Les « grandes premières » en chirurgie digestive
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Les « grandes premières » en chirurgie digestive

  1. 192 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Les « grandes premières » en chirurgie digestive

À propos de ce livre

Clair, précis, abondamment illustré, l'ouvrage vous emmène à la découverte des angoisses, des questions et des doutes éprouvés par des chirurgiens imaginatifs, audacieux et parfois téméraires, qui, face à une médecine impuissante à guérir certaines affections digestives, ont inventé, réalisé et parfois réussi des interventions chirurgicales que leurs pairs pensaient irréalisables.

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Informations

Éditeur
EME Editions
Année
2021
ISBN de l'eBook
9782806662361

Chirurgie du côlon et du rectum

1.Un peu d’anatomie pour débuter
Le gros intestin ou côlon relie l’intestin grêle au rectum. Il est composé de plusieurs parties : le côlon ascendant, le côlon transverse, le côlon descendant et le sigmoïde. Le côlon ascendant est vascularisé par l’artère mésentérique supérieure et le descendant par l’artère mésentérique inférieure. Ces deux artères se rejoignent en une arcade au niveau du transverse. Le rectum relie le sigmoïde à l’anus. Les anses intestinales sont maintenues en place par un repli du péritoine, le mésentère ou épiploon.
CA=caecum CT=côlon transverse CD=côlon descendant SI=sigmoide R=rectum MS=artère mésentérique supérieure MI=artère mésentérique inférieure
Coupe sagitale dans le bassin
UT=urérus VA=vagin SI=sigmoide R=rectum CO=sacrum
2.Et un peu de terminologie
Péritoine : fine membrane lisse, brillante et translucide qui tapisse la face interne de la cavité abdominale et les viscères qu’elle soutient.
Périnée : paroi musculaire située entre l’anus et les parties génitales qui soutient la vessie, le rectum, le vagin et l’utérus.
Sacrum : extrémité de la colonne vertébrale en arrière du rectum et constituée de cinq vertèbres soudées.
Colonoscopie : examen du côlon au moyen d’un endoscope.
Cœlioscopie : examen mini-invasif de la cavité abdominale à travers un orifice de petite taille, au moyen d’un laparoscope, pour établir un diagnostic ou procéder à une intervention.
Occlusion intestinale : obstruction empêchant la progression des selles.
Ténesmes : envie constante d’évacuer des selles.
Fistule digestive : abouchement pathologique entre un segment du tube digestif et la peau ou un autre organe de la cavité abdominale.
Imperforation anale : absence congénitale d’anus.
Impaction fécale : accumulation de selles en amont d’un rétrécissement.
Biopsie : prélèvement d’un fragment d’organe en vue d’un examen au microscope.
Dysplasie colique : modification de la muqueuse laissant suspecter une évolution cancéreuse.
***
Anastomose digestive : raccordement de deux parties du tube digestif.
Jéjunostomie : abouchement du jéjunum à la peau.
Iléostomie : abouchement de l’iléon à la peau.
Colostomie iléale : abouchement du côlon à la peau dans la région inférieure droite de l’abdomen.
Colostomie gauche : abouchement du côlon à la peau dans la région inférieure gauche de l’abdomen.
Colostomie lombaire : abouchement du côlon à la peau dans la région lombaire.
Cæcostomie : abouchement du cæcum à la peau.
Iléocolostomie : abouchement de l’iléon au côlon.
Iléosigmoïdostomie : abouchement de l’iléon au sigmoïde.
Stricturoplastie : procédé permettant d’élargir une sténose.
Rectoplexie : fixation du rectum à une structure adjacente.
***

Les colostomies

L’histoire de l’abouchement programmé du côlon à la peau, la colostomie, débute à la fin du XVIIe siècle. Alexis Littré (1654-1726), célèbre médecin et anatomiste français, membre de l’Académie des Sciences, abouche pour la première fois, en 1680, l’iléon à la peau (iléostomie) chez un adulte souffrant d’une occlusion du côlon. Dans un opus intitulé Diverses observations anatomiques qu’il publie en 1710, il suggère, mais sans l’appliquer, l’idée d’utiliser ce procédé dans les cas d’imperforations anales.
Un rien plus tard, dans un cas similaire, Jean Pillore (1722-1803), chirurgien renommé des environs de Rouen, fait de même au départ du cæcum. La cause de l’obstruction était cette fois un cancer du rectum et l’absorption orale de deux livres de mercure n’avait rien résolu !
La rumeur rapporte qu’en 1793, un certain C. Duret, à propos duquel l’histoire est peu loquace, réalise avec succès la première colostomie iliaque chez un enfant atteint d’imperforation anale. L’intervention est un succès puisque le patient ne décède que quarante-cinq ans plus tard.
Dans les années qui suivent, les chirurgiens cherchent le meilleur endroit pour établir la colostomie. Malgré la diversité des voies d’accès choisies, les réussites restent rares et les décès fréquents. La colostomie reste donc impopulaire et pratiquée en dernier recours.
En 1798, le chirurgien danois Hendrik Callisen (1740-1824) préconise d’établir une colostomie dans la région lombaire, sans ouvrir le péritoine, ce qui évite le risque d’une péritonite. Jean Zulema Amussat (1796-1856) s’en inspire pour réaliser, en France, en 1839, la première colostomie lombaire gauche. Mais la complexité de l’intervention et la difficulté pour le patient à gérer un tel emplacement conduisent au retour à l’iléostomie prônée par Littré. Finalement, ce sera la localisation de l’occlusion qui définira l’emplacement de la colostomie.
Jusqu’alors, les colostomies avaient toujours été palliatives. En 1903, le célèbre chirurgien autrichien Johann Von Mikulicz-Radecki (1850-1905) propose pour la première fois une colostomie préventive pour vider le colon obstrué avant une intervention ultérieure curatrice.
RÉFÉRENCES
Amussat J. Z., Deuxième mémoire sur la possibilité d’établir un anus artificiel dans la région lombaire sans pénétrer le péritoine, Paris, Germer-Baillière, 1839.
Littré, A., Les colostomies, Histoire de l’Académie Royale des Sciences, Paris, 1710.
Mikulicz, J., « Small contributions to the Surgery of Intestinal Tract », Boston Med J, n° 148, 1903, p. 608.
Vidal de Cassis A., Du cancer du rectum et des opérations qu’il peut réclamer : parallèle des méthodes de Littré et de Callisen pour l’anus artificiel, Paris, J. B. Baillière, 1842.
von Mikulicz-Radecki J., « Chirurgische Erfahrungen uber das Darmcarcinom », Medical Classics, n° 2, 1937, p. 187.

Le cancer du rectum

L’histoire du cancer rectal mérite un chapitre à part tant le sujet va stimuler l’ingéniosité des chirurgiens et être l’objet d’interventions successives propres à la localisation particulière de l’organe.
La tradition attribue à un chirurgien anglais, Sir James Faget (1814-1899), la première ablation d’un cancer du rectum en 1739. La technique n’est pas précisée et le résultat ne fut sans doute pas à la hauteur de ses espérances puisqu’il constate plus tard que le nombre de cas dans lesquels le cancer ne récidive pas n’est pas d’un sur cinq cents.
Les colostomies de décharge, pour évacuer les selles, restent donc le plus souvent maîtresses de la place.
Il faudra attendre près de cent ans après l’intervention de Faget pour que Jacques Lisfranc de Saint-Martin (1790-1847), chirurgien en chef de la Pitié à Paris, réussisse, en 1826, l’excision d’une tumeur rectale en incisant le périnée sans ouverture du péritoine. Il publie, sept ans plus tard, le résultat de neuf autres observations semblables dont trois réussites. L’absence d’asepsie explique vraisemblablement les échecs. Même si l’intervention demeure en vigueur pendant cinquante ans, la part reste toujours belle aux colostomies.
À Londres, Frederick Salmon (1796-1868), le fondateur du St Mark’s Hospital, utilise en 1830 un écraseur pour arracher partiellement la tumeur et lever l’obstruction.
En 1874, Emil Théodore Kocher (1841-1917), directeur de la clinique chirurgicale de l’université de Berne et prix Nobel de physiologie et de médecine en 1909 pour ses travaux sur la thyroïde, utilise pour la première fois une incision à travers le sacrum, la voie transsacrée, sur un malade couché latéralement. La nature de l’affection n’est pas clairement précisée.
En 1887 à Paris, Paul Reclus (1847-1914) incise l’abdomen, extériorise le côlon descendant et réalise une colostomie dite gauche. Il préfère différer la cure du cancer rectal.
Dix ans après Kocher, en 1885, Paul Kraske (1841-1930), professeur de chirurgie à Fribourg, agrandit la voie d’abord trans-sacrée pour obtenir un meilleur accès à la tumeur. Il résèque le coccyx et une partie du sacrum pour atteindre des lésions situées plus haut dans le rectum et réaliser une suture bout à bout ou un anus sacré si l’anastomose est impossible. La mortalité opératoire est faible mais la récidive locale est malheureusement la règle. L’histoire du malade se termine encore et toujours par une colostomie.
En 1888 à Vienne, Julius von Hochenegg (1859-1940), sensibilisé par les déboires postopératoires et la détresse des patients porteurs d’une colostomie, réalise la première résection d’un cancer rectal en préservant le sphincter anal et en évitant les complications de l’anastomose bout à bout en usage jusqu’alors. Après résection de la tumeur par voie sacrée, il éverse la portion anale, en résèque la muqueuse et la remet en place. Le colon terminal est alors attiré à travers la portion excoriée et suturée à la marge anale. Une seconde ligne de suture solidarise la partie haute du moignon anal avec le côlon. Les complications sont évitées, la continence est sauvegardée et un tiers des malades survit plus de cinq ans. Il donne à sa technique le nom de Durchzich anastomose. Herbert William Allingham (1862-1904), professeur au St George’s Hospital de Londres et chirurgien de la Cour, propage la technique en Angleterre. Edouard Quenu (1852-1933), chef de service de chirurgie à l’hôpital Cochin et président de l’Académie de chirurgie, fait de même en France. Elle deviendra la Pull-through anastomosis institutionnalisée au St Mark’s Hospital de Londres par Alan Guyatt Parks (1920-1982) en 1972.
Une nouvelle étape importante va être franchie dans les premières années du XXe siècle. En 1907, après avoir étudié les voies de dissémination lymphatique du cancer rectal, Ernest Miles (1869-1947), chirurgien au Royal Cancer Hospital de Londres, propose, outre la résection de la tumeur par le périnée, d’enlever les ganglions lymphatiques proches de la tumeur dans le but d’améliorer le pronostic. Cette résection abdomino-périnéale emporte le mésocôlon pelvien et le muscle releveur de l’anus. Elle nécessite évidemment une colostomie définitive. En fait, pour la petite histoire, il semble qu’une première résection abdomino-périnéale ait déjà été réalisée fortuitement en 1884 par Vincenz Czerny qui, après la...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Copyright
  4. Titre
  5. Avant-propos
  6. Introduction
  7. Chirurgie de l’œsophage
  8. Chirurgie de l’estomac
  9. La chirurgie de l’intestin grêle
  10. Chirurgie de l’appendice
  11. Chirurgie du côlon et du rectum
  12. Chirurgie hépatique
  13. Chirurgie de la vésicule biliaire
  14. Chirurgie du cholédoque
  15. Chirurgie du pancréas : de la dérivation biliaire palliative à la pancréatectomie
  16. Chirurgie bariatrique
  17. Épilogue
  18. Table des matières