Une histoire de la formation des maßtres au Québec
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Une histoire de la formation des maßtres au Québec

Michel Allard, Paul Aubin, FĂ©lix Bouvier, Rachel Desrosiers

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Une histoire de la formation des maßtres au Québec

Michel Allard, Paul Aubin, FĂ©lix Bouvier, Rachel Desrosiers

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À propos de ce livre

Les comitĂ©s puis les commissions d'enquĂȘte qui ont Ă©valuĂ© Ă  travers le temps le systĂšme d'Ă©ducation reconnaissent unanimement que sa qualitĂ© dĂ©pend d'abord et avant tout de l'excellence de son personnel enseignant. Au-delĂ  de ce consensus, les modalitĂ©s des programmes d'Ă©tudes destinĂ©s prĂ©cisĂ©ment aux futurs enseignantes et enseignants continuent de susciter dĂ©bats et discussions.Une Histoire de la formation des maĂźtres au QuĂ©bec, depuis le rĂ©gime français jusqu'Ă  nos jours, revient sur des enjeux qui restent encore d'actualitĂ©: doit-on mettre l'accent sur la culture gĂ©nĂ©rale ou sur les disciplines enseignĂ©es? Quelle place et quelle importance relative doivent avoir les contenus disciplinaires ou encore la didactique ou des Ă©lĂ©ments de psychopĂ©dagogie? Bref, la formation des maĂźtres doit-elle viser des objectifs d'ordre strictement utilitariste ou devrait-elle ĂȘtre rĂ©flexive et critique?Ces interrogations soulĂšvent Ă  leur tour d'autres questions tout aussi importantes: celles du rĂŽle de l'État, de la gratuitĂ© et de l'obligation scolaire, de la place, longtemps fondamentale, de la religion Ă  l'Ă©cole, de la laĂŻcitĂ©, du rĂŽle des parents, etc.Cet ouvrage aide Ă  mieux comprendre dans quel contexte notre systĂšme d'Ă©ducation a Ă©voluĂ©.Docteur en histoire, licenciĂ© en pĂ©dagogie, Michel Allard a enseignĂ© au primaire, au secondaire puis Ă  l'École normale Ville-Marie. À partir de 1969 jusqu'Ă  sa retraite en 2001, il a enseignĂ© Ă  l'UQAM en formation des maĂźtres: l'histoire, la didactique de l'histoire et l'Ă©ducation musĂ©ale.Paul Aubin est chercheur autonome affiliĂ© au Centre interuniversitaire d'Ă©tudes quĂ©bĂ©coises de l'UniversitĂ© Laval. Il a entrepris l'Ă©tude systĂ©matique du manuel scolaire quĂ©bĂ©cois qui a conduit Ă  la mise en ligne du site MANSCOL diffusĂ© par la BibliothĂšque de l'UniversitĂ© Laval.FĂ©lix Bouvier est historien, enseignant de carriĂšre, docteur en sciences de l'Ă©ducation, vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© des professeur d'histoire du QuĂ©bec depuis2007 et professeur en didactique des sciences humaines Ă  l'UQTR.Docteur en sciences de l'Ă©ducation de l'UniversitĂ© de Caen, Rachel Desrosiers a successivement enseignĂ© Ă  l'École normale de Sherbrooke (1950-1956), Ă  l'Institut pĂ©dagogique de MontrĂ©al (1956-1973) et Ă  l'UQAM de 1973 jusqu'Ă  saretraite en 1997.

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Informations

Année
2019
ISBN
9782897911102
CHAPITRE 1
La formation des maĂźtres depuis le RĂ©gime français jusqu’à la fondation des premiĂšres Ă©coles normales publiques
Michel Allard
La formation sur le terrain (1635-1763)
Sous le RĂ©gime français, il n’existe pas de systĂšme public d’éducation proprement Ă©tatique. L’éducation dĂ©pend de la responsabilitĂ© de la famille. Les communautĂ©s religieuses qui s’en occupent sont financĂ©es en partie par l’État sous forme de subsides et de concessions de terres. Selon le sociologue de l’éducation Gilbert Vaillancourt, deux voies s’ouvrent Ă  ceux et celles qui dĂ©sirent enseigner : soit faire partie d’un ordre religieux enseignant, soit se dĂ©clarer instituteur1. En 1635, les JĂ©suites fondent le collĂšge de QuĂ©bec destinĂ© Ă  l’instruction des jeunes Français. Peu de temps plus tard, en 1639, les Ursulines mettent sur pied un couvent pour Ă©vangĂ©liser et instruire les jeunes AmĂ©rindiennes et, par la suite, les jeunes Canadiennes.
Dix ans plus tard, Maisonneuve Ă©tablit sur l’üle de MontrĂ©al la colonie de Ville-Marie. Marguerite Bourgeoys, aprĂšs de multiples dĂ©mĂȘlĂ©s avec Mgr de Laval, fonde une communautĂ© de religieuses non cloĂźtrĂ©es, les Dames de la CongrĂ©gation de Notre-Dame de MontrĂ©al. Elles se consacrent d’abord Ă  l’évangĂ©lisation et Ă  l’instruction des jeunes AmĂ©rindiennes puis, par la force des choses, Ă  l’instruction des enfants issus des mariages des colons français. Les religieuses Ă©tendent peu Ă  peu le rĂ©seau de leurs « petites Ă©coles » dans les villages de la vallĂ©e du Saint-Laurent. Au dĂ©but du XVIIIe siĂšcle, c’est au tour des frĂšres Rouillier, des frĂšres hospitaliers ou frĂšres Charron et des Sulpiciens de s’engager Ă  Ville-Marie et dans les environs dans l’instruction des jeunes garçons2.
Quelques laĂŻcs parfois itinĂ©rants se consacrent aussi Ă  instruire les enfants dĂ©sireux d’apprendre Ă  lire, Ă  Ă©crire et Ă  compter. Rien ne les prĂ©pare directement Ă  cette fonction. Leur recrutement se fonde sur le critĂšre de leur connaissance des rudiments de lecture, d’écriture et de calcul. « Il faut mentionner, selon l’historien de l’éducation Louis-Philippe Audet, outre des maĂźtres ambulants et des notaires, les fils de famille exilĂ©s au Canada par lettre de cachet dont plusieurs se dispersĂšrent dans les campagnes pour servir de maĂźtres d’école3. » Certains d’entre eux au comportement douteux s’attirĂšrent les foudres de l’intendant Dupuy4. Il ne faut pas alors s’étonner que, dans ce contexte, lors de sa visite des paroisses, le reprĂ©sentant de l’évĂȘque soit tenu de s’informer : « S’il y a un MaĂźtre & une MaĂźtresse d’Ecole. S’ils font le Catechisme (sic). S’ils sont de bonnes mƓurs, & propres pour enseigner. Si le CurĂ© prend soin que les Enfans (sic) ne lisent pas dans de mauvais livres, & que les filles n’aillent jamais avec les garçons dans la mĂȘme Ecole. Si les Parents sont exacts Ă  envoyer leurs Enfans (sic) Ă  l’Ecole5. » DĂ©jĂ  apparaĂźt le souci d’assurer la surveillance, sinon le contrĂŽle, de ceux qui exercent la fonction d’enseignant. Cette pratique n’aura de cesse jusqu’à nos jours.
Bref, sous le RĂ©gime français, il n’existe pas de vĂ©ritable systĂšme d’éducation financĂ©, organisĂ© et supervisĂ© par l’État. Dans ce contexte, la plupart des Ă©ducateurs laĂŻques ou religieux, outre leur bonne volontĂ©, ne reçoivent aucune formation particuliĂšre. Ils se forment sur le terrain quoique, dans les communautĂ©s religieuses, il est plausible de croire que les membres anciens transmettaient leur savoir-faire aux plus jeunes.
Tentative de mettre sur pied un systĂšme public d’éducation (1770-1801)
AprĂšs la cession du Canada Ă  la Grande-Bretagne en 1763, l’enseignement, Ă  l’instar de la situation qui existait sous le RĂ©gime français, n’est ni organisĂ© ni financĂ© directement par l’État. Chez les catholiques francophones, le clergĂ©, les communautĂ©s religieuses et quelques laĂŻcs le prennent Ă  leur charge. Chez les protestants anglophones, quelques maĂźtres, dont certains reçoivent des subsides du gouvernement, ouvrent des Ă©coles d’abord dans les villes puis dans les bourgs, dont Sorel oĂč l’on retrouve une population de langue anglaise. Il ne faut pas s’étonner que, tant chez les francophones que chez les anglophones, on ait nĂ©gligĂ© « de prĂ©parer un personnel qualifiĂ© pour dispenser un enseignement primaire et secondaire6 ». En 1770, un groupe de citoyens de la ville de QuĂ©bec demande au gouverneur Carleton de faire des reprĂ©sentations Ă  la Cour de Londres pour que l’on puisse faire venir des maĂźtres de France. Quant aux anglophones, ils Ă©prouvent eux aussi de la difficultĂ© Ă  recruter des maĂźtres compĂ©tents7. En dĂ©pit du dĂ©vouement des institutrices et des instituteurs religieux ou laĂŻques, l’éducation se retrouve dans un Ă©tat lamentable. L’alphabĂ©tisation progresse lentement en comparaison avec la situation en Nouvelle-France.
Dans ce contexte, le gouverneur lord Dorchester crĂ©e en 1787 un comitĂ© dirigĂ© par le juge en chef William Smith dans le but « de s’enquĂ©rir des moyens Ă  prendre pour rĂ©pandre l’instruction dans le peuple8 ». Afin de recueillir des informations, un questionnaire dont certains Ă©lĂ©ments portaient sur la compĂ©tence des maĂźtres, mais plus spĂ©cialement sur le projet d’établir un systĂšme d’éducation neutre, entendons non confessionnel, de l’école primaire Ă  l’universitĂ©, devait ĂȘtre envoyĂ© au curĂ© de chaque paroisse. Deux ans plus tard, le questionnaire n’avait pas circulĂ©. Le prĂ©sident dut se contenter de le faire parvenir Ă  l’évĂȘque de QuĂ©bec, Mgr Hubert, ainsi qu’à son coadjuteur, Mgr Bailly de Messein. Si le premier s’oppose avec force Ă  ce projet, plus particuliĂšrement Ă  la crĂ©ation d’une universitĂ© neutre, le second l’appuie. En 1789, le comitĂ© dĂ©pose son rapport qui dĂ©crit un vĂ©ritable systĂš...

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