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La parole et la topologie
Pourquoi et comment la parole implique-t-elle la topologie ?
- 180 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
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La parole et la topologie
Pourquoi et comment la parole implique-t-elle la topologie ?
Ă propos de ce livre
"Qu'elle se veuille agent de guĂ©rison, de formation ou de sondage, la psychanalyse n'a qu'un mĂ©dium: la parole du patient. L'Ă©vidence du fait n'excuse pas qu'on le nĂ©glige. Or tout parole appelle rĂ©ponse » (Ăcrits, p. 247). Il n'y a de vĂ©ritable rĂ©ponse que dans l'autrement dit et l'autrement entendu. « Qu'on dise reste oubliĂ© derriĂšre ce qui se dit dans ce qui s'entend » (Autres Ăcrits, p. 449). L'autrement dit et entendu implique le dire oubliĂ©, enjeu de la topologie.
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Informations
Sujet
Sciences socialesSujet
SociologieDiscussion
CH. Est-ce quâon pourrait dire que ce point-lĂ de sidĂ©ration de lâab-sens correspondrait au moment oĂč un point de capiton est touchĂ© ?
CF. Dans quel sens ?
CH. Dans lâanalyse, dans la sĂ©ance.
CF. Je pense que le terme de point de capiton est ambigu. Et je pense que ta question implique cette ambiguĂŻtĂ©. Le point de capiton, on peut le comprendre comme le point de capiton qui se joue Ă la fin dâune phrase oĂč la phrase trouve son sens et sa signification dĂ©finitive, alors quâici, dans la façon dont tu introduis les choses, ce serait plutĂŽt le point de capiton oĂč le sens sâĂ©croule.
CH. Il y a un vide, une sorte de vide.
CF. Oui, câest ça.
MD. Câest un dĂ©capitonnage.
PN. Hier, Christian, tu parlais de la parole neutre, et je me souvenais de ce que chez Blanchot, puisque ça venait de lĂ , le neutre est, Ă la fin de son Ćuvre, associĂ© Ă trois autres termes (parce que ce nâest pas seulement la parole neutre, câest dâabord le neutre, et puis il y aura de la parole neutre, mais depuis la question du neutre). Et les trois autres termes sont â et ça rejoint, je pense, lâespace que tu essaies dâouvrir lĂ â le dĂ©sastre, le dĂ©soeuvrement et le dehors. Il y a toute une construction de lâespace littĂ©raire blanchotien sur ces quatre termes-lĂ : le neutre, le dehors, le dĂ©soeuvrement et le dĂ©sastre, et quand est-ce que la parole ne nous protĂšge pas de ça ? Mais au contraire, quand est-ce que la parole, lâexercice de la parole nous expose à ça ? Nous expose Ă autre chose ? Donc une parole qui ne fait pas Ćuvre, une parole qui ne fait pas astre, qui ne fait pas intĂ©rioritĂ©, qui ne fait pas non plus diffĂ©renciation et ne nous introduit pas Ă une logique de la contradiction.
CC. Ce que Pascal vient de dire par rapport Ă ce que tu disais ce matin, ça me fait Ă©galement penser que, dans lâopĂ©ration que tu montres, il y a la transformation entre une surface qui contient un intĂ©rieur qui est un intĂ©rieur absolu, câest-Ă -dire complĂštement sĂ©parĂ© de lâextĂ©rieur et une autre surface oĂč il y a une certaine ouverture qui devient possible, donc qui est effectivement la bande de Moebius et puis la construction du cross-cap. Câest ce point oĂč moi je serais dâaccord avec le terme de capiton, câest-Ă -dire oĂč il y a quelque chose de lâordre de cet ab-sens qui dâune certaine maniĂšre se donne Ă Ă©prouver, mais ce qui me paraissait intĂ©ressant par rapport Ă la question du dehors, câest quâil y a une Ă©quivalence par rapport Ă une certaine ouverture.
CF. Au fond, le dehors de Blanchot ne serait naturellement pas le dehors ordinaire.
PN. Ah oui, voilĂ ! Avec la remarque : et si on continue lĂ -dessus, parce que tu dis lâidĂ©e, lâidĂ©e comme invisible, oui et non, parce que lâidĂ©e, câest peut-ĂȘtre mĂȘme la visibilitĂ© par excellence. Eidos, câest le voir absolu, le voir de lâidĂ©e. Et pour tenir ton propos, alors il faut sâintĂ©resser davantage Ă la question de la nĂ©gation, câest ça et câest pas ça, et au fond tu proposes dâouvrir, ce qui me paraĂźt tout Ă fait freudien et lacanien, dâouvrir lâespace de la question, mais quâest-ce que câest quâune nĂ©gation qui nâest pas dialectique ?
CH. Vous me faites beaucoup penser Ă , chez Lewis Carroll on est en permanence dans cette question du non-sens, mais qui est un dĂ©sastre Ă chaque fois en fait. Câest presque la question de la sidĂ©ration comme tu le disais, Christian, jâentendais tout de suite le terme de dĂ©sastre tout Ă lâheure, câest-Ă -dire Ă chaque fois quâil y a notamment le « et » et le « pas », autant ce que dit la Reine rouge, la Reine blanche, etc., et on a lâimpression quâĂ chaque fois, câest des microdĂ©sastres qui se prĂ©sentent et que, Ă chaque fois, Alice est Ă©jectĂ©e de quelque chose, câest-Ă -dire elle serait toujours mise dehors, en dehors de quelque chose et, Ă ce moment-lĂ , il faut recoller et jâai lâimpression que Lewis Carroll savait sans le savoir, sans le savoir au sens analytique.
JMV. Il Ă©crit dans une fiction, il fait de la logique dâun cĂŽtĂ© et il Ă©crit Alice⊠câest de la littĂ©rature, câest un artifice quâil prend pour introduire, justement, tout ça : câest des modalitĂ©s. Jâai proposĂ© dâappeler ça, Ă partir de Lacan, des « modifications », parce que ce nâest pas les mĂȘmes modalitĂ©s que celles des logiciens quand ils parlent de logique modale dâAristote et des stoĂŻciens. Lacan nous explique comment, lui, il introduit la modalitĂ© en logique. Il dit ça dans Les non-dupes errent. Câest la septiĂšme leçon des Non-dupes errent, et lĂ , il dit comment Aristote dĂ©rape dans De lâinterprĂ©tation. Câest connexe Ă ce quâil dit dans la derniĂšre leçon de Lâidentification, oĂč il parle de Blanchot justement. Il dit quâAristote a une notion dâUniversel qui vient du fait que tout ce qui nâest pas hĂ©risson est pour lui non hĂ©risson.
Lacan il note ça, et oppose à ça : « tout ce qui brille nâest pas en or » ; câest ce quâil choisit comme exemple pour sâopposer Ă Aristote. Mais il dit une chose extraordinaire, il dit : « ça fait quâAristote, du coup, a une certaine notion dâuniversel qui le conduit Ă considĂ©rer que le dieu de la nature, le grand Pan, sait lire ; câest encore vrai de Kant, qui a dit que toute la logique Ă©tait sortie toute faite de la tĂȘte dâAristote ».
Goethe ramasse le crĂąne sur le Lido de Venise et dit que, quand il lâa ramassĂ© et regardĂ©, tout Wilhelm Meister est sorti tout Ă©crit de ce crĂąne. Ăa câest le ruissellement, câest la rupture du semblant, il y a des gens, Proust par exemple, il se met au lit et il Ă©crit jusquâĂ la mort, rupture du semblant, lĂ .
Notre Ă©pistĂ©mologie, notre philosophie est nĂ©o-kantienne et prĂ©-hĂ©gĂ©lienne ; nous sommes dans un monde plutĂŽt Ă©pistĂ©mologiquement jungien, câest-Ă -dire avec la magie ; et câest Freud qui reprĂ©sente la raison par rapport à ça. Et câest pour ça que Lacan dit, dans Les non-dupes errent, quâil faut nous montrer comment faire rentrer la modalitĂ©. Comment passer de la logique syntaxique, avec nĂ©gation, Ă la question de dessiner des ronds, passer Ă des diagrammes ? Le point de capiton, câest un trĂšs bon exemple, il y a la bande de Moebius. La premiĂšre fois quâil en parle, câest dans ProblĂšmes cruciaux pour la psychanalyse, deuxiĂšme leçon, en relation avec le S1 S2 (schĂ©ma L), câest une surface bilatĂšre, le tore, la transformation en tore feint, la feinte, il appelle ça le tore pliĂ©, la bande de Moebius feinte, ça câest une feinte, et quand on la coupe, et quâon la recolle, ça devient une bande de Moebius vraie. Il commence, tout de suite aprĂšs Les quatre concepts, Ă lâĂcole normale, et Ă lâĂcole normale chaque annĂ©e, il fait une leçon sur cette question. Dans Lâobjet de la psychanalyse, il consacre toute la leçon â je mâen souviens parce que câest mon anniversaire le 12 janvier ! â â66, donc il fait le 12 janvier un exposĂ©, Lâobjet de la psychanalyse, le 5 fĂ©vrier dans La logique du fantasme et, lĂ , il lâappelle « involution signifiante », et il dĂ©finit cette involution signifiante : « câest la copule qui unit lâidentique avec le diffĂ©rent ». Alors, pour montrer la question de la logique des diagrammes dâEuler-Venn et des diagrammes, je vous propose un petit exercice extrĂȘmement simple qui va vous montrer ce quâil y a derriĂšre le point de capiton de Lacan, câest un truc quâil nâa pas dĂ©veloppĂ©, je ne comprends pas pourquoi, câest dâune richesse incroyable, et il y a effectivement de lâĂ©videment, du vide, on peut le lire comme capitonnage aussi bien que comme dĂ©capitonnage et je vais vous montrer comment.
Quelle est la diffĂ©rence quâil y a entre les diagrammes, entre deux disques qui sont disjoints, et les diagrammes dâEuler-Venn oĂč il y a une intersection ? Lacan sâintĂ©resse à ça en tant que ça bouge. Donc sâil fait bouger ça, il peut superposer les deux disques. Et il peut mĂȘme faire rentrer lâun dans lâautre, ici, entre ces deux-lĂ il y a le point de capiton, parce quâavant de faire rentrer lâun dans lâautre, on peut les faire ĂȘtre tangents, ça câest le point de capiton du graphe, câest la tangence. Les deux disques, on peut les faire rentrer lâun dans lâautre de cette maniĂšre-lĂ , une intersection a deux points comme dans le diagramme dâEuler-Venn, ensuite on peut avoir ce type de capitonnage-lĂ , il y en a un qui est tangent Ă lâautre et puis Ă la fin on peut les avoir comme ça bien sĂ©parĂ©s. Ăa, câest de la gĂ©omĂ©trie, câest un mouvement des disques lâun par rapport Ă lâautre, ils sont lĂ , les disques, vous pouvez prendre des disques en carton, ou en plastique, et il fait ça avec des disques trouĂ©s de couleur. Ceci va nous conduire Ă une nouvelle lecture du schĂ©ma L et du schĂ©ma R et mĂȘme du schĂ©ma I de Schreber, avec les disques trouĂ©s. Câest un truc qui vient lentement. Mais comment peut-on rendre ça Ă la maniĂšre dâEuler-Venn-Caroll (parce que Caroll a aussi fait des schĂ©mas comme ça) ? Euler, Venn, Caroll. On peut faire un dessin dâEuler-Venn pour chacune des Ă©tapes, pour la premiĂšre Ă©tape ici il nây a pas dâintersection. Une Ă©criture algĂ©brique de Boole nous permet dâĂ©crire cette petite gĂ©omĂ©trie des disques qui se superposent et ces diagrammes vont nous conduire Ă une lecture des schĂ©mas de Lacan. Donc petit Ă petit, on sâaperçoit quâil y a quelque chose qui se tisse chez Lacan du fait que les dessins de graphe, de surface, ensuite avec la bande de Moebius et les nĆuds, câest une Ă©criture diagrammatique. Il nâest pas seul Ă faire ça. Câest ce que font les mathĂ©maticiens, câest devenu trĂšs net depuis 1945, avec la thĂ©orie des catĂ©gories. RenĂ© Guitart qui est catĂ©goricien, et Grothendieck en France ; le premier article, câest Eilenberg et Mac Lane, deux AmĂ©ricains qui ont Ă©crit un article sur la maniĂšre de faire de lâalgĂšbre. Tu parlais des petites lettres de lâalgĂšbre. Les algĂ©bristes, ce sont des gens qui auraient tendance Ă rĂ©duire la topologie Ă lâalgĂšbre ; mais il y a toujours un grain de topologie qui rĂ©siste, câest pas ça. Dâailleurs, Lacan ne dit mĂȘme pas « câest pas ça » ; il dit « câest ça, mais Ă la gomme jamais aux petits oignons ». Câest une autre formule. Je pense que le sexe câest ça, mais Ă la gomme jamais aux petits oignons, câest-Ă -dire que câest toujours ratĂ©, mais câest ça quand mĂȘme, câest dâailleurs pour ça que câest youpie ! On peut dĂ©nigrer le sexe, comme le fait remarquer Freud, dĂ©gradation de la vie sexuelle chez lâhomme, on dit que câest des saloperies, câest obscĂšne, etc., parce que câest ça, mais Ă la gomme, câest jamais aux petits oignons, mais câest ça quand mĂȘme. Bon. Câest pour ça quâil y a un rejet de la jouissance.
Je suis dâaccord, je suis trĂšs surpris que tu notes que le terme de dĂ©sir disparaisse du discours lacanien et chez ses hĂ©ritiers ; câest Ă©vident, on ne parle plus du dĂ©sir, on ne parle que de la jouissance dâune maniĂšre nĂ©gative pour lâexclure. Or moi, je suis dĂ©solĂ©, mais le dĂ©sir, la structure du dĂ©sir et la jouissance, ça a Ă voir avec cette involution signifiante. Avec cette copule qui unit lâidentique avec le diffĂ©rent. Quelque chose qui va donner toujours « câest ça, mais Ă la gomme ». Ăa, câest trĂšs intĂ©ressant parce que vous voyez, ceci, on peut considĂ©rer que câest le point de capiton, dĂ©jĂ parce que si cette zone-lĂ , mĂ©diane, vous la mettez (en gros) comme ça, vous la mettez comme un cercle et que vous avez lâautre partie ici du dessin, cette zone, un cercle et ce cercle vous le rĂ©duisez Ă un point, Ă un gros point, lĂ vous avez la tangente. En logique, il nây a pas dâintersection non (p et q), ça veut dire vous hachurez, vous videz ça. Câest vide, au sens ensembliste par exemple. Quand câest disjoint, quand ça capitonne, câest la mĂȘme chose. En logique, ça sâĂ©crit pareil. Il nây a pas dâintersection. Parce que sâil y a une intersection ici, ici il y a p et non p, p et q et dans les deux ronds comme ça p et q sont prĂ©sents dans lâintersection, lâintersection est prĂ©sente, mais ceux-lĂ , elle est absente. Mais par contre, si vous repassez ici, quâest-...
Table des matiĂšres
- Introduction
- La parole neutre
- Discussion
- Exercice de lecture
- Discussion
- Des raisons de la topologie
- Discussion
- De la connexité
- Discussion
- Que vient faire la topologie ?
- Discussion
- Annexe Ă la communication de Cyril Veken
- Dans la collection « Lire en Psychanalyse »