversement dĂ©mo­graphique du pays Ă  la rĂ©surgence des « Hommes blancs en colĂšre », le pays est en mal d'identitĂ©. Ainsi, l'essor du Tea Party, le retour de la peur en politique intĂ©rieure dans la foulĂ©e des attentats de Boston et San Bernardino, le dĂ©clin des droits des femmes, l'augmentation des tueries de masse et la lente dĂ©liquescence du Parti rĂ©publicain mettent la table pour une annĂ©e Ă©lectorale inĂ©dite.Élisabeth Vallet est professeure associĂ©e et directrice scientifique Ă  la Chaire Raoul-Dandurand en Ă©tudes stratĂ©giques et diplomatiques, et chercheure Ă  l'Observatoire sur les États-Unis de l'UQAM. Elle a Ă©tĂ© Ă  plusieurs reprises chercheure invitĂ©e aux États-Unis et en Europe. Elle a notamment publiĂ© ­Comprendre les Ă©lections amĂ©ricaines (Septentrion, 2012), Borders, Fences and Walls (Ashgate, 2014) et a codirigĂ© le livre L'Effet 11­septembre - 15ans aprĂšs (Septentrion, 2015). Elle collabore avec Le Monde diplomatique (visions carto), Piwl!, Diplomatie et tient un blogue sur les questions de politique amĂ©ricaine, hĂ©bergĂ© par la plateforme universitaire HypothĂšses, d'OpenEdition.

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Informations

Année
2016
ISBN
9782894482193
TROISIÈME PARTIE
La conquĂȘte de la Maison-Blanche
Tous les quatre ans, le lundi suivant le premier lundi de novembre, se tient l’élection du prĂ©sident des États-Unis. Le 8 novembre 2016, tous les AmĂ©ricains dĂ©signent Ă©galement leurs reprĂ©sentants, dans douze États et deux territoires (Samoa et Porto Rico) ils Ă©lisent leur gouverneur, dans 34 États leurs sĂ©nateurs. Nombre d’entre eux participent Ă  des Ă©lections locales et rĂ©pondent en plus Ă  des questions rĂ©fĂ©rendaires qui vont des lois de finances Ă  la destitution d’un Ă©lu, en passant par des amendements constitutionnels. Certains sont d’ailleurs des rĂ©fĂ©rendums d’initiative populaire, qui abondent dans un État comme la Californie, et leur prĂ©paration suppose un travail continu pour obtenir les signatures nĂ©cessaires afin d’amener, par voie de pĂ©tition, la question sur le bulletin de vote.
Pléthore de questions référendaires
Il y a eu 158 questions rĂ©fĂ©rendaires posĂ©es lors du scrutin de 2014, qui ont concernĂ© 42 États en 2014 : l’avortement, le financement scolaire, les armes, l’immigration, le salaire minimum, les niveaux de taxation ont ainsi fait partie des enjeux soumis Ă  un rĂ©fĂ©rendum. Parce que la mobilisation des Ă©lecteurs (tant pour dĂ©clencher les rĂ©fĂ©rendums que lors du vote lui-mĂȘme) a Ă©tĂ© moindre qu’en 2012 (oĂč 176 mesures avaient finalement Ă©tĂ© soumises aux Ă©lecteurs), plusieurs États ont allĂ©gĂ© le processus des rĂ©fĂ©rendums d’initiative populaire (et notamment le nombre de signatures requises) et l’on s’attend Ă  un grand nombre de rĂ©fĂ©rendums le 8 novembre 2016. DĂšs Ă  prĂ©sent, Ballotpedia en recense 82, qui se tiendront dans 31 États – mais nous sommes encore Ă  plusieurs mois de l’élection de 2016. Les questions rĂ©fĂ©rendaires dĂ©jĂ  approuvĂ©es pour figurer sur le bulletin de novembre touchent des enjeux comme le salaire minimum, l’usage et la lĂ©galisation de la marijuana, le contrĂŽle des armes Ă  feu et le systĂšme d’assurance maladie.
Voir Conference of State Legislatures, http://www.ncsl.org/legislatures-elections/elections/ballot-measures-database.aspx ; 2016 Ballot Measures, Ballotpedia, https://ballotpedia.org/2016_ballot_measures.
Taux de chĂŽmage et Ă©lection
Le taux de chÎmage défait-il le président sortant ?
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Depuis 1945, les prĂ©sidents battus Ă  la fin de leur premier mandat faisaient tous face Ă  une annĂ©e record en matiĂšre de taux de chĂŽmage. Mais la corrĂ©lation est moins une affaire de chiffres que de perspective. En effet, l’économie amĂ©ricaine affiche un taux de chĂŽmage de 7,7 % en 2012 lorsque Barack Obama cherche Ă  se faire rĂ©Ă©lire. Et il y parvient : il faut donc considĂ©rer que ce taux Ă©levĂ© n’était pas une annĂ©e record par rapport aux prĂ©cĂ©dentes – en effet la crise de 2008 a gĂ©nĂ©rĂ© des taux de chĂŽmage de 9,9 %, 9,8 % et 8,6 %. En 2012, malgrĂ© un taux trĂšs Ă©levĂ©, la perception du public Ă©tait celle d’une amĂ©lioration.
Cependant, l’élection prĂ©sidentielle est au cƓur et constitue l’essentiel de l’actualitĂ©. Dans le cas oĂč le prĂ©sident cherche Ă  obtenir un second mandat, on Ă©tablit souvent, mais c’est discutĂ©, une corrĂ©lation entre les indicateurs Ă©conomiques et le taux de rĂ©Ă©lection du prĂ©sident.
Dans le cas oĂč le prĂ©sident sortant ne souhaite pas ou ne peut pas se reprĂ©senter, le champ est beaucoup plus ouvert. Bien sĂ»r, le spectre de l’élection de 2000 plane toujours sur les scrutins prĂ©sidentiels, mĂȘme si le rĂ©sultat des Ă©lections prĂ©sidentielles de 2004, 2008 et 2012 a Ă©tĂ© moins ambigu qu’il ne l’avait Ă©tĂ© en 2000 puisque le prĂ©sident a obtenu non seulement la majoritĂ© des grands Ă©lecteurs, mais Ă©galement celle des suffrages populaires. Toutefois, le processus Ă©lectoral est long, l’élection prĂ©sidentielle est le fruit de plusieurs annĂ©es de travail pour les candidats et aucun cycle Ă©lectoral n’est exempt de surprises.
1. Qui peut aspirer Ă  la prĂ©sidence des États-Unis ?
Pour se prĂ©senter Ă  la Maison-Blanche, il faut ĂȘtre citoyen amĂ©ricain de naissance, ĂągĂ© d’au moins 35 ans et avoir vĂ©cu 14 ans aux États-Unis. Ces critĂšres peuvent paraĂźtre surannĂ©s – et injustes pour les immigrants qui peuvent y voir une citoyennetĂ© Ă  deux vitesses puisqu’ils sont exclus de facto de la magistrature suprĂȘme –, mais ils Ă©taient cruciaux en 1787, alors que « la nation Ă©tait jeune et que les liens patriotiques Ă©taient faibles[86] ».
Être nĂ© Ă  l’étranger peut coĂ»ter la Maison-Blanche
La question a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© posĂ©e plusieurs fois, puisque la constitution impose aux candidats d’ĂȘtre citoyen amĂ©ricain de naissance, autour de la possible candidature Ă  la Maison-Blanche d’Henry Kissinger, de Madeleine Albright ou encore d’Arnold Schwarzenegger. Tous sont nĂ©s Ă  l’étranger et ont acquis la citoyennetĂ© amĂ©ricaine par la voie de la naturalisation : la prĂ©sidence leur est donc interdite. Les projets d’amendement pour changer cet Ă©tat de fait n’ont jamais abouti. Dans cette veine, la question de l’éligibilitĂ© du sĂ©nateur John McCain en 2008, nĂ© sur une base navale amĂ©ricaine au Panama, et de Ted Cruz en 2016 nĂ© Ă  Calgary, a Ă©tĂ© soulevĂ©e : en 2008, elle a rapidement Ă©tĂ© rĂ©solue par le SĂ©nat (rĂ©solution 511), car il Ă©tait politiquement inimaginable d’exclure de la course les enfants de citoyens servant Ă  l’étranger. Bien que ces critĂšres soient dĂ©suets, leur existence donne souvent lieu Ă  des dĂ©bats sur la validitĂ© de la candidature de tel ou tel candidat, animĂ©s notamment par le mouvement des Birthers – ces citoyens qui ont contestĂ© la validitĂ© de la citoyennetĂ© de naissance tant de Barack Obama (qu’ils soupçonnent d’ĂȘtre nĂ© Ă  l’étranger) que de John McCain en 2008 ou de Ted Cruz en 2016[87].
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Il faut Ă©galement avoir vĂ©cu effectivement 14 ans aux États-Unis : l’obligation de rĂ©sidence ne veut cependant pas dire 14 annĂ©es consĂ©cutives, puisque le prĂ©sident Edgar Hoover, qui avait menĂ© une carriĂšre d’ingĂ©nieur Ă  l’étranger, ne vivait aux États-Unis que depuis 11 ans lorsqu’il a Ă©tĂ© Ă©lu en 1928.
Mais, au-delĂ  de ces critĂšres formels, pour pouvoir – de façon rĂ©aliste – aspirer Ă  la Maison-Blanche, les candidats doivent commencer tĂŽt, accumuler soutiens et financements, parfois jusqu’à quatre annĂ©es avant l’annĂ©e Ă©lectorale proprement dite. C’est ce que l’on appelle la « primaire invisible » : il s’agit en quelque sorte du premier processus de sĂ©lection, officieux puisqu’il s’opĂšre avant le dĂ©clenchement officiel de l’annĂ©e Ă©lectorale. Cette primaire invisible est d’autant plus importante que le calendrier Ă©lectoral est compressĂ© : une grande partie des primaires se dĂ©roulent dans les premiers mois de l’annĂ©e Ă©lectorale (ce qui n’était pas le cas auparavant puisqu’elles s’étalaient largement jusqu’à l’étĂ©) et l’effet du Super Tuesday est dĂ©terminant pour les candidats : Ă  la mi-mars 2016, prĂšs de la moitiĂ© des États se sont dĂ©jĂ  prononcĂ©s. Un calendrier de plus en plus compressĂ© :
plus de la moitiĂ© des États ont tenu caucus et primaires avant avril 2016
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Source : D’aprùs Josh Putman, The 2016 Presidential Primary Calendar, Frontloading HQ, en ligne, http://frontloading.blogspot.ca/p/2016-presidential-primary-calendar.html, compilation 2016.
La compression du calendrier Ă©lectoral : la place privilĂ©giĂ©e de l’Iowa et du New Hampshire
L’annĂ©e Ă©lectorale dĂ©bute, conformĂ©ment Ă  la tradition, avec le caucus de l’Iowa, suivi, comme toujours, par la primaire du New Hampshire. Si ces deux petits États sont attachĂ©s Ă  cet usage, ce n’est pas en raison du nombre de dĂ©lĂ©guĂ©s qu’ils amĂšnent Ă  la Convention nationale de chaque parti – car il est trĂšs faible et ne pĂšse en ce sens pas lourd –, mais en raison de leur rĂŽle clĂ© dans la campagne, qui leur donne une visibilitĂ© mĂ©diatique et des retombĂ©es Ă©conomiques considĂ©rables : cela propulse mĂȘme l’État du New Hampshire, pourtant petit, au 8e rang des bĂ©nĂ©ficiaires des dĂ©penses Ă©lectoralistes tandis que les retombĂ©es Ă©conomiques directes et indirectes sont substantielles et que les dĂ©penses des cinq candidats arrivĂ©s en tĂȘte ont Ă©tĂ© multipliĂ©es par huit en 25 ans en Iowa. Cette premiĂšre Ă©tape est en effet importante, mais pas toujours dĂ©cisive : la premiĂšre primaire et le premier caucus constituent pour les candidats un tremplin ou un handicap. Si ces deux votations ne permettent pas de tirer de conclusions dĂ©finitives quant Ă  l’issue du cycle de primaires (les caucus de l’Iowa ne sont par exemple que la premiĂšre Ă©tape d’un processus qui s’échelonne d’une part jusqu’au 30 avril, date des conventions de districts et, d’autre part, jusqu’au 18 juin, date de la convention de l’État), elles peuvent cependant modifier considĂ©rablement les pronostics : c’est ainsi qu’en 2004, au soir du caucus en Iowa, le fameux cri de Howard Dean (le fameux Dean Scream abondamment diffusĂ© sur YouTube) a consacrĂ© sa dĂ©faite, tandis que le moment d’émotion montrĂ© par Hillary Clinton Ă  la veille du scrutin au New Hampshire en 2008 lui aurait valu, selon les conseillers de campagne des deux candidats dĂ©mocrates, le rebond qu’elle a vĂ©cu le lendemain. Dans le mĂȘme esprit, la victoire du 19 janvier 1976, dans ce mĂȘme État et contre toute attente, de Jimmy Carter (si mĂ©connu alors que les commentateurs demandaient : « Jimmy qui ? ») a Ă©tĂ© le point de dĂ©part d’une dynamique irrĂ©versible qui l’a menĂ© Ă  la Maison-Blanche dix mois plus tard.
La primaire qui se tient en Caroline du Sud appartient dĂ©sormais Ă  cette catĂ©gorie des États prĂ©curseurs, qui paraissent donner le sens du vent et prĂ©dire – Ă  dĂ©faut de dĂ©terminer – l’issue du scrutin, et les noms des candidats Ă  la prĂ©sidence. En effet, il semble que, lorsque l’Iowa et le New Hampshire dĂ©signent diffĂ©rents favoris, la Caroline du Sud est l’État qui tranche, celui qui, en venant ajouter sa voix Ă  l’un des deux, ind...

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