L'Afrique, une promesse
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L'Afrique, une promesse

Comment l'Afrique s'éveillera

  1. 320 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L'Afrique, une promesse

Comment l'Afrique s'éveillera

À propos de ce livre

L'Afrique est riche, mais ses habitants sont pauvres. La récente tragédie de la vente d'esclaves en Libye illustre l'échec des États de l'Afrique subsaharienne à se développer, tant sur un plan économique que social. Comment l'expliquer? Les traumatismes et complexes historiques mal évacués empêcheraient-ils toute cohésion dans l'action?Développer l'Afrique n'est plus une question de mimétisme, mais de survie, qui exige de se risquer dans des méandres inexplorés, de violer des tabous irrationnels, de vaincre les groupes d'intérêt et surmonter les idées reçues autant que les susceptibilités. Le sous-continent souffre d'amalgames où se juxtaposent des processus de constructions nationales inachevées, des mécanismes juridiques incomplets, concurrencés par des droits coutumiers encore trop vivaces et l'émergence d'une culture de survie elle-même contre-productive. En s'appuyant sur des travaux d'économistes ainsi que sur son expérience de haut fonctionnaire, Hervé Mahicka préconise une transition systémique d'envergure, notamment par la modernisation du jeu politique, la refonte des attributions de l'État africain, la distribution des richesses réelles aux populations pour une économie de marché privée intérieure ou encore la révolution culturelle. Un essai original et innovant, dont l'objectif est d'aider à réaliser la prémonition de Jacques Attali – faire que la seconde moitié du XXIe siècle soit africaine.

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Informations

PREMIÈRE PARTIE

LE
MODÈLE
DE
DÉVELOPPEMENT AFRICAIN

I.
BRÈVE HISTOIRE DU DÉCALAGE DE L’AFRIQUE

« Quand tu ne sais pas où tu vas,
regarde d’où tu viens. »
« En bref, on peut dire avec Cheikh Anta Diop que bien sûr, la gloire de l’Égypte ancienne est une gloire africaine, que des Africains ont ainsi créé une des civilisations les plus brillantes qui aient jamais vu le jour, qu’ils ont été à l’origine du développement des sciences et des techniques. Mais qui pourrait en douter ? Les civilisations se font et se défont, aucun peuple n’a un avantage éternel sur les autres, les hommes sont bien sûr tous pareils, tous capables du meilleur et du pire, tous les peuples passant par la grandeur et le déclin. Mais la question n’est pas là : si en effet l’Égypte a été en avance sur le monde entier pendant des millénaires, il n’en reste pas moins que cette avance a été par la suite perdue, et que si les Africains ont contribué à créer cette extraordinaire expérience, l’écart entre l’Afrique subsaharienne et le reste du monde s’est ensuite accentué, pendant les derniers millénaires, au point que l’esclavage puis la colonisation ont été possibles. »15

L’instinct économique

L’Homme est un animal économique, ou Anthropos physei politikon zoon aurait pu dire Aristote avant d’en faire un animal politique. En effet, l’économie est vitale à l’Homme, plus que la vie dans la cité qui lui est complémentaire. Le premier homme dut d’abord mettre en place une gestion de ses ressources pour s’en assurer l’accès, la production, la consommation, la transformation et l’épargne. Plus tard, lorsque les familles puis les clans devinrent nombreux, intervint l’échange16.
L’Homme a développé trois qualités spécifiques qui le distinguent des autres espèces et déterminent sa structure sociale :
‒ la capacité de vivre en groupes importants, ce qui favorise l’effort collectif et l’assistance mutuelle ;
‒ la faculté de croire et de s’attacher à des choses qui n’existent que dans son imagination, telles que les dieux, la nation, les sentiments, la valeur des objets (et sa forme la plus sophistiquée qui est la monnaie) : les Hommes peuvent ainsi tisser de profonds liens idéologiques entre eux dans le temps et dans l’espace17 ;
‒ la perfectibilité : ils développent sans cesse leurs techniques.
Ces facultés se manifestent d’abord en Afrique subsaharienne. C’est sur le continent noir, berceau de l’humanité, que l’on retrouve les premiers outils, que sont attestées la maîtrise du feu et les premières communautés humaines. Des civilisations complexes y voient tôt le jour, notamment celles de la Nubie, l’Égypte et l’Éthiopie. Ils ont développé l’agriculture, irrigué des terres18, utilisé les métaux, l’écriture, les mathématiques, la philosophie et ont commercé. Il y a encore 4000 ans, le niveau de développement dans la vallée du Nil ‒ où vit alors l’essentiel de la population africaine ‒ est parmi les plus élevés du monde. Par comparaison, à la même époque, l’Europe est totalement éteinte.19

La déconnexion

Vers le deuxième millénaire ‒ et plus au premier ‒ avant notre ère, les populations commencent à s’éparpiller et s’installent lentement à l’intérieur du continent, jusque-là à peine habité par des peuplades « pygmées » et « bushmen » (appelées aujourd’hui et à ce titre « autochtones »). Ces migrations seraient-elles liées à la détérioration des conditions climatiques au Sahara puis au Sahel ? Ou bien aux invasions des peuples de la Mésopotamie, qui à la même époque vont progressivement peupler l’Afrique du Nord et en 525 avant notre ère dominer l’Égypte20 ? Peut-être les deux facteurs se sont-ils combinés et avec d’autres encore. Toujours est-il que débute en cette période une longue colonisation21 du continent intérieur par les Africains venus de l’est et du nord-est en direction de l’ouest, puis de l’ouest vers le centre, de là vers le sud-est et enfin vers le sud où certains groupes n’arrivent qu’au XIVe et XVe siècles de notre ère.
Ce n’est qu’entre le XIIe et le XVIIe siècles de notre ère que les deux tiers de l’Afrique subsaharienne acquièrent la densité de population nécessaire à la formation de royaumes politiques, militaires et économiques22. Cet éveil va rapidement se confronter à l’esclavage industriel puis à la colonisation qui dénaturèrent le tracé de l’évolution des Africains.
À la même période, au premier millénaire avant notre ère, s’éveille l’Europe. La Grèce se développe par continuité mésopotamienne et égyptienne23 et fait prospérer son industrie, son artisanat, ses technologies, sa philosophie, ses arts militaires. Elle transmettra le flambeau à Rome. La culture s’additionne ici sans rupture, quand en Afrique elle s’effrite et se reconstruit lentement. La production et le commerce vont continuer à exister en Afrique, mais sans jamais atteindre les proportions industrielles de la vallée du Nil. C’est à tel point que la charrue ou les animaux de trait ne seront jamais utilisés dans l’Afrique subsaharienne antique.
À la chute de l’Empire romain d’Occident au Ve siècle de notre ère, l’Europe connaîtra une régression culturelle, technologique et économique semblable à celle que connurent les Africains dans leur migration intérieure 1000 à 2000 ans plus tôt. Toute la mémoire civilisationnelle de l’Europe fut alors perdue, les systèmes de transmission étant rompus. Les Européens du Bas Moyen Âge vivaient au milieu de l’architecture et de l’art antique, sans plus savoir les reproduire ; ils regardaient des machines sans comprendre leur fonctionnement. Les échanges commerciaux étaient repassés à leur niveau le plus bas, la philosophie et la médecine des antiques grecs et latins ignorées.
Grâce à sa facilité d’accès au monde arabe, puis à l’Inde et la Chine, l’Occident s’éveillera au Haut Moyen Âge et redeviendra conquérant. L’Afrique s’est tenue longtemps inaccessible à cause de nombreuses barrières. Le Sahara ne permettait pas d’établir de grands échanges par transport sur roues. Les Arabes et leurs chevaux qui la traversaient étaient arrêtés à l’orée des zones forestières au sud du Sahel, par le moustique et la mouche tsé-tsé qui ravageaient les animaux de portage et les caravaniers. Selon Jacques Brasseul (2016), la frontière entre un Nord musulman et un Sud qui n’a pas été islamisé dans de nombreux pays (Ghana, Côte d’Ivoire, Burkina, Soudan, Ouganda, RCA et sur la côte Est du Kenya, Éthiopie, etc.) tient de ce fait. L’Afrique a également peu de fleuves navigables à partir des océans et des mers qui auraient pu permettre une pénétration profonde. Enfin, les maladies parasitaires, les fièvres et les forêts inhospitalières ont rendu toute pénétration difficile avant la poussée technologique de la révolution industrielle européenne.

La soumission

a) L’esclavage

L’Afrique connaît une première traite arabo-musulmane débutée avec l’expansion islamique. Cet esclavage, limité dans les zones accessibles (Sahel, côte est) et destiné à la domesticité, n’impactera pas l’ensemble du continent.
La traite transatlantique, quant à elle, fut initiée par les Européens et se déroula du XVe au XIXe siècle. Elle fut industrielle par la quantité de p...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4ème de couverture
  3. Titre
  4. Copyright
  5. SOMMAIRE
  6. AVANT-PROPOS
  7. INTRODUCTION
  8. PREMIÈRE PARTIE : LE MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT AFRICAIN
  9. DEUXIÈME PARTIE : LES CONDITIONS D’UNE TRANSITION ÉCONOMIQUE
  10. TROISIÈME PARTIE : AUTOFINANCER LE DÉVELOPPEMENT
  11. CONCLUSION
  12. BIBLIOGRAPHIE