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Les chrétiens ont-ils incendié Rome sous Néron?
Enquête sur les dessous d'une croyance
- 34 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
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À propos de ce livre
RÉSUMÉ :
Dans "Les chrétiens ont-ils incendié Rome sous Néron?", Paul Allard nous plonge au coeur d'une enquête historique fascinante qui remet en question une croyance profondément ancrée dans l'histoire romaine. Ce livre explore l'incendie de Rome en 64 après J.-C., un événement souvent attribué aux premiers chrétiens par l'empereur Néron. Allard s'appuie sur une analyse rigoureuse des sources historiques, des témoignages contemporains et des recherches archéologiques pour démontrer comment cette accusation pourrait avoir été une manipulation politique visant à détourner la colère populaire de l'empereur. L'auteur examine les motivations de Néron, les dynamiques sociales et religieuses de l'époque, ainsi que le rôle des chrétiens dans la société romaine. En s'interrogeant sur la véracité de cette accusation, Allard nous invite à reconsidérer notre compréhension de l'histoire et à réfléchir aux mécanismes de construction des mythes historiques. Ce livre est une invitation à explorer les dessous d'une légende et à découvrir une époque où la politique, la religion et le pouvoir s'entremêlaient de manière complexe.
L'AUTEUR :
Paul Allard, historien et écrivain français, est reconnu pour ses recherches approfondies sur l'histoire de l'Église et de l'Empire romain. Spécialiste des premiers siècles du christianisme, il a consacré une grande partie de sa carrière à explorer les interactions entre les chrétiens et le pouvoir romain. Allard est l'auteur de plusieurs ouvrages qui ont marqué le domaine des études historiques, notamment par leur approche rigoureuse et documentée. Sa capacité à analyser les sources historiques avec une précision académique tout en rendant ses oeuvres accessibles à un large public fait de lui une figure respectée dans le milieu des historiens. Bien que peu d'informations personnelles soient disponibles sur Allard, son impact sur l'historiographie chrétienne et romaine est indéniable. En plus de ses travaux sur l'incendie de Rome, il a également écrit sur les persécutions des chrétiens et l'évolution du christianisme dans l'Empire romain, contribuant ainsi à une meilleure compréhension de cette période complexe et fascinante.
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Informations
CHAPITRE V. — Tacite et les chrétiens.
J'arrive à la partie la plus importante du récit de Tacites celle où il décrit la conduite de Néron vis-à-vis des chrétiens. L'historien a rappelé les sacrifices, les expiations : mais il a dit aussitôt que les démonstrations religieuses, pas plus que les largesses de l'empereur, ne parvinrent à écarter de celui-ci les soupçons infamants. C'est alors que Néron eut la pensée de présenter les chrétiens comme coupables de l'incendie.
L'expression employée par Tacite est très remarquable : subdidit reos. La traduction qui se présente tout de suite à l'esprit est : Il substitua des accusés. Mais elle équivaudrait à dire : Il accusa faussement. Aussi, dans un intéressant appendice, joint à la dernière édition de son mémoire52, M. Pascal conteste-t-il l'exactitude de cette traduction. Comme il le reconnaît très franchement, si elle était admise, contre cet écueil se briserait toute sa thèse53. A l'appui de son opinion, il cite plusieurs passages de Tacite où subdere a un sens différent de substituer54. Mais sa parfaite bonne foi l'oblige à en citer d'autres, dont le sens se rapproche au contraire de celui-ci et suppose l'introduction frauduleuse de quelqu'un ou de quelque chose55. Ce qui paraît lui avoir échappé, ce sont des phrases de la meilleure latinité, dans lesquelles subdere a le sens évident de substituer, et ne peut en avoir un autre. Quis in meum, locum judicem subdidit ? demande Cicéron56. Pline le Jeune, le contemporain et l'ami de Tacite, emploie deux fois subdere dans le même sens : Liberum est nobis Silvanum in locum ejus subdere57 ; qui post edictum tuum in locum erasorum subditi fuerant58. Du verbe subdere est venu l'adjectif subditivus, substitué, dont se sert Suétone59.
Dira-t-on que, dans les exemples que j'emprunte à Cicéron et au second Pline, le sens du mot subdere est éclairé par le contexte, et que cela n'a pas lieu dans le passage de Tacite qu'il s'agit d'interpréter ? C'est le contraire qui me semble vrai. Le contexte, ici encore, aide à fixer la signification du mot, et, selon moi, la rend tout à fait certaine. La phrase complète de Tacite est : Ergo abolendo rumori subdidit reos. Il paraît naturel de la traduire : Donc, à un bruit qu'il fallait faire cesser Néron substitua des accusés.... Subdere in locum alicujus ou subdere abolendo rumori60 sont ici des équivalents. Tacite ne pouvait dire plus clairement que Néron, voulant détourner de lui les soupçons, eut l'idée infernale61 de chercher dans les chrétiens non de vrais criminels, mais des boucs émissaires à mettre en sa place.
Tacite indique le motif qui fit pour cet emploi choisir les chrétiens. Tous ceux qui partageaient leur exécrable superstition, exitialis superstitio, étaient, dit l'historien, haïs à cause de leurs forfaits, per flagitia invisos, et l'impopularité qui pesait sur eux rendait facile de les accuser, au besoin tiendrait contre eux lieu de preuves. M. Pascal voudrait entendre ici le mot flagitia dans le sens le plus étroit, c'est-à-dire de crimes proprement dits, prévus et réprimés par la loi, parmi lesquels se placerait naturellement celui d'incendie. Mais il ne peut nier que l'acception la plus. fréquente de flagitium, dans le latin de cette époque, ait été plus large et plus vague, et signifie action déshonorante, honteuse, contraire à la morale, plutôt que crime punissable62. C'est ce qu'a soutenu, par les meilleurs arguments et par les exemples les plus convaincants, M. Cœn63, et ce que répète M. Boissier64. Dans ce sens, Pline le Jeune, qui parle la même langue que Tacite, étant du même temps et du même monde, fait, à propos des chrétiens de Bithynie, allusion aux forfaits inhérents à leur nom, flagitia cohærentia nomini65, c'est-à-dire aux actes honteux ou bas que l'opinion populaire leur attribuait, non à quelque délit particulier pour lequel ils auraient été déférés au tribunal du légat. Les chrétiens, objet depuis leur origine d'atroces calomnies, avaient très mauvaise réputation, et c'est contre cette réputation que ne cesseront de les défendre les apologistes. A elle se rapporte le mot flagitium, employé par Tacite et par Pline. Il n'y a point à tirer argument de cette expression en faveur de la thèse de M. Pascal.
Tacite raconte le procès. Il nous dit comment celui-ci fut engagé. On arrêta d'abord ceux qui avouaient, correpti qui fatebantur. Ceux qui avouaient quoi ? Là est le nœud du débat. Le plus grand nombre des interprètes a entendu : Ceux qui avouaient être chrétiens. C'est ainsi que traduit Burnouf. On arrêta d'abord, dit M. Renan, un certain nombre de personnes soupçonnées de faire partie de la secte nouvelle.... Elles confessèrent leur foi, ce qui put être considéré comme un aveu du crime qu'on en jugeait inséparable66. M. Aubé dit avec plus de précision encore : Quand il (Tacite) note qu'on arrêta beaucoup de chrétiens sur leur aveu (qui fatebantur), il entend évidemment par ces mots, non la confession du crime qu'on leur imputait, c'est-à-dire d'avoir incendié Rome, mais la profession de la foi chrétienne, qu'au mépris du danger ils professaient hautement67. Cette interprétation, d'apparence si naturelle, était généralement admise aussi en Allemagne, quand elle lut contestée par Hermann Schiller dans l'article d'allures assez paradoxales qu'il inséra, en 1877, dans le recueil publié en l'honneur du soixantième anniversaire de Mommsen68. D'après lui, comme Néron n'intentait pas aux chrétiens un procès pour cause de religion, le premier interrogatoire qu'on fit subir à quelques-uns d'entre eux ne pouvait porter que sur le fait de l'incendie ; par conséquent, s'ils avouaient quelque chose, c'est leur participation à cet incendie, sur laquelle ils étaient interrogés, non leur religion, qui n'était pas en cause69. Ce raisonnement70, que s'approprie M. Pascal, ne me paraît fondé ni en droit ni en fait. Puisqu'on incriminait les chrétiens, à l'exclusion de tous autres, d'avoir mis le feu à Rome, il fallait d'abord s'assurer que ceux qu'on arrêtait comme coupables d'incendie faisaient partie de la secte chrétienne : c'était la première question à leur poser, et de leur aveu sur ce point dépendait leur maintien au procès ou leur mise hors de cause. Selon la juste remarque de Hardy71, aucun signe extérieur ne distinguait les chrétiens : parmi les gens sur lesquels on avait mis la main, rapidement sans doute et un peu au hasard, il pouvait s'en rencontrer qu'on eût retenus par erreur, et qui ne professaient pas le christianisme : c'est l'aveu ou le désaveu de celui-ci qui pouvait seul désigner ceux que la police romaine devait garder, ceux qu'elle devait relâcher. Ce n'est que contre les prisonniers qui avaient avoué être chrétiens, et après qu'ils avaient avoué, que pouvaient être engagées les poursuites. L'information préalable sur le fait de christianisme devait « donc précéder l'instruction régulière sur le chef d'incendie, puisque Néron avait résolu d'incriminer de ce chef les seuls chrétiens. Comme le fait très bien observer M. Boissier72, la construction même de la phrase et le temps des deux verbes marquent clairement cet ordre logique. Correpti qui fatebantur73 : ceux qui avouaient furent mis en cause, et devinrent l'objet d'un mandat d'arrêt dans les formes légales : l'aveu a précédé l'acte judiciaire : cet aveu préliminaire n'a pu porter que sur la qualité de chrétiens74.
Une considération générale me paraît, d'ailleurs, dominer ce débat. Supposons que les gens arrêtés comme-chrétiens aient avoué avoir incendié Rome : il n'y aurait pas de doute sur leur culpabilité. Personne, dans ce cas, ne songerait à chercher ailleurs l'auteur responsable de ce grand forfait. L'histoire n'hésiterait pas. Aucun des contemporains qui ont parlé de l'incendie ne désignerait un autre coupable. Les écrivains de l'âge suivant ne chercheraient point, dans les circonstances du fléau, des indications plus ou moins claires sur sa véritable cause. Or, c'est tout le contraire qui est arr...
Table des matières
- Sommaire
- CHAPITRE PREMIER. — Une nouvelle théorie sur l'incendie de Rome au temps de Néron
- CHAPITRE II. — Le récit de Tacite
- CHAPITRE III. — Les sentiments des premiers chrétiens de Rome
- CHAPITRE IV. — Les deux hypothèses de Tacite
- CHAPITRE V. — Tacite et les chrétiens
- CHAPITRE VI. — Le silence des adversaires du christianisme
- CHAPITRE VII. — Le silence des apologistes
- CHAPITRE VIII. — L'opinion des historiens antiques
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