Poésies peintes et spontanées
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Poésies peintes et spontanées

  1. 194 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Poésies peintes et spontanées

À propos de ce livre

Cet ouvrage, méli-mélo de peintures et de poésies, témoigne d'une manière d'être présent à l'instant, de façon intuitive et directe, au contact intime de ce qui est vivant en soi, au moment d'écrire ou de peindre. Telle est la recherche de l'auteur: être pleinement dans le geste et le mot, le corps et l'esprit en harmonie. Pour arriver à cela: un crayon, pas de gomme, un pinceau, un beau papier... Pour l'auteur, la seule porte d'accès au réel est le fortuit, l'absurde, le "c'est n'importe quoi!" du spontané, car il offre la possibilité de court-circuiter le mental afin que le naturel, l'essence de l'être, puisse nous apparaître et se manifester.

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Informations

Année
2022
Imprimer l'ISBN
9782322395224
ISBN de l'eBook
9782322422173
Édition
1
Sujet
Poésie

Les rorschareuses

Mes remerciements chaleureux, et néanmoins posthumes, au psychiatre suisse Hermann Rorschach (à l’origine du test de personnalité portant son nom) car j’ai, comme toute personne ayant été à un moment de sa vie un enfant, ce qui arrive, depuis longtemps interprété et les masses informes des nuages, et les bavures de purée sur ma bavette, et les taches d’encre sur mon cahier d’école, les ecchymoses sur mon corps et les éclaboussures de sang sur les murs des chambres de mes victimes. Bref, j’en suis persuadé, il y a plus de vérité dans ce que nous imaginons que dans ce que nous voyons… Souvenir. Des vacances en Normandie. Il est très tôt. La petite famille dort encore. Mon ado encore plus. Le carnet à dessin est sagement posé sur la toile cirée de la cuisine ; mon café du matin, ma palette d’aquarelle, mon crayon à mots… et cette série des rorschareuses qui commence...

Les rorschareuses

Se deviner

Rorschareuse 1 : je te tiens, tu me tiens…

Quand je promène mon chien, je crois que je le tiens au bout de ma laisse. Pourtant, nous sommes tous les deux au bout de la laisse… Alors, qui tient l’autre ? Pareil pour mon pinceau.

Rorschareuse 2 : rageuse et vindicative

Je me sens comme une corde tendue entre ce que je suis et ce que je peins. Et c’est pour libérer cette tension insupportable que je balance rageusement des coups de pinceau agressifs sur la toile pourtant si accueillante. C’est ma thérapie car ce n’est pas facile ni de s’exprimer, ni d’être compris. Bien sûr, ma chaise me comprend, elle. Et en même temps, elle constitue un public limité. Pardon ma chaise, ce n’est pas personnel... Alors j’essaie d’ouvrir, c’est pourquoi je partage aujourd’hui ce dessin avec vous… sans grand espoir.

Rorschareuse 3 : romantic révolver

Je l’embrasse et aussitôt : boum, boum, mon cœur bat si fort que le sang en gicle avec furie comme des balles brulantes jaillissant d’un révolver. C’est la faute au baiser. A ce baiser volé qui est comme une balle perdue. J’ai pas fait exprès. C’est si inattendu, si vite arrivé. Et quand, le cœur enflammé, j’irai en enfer pour ce baiser perdu, je le ferai heureux, l’esprit incandescent, le corps déjà consumé par le feu dévorant d’une amourette de vacances.

Rorschareuse 4 : écervelé paniquant

Les yeux délavés et noyés dans une mer bonace et étale, il peint lentement, avec application. Presqu’en tirant la langue. Soudain, une rafale de vent ouvre brusquement la fenêtre et une bourrasque démente le percute, le projetant violemment contre son tableau. Les poils de son pinceau, hérissés de terreur, s’écrasent douloureusement sur la toile tandis que, le cœur chaviré et le cerveau éventé, l’artiste panique et semble pris d’épileptiques soubresauts. Puis, d’un coup, le vent tombe. Bam. Evanoui. Seuls demeurent le silence et l’immobilité. Titubant, le peintre encore choqué porte son regard sur sa toile et là, éberlué, il contemple son œuvre… ça lui plaît. Aussi, depuis ce jour insolite, guettant à sa fenêtre le moindre souffle, il attend le vent. Il attend. Et il apprend que peindre c’est attendre. Là est l’essentiel.

Rorschareuse 5 : être ou avoir… un grain

J’observe les grains de graphite et la poudre de pastel s’échapper de ma main et se bousculer, se ruer fougueusement sur ma feuille de papier pour la cochonner furieusement, zébrant la surface innocente du papier sans aucune acribie… Aussi, je dirais que la vérité est dans la précipitation des phénomènes, leur concrétisation dans la matière, leur dénéantisation spontanée dans la consistance, le dur. Le mou et le tendre étant dans l’âme.
Le réel se trouve dans la spiritualisation de la matière, sa dissolution dans l’éther… l’invisible, l’inconsistant. On m’a souvent dit que j’avais un grain, mais c’est pire, je rêverais d’être un grain de graphite ou une poussière de pastel. Ça, c’est une destinée digne !

Rorschareuse 6 : tâche maline

J’étais parti avec l’idée de peindre une fleur exotique, genre « oiseau de paradis », mais au détour des taches librement consenties par mon pinceau insoumis, je vois apparaître le profil du malin. La majesté déchue pointe son profil effrayant. Pourtant, tout à fait étrangement, j’éprouve aussitôt une grande compassion pour lui en me disant qu’il est sans doute devenu diable à cause du placard obscur dans lequel ses méchants parents l’enfermaient quand il était petit. Peut-être a-t’il souffert des moqueries des autres enfants parce qu’il était différent avec ses cornes noires et ses oreilles en pointe. Alors, quand on l’a retrouvé sur les marches de l’hôpital recouvert d’ecchymoses, de traces de morsures, de brûlures et qu’il a commencé à mordre et à griffer les soignants à son tour, on a dit que c’était le Diable. Pourquoi n’a-t-on pas vu que c’était pour lui la seule possibilité de survivre ?
Une grande tristesse me serre le cœur. Je l’aime ce malin. Mon diable.

Rorschareuse ...

Table des matières

  1. Dédicace
  2. Avant-propos
  3. Epigraphe
  4. Sommaire
  5. Les spontanées : s’inventer
  6. Les eucallisties : comprendre l'étrange
  7. Eteins celle qui brille : s'étioler
  8. Les disruptives fleuries : s'épanouir
  9. Les embrouillaminis : s'entre-lasser
  10. Les frappadingues : se laisser dériver
  11. Les callisutras : écrire c'est vibrer
  12. Les arabisquettes : s'emmêler les pinceaux
  13. Les callidrames : cruels desseins
  14. Les chaoïsmes : extirper du sens
  15. Les effilochées : ma vie des fils
  16. Les vibrettes : vite exister !
  17. Les boucheries : saigner la vie
  18. Les beaux moches : bouilles rouillées
  19. Les rorschareuses : se deviner
  20. Déclaration post-liminaire
  21. Plus d'infos
  22. Page de copyright