La vie, l'espérance et le miraculeux voyage de l'amour

Ginette Renard, Pierre Renard

• Éditeur: Books on Demand
• Année: 2022
• Imprimer l'ISBN: 9782322408580
• ISBN de l'eBook: 9782322405688
• Édition: 1
• Sujet: History
• Sujet: Historical Biographies

Ecrire son histoire de vie à quatre mains est un cadeau de la vie que vous offre Ginette et Pierre au traversde ce livre.Ginette et Pierre tenaient tant à se raconter et plusparticulièrement à laisser ici la plus belle preuved'amour qui puisse être faite à ses enfants etses petits enfants: comment se construit une vie malgré les embûches, les soucis, les peines, les joies et les bonheurs.Merci à tous les deux pour les moments partagés, les traits d'humour et votre très grande confiance.Pascaline Duchemin-Pinard

Partie 1 : La vie de Ginette Guettier

Ginette,25 ans, 1953

De mon enfance à ma vie d’adulte

Je m’appelle Ginette GUETTIER et je suis née le 12 avril 1928 à Château la Vallière.

Mon papa René GUETTIER est né à Château la Vallière le 21 mai 1899 et dans la famille de mon père, ils étaient dix enfants. Il est décédé le 27 février 1986. Mon père est décédé un dimanche.

Pour signaler son décès, un dimanche ce n’était pas facile. La secrétaire n’arrivait pas à trouver les informations. J’ai piqué une de ces colères. Le maire m’a entendu râler et il est sorti de son bureau. Il a dit à sa secrétaire : « c’est comme même pas sorcier, vous avez l’année » et bizarrement tout s’est arrangé de suite.

Ma maman s’appelait Aline DUFOUR, elle est née le 30 janvier 1901 à Villiers au Bouin. Ils se sont mariés à Château la Vallière le 10 octobre 1922. Elle est décédée accidentellement le 30 septembre 1972.

Mon frère ainé s’appelait André et il est né le 20 février 1926.Mon frère et moi-même sommes nés à Château La Vallière.

Ma maman, 29 avril 1921

Mon papa tenait une scierie qui fonctionnait avec l’eau du lac. Il y avait une roue à eau qui entraînait toute la scierie. Le lac ne risquait pas de se vider parce qu’il était traversé par une rivière que s’appelait La Fare.

Les gens achetaient les arbres sur pied à divers propriétaires du coin. Ils faisaient appel à mon père pour abattre les arbres, les débarder, les enlever de là où ils étaient.

Mon père avait deux chevaux et trois ouvriers et il y avait aussi le pauvre gamin qui travaillait à la scierie. Il était un peu simple d’esprit mais il était courageux.

Papa faisait du bois de chauffage et il fallait livrer le bois.

Quand il y avait du vent, la sciure volait partout et tapissait ainsi les sols environnants. J’aimais l’odeur de la sciure et des copeaux de bois. C’est l’un de mes plus beaux souvenirs d’enfant.

Grâce à la scierie de mon père, l’école toute entière était chauffée gratuitement ainsi qu’une famille du village. Dans l’école, Il y avait des poils à sciure.

Les gens venaient aussi à la scierie pour donner les mesures, soit pour réparer ou construire des meubles ou bien ils venaient chercher leur bois. A l’époque, les gens faisaient beaucoup par eux-mêmes.

Maman tenait les comptes et la scierie marchait très bien.

Le malheur, c’est d’avoir choisi de garder mon frère André pour reprendre la suite de la scierie. Il n’a pas su gérer la scierie et puis il faut dire qu’André, ce n’était pas mon père.

Mes parents étaient locataires de la maison qui appartenait au propriétaire de la Forêt et du lac.

Maman était très connue à Château la Vallière. C’était une femme d’une grande générosité. Elle aimait se donner pour les autres.

Elle aidait à la scierie mais elle était avant tout une femme au foyer.

La scierie de mon père

Mes parents habitaient tout près de la maison de mes grands-parents Guettier.

Maman s’est beaucoup occupée de sa belle-mère.

Elle nous a toujours bien élevé mon frère et moi. Nous avons reçu une très bonne éducation. Quand elle décidait quelque chose, il n’y avait rien à ajouter. Nous devions obéir, un point c’est tout.

A l époque, quand un adulte nous disait quelque chose, on devait obéir sans broncher. Mais cela ne nous empêchait pas de faire des bêtises comme tous les gamins.

Elle est morte à l’âge 70 ans accidentellement.

Ma grand-mère maternelle vivait à Marcilly sur Maulne et on allait la voir de temps en temps.

Puis un jour, mon père est allé rendre visite tout seul à ma grand -mère et quant il est revenu, il a dit à ma mère : « ta maman ne peut plus vivre toute seule ». Alors nous sommes allés la chercher et elle est venue vivre avec nous à la maison.

À cette époque, rien n’était pareil à aujourd’hui. Nous gardions les grands parents à la maison. Les maisons de retraite n’existaient pas encore.

Maman cousait beaucoup à l’époque et quand il y avait les fêtes d’école, elle était toujours là pour aider à préparer ce moment important de l’année. Elle était très très active.

Je me rappelle aussi de mon grand-père Guettier.

Le pauvre homme : il a eu un grave accident, sa jambe a été sciée.

A cette époque, nous n’emmenions pas les gens à l’hôpital aussi facilement qu’aujourd’hui. C’était les médecins de campagne qui se déplaçaient.

Pour la jambe de mon grand-père, le médecin a dû lui couper la jambe à vif !

Et pour qu’il ne ressente presque rien, il lui a fait boire de l’eau de vie.

Il n’a pas eu beaucoup de chance dans sa vie mais il ne se plaignait jamais. Par exemple, il y a eu cette histoire avec le notaire. Pépère Guettier lui avait confié de l’argent pour qu’il le place.

Mais il n’avait rien signé. Il n’y avait pas de papier qui prouvait ce placement. Quand mon grand-père a voulu récupérer son argent, l’argent s’était envolé.

C’est après la guerre que mes parents ont acheté une maison qui avait été occupée par les Allemands. Elle s’appelait le coin fleuri. C’est un beau nom pour une maison. Maman aimait fleurir les massifs. Je me souviens qu’il y avait un coin où était planté des lauriers. Il y avait un banc sur lequel papa aimait s’asseoir, c’était son petit coin de paradis.

Le coin Fleuri, 1946 : Grand-mère Guettier, Jean Mary et moi.

1953 : Le coin Fleuri

Quelques beaux souvenirs d’enfance :

Mon père mettait du poivre dans son potage et il faisait semblant de nous en mettre aussi. Mais un jour, j’ai voulu mettre du poivre dans ma soupe, j’en ai trop mis et je ne pouvais pas la finir alors ma mère m’a dit « je vais te mettre là à la petite table pour que tu finisses ta soupe » et elle a montré les aiguilles de la pendule en me disant : « quand les aiguilles seront là, ce sera l’heure d’aller à l’école et si tu n’as pas fini ton bol de soupe, tu iras avec ton bol de soupe à l’école ». E...

Table des matières

• Epigraphe
• Sommaire
• Partie 1 : La vie de Ginette Guettier
• Partie 2 : La vie de Pierre Renard
• Partie 3 : Notre rencontre
• Partie 4 : La vie d’une famille
• Page de copyright