L'après-crise en 60 leçons
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L'après-crise en 60 leçons

  1. 336 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L'après-crise en 60 leçons

À propos de ce livre

Depuis la crise de 2007, les contours d'un nouveau monde se dessinent peu à peu, les rapports de force de l'économie mondiale tendent à se rééquilibrer.Un ouvrage didactique qui permet au lecteur de s'approprier les outils de décryptage de la crise et de se familiariser avec la macroéconomie et les mécanismes de la finance.

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Informations

LES DESSOUS DE LA FINANCE

LES BANCASSUREURS :
EN VOIE DE DISPARITION ?

L’assuré que vous êtes est souvent client d’un bancassureur sans le savoir. Connaître le fonctionnement de ce type de groupe permet de mieux évaluer les risques.

QU’EST-CE QU’UN BANCASSUREUR ?

Un bancassureur, concept exclusivement européen, est une compagnie d’assurances filiale d’une banque ou qui appartient à un conglomérat financier associant les activités de banque et d’assurance. La formule a fait fureur dans les années 90 en Europe, dans le sillage du « big is beautiful » vanté par les marchés financiers. L’époque a vu l’essor de groupes tels que ING, KBC ou encore Fortis, aux Pays-Bas et en Belgique. Le développement de ces structures hybrides s’appuyait notamment sur les économies réalisées grâce à la distribution des produits d’assurance depuis les guichets de réseaux de banques de détail.

UN MODÈLE GAGNANT EN EUROPE

En France, ce sont les banques mutualistes qui ont été à l’origine du mouvement en créant des filiales d’assurance. La liste est longue et non exhaustive : Predica (assurance-vie) et Pacifica (assurance dommages), filiales du Crédit Agricole ; Fructivie, filiale, à l’origine, des Banques Populaires, transformée depuis en Natixis Assurance ; Assurances du Crédit Mutuel (ACM), filiale du groupe éponyme. Exception au tableau : la CNP, détenue à 40 % par la Caisse des dépôts et consignations, son actionnaire de référence, aux côtés de La Banque Postale et de BPCE via un holding commun. Les produits proposés sont les mêmes que par les compagnies d’assurances traditionnelles : assurance-vie, dommages, assurance emprunteurs, prévoyance, santé…

POURQUOI LES BANCASSUREURS ONT-ILS LE VENT EN POUPE ?

En France, les filiales d’assurance des banques ont longtemps été à la pointe de l’innovation. En premier lieu, l’adossement à un réseau bancaire permet d’enregistrer des coûts de distribution plus faibles. La structure de coûts est mesurée par le ratio de frais généraux + commissions/primes. Le ratio des bancassureurs est en général inférieur à 30 %. De plus, la culture des groupes mutualistes de nombreux bancassureurs contribue en général à une modération des tarifs. Ensuite, les filiales des compagnies d’assurances de banques ont par tradition une culture de placement plus conservatrice : leurs investissements en fonds propres sont davantage tournés vers les marchés obligataires et l’immobilier que ceux de leurs concurrents. Ce qui constitue un matelas de sécurité appréciabe en cas de crise des marchés actions.

PLUS VULNÉRABLES AUX KRACHS OBLIGATAIRES

À l’inverse, elles sont plus sensibles aux risques de krach obligataire que les autres assureurs traditionnels, mais ont toutefois fait preuve de résistance lors de la chute des marchés obligataires en 1994, grâce à la diversité de leurs portefeuilles d’obligations. En conséquence, les rendements des contrats d’assurance-vie de l’époque n’ont pas été trop affectés par ce retournement des marchés.

VERS UN CONTRÔLE ACCRU ?

Jusqu’à récemment, les filiales d’assurance de grands groupes bancaires étaient contrôlées, tout comme les compagnies d’assurances classiques, par l’Autorité de contrôle des assurances et des mutuelles (ACAM), régulateur des assurances. Depuis le début de l’année 2010, l’ACAM a fusionné avec le régulateur bancaire, la Commission bancaire, afin de former l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP). Cette fusion a pour objectif de renforcer la supervision en introduisant le contrôle sur place, inexistant dans l’assurance. Enfin s’ajoute à cela une mini-révolution copernicienne : la distribution de contrats d’assurance-vie aux guichets des banques notamment est désormais soumise au contrôle de l’AMF.

POURQUOI LE MODÈLE EST-IL MENACÉ ?

Les champions de la bancassurance comme Fortis, ING ou KBC ont été engloutis par la crise financière : soit parce qu’ils étaient incapables de faire face à la crise de liquidité, soit parce que des diversifications hasardeuses les avaient exposés à des actifs toxiques issus de la titrisation. Fortis – ainsi que sa base de dépôt – a ainsi été racheté par BNP Paribas ; ING, nationalisé partiellement, va être scindé en deux pôles – assurance et banque – sous la pression de la Commission de Bruxelles. En France, les bancassureurs ont plutôt bien résisté à la crise en restant à l’écart des produits structurés de la titrisation. Mais, en Europe, le modèle reste menacé à double titre : la norme comptable Solvabilité 2 prévoit pour les assureurs des contraintes de fonds propres drastiques et Bâle 3, dans sa configuration actuelle, impose aux banques de déduire de leurs fonds propres leurs participations dans leurs compagnies d’assurances.
Conséquence pour vous : les frais de garde vont augmenter pour se rapprocher de ceux d’un assureur classique.

LE SCÉNARIO (IMPROBABLE) DE LA FAILLITE ?

L’histoire récente l’a démontré : un assureur fait moins faillite qu’une banque. L’équivalent du concept de banqueroute n’existe pas pour les assureurs. Ainsi, la faillite du géant mondial AIG a été provoquée par sa filiale, sa banque d’affaires AIG Financial Products, dont les pertes abyssales ont mis en péril l’ensemble.
Une compagnie d’assurances a une structure de bilan inversée par rapport à celle d’une banque : elle dispose d’un passif à long terme face à des actifs à court terme, ce qui la préserve des crises de liquidité.
Certes, la banque actionnaire peut toujours faire faillite, mais les dispositifs mis en place en Europe depuis la crise (apport des États en fonds propres pour la solvabilité et garantie des passifs interbancaires pour la liquidité) ont pour l’instant été efficaces. Il n’en demeure pas moins qu’un bancassureur fera faillite si sa banque actionnaire se retrouve en situation de banqueroute.

TOUT CE QUE VOUS AVEZ TOUJOURS
VOULU SAVOIR SUR LES BANQUES D’AFFAIRES

Mise en faillite du système bancaire, bonus exorbitants versés à des opérateurs de marché, la réputation des banques de financement et d’investissement (BFI) est devenue pour le moins sulfureuse. La réalité est toutefois plus complexe.

QUE SIGNIFIE BFI ?

Tout d’abord, qui se cache derrière le sigle BFI ? Il s’agit de la Banque de financement et d’investissement. Chez les Anglo-Saxons, ce pôle de la banque se traduit par « Corporate & Investment Banking » (CIB). À titre d’exemple, cette branche de la Deutsche Bank a été baptisée Deutsche Bank CIB.
La crise financière a été pour les actionnaires l’occasion d’enrichir leur vocabulaire technique. Ainsi, depuis 2007, après le crédit subprime, ils ont pu découvrir la notion de BFI. En effet, avec la crise financière, leurs pertes ont lourdement pesé sur les résultats de leurs maisons mères, engendrant de nouvelles pertes parfois abyssales, et ont durablement affaibli leur cours de Bourse. Ces banques sont donc largement stigmatisées, sans que l’on sache toujours ce que recouvre la réalité de leurs activités.

POURQUOI SONT-ELLES DES BANQUES RISQUÉES ?

Le terme de banque de financement et d’investissement recouvre en réalité des métiers extrêmement différents aux modèles économiques spécifiques. Cette activité peut néanmoins se décomposer en deux branches : la banque de financement et la banque d’investissement. Le point commun entre ces deux métiers, c’est la prise de risque. La banque de financement s’apparente au métier le plus ancien de la banque : le crédit, en l’occurrence aux entreprises, aux investisseurs institutionnels et aux collectivités locales. Parmi ses métiers-clés, on peut citer la banque commerciale, les financements structurés (en particulier le financement de projets), le financement d’acquisition (le montage d’opérations de capital-investissement) et les crédits syndiqués. De son côté, l’organisation de la banque d’investissement se révèle souvent plus complexe. La plupart des banques distinguent le pôle actions – qui comprend le courtage, les dérivés actions et le conseil (les fusions-acquisitions) – de celui de fixed income qui inclut les activités de trésorerie, de change, de matières premières, les dérivés de taux et les marchés obligataires.

EN QUOI ONT-ELLES JOUÉ UN RÔLE D’ACCÉLÉRATEUR DANS LA CRISE ?

Le modèle de BFI se développe dans les années 2000, par opposition à la banque de réseau, jugée peu rentable, voire obsolète. La BFI procure en effet une rentabilité des fonds propres de 45 % en moyenne, alors que celle de la banque de détail atteint péniblement 20 %. Cet essor s’appuie notamment sur l’expansion des dérivés, en particulier les dérivés actions. Dès 2005, toutefois, les signes que le modèle dérape se multiplient. L’encours de credit default swaps (CDS) s’envole littéralement de 35 % par an, au lieu de 5 % précédemment. Puis, parallèlement, les BFI commencent à développer la titrisation, sous une forme de plus en plus complexe et en englobant des actifs de plus en plus risqués, voire toxiques, comme les crédits subprimes. Le retournement du marché immobilier dès 2006 outre-Atlantique conduit la plupart des banques qui ont ces structures à passer des dépréciations colossales. L’ampleur du désastre est telle que les normes comptables de « juste valeur » sont même temporairement modifiées.

VERS UNE DISPARITION DES BFI ?

Certains observateurs ont annoncé la disparition pure et simple de ces banques au profit d’un retour à la banque commerciale classique. En fait, ces acteurs de la finance vont continuer à exister, mais au prix d’une remise en cause radicale de leur modèle : elle se traduit par un abandon des métiers à risques comme la titrisation complexe, les dérivés de crédit et certains dérivés actions et exotiques et la réduction du trading pour compte propre. Ce recentrage s’est opéré dès l’automne 2008 dans les grandes banques du monde entier. Aux États-Unis, c’est aussi la fin du modèle de banque d’investissement indépendante : les banques d’affaires Goldman Sachs et Morgan Stanley optent pour le statut de banque commerciale et Merrill Lynch est adossée à Bank of America. Illustration de ce redimensionnement : la BFI de la première banque suisse UBS ne pèsera plus que 25 % des résultats contre 45 % auparavant. UBS devient ainsi un gestionnaire d’actifs à part entière avec 60 % des résultats provenant de cette activité. Mais ces revirements stratégiques ont été productifs pour les banques. Les résultats sont, depuis 2009, à nouveau favorables aux BFI, qui enregistrent des performances tout à fait honorables au vu du contexte économique, grâce notamment à leurs activités de fixed income. En moyenne, la BFI des banques françaises contribue à 50 % du résultat avant impôt du groupe. Après le nettoyage des risques, le processus de désendettement des banques a conduit les BFI à alléger considérablement leur bilan. De plus, l’arrêt du refinancement en dollars par les fonds monétaires américains a particulièrement pénalisé à l’été 2011 les banques françaises : elles ont dû arrêter toutes leurs activités de crédits structurés et de financement de projets, fleurons du secteur financier hexagonal. Cette sortie de leurs activités explique la chute des BFI françaises dans les classements internationaux. Elles sont désormais confrontées à un véritable changement de modèle économique. Société Générale et BNP Paribas poursuivent leur développement, tandis que le Crédit Agricole réduit la voilure et que Natixis suit une voie intermédiaire.

NATIXIS : UNE VÉRITABLE BANQUE DE FINANCEMENT ET D’INVESTISSEMENT ?

La création de Natixis a souvent été présentée comme celle d’une BFI à la française, susceptible de concurrencer les banques d’affaires anglo-saxonnes. Toutefois et contrairement aux apparences, Natixis n’est pas une vraie BFI. En effet, elle a ajouté à ces métiers de BFI d’aut...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4ème de couverture
  3. Titre
  4. Copyright
  5. Citations
  6. Sommaire
  7. Préface
  8. Introduction
  9. Comment la crise éclate
  10. À l’ombre des grands sages
  11. Des moyens d’ampleur inédite
  12. La régulation en question
  13. La théorie économique avance
  14. Les bombes à retardement
  15. Les dessous de la finance
  16. Les États face à la crise
  17. Les leçons du passé
  18. Quel monde de sortie de crise ?
  19. Conclusion
  20. Remerciements