Le Jour du Seigneur, étude sur le sabbat
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Le Jour du Seigneur, étude sur le sabbat

  1. 456 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Le Jour du Seigneur, étude sur le sabbat

À propos de ce livre

Le Dimanche chrétien remplaçant le Sabbat juif dans l'histoire de l'Église, puis s'étendant à toute la civilisation occidentale, n'a pas été un phénomène sans signification profonde. Le Sabbat primitif donné dans le jardin d'Éden célébrait la Création, le Sabbat mosaïque rajoutait à ce souvenir celui de la sortie d'Égypte, le Sabbat chrétien, au jour de la résurrection, est la fête par excellence qui accomplit et révèle le sens des deux premiers sabbats. Car la victoire de Jésus-Christ sur la mort est plus qu'un retour à la vie, mais le commencement d'une nouvelle création, plus qu'une justification personnelle, mais la libération de tout un peuple. Telle est la thèse de Louis Thomas (1826-1904). A son époque, le respect social du Jour du Seigneur était un thème volontiers traité par les pasteurs évangéliques, surtout au sein des nations anglo-saxonnes. Depuis, tant aux États-Unis qu'en Europe, l'indifférenciation commerciale du dimanche par rapport aux autres jours de la semaine est devenue chose complètement banale. Mettant un sérieux coup de frein à notre frénétique activité, la crise sanitaire aura eu le mérite de nous inviter à réfléchir à la pertinence du sabbat quant au bien-être de l'humanité; l'étude de Louis Thomas, qui expose ce jour particulier en tant que moyen de grâce, reste ici particulièrement précieuse. Notre réédition ThéoTeX condense en un seul l'essentiel des deux volumes.

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Informations

Année
2022
Imprimer l'ISBN
9782322409259
ISBN de l'eBook
9782322422074
I
Le Sabbat
jusq’au Seigneur Jésus

1. Le sabbat primitif.

1.1 — La fondation du sabbat ou Genèse ch. 1 et 2.

Il est dit, Gen.2.2-3 : « Dieu acheva au septième jour son oeuvre, qu’il avait faite; et il se reposa au septième jour de toute son oeuvre qu’il avait faite. Dieu bénit le septième jour et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son oeuvre qu’il avait créée en la faisant. »
[Nous préférons pour ces derniers mots la traduction littérale donnée par la Version de Lausanne à celle par trop sommaire de Segond : qu’il avait faite. C’est cette dernière version où nous puiserons nos citations, en indiquant quand nous ne la suivrons pas.]
Il faut entendre dans le verset 2 : « Dieu acheva, » dans le sens de : avait achevé. Cela ressort du contexte, soit de ce qui précède, soit de ce qui suit. Mais il est certain que le repos de Dieu au septième jour n’implique point en Dieu une absence d’activité (Jean.5.17). Il n’implique sous ce rapport que la cessation de l’activité créatrice proprement dite, comme la fin du verset 3 semble l’indiquer nettement : « Il se reposa de toute son oeuvre que Dieu avait créée
en la faisant. »
L’idée de repos qui est exprimée aux versets 2 et 3 par le terme
encore plus fortement Exo.20.11, où le mot employé est ĞŘĽĚ, et Exo.31.17, où sont réunis les mots
(Segond : il a cessé son oeuvre et il s’est reposé. Lausanne : Il s’est reposé et a respiré. ) Evidemment nous ne saurions admettre qu’il y ait eu fatigue en Dieu ni pendant, ni après la création. Mais il ne faudrait pas non plus restreindre l’idée du repos de Dieu dans le 7e jour à l’idée de la cessation de l’activité créatrice. Il faut y joindre, au moins, l’idée de la satisfaction qui suit une oeuvre accomplie et bien accomplie. Il est dit, Gen.1.31 : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait; et voici, cela était très bon. » (Comp. v. 13, 18. )
Dieu bénit le 7e jour et il le sanctifia : évidemment pour ses créatures et tout spécialement pour l’homme, la plus élevée des créatures dont il avait été question dans le récit. Dieu bénit le 7e jour, c’est-à-dire il en fit un jour spécial de bénédiction à côté des six jours qui devaient le précéder, un jour qui devait être une source de bénédiction, de bonheur. Il le sanctifia, non pas proprement : Il le mit à part, comme pourrait le faire penser une étymologie qui nous paraît erronée, mais : Il le déclara saint et il le fit saint, il en fit une source de sainteté.
Selon OEhler, l’opinion la plus vraisemblable est que le verbe
apparenté avec
, être nouveau (d’où
la nouvelle lune), remonte à la racine
, d’où vient aussi
, verdir, pousser, et qu’il signifie primitivement sortir en brillant (enituit, glänzend hervorbrechen). Delitzsch compare d’une manière analogue le verbe
au sanscrit dhûsch, splendidum, pulchrum esse.
[Keil, Genesis und Exodus, p. 457. — Dans l’article de la Real- Encyklopadie, sur la sainteté de Dieu (1879), Delitzsch estime que selon l’étymologie de
qui lui paraît la plus vraisemblable, le mot viendrait non d’une racine (Lautverbindung)
, mais d’une racine
signifiant primitivement « diviser, séparer, » mais que le terme d’opposition sous-entendu ne serait pas directement « ce qui est ordinaire et commun,» mais « ce qui est physiquement défectueux, maladif. » En fait, il arrive ainsi par une autre voie au même résultat que nous. Dieu serait saint en tant qu’il serait, au point de vue négatif, labis expers et, au point de vue positif, parfait. Delitzsch cite à l’appui de son opinion une formule d’incantation suméro-assyrienne, où le mot assyrien kudistu
a pour équivalent nu-gig, pouvant très bien signifier labis expers (nu =pas, gig=malade ou maladie).]
Il y aurait donc primitivement dans
l’idée de la lumière apparaissant avec éclat, et cela serait confirmé surtout par Esa.10.17, passage dans lequel le Saint d’Israël est aussi appelé la lumière d’Israël. Voir aussi 1Tim.6.16 ; 1Jean.1.5, etc.
Dieu serait alors le Saint en tant qu’il est, comme s’exprime un dogmaticien luthérien moderne (Thomasius, Dogmatik) : « Celui qui est absolument pur, la lumière absolue et sans tache. » Déjà Quenstedt avait défini la sainteté de Dieu comme étant « summa omnisque labis expers in Deo puritas. » Le sens fondamental de
est bien aussi, selon Gesenius, être pur.
« Il ne faudrait pas rapprocher, dit Diestel
de
abscidit, pour arriver ainsi à l’idée de séparer, mettre à part; car alors il faudrait rattacher à la même ligne de dérivation sordidus fuit, et
, purus fuit.» Dieu sanctifia le 7e jour, c’està-dire en fit une source de sainteté, de pureté morale, de lumière spirituelle.
Dieu sanctifia ce jour et par conséquent il se le consacra, il
en fit pour l’homme une source de consécration à Dieu, car il est clair que pour l’homme, l’idée de la sainteté est essentiellement celle de la consécration à Dieu, de l’obéissance à ses commandements, de la communion avec lui.
Dieu est sa loi à lui-même, tandis que l’homme a sa véritable loi en dehors de lui. Sans doute, en étant appelé à être saint, l’homme est appelé au plein développement de sa personnalité ; mais ce développement même ne saurait s’opérer qu’autant que l’homme se subordonne à la volonté divine. Ce n’est que dans l’obéissance à Dieu, obéissance qui est aussi une communion avec lui, que l’homme devient vraiment libre, en devenant vraiment fort, vertueux, saint. Aussi la sainteté de l’homme est-elle en même temps et même essentiellement une consécration extérieure, bien que profondément intime, un don de soi à un autre et à un autre infiniment supérieur, vraiment parfait. (Voir Exo.13.2 ; 28.36; 39.30; Zach.14.20; Lév.27.14, etc.)
Mais en étant sanctifié, consacré à Dieu, l’homme est ainsi mis à part pour Dieu, et cette mise à part, avant tout spirituelle, est doublement prononcée, elle s’accentue d’une manière toute nouvelle, si le milieu dans laquelle se trouve l’homme sanctifié, est un monde plongé dans le mal (1Jean.5.19). On arrive ainsi par l’idée de la sanctification à celle de la mise à part, toutefois cette dernière idée n’est pas le point de départ, il est tout autrement positif.
Dieu sanctifia donc le 7e jour et par là il en fit pour l’homme une source de sainteté ou de sanctification. Mais, pour que ce jour devînt tel pour l’homme, il fallait évidemment que celui-ci s’y prêtât librement et lui-même sanctifiât le jour en le reconnaissant comme saint, consacré à l’Éternel, et en se conduisant en conséquence.
Si maintenant nous demandons comment l’homme devait précisément sanctifier ce jour, nous ne trouvons aucune réponse biblique directe, et au fond nous ne saurions nous en étonner. La Genèse a été rédigée non pour l’homme innocent, mais pour l’homme déchu; et le commandement du sabbat devait apparaître sous une nouvelle forme très détaillée et à quelques égards fort modifiée, quand les temps seraient venus où Dieu pourrait restaurer en quelque manière l’institution, pour le peuple de l’Ancienne Alliance. Plus tard encore l’institution devait recevoir une lumière toute nouvelle dans l’Alliance définitive et humanitaire. Nous sommes donc réduits pour le commandement paradisiaque à des déductions tirées des termes mêmes de l’institution du sabbat primitif, de l’idée que nous pouvons nous former de l’homme innocent, et aussi des enseignements de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance sur le Jour du Seigneur. Or voici à quoi nous arrivons ainsi :
1. L’homme devait suspendre son travail ordinaire pour se reposer, et cela afin d’accomplir un divin commandement, impliqué, ce nous semble, dans l’exemple donné par le Créateur à celui qu’il avait créé à son image, et dans le caractère sacré qu’il avait tout de suite imprimé au 7e jour.
2. Il devait profiter de ce repos pour commémorer le commandement de l’Éternel en rattachant ce commandement à l’exemple donné par l’Éternel lui-même lors de la création des cieux et de la terre.
3. Il devait commémorer ainsi la toute-puissance créatrice de l’Éternel, le rapport de dépendance spirituelle absolu dans lequel l’homme se trouve constamment vis-à-vis de lui, et tous les devoirs liés à ce rapport.
4. Il devait adorer Dieu. Il devait le prier, soit pour lui rendre grâces, et lui rendre grâces particulièrement au sujet des bénédictions apportées par les six jours précédents, soit pour implorer la continuation de son secours, de nouvelles bénédictions, particulièrement pour la série des jours ouvriers qui allait commencer.
5. Il devait se recueillir, s’édifier, s’efforcer de vivre d’une manière spéciale dans la pensée et dans la communion de l’Éternel.
Comme nous voyons les premiers fils d’Adam offrir à l’Éternel des sacrifices : l’un, une offrande des fruits de la terre, l’autre, une offrande des premier-nés de son troupeau et de leur graisse (Gen.4.3), et que le sacrifice n’est point en soi nécessairement expiatoire, nous pouvons admettre encore que l’adoration au 7e jour dut ne pas tarder à se manifester sous la forme du sacrifice.
Dieu bénit le 7e jour et il le sanctifia. Il le bénit en le sanctifiant. Ce jour ne devait produire toutes ses bénédictions que dans la mesure où il serait sanctifié, et les bénédictions mêmes dont il devait être la source, devaient encore augmenter sa sanctification de la part de l’homme, ainsi que son influence sanctifiante. « Le σαββατισμὸς du Créateur, dit Delitzsch, doit devenir le σαββατισμὸς de la créature. Aussi, en bénissant le 7e jour, en fait-il pour elle une source intarissable de rafraîchissement et, en sanctifiant ce jour, il le revêt d’une gloire particulière pour la nouvelle carrière historique qui commence pour l’humanité. Car signifie approprier la qualité du
et le
est le saint. »
Il y a donc eu, selon nous, une institution divine primitive d’un jour hebdomadaire de repos, et cette institution fut déjà
paradisiaque. Mais, nécessaire et excellente déjà pour la vie d’innocence, elle devait le devenir bien plus encore après la chute de l’humanité. Ce caractère paradisiaque de l’institution du sabbat nous semble ressortir de Gen.2.2-3 et être pleinement confirmé par Exo.20.8-11, qui devra plus tard réclamer notre attention.
Nous ne saurions donc être de l’avis de M. de Pressensé, disant : « Faire remonter le sabbat jusqu’au jardin d’Eden, c’est oublier les conditions de l’innocence, qui n’admet pas le partage de la vie entre le profane et le sacré. »
[Conférences de Genève, I, p. 33. Nous lisons dans le Dimanche, du même
auteur, p. 8 : «A son entrée dans l’existence terrestre, l’âme humaine, cette noble fiancée de l’Esprit saint, a reçu le gage de sa vocation à la vie céleste. Ce gage, cet anneau de fiançailles, si j’ose ainsi dire, c’est le sabbat. Le Dr Capadose a exprimé cette idée dans cette belle parole : « Le premier jour que l’homme a passé sur la terre l’a élevé au-dessus de » la terre ; car ce fut un sabbat. »]
Nous sommes bien plus d’accord avec M. F. Godet, quand il dit : « L’institution du sabbat humain avait deux buts. Le premier se rapportait à la vie et à l’activité naturelles de l’homme. Le corps et l’âme de l’homme n’étant point d’essence divine, un repos périodique leur est nécessaire à l’un et à l’autre en raison de leur débilité et de leur fragilité naturelles. Mais ce but n’était que secondaire, comme les éléments de notre être auxquels il se rapporte. Le vrai but du sabbat c’était de préparer l’homme à la vie supérieure en vue de laquelle il a, dès l’abord, reçu l’existence. Une activité terrestre non interrompue eût fini par absorber l’homme et par étouffer en lui toute aspiration à la vie supérieure et tout pressentiment de son union future avec l’Esprit Saint. Si cela s’applique à l’homme innocent et pur, combien plus à l’homme retenu loin de Dieu par le péché! C’est par cette raison que, au moment même où vont commencer les diverses occupations naturelles renfermées dans cet ordre : « Croissez, multipliez et assujettissez la terre » (Gen.1.28) et résumées dans cette autre expression : « cultiver le jardin » (Gen.2.15), . . . Dieu, par une touchante anticipation, a eu soin de fonder le sabbat et de prescrire ainsi d’avance une interruption périodique dans le cours des occupations terrestres. »
Il y avait donc une intime et admirable correspondance entre le sabbat primitif et la constitution intime de l’homme déjà tel qu’il était sorti des mains du Créateur, et cette correspondance a été formulée par le Seigneur lui-même quand il a dit : « Le sabbat a été fait à cause de l’homme (διὰ τὸν ἄνϑρωπον). » (Marc.2.27)
Mais cette correspondance n’était pas la seule. Il y en avait une autre non moins remarquable, qu’on peut pressentir : N’y a-t-il pas toujours l’harmonie la plus profonde entre le Créateur et toutes ses oeuvres, entre l’homme et la nature au sein de laquelle il a été placé, dont il devait être la couronne. Cette autre correspondance existait entre le repos du 7e jour et l’ordre extérieur de la nature, surtout le cours des astres, spécialement celui de la lune. La lune, en effet, par sa révolution autour de la terre et par ses quatre phases mensuelles, qui durent chacune à peu près sept jours, détermine naturellement et en gros le mois et la semaine.
[Le temps que la lune emploie à revenir à la même étoile, dit F. Arago (Astronomie populaire, 1856, III, p. 875), est ce qu’on appelle la durée de la révolution sidérale. Ce temps était au commencement de ce siècle de 27,3...

Table des matières

  1. Notice ThéoTEX
  2. Table des matières
  3. Introduction
  4. I. Le sabbat jusqu’au Seigneur Jésus
  5. II. Le dimanche ou le Jour du Seigneur
  6. Page de copyright