Cicéron
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Cicéron

L'avocat de la République

  1. 128 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Cicéron

L'avocat de la République

À propos de ce livre

Cicéron a inventé le métier d'avocat: praticien en même temps que théoricien du droit, il n'a cessé, tout au long de sa carrière de s'interroger sur la pratique: qu'est ce que convaincre?Tous les moyens sont-ils bons à cette fin?

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III
L’avocat et le politique

Comment pouvait-on, à Rome, briguer les charges publiques ? Il y avait alors deux moyens principaux et avouables d’entrer en politique : une réussite éclatante dans le métier des armes, et l’usage judicieux, parfois à la limite de la légalité, d’une fortune personnelle.
Cicéron quant à lui n’a ni amour des armes, ni argent, et certainement une sainte horreur de toute illégalité ; mais, par son talent, par son envie aussi de faire carrière, par son humanité enfin, il invente une nouvelle façon de réussir : le barreau. C’est ainsi que nous le verrons, tout au long de sa vie, mêler indissolublement le juridique et le politique, et servir sa carrière en servant sa Ville. Pour être absolument juste, Cicéron devait être aidé, dans son ascension, par un de ces travers bien romains, qui d’ailleurs rapproche cette société de la nôtre. Dans le système romain, c’est l’« envie », l’invidia, qui règne partout entre ses membres. À Rome, on crève de jalousie en contemplant ce qu’a son voisin, et cela à tous les niveaux de la société : l’envie sépare aussi bien Pompée et César que deux cordonniers de l’Esquilin. Rome semble être la championne du genre procédurier, du moins jusqu’à l’omniprésence étouffante des lawyers américains : il n’y est question que de plaideurs et de procès, l’envie est partout1.

Du juridique au politique : Pour Roscius

Après l’épisode peu glorieux de la guerre des Alliés – mais la gloire à la guerre vaut-elle de tout lui sacrifier ? –, Cicéron complète ses études auprès des meilleurs rhéteurs de Rome. Il se fait remarquer dès ses débuts, en 81, en plaidant le Pro Quinctio, où il s’opposait à Hortensius, le plus grand avocat du temps. Cicéron sortit vainqueur du débat, ce qui prouve au moins qu’il n’avait pas froid aux yeux. Puis, avec le Pour Sextius Roscius, il affronte sa première affaire criminelle, qui, en réalité, l’oblige à s’avancer directement sur le terrain politique. L’affaire est assez simple, mêlant, comme il va de soi, trahison, intérêt et lutte de pouvoirs : Sextius Roscius, riche citoyen de la ville d’Amérie, est assassiné à Rome, au cours de l’été 81. On n’a pas pu retrouver le coupable, mais, selon le bon adage Cui bono (À qui profite le crime ?), l’enquête se dirige bientôt vers les deux cousins de Roscius, hommes sans foi ni loi. En outre, le fils de Roscius se voit privé de son héritage, qui constitue une fortune conséquente, à cause des manœuvres des cousins félons. En effet, ces derniers, comme les soupçons se dirigeaient chaque jour davantage vers eux, proposent un marché ignoble à un affranchi de Sylla, Chrysogonus. Ils lui offrent une part du gâteau, à condition qu’il accepte de faire figurer Roscius, à titre posthume si l’on peut dire, sur la liste des proscrits, pourtant close depuis quelque temps. Chrysogonus accepte, et en conséquence fait procéder à la vente des biens du défunt : le fils est donc spolié de son héritage, tandis que les cousins prennent tous deux, sans oublier Chrysogonus, leur part des propriétés autrefois possédées par l’homme qu’ils ont fait assassiner. Le jeune Roscius, désespéré, se rend à Rome où il demande asile à une dame de la haute société, belle-sœur d’un consul important. Chrysogonus et ses complices sont légitimement inquiets, et, sachant bien que de tout temps la meilleure défense a été l’attaque, ils décident de prendre les devants : par une dernière félonie, ils accusent donc le malheureux jeune homme d’être lui-même le meurtrier de son père, espérant que personne n’osera, par crainte de mettre en cause par ricochet Sylla, le défendre. Mais, précisément, c’est ici que Cicéron entre en scène, en acceptant cette tâche difficile, où les talents diplomatiques sont aussi nécessaires que la connaissance du droit. Il procède en trois étapes, de façon extrêmement habile : il commence par disculper le jeune Roscius en montrant qu’il n’a pu avoir ni la volonté, ni les moyens d’un parricide. Puis, il renverse l’accusation et s’en prend aux accusateurs, qui, seuls, avaient un mobile suffisant pour attenter à la vie de Sextius Roscius. Cicéron en arrive enfin à la troisième partie de la démonstration, la plus intéressante, parce qu’il change brusquement de terrain, pour se placer dans les circonstances politiques du temps : il attaque, derrière des personnages sans véritable importance, l’âme du complot, l’affranchi douteux. Mais en même temps, suprême habileté, il fait la distinction entre Sylla et son protégé, évitant ainsi l’accusation de diffamation et empêchant son adversaire de contre-attaquer :
Ils le savent bien, ceux qui me connaissent : après m’être rendu compte que l’accord, objet de mes désirs les plus ardents, était impossible, j’ai travaillé dans la mesure de mon pouvoir médiocre et faible à assurer la victoire de ceux qui ont vaincu. […] Tout enfin est terminé, et chacun est rentré dans ses honneurs et ses droits. Je m’en félicite, je m’en réjouis, et je sens que nous devons tous ces heureux succès à la bienveillance des dieux, au zèle du Peuple romain, à la sagesse, au talent militaire et à la fortune de Sylla.
Pour Sextius Roscius, XLVII
L’orateur s’efforce donc d’établir une distinction entre Sylla et les serviteurs qu’il employait, tout en affirmant clairement que ses sympathies vont au parti de la noblesse, et à Sylla lui-même, ce qui relève du tour de force ! Les apparences sont sauves ? La péroraison du discours de Cicéron est à lire comme une authentique profession de foi politique, dont la sincérité, au-delà des précautions oratoires, ne saurait être mise en doute : la société apparaît à l’Arpinate obéir à un ordre hiérarchique, selon lequel les honneurs et les charges sont répartis rationnellement, suivant l’équité et les mérites de chacun. Ce bon gouvernement avait été mis en danger par les hommes du parti des populares, et l’on doit à Sylla d’avoir rétabli l’ordre naturel des choses. Tout cela est donc bel et bon, à une remarque près, capitale :
Mais si l’on n’a agi de la sorte, si l’on n’a pris les armes que pour donner aux derniers des hommes le moyen de s’enrichir du bien d’autrui et de se jeter sur la fortune de chaque citoyen, s’il n’est permis non seulement d’exercer aucune action contre de tels crimes, mais même de prononcer aucune parole qui les blâme : oh ! alors, au lieu de rétablir et de restaurer la prospérité du peuple romain, cette guerre n’a servi qu’à le soumettre et à l’opprimer. Mais il en est tout autrement, juges ; rien de tel ne se produit. Non seulement on ne portera aucune atteinte à la cause de la noblesse en résistant à ces gens-là, mais, au contraire, on contribuera à sa gloire.
Pour Sextius Roscius, XLVII
Bref, sous couvert d’une feinte naïveté, Cicéron arrive à son but mieux que ne l’aurait fait une attaque frontale contre Sylla, forcément vouée à l’échec. Bien que composé de sénateurs, le jury acquitte le jeune Roscius, se désolidarisant ainsi de Sylla, tout en respectant les formes. Dès le début de sa carrière, l’Arpinate démontre de la façon la plus éclatante que le pouvoir de la parole peut réparer les torts causés par la violence et les armes. Enfin, Cicéron a d’ores et déjà construit sa stratégie politique, à laquelle il se conformera jusqu’à la fin : pour lui, rien ne sert de bouleverser des institutions qui ont fait la preuve de leur valeur et de leur équité. Il vaut bien mieux s’efforcer de les régler sur des principes moraux, qui, s’ils sont bien défendus, s’imposent aux individus au-delà de leurs intérêts immédiats ; la permanence des hiérarchies institutionnelles sera ainsi préservée de ces grands aventuriers qui commencent alors leur marche vers le pouvoir.
Après le Pour Sextius Roscius, cependant, de tout-puissants amis de Sylla, alors dictateur, se sentent offensés et menacés ; Cicéron doit se mettre à l’abri de toute urgence ; il part donc pour la Grèce, où il séjournera de 79 à 77, en profitant pour travailler efficacement à compléter sa formation rhétorique et philosophique. Il rentre à Rome en 76, à trente ans, et se marie avec la jeune Terentia, qui en avait alors dix-sept et était issue d’une famille illustre. Cicéron eut d’elle deux enfants, Tullia, sa fille chérie, qui joua auprès de lui un peu le même rôle que Léopoldine auprès de Victor Hugo, et un fils, Marcus.
Entre-temps, Cicéron a pris rang parmi les avocats (patroni) les plus en vue de Rome. Quant à sa ligne politique, il l’a d’ores et déjà choisie : il s’agit pour lui de favoriser par son action une forme de « restauration », celle d’un ordre juridique à la fois fondé sur et consolidant la société romaine traditionnelle, très hiérarchisée. C’est donc le choix des « notables », auxquels, avide de respectabilité, il voudrait d’ailleurs s’intégrer.
Cicéron s’est donc lancé, avec ses moyens – ceux du barreau, c’est-à-dire la parole – dans l’action politique. Mais ce ne sont encore là que des premiers pas dans la carrière des honneurs – d’autant que, surtout depuis les réformes syllaniennes, l’accès aux magistratures est désormais réglé selon des prescriptions beaucoup plus fermes. Bien sûr, certains, favorisés par leur fortune ou par leur nom (ainsi Pompée, auquel on confie des pouvoirs consulaires bien avant l’âge requis), contournent ces lois sans trop de difficultés. Mais Cicéron va respecter scrupuleusement la légalité, en attendant patiemment d’avoir l’âge requis. C’est l’époque où il ronge son frein utilement, tout en se mettant à l’abri d’éventuelles retombées de l’affaire Roscius, en accomplissant son « grand tour » en terre hellène, dernière période de mûrissement avant des échéances politiques décisives.
C’est donc à l’âge légal qu’il va accéder à la questure en décembre 76, à trente ans. Comme il se doit, il effectuera ensuite un séjour obligé en province, en Sicile, puis parviendra à l’édilité urbaine à trente-sept ans, à la préture à quarante, enfin au sommet, le consulat, à quarante-trois ans, en 63. La machine Cicéron est désormais bien en route. Les questeurs ont la haute main sur l’administration du Trésor public. Ce sont, si l’on veut, des hauts fonctionnaires, mais, comme il est de tradition à Rome (comme d’ailleurs, très souvent, aux États-Unis d’Amérique), leurs charges sont électives. Certains des questeurs sont « urbains », c’est-à-dire civils, et d’autres militaires. Cicéron, fidèle à lui-même, reste civil ; avec un collègue, il gère la caisse de l’État, s’occupe de la comptabilité générale, encaisse les fermages des publicains (c’est-à-dire les sommes dues, par contrat, par ceux qui perçoivent les impôts et les tributs), ainsi que le produit des amendes. On le voit, il s’agit donc certes d’un office relativement subalterne, mais déjà important, et qui laisse augurer, pour celui qui l’occupe, d’une belle carrière ultérieure.
Pourtant, tout n’est pas simple pour un homo novus comme Cicéron, étant donné que, généralement, ce sont les armes qui imposaient les hommes nouveaux à l’attention de leurs concitoyens. L’ascension civique de Cicéron, à la croisée des chemins, entre la toge et les armes, sera donc difficile, et cette période de sa vie le marquera durablement. Il le soulignera en effet à maintes reprises, et ce jusqu’à la fin de sa carrière publique – dans les Verrines, par exemple, où, parlant soudain de son cas personnel, il n’a pas de mots assez durs pour ceux qui, dans la vie, n’ont eu d’autre peine à se donner que celle de naître avec une cuiller en argent dans la bouche :
Je n’ai pas le droit de vivre comme ces nobles que tous les bienfaits du Peuple romain viennent chercher dans le sommeil de leur oisiveté. Ma situation n’est pas la même et ma conduite doit être différente. […] Il nous faut toujours veiller, toujours être en action.
Verrines, seconde action, V, LXX-LXXI
On peut supposer que les obligations techniques de la questure n’ont pas beaucoup enthousiasmé Cicéron. Mais l’important, pour lui, n’était pas tant le poste obtenu, que les possibilités qu’il offrait – de même que, pour un jeune énarque, inspecter les finances de la nation n’est pas en soi excitant, si ce n’est que cela permet de pénétrer par la voie royale dans un de ces « grands corps » si prisés par notre technocratie… Bref, cette première magistrature permet surtout à l’Arpinate d’entrer directement au Sénat. Il accède ainsi au corps le plus élevé de l’État romain, celui qui est le lieu de la vraie puissance politique, la chasse gardée des notables. Au départ, cependant, le sénateur frais émoulu ne dispose pas du droit à la parole, et n’exprime son avis que physiquement si l’on peut dire, c’est-à-dire en se déplaçant, selon ses options de vote, dans la curie.
Selon la constitution de la République romaine, une magistrature dans la capitale doit se prolonger par une « promagistrature », très généralement en province. Cicéron reçoit la questure de la ville de Lilybée, en Sicile. Il accède de ce fait à un poste où ses prédécesseurs se sont conduits comme de vulgaires brigands, en s’enrichissant grassement aux dépens des provinciaux.
Cicéron au contraire considère son rôle avec beaucoup de sérieux, et veut être irréprochable, en particulier dans une de ses tâches les plus prenantes, le ravitaillement en blé de Rome, d’ores et déjà bien incapable d’assurer son autosuffisance alimentaire. L’Arpinate met en pratique à cette occasion les principes moraux de la philosophie stoïcienne, en ce qui concerne la morale publique. Ainsi bannit-il la pratique (pourtant courante déjà à cette époque…) des « pots-de-vin » : nul ne doit lui graisser la patte, ni, d’ailleurs, celle de ses collaborateurs. En tout cas, il va, mettant en pratique la ligne politique qu’il défend maintenant avec clarté, exercer sa magistrature dans l’esprit du mos majorum, en payant de sa personne sans se remplir les poches au passage, alors qu’après tout, étant donné sa situation et ses ressources relativement modestes, il aurait pu, de façon moins inexcusable qu’un autre de ses collègues plus nantis, se laisser aller à rechercher l’enrichissement personnel…
En outre, toujours actif, il met à profit son séjour pour découvrir cette « Grande Grèce », véritable laboratoire et modèle de l’hellénisme romain. De par sa position stratégique, la Sicile est bien souvent l’enjeu des luttes de pouvoir sans merci qui se déroulent à Rome, sans compter qu’elle constitue une proie de choix pour les pirates qui écument à l’époque la Méditerranée, détroussant les voyageurs et pillant les villes. Cicéron élargit sa connaissance pratique de l’administration et de la culture grecques, tandis que les Siciliens, qui n’ont eu qu’à se louer de son mandat, le tiennent apparemment en haute estime. Cette amitié réciproque va bientôt le conduire à assumer sa première affaire publique majeure, celle qui va le « lancer » définitivement : de retour à Rome après son « stage administratif », Cicéron reprend immédiatement son activité d’avocat, et viendra bien vite, pour lui, le moment de se consacrer à la célébrissime affaire Verrès.

Le cas Verrès

Le cas Verrès est, en lui-même, le symbole d’une corruption de la République. Sylla, mort en 78, avait fait en sorte que les jurys soient formés uniquement de sénateurs. Ces tribunaux commirent tant d’injustices criantes, ne se préoccupant que des intérêts d’une seule classe, que leur action a rapidement été considérée comme intolérable. En particulier, la classe des chevaliers, qui ne pouvaient plus supporter que leurs affaires soient directement contrôlées par les tribunaux, se sentait menacée. Beaucoup voulaient de ce fait qu’il soit mis fin à ce privilège exorbitant, afin que d’autres que les sénateurs aient de nouveau le droit de siéger dans les jurys. Il faut donc bien comprendre que lorsque les Siciliens, en 71, vinrent lui offrir une mission d’importance exceptionnelle, Cicéron, qui n’hésita pas à l’accepter, savait déjà pertinemment qu’il aurait à mener un procès politique, qui serait au fond un test grandeur nature de l’évolution du système républicain. L’Arpinate le déclare d’ailleurs lui-même dans la première action :
On verra bien, à propos de ce personnage, si, avec des sénateurs pour juges, un homme si évidemment coupable et aussi riche peut être condamné.
Verrines, première action, XLV
Si les sénateurs veulent retrouver leur crédib...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Titre
  4. Copyright
  5. Dédicace
  6. Exergue
  7. Le miracle romain
  8. I. La rigueur des temps
  9. II. L’homme de paroles
  10. III. L’avocat et le politique
  11. IV. La constitution idéale-pratique
  12. V. Une philosophie de l’action
  13. Ne faites pas le bonheur des gens contre leur gré…
  14. Pour en savoir plus
  15. Table des matières