
- 244 pages
- French
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- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Afrique du Sud
À propos de ce livre
Voici l'histoire passionnante du pays de Nelson Mandela, depuis sa libération en février 1990, jusqu'à l'investiture de Jacob Zuma. Il confronte la passion de l'évènement vécu à la rigueur de l'analyse a posteriori que la fin de l'apartheid a fait naître pour la très grande majorité des Sud africains. Une vie meilleure pour tous est le slogan de l'ANC à chaque scrutin depuis 1994, qu'en est-il au lendemain de l'élection de Jacob Zuma, quel bilan peut-on tirer de la présidence de Nelson Mandela et Thabo Mbeki.
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Informations
PRÉSIDENCES MBEKI
16 JUIN 1999 - 14 AVRIL 2004
23 AVRIL 2004 - 21 SEPTEMBRE 2008
La présidence Mandela avait réussi une sortie de l’apartheid aussi paisible que possible et la légitimation d’institutions capables d’être la charpente d’une Afrique du Sud démocratique. La Commission vérité et réconciliation a été une des clés essentielles de cet enjeu. Moins spectaculaire, la bataille pour la Constitution a été tout aussi décisive. Qualifiée d’une des plus démocratiques du monde, un des axes de la campagne de Thabo Mbeki a été d’obtenir une majorité des deux tiers à l’Assemblée nationale et au conseil des provinces, lui permettant d’amender la constitution. Finalement, l’ANC a obtenu 252 sièges sur 400 et manqué d’une voix la majorité des deux tiers.
Le scrutin d’avril 1999
La victoire de l’ANC fut aussi large que lors du premier scrutin multiracial. En terme de pourcentage, elle fut même plus franche, mais pas en terme de votants, parce que, contrairement à 1994, il fallait se faire inscrire sur des listes électorales et de ce fait trois millions et demi des premiers électeurs de la nouvelle Afrique du Sud n’ont pas été répertoriés.
Cette deuxième campagne a été plus sereine que la précédente, le pays n’était plus sous la menace de violences politiques, comme cinq ans auparavant. Ils étaient treize partis en compétition alors qu’ils n’étaient que sept en 1994. Le Parti national, qui venait de se transformer en Nouveau parti national, a connu un véritable effondrement en perdant 54 députés lors de ce scrutin. Il ne pouvait y avoir de plus forte démonstration de l’incapacité des dirigeants du Parti national à se doter d’une nouvelle identité en dehors du système de l’apartheid. Ce scrutin sonne également le glas du Front de la liberté ; son leader Constand Viljœn s’est retiré, avec un score de 0.8 %, concluant raisonnablement que son objectif d’une autodétermination des Afrikaners n’intéressait pas sa communauté. L’Azapo, qui ne s’était pas présenté au dernier scrutin et le PAC ont obtenu respectivement 3 et 1 siège au Parlement et quelques petits partis, la plupart de droite, se sont partagés 16 sièges. Le grand gagnant, après l’ANC, est le Parti démocratique, qui devient premier parti d’opposition et le Mouvement démocratique uni, né de la rencontre d’un dirigeant de l’ANC, Bantu Holomisa, ancien président d’un bantoustan, dont il avait fait la base arrière de la branche armée de l’ANC pendant la lutte contre l’apartheid, et Rolf Meyer, membre du Parti national, ancien ministre du Développement constitutionnel dans le premier gouvernement de Mandela. Bantu Holomisa s’était vu chassé du gouvernement Mandela pour avoir dénoncé la ministre du Tourisme pour corruption et Rolf Meyer n’a pas suivi son parti dans sa transformation. La création de l’UDM avait été saluée comme un signe fort de la volonté de franchir en politique les barrières raciales, le succès s’est rapidement émoussé. Très vite Bantu Holomisa a continué seul sa route et en 2004, le nombre de sièges UDM passait de 14 à 9 députés, puis 4 en 2009, pour l’élection de Jacob Zuma.
Un lent rééquilibrage
L’Afrique du Sud dont Thabo Mbeki va prendre les rênes est toujours en attente de changements. Selon le recensement de 1996, dans la communauté noire, seulement 22 % des foyers disposent de l’eau courante, 59 % de l’électricité et 21 % vivent en bidonville. Cette même année, 50 % des hommes noirs et 69 % des femmes gagnent l’équivalent de 120 € ou moins par mois, alors que 65 % des hommes blancs et 35 % des femmes gagnent l’équivalent de 800 € et plus. Toujours selon le même recensement, 19 % des Sud-africains n’ont reçu aucune éducation et 26 % des enseignants noirs sont sous-qualifiés ; ils étaient 36 % en 1994. En matière de santé, 69 % des Blancs sont couverts par une assurance maladie volontaire ou liée à un emploi, contre 7 % de Noirs, 35 % d’Indiens et 29 % de Métis.
Certes des avancées importantes se sont produites sous la présidence Mandela, une des plus significatives, la gratuité des soins aux enfants de moins de 6 ans, a été annoncée par le nouveau président au lendemain de la victoire électorale, mais le fossé se situe encore, au moment de l’installation de Thabo Mbeki à la présidence du pays, entre les Noirs et les Blancs. Ces derniers sont toujours omniprésents dans les emplois d’encadrement, notamment dans la fonction publique et dans les conseils d’administration des grandes entreprises.
L’État — ANC
Dès son accession au pouvoir, Thabo Mbeki se fixe comme objectif le renversement de l’équilibre Noirs/Blancs dans l’économie. Dans le même esprit de la promotion d’une économie spécifiquement africaine, à l’échelle du continent, il jette les bases de la Renaissance africaine et du Nepad (New Partnership for African Development), pour aboutir à son ambition suprême : la refonte de la vielle OUA en l’Union africaine.
Le rapport de force politique joue en sa faveur, il peut mettre dans ces réformes tout le poids et le prestige de son pays sur le continent. L’opposition est éclatée et le rapport de force avec les partis de l’opposition, y compris le premier d’entre eux, l’Alliance démocratique, est écrasant en faveur de l’ANC. Pour mettre en œuvre ses objectifs, Thabo Mbeki, qui n’a pas été confronté au débat démocratique de la transition, va tout naturellement faire resurgir les vieux comportements de l’ANC, tels que la centralisation des pouvoirs. Il est soutenu par les résolutions votées au congrès, à Mafikeng, en 1997. C’est le premier congrès de l’ANC depuis la victoire de 1994 et un vent de toute-puissance souffle sur les débats des délégués. Au contraire de ce qu’avait été l’action de Nelson Mandela, il écarte des Blancs des postes de la fonction publique et des entreprises d’État pour les remplacer par des cadres noirs. Il en fait une loi, mais dans son application, l’affirmative action doit faire face à deux écueils, la question des compétences et la limitation de son action aux postes les plus élevés du secteur économique.
Dans l’appareil d’État, autour d’un ministère de la présidence occupé par le plus fidèle de ses amis, Essop Pahad, ministres, directeurs généraux, premiers ministres et maires des provinces et municipalités contrôlées par l’ANC, porte-paroles et présidents de commissions au parlement sont tous choisis parmi les dirigeants du parti au pouvoir. Au cours de la première année de sa présidence, les plus hauts postes des institutions comme la Banque centrale, la présidence de la SABC (l’audiovisuel public), les dirigeants des services du procureur et de la police s’inscrivent dans un agenda politique. Y compris la cour constitutionnelle, dont la majorité des juges sont sous influence du parti au pouvoir. Aucune opposition n’est tolérée ; Andrew Feinstein, un député, blanc, vieux militant de la lutte antiapartheid et de l’ANC, habitué à critiquer tout haut la politique présidentielle, auteur d’un livre sur cette histoire de l’ANC, a, non seulement perdu son poste — dans un scrutin proportionnel le siège n’appartient pas à un élu, mais à son parti –, mais a dû s’exiler à Londres.
L’émergence d’une bourgeoisie noire
La situation est identique parmi la nouvelle classe moyenne, qui deviendra vite très supérieure. Une nouvelle catégorie sociale de jeunes loups, qui pour certains ont fait des études en occident à la fin des années d’apartheid, s’installent, dans un premier temps, dans les conseils d’administration puis investissent pour leur propre intérêt les secteurs économiques en pointe. Les mines particulièrement, où l’on retrouve à la fois des proches du président, comme Patrice Motsepe, et des dirigeants politiques évincés de l’appareil d’État à la suite de conflits internes. C’est le cas de Cyril Ramaphosa, aujourd’hui un des plus prospères hommes d’affaires, et de Tokyo Sexwale, premier ministre évincé de la province de Gauteng, la plus riche et la plus peuplée, qui comprend Johannesburg et Pretoria. Le népotisme devient la règle et la classe politique ressemble de plus en plus à un petit cercle d’amis, souvent des camarades de l’exil dont le niveau de vie s’apparente, en mode et en lieu, à celui des Blancs du temps de l’apartheid. Cette politique de Black Economic Empowerment (BEE), l’émancipation économique des Noirs, est une variante de celle qu’avait conçue Cyril Ramaphosa au cours des discussions de la constitution. Mais dans le projet initial, l’enrichissement de cette classe moyenne, investie dans les affaires, devait avoir un effet d’entrainement qui a cruellement manqué dans sa mise en œuvre. Et pourtant, le BEE est présenté comme un fleuron à l’actif des présidences Mbeki.
L’enrichissement rapide de cette catégorie est pour beaucoup dans la détérioration du climat social. Une véritable cassure s’opère entre les trois composantes de l’alliance gouvernementale : l’ANC, le syndicat Cosatu et le Parti communiste sud-africain ; à chaque vague de grèves, à chaque congrès du syndicat, la question de la rupture de l’alliance est posée. Mais Realpolitik oblige, elle ne se défait pas, en dépit des attaques du programme néo-libéral de Thabo Mbeki, le GEAR. Le contexte est difficile en ce début des années 2000 marqué par une stagnation du taux de croissance, dont on s’inquiète peu, parce que les sacro-saints fondamentaux économiques sont satisfaisants. Cependant, les inégalités sociales commencent à frapper toutes les communautés, le taux de chômage ne cesse de croître jusqu’en 2004, année de la réélection de Thabo Mbeki, où une politique de grands travaux stimule la croissance. Suffisamment pour améliorer la situation de l’emploi, mais pas pour lutter efficacement contre la pauvreté.
En dépit de tous ces handicaps, l’économie sud-africaine reste la plus prospère et la plus diversifiée du continent. En 2005, la compagnie De Beers vend 26 % de ses activités à un groupe d’actionnaires noirs, en application de la loi du BEE. Mais seule une poignée d’hommes et de femmes, proches de la présidence, en bénéficie. En 2007, un an avant que le président Mbeki soit contraint de démissionner, les indicateurs macroéconomiques sont en progrès, mais les inégalités ne se réduisent toujours pas, le taux de criminalité resté élevé, les tensions raciales s’expriment sporadiquement, les ravages de l’épidémie du sida ne peuvent plus être ignorées. Dans les sphères du pouvoir, on se félicite du succès de la politique du BEE, en refusant de voir qu’elle ne profite qu’à une élite de plus en plus restreinte.
Une politique étrangère très africaine
Pendant la présidence Mandela, les chefs d’État du monde entier mettaient un point d’honneur à visiter l’Afrique du Sud, François Mitterrand fut le premier d’entre eux, suivi par la reine d’Angleterre, le président Clinton, puis Jacques Chirac. Les premières années de la présidence Mbeki furent marquées par l’organisation de grands sommets onusiens, en 2001, à Durban, contre le racisme et la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance, en 2002 sur le développement durable.
Mais au-delà de ces initiatives, très médiatisées, mais dont l’Afrique du Sud ne fut que l’hôte, la politique étrangère de Thabo Mbeki va se centrer sur le continent, à travers deux axes, la Renaissance africaine et le Nepad, nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique. Leur mise en œuvre conduit à la transformation de la vielle OUA en Union africaine. C’est à ces occasions que Thabo Mbeki se déclare « Africain » avec l’emphase qu’il affectionne dans les moments solennels. Il fut dans son passé d’exilé l’artisan de l’application des sanctions onusiennes pour isoler le régime d’apartheid. À ce titre, il a beaucoup côtoyé les dirigeants africains, avec rudesse vis-à -vis de ceux qui renâclaient ou cherchaient à biaiser l’application stricte des sanctions onusiennes, comme la Côte d’Ivoire de Houphouët Boigny et le Congo Kinshasa du maréchal Mobutu. Mais aujourd’hui, pour beaucoup, son concept de Renaissance africaine, comme celui du Nepad, font partie d’une stratégie de domination du continent qu’il ne cherche, d’ailleurs, pas à cacher.
La transformation de l’OUA se fait à la serpe et à coup de grandes déclarations. La proclamation de l’Union africaine a eu lieu à Lusaka dans une grande discrétion, en revanche le congrès de fondation se déroule à Durban, la plus africaine des grandes villes du pays située au bord de l’océan Indien, en grande pompe et sur fond de renversement à Madagascar de Didier Ratziraka. Thabo Mbeki soutient ouvertement Marc Ravalomana, le nouvel homme fort de la grande île, tout en exigeant que sa reconnaissance par la nouvelle organisation soit liée à celle d’un scrutin. Nouveau langage, nouveau comportement, qui donne, certes, de la crédibilité à la nouvelle organisation et à son principal artisan, mais ouvre surtout la voie à une lutte tenace entre les pays francophones et anglophones.
Cependant, quelques congrès plus tard, la gestion de l’Union africaine n’a pas contribué à son unité. Après le sommet de Maputo, en 2003, où tout avait été organisé par l’Afrique du Sud de manière ostentatoire, des badges à la nourriture en passant par les photocopieuses, l’influence de l’administration Mbeki se dilue peu à peu dans les vieilles habitudes de l’OUA qui reprennent le dessus. Avec le Nepad, la Renaissance africaine et la transformation de l’OUA, Thabo Mbeki avait voulu donner corps, à l’intérieur du continent, à la supériorité sud-africaine. Seize ans après la fin de l’apartheid, les chefs d’État africains restent méfiants vis-à -vis de leur voisin et si l’Afrique du Sud reste pour une partie de la jeunesse continentale la représentation d’un eldorado, la violence des manifestations xénophobes qui ont précédé la démission de Thabo Mbeki, la pauvreté et l’absence de perspective d’emploi ont, en quelque sorte, remis les pendules à l’heure.
Trouble de voisinage au Zimbabwe
Les interrogations concernant les relations sud africanozimbabwéennes ont été récurrentes,...
Table des matières
- Couverture
- Copyright
- Page Titre
- Prologue
- Première partie De la libération de Nelson Mandela au scrutin du 27 avril 1994
- Deuxième partie La présidence Mandela 10 mai 1994 – 2 juin 1999
- Troisième partie Présidences Mbeki 16 juin 1999 14 avril 2004 et 23 avril 2004 - 21 septembre 2008
- Quatrième partie jacob Zuma, de la présidence de l’ANC aux 100 premiers jours de celle du pays
- Index
- Remerciements