Secrets de croissance
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Secrets de croissance

"L'entreprise-métamorphose", nouvel âge de l'entreprise

  1. 376 pages
  2. French
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  4. Disponible sur iOS et Android
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"L'entreprise-métamorphose", nouvel âge de l'entreprise

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Informations

III.
LA RAISON DES EMPIRES :
LA CONSOLIDATION

« Ainsi la beauté régnait, et le silence,
et tous deux s’unissaient pour créer la forme
de la beauté elle-même.
»85

LES EMPIRES : MAXIMISER DURABLEMENT
LA VALEUR GÉNÉRÉE

Le temps des révolutions, celui de la création des mondes nouveaux, celui des ruptures, des réinventions et des disruptions ne constitue que le premier moment d’une entreprise, son imagination et ses balbutiements, à l’initiative de quelques créateurs.
Un tout autre temps, non seulement nécessaire mais surtout de nature très différente, est celui de l’établissement des empires, de leur pérennité et de leur prospérité : le temps de la consolidation. Cette deuxième séquence est pour chaque entreprise l’inscription dans un temps long, idéalement de croissance durable et de génération continue de valeur ajoutée.
Le temps des empires exige une tout autre philosophie que celui des révolutions. Il est une exigence d’ordre et de structuration, succédant aux rêves de désordres et de réinvention. Pour les entreprises elles-mêmes, cette mutation d’un temps à l’autre est toujours difficile, souvent douloureuse, parfois mortelle. Car les qualités exigées des dirigeants diffèrent d’un temps à l’autre, car les cultures internes aux entreprises procèdent de valeurs presque antinomiques. Être incapable d’accomplir cette mutation condamne au mieux à demeurer au rang d’une petite entreprise, au pire à la faillite. Entre l’univers des révolutions et celui des empires s’étend un cimetière d’aventures avortées.
L’ordre des empires vise à maximiser durablement la valeur financière générée. Il s’agit de tirer un profit maximal des situations acquises – et pour cela de maîtriser pleinement, totalement le présent et l’avenir. Les empires s’épanouissent sur des pérennités au service des prospérités. Ils sont de vastes systèmes d’exploitation permettant de consolider les positions acquises. Les menaces qui pèsent sur eux se nomment instabilités, imprévisibilités, mises en cause, contestations. Un empire est une fixation du présent, l’affirmation de sa reproduction et si possible de son extension continue. Un empire est un verrouillage de ses propres atouts à un moment donné, et donc un avenir possédé : un empire ambitionne une prise en mains totale, sans partage, des temps qui viennent.
Par nature donc, toutes les entreprises ne sont pas des empires, ne le deviennent pas : une toute petite entreprise, une boutique de quartier n’ayant pas l’intention de se développer, un artisan employant toute sa vie quelques salariés, voire une PME établie sur une niche sans ambition de croissance, tous ceux-là ne sont pas des empires. Un empire est une entreprise qui passe à un deuxième stade de son cycle de vie, qui se donne des ambitions de développement significatif et qui introduit progressivement, sur son fonctionnement quotidien, partiellement ou totalement, des méthodes lui permettant de maximiser et de pérenniser la valeur financière générée.
Historiquement, l’ordre des empires s’est affirmé selon des voies différentes, souvent cumulatives. Depuis les années 1800, il a ajouté des consolidations pour renforcer ses succès ; mobilisant des leviers et moyens d’action de plus en plus diversifiés et puissants, pour soumettre l’avenir au service d’une création assurée et croissante de valeur.
Le travail de consolidation a d’abord consisté en une meilleure organisation des entreprises et des marchés (à compter de la fin du XIXe siècle), avant de mieux conquérir et fidéliser les clients (depuis 1930), puis d’intensifier les guerres économiques mondiales (depuis 1990).

MIEUX ORGANISER LES ENTREPRISES
(DEPUIS LES ANNÉES 1860)

Au cours des premières révolutions industrielles, l’ordre des empires s’affirma selon trois modalités majeures, totalement novatrices et hors desquelles la réalité des très grandes entreprises qui virent alors le jour eût été pour une large part inconcevable. Aux ferments de ces succès, trois maîtres mots : la rationalisation (du travail), les concentrations (d’entreprises), les ententes (entre concurrents sur un même marché), le tout ayant été permis par des investissements et crédits bancaires de long terme.
Permettre les financements
La structuration du financement initial d’une entreprise, ou de sa croissance, constitue un enjeu souvent méconnu alors qu’il est essentiel. Il peut être d’autant plus sous-estimé qu’actuellement, la constitution d’une activité débutante sur Internet ne nécessite pas des capitaux considérables.
Toutefois, il en fut tout autrement au XIXe siècle : les révolutions industrielles imposèrent des activités non seulement fortement capitalistiques en investissements d’origine (notamment industrie pétrolière, industrie automobile, compagnies de chemin de fer, électricité), mais surtout à rentabilité différée : la construction d’une ligne de chemin de fer n’assure pas une rentabilité de court terme.
Pour ces raisons, l’ensemble de la naissance et de la croissance des entreprises de l’époque fut tributaire de la mise en place d’un système bancaire nouveau, plus concentré et en mesure de mobiliser des volumes de capitaux sans précédent et reposant sur des banques modernes.
Le développement des banques est une double réalité : il constitue en soi la création d’empires, parmi les plus puissants mais il fut aussi l’un des leviers les plus prépondérants permettant la croissance des entreprises des autres secteurs d’activité et leur accès au stade d’empire. Les grandes banques, telles qu’elles apparurent pour l’essentiel au XIXe siècle en Europe et aux États-Unis, furent simultanément des empires et des facteurs d’empires.
Concrètement, les grandes banques modernes provinrent pour l’essentiel des crises financières du XIXe siècle. Les nombreuses banques locales du début du XIXe siècle (comptoirs d’escompte) ou les quelques grands banquiers d’affaires (au premier rang desquels figuraient les Rothschild) n’étaient pas structurées pour répondre aux demandes financières des nouveaux entrepreneurs. En particulier, les comptoirs d’escompte manquaient d’une assise financière suffisamment large pour garantir les financements des investissements industriels modernes. En France, après la création des premières banques modernes sous la Monarchie de Juillet (Caisse générale du commerce et de l’industrie) puis leur disparition due à la crise de 1847-1848, c’est sous le Second Empire que naquirent, pratiquement simultanément, le Crédit industriel et commercial (1859), le Crédit lyonnais (1863) et la Société générale (1864).
Ces trois banques se développèrent selon des voies similaires : la mobilisation maximale de l’épargne populaire, afin de disposer de fonds suffisamment importants pour assurer des crédits importants ; et pour cela la création de véritables réseaux d’agences sur l’ensemble du territoire ; ainsi que la promotion de leurs « marques » destinées à inspirer confiance aux petits épargnants. En cette seconde moitié du XIXe siècle, ce furent les besoins de financement des entrepreneurs qui fondèrent le recours massif à l’épargne populaire et structurèrent de ce fait la forme moderne de la banque. En 1865, le principe du carnet de chèques fut légalisé en France, encourageant les épargnants à déposer des fonds d’autant plus importants qu’ils pouvaient en disposer aisément sans prendre le risque de transport de fonds matériels.
L’implication de ces grandes banques sur l’ensemble des nouveaux financements industriels, y compris les crédits à long terme, les fragilisa grandement lors des difficultés des entreprises concernées, et particulièrement lors de la dépression économique des années 1880. Elles se recentrèrent donc, pour la plupart, sur des crédits de plus court terme, laissant les financements de long terme à l’univers en expansion des « banques d’affaires » (Banque de Paris et des Pays-Bas ou Paribas, Banque de l’Indochine, Banque de l’Union Parisienne).
Cet essor fut parfois soutenu par l’État (par exemple en tant que promoteur du développement ferroviaire), mais surtout par les banques et un cadre juridique nouveau : les sociétés par actions. Celles-ci exercèrent un rôle prépondérant en mutualisant la prise de risques à la fois sur des investissements importants et sur des secteurs novateurs – donc à la rentabilité méconnue. Au début des années 1890 déjà, Zola en dressait le constat : « La vérité est que sans les sociétés par actions, nous n’aurions pas les chemins de fer qui ont renouvelé le monde ; car pas une fortune n’aurait suffi à les mener à bien, de même que pas un individu, ni même un groupe d’individus, n’aurait voulu en courir les risques. Les risques courus sont répartis sur un nombre infini de personnes et limités selon la fortune de chacun86. » Non seulement Zola avait raison, mais la pertinence de son propos dépassait largement le cadre de l’industrie ferroviaire naissante : lorsqu’il créa la Standard Oil Company, première grande compagnie pétrolière, au cours des années 1880, John D. Rockefeller la constitua en société par actions.
Rationaliser le travail
Mais parmi les ressorts de la constitution des empires, ce fut, au début du XXe siècle, la rationalisation du travail qui constitua le registre le plus connu, parce que concernant la vie de chaque salarié et donc inscrit dans la vie quotidienne du plus grand nombre, parce que également objet d...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Titre
  4. Copyright
  5. Sommaire
  6. Citation
  7. Introduction – Repenser le succès des entreprises
  8. II – Le feu des créateurs : la révolution
  9. III – La raison des empires : la consolidation
  10. IV – Les empires à l’épreuve des mondes qui viennent
  11. V – Succès de croissance : les empires révolutionnaires
  12. Conclusion
  13. Remerciements
  14. Index des principales entreprises citées