KERALA 2019/2020 Petit Futé

Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette

• Éditeur: Le Petit Futé
• Année: 2019
• Imprimer l'ISBN: 9782305016016
• ISBN de l'eBook: 9782305016023
• Sujet: Personal Development
• Sujet: Travel

Petit Etat situé à l'extrémité sud-ouest de la péninsule indienne, le « pays de Dieu », comme le nomme ses habitants, déploie fièrement sa succession de paysages à couper le souffle le : labyrinthe de canaux et de lagunes, plages magnifiques sur la mer des Laquedives, forêts tropicales inviolées… Avec le plus fort taux d'alphabétisation du pays, des coutumes ancestrales atypiques et une cuisine subtile, le Kerala est aussi l'un des coeurs culturels de l'Inde. Enclavé par les montagnes des Ghâts occidentaux, la région s'est ouverte au monde par le biais du commerce maritime. Chrétiens, juifs, musulmans et hindous s'y sont livrés pendant des siècles au commerce des épices, comme à Fort Cochin, créant une identité composite à nul autre pareil. Last but not least, grâce à ses infrastructures touristiques développées et de très bonnes conditions sanitaires qui le rendent accessible aux familles, le Kerala constitue la porte d'entrée idéale au sous-continent indien. Une porte que le Petit Futé est heureux de vous ouvrir avec ce guide exclusif.

KOCHI (COCHIN)

KOCHI (COCHIN) - Pêche aux carrelets chinois.

© johnnychaos

Kochi (Cochin)

601 500 habitants à Kochi, 2 119 725 habitants pour le Greater Kochi qui englobe l'agglomération. Anciennement appelée Cochin, Kochi est une des villes les plus intéressantes du sud de l’Inde, un kaléidoscope où se mêlent les influences hollandaise, portugaise, chinoise, chrétienne, musulmane et bien sûr malabare. Beaucoup de choses ont changé au fil du temps et aujourd’hui Kochi est une ville trépidante et dynamique, avec un prix du terrain en forte augmentation, un port en passe de devenir le plus important d’Inde et une population de banlieusards en forte croissance. La ville est construite en partie sur le continent (quartier d’Ernakulam, la ville « moderne »), en partie sur plusieurs îlots (quartiers de Fort Kochi, où se concentrent les monuments coloniaux intéressants, et de Mattancherry, et Vypeen Island où se trouve la plage de Cherai), que l’on rallie en ferry. Un certain charme romantique demeure dans le quartier de Fort Cochin, notamment le long des carrelets chinois, où flotte encore la présence de Vasco de Gama.

Histoire

Bien que Kochi ait été par le passé une rade importante, ce n'est plus aujourd'hui qu'un port naturel, et seulement quand la nature le permet. Auparavant, Muziris (l'actuelle Kodungallur, sur la rivière Periyar), à 40 km au nord de Kochi, était un centre de commerce avec la Rome antique par lequel transitaient des produits comme le poivre et les perles, les soies fines, le coton, la mousseline, le miel, l’huile, l’écaille de tortue, la cannelle, le poivre noir et l’indigo. L’histoire de la formation du port de Kochi est violente, et la nature en est le protagoniste principal. En 1341, une énorme crue de la rivière Periyar crée un débouché sur la mer. Parallèlement, les inondations ensablent l’embouchure du port de Muziris, qui disparaît ainsi de l’histoire. Les marchands de Muziris se déplacent donc vers Kochi.
Pendant des siècles, Kochi a été le champ de bataille des puissances européennes pour la maîtrise du lucratif commerce de la côte occidentale indienne. Le destin des pouvoirs politiques de Kochi a été dicté par le poivre. Avant l’arrivée des Européens, les Chinois commerçaient déjà avec la côte de Malabar, où ils venaient s’approvisionner en ivoire et en perles. Au XIII^e siècle, ils introduisirent l’usage des filets de pêche montés sur cadres de bois, que l’on peut toujours observer aujourd’hui. L’Arabie commerçait également avec Kochi. Les Portugais furent les premiers Européens à arriver : en 1498, le légendaire Vasco de Gama accostait dans le port. Les Portugais furent surpris de trouver une communauté chrétienne sur place, qui daterait de 52 après J.-C., avec l’arrivée de saint Thomas. Ils érigèrent un fort pour la protection de leur commerce. Le fort Manuel, ou Manuel kotta, nommé d’après le roi du Portugal, fut la première forteresse construite par les Européens aux Indes. Le crédit pour la culture extensive des noix de coco, du gingembre et du poivre, principal moteur de l’économie du Kerala actuel, revient aussi aux Portugais. Ils introduisirent également le tabac, la noix de cajou et la culture de fruits. Profitant de la rivalité entre les souverains de Kochi et ceux de Calicut, ils établirent un commerce prospère. Les Hollandais, pleins d’énergie et de zèle, furent les suivants à entrer en scène et réussirent rapidement à jeter dehors les Portugais. Aidé par une politique de « laisser-faire », Kochi connut une intense activité commerciale. Cependant, les Hollandais ne restèrent pas plus durablement que les Portugais, et les Anglais entrèrent en scène à leur tour. L’exportation directe de poivre vers l’Angleterre en 1636 constitua un événement majeur. De nouveau, le pouvoir venait du poivre. En 1795, les Hollandais durent céder Kochi aux Anglais. Les Anglais entreprirent d’approfondir le port de Kochi et créèrent artificiellement l’île de Willingdon.

Une autre caractéristique de Kochi réside dans sa communauté juive, aujourd’hui réduite à la portion congrue en raison de l’émigration de la jeune généra...

Table des matières

• Couverture
• Table des matières
• INVITATION AU VOYAGE
• DÉCOUVERTE
• KOCHI (COCHIN)
• LES BACKWATERS
• SUD DU KERALA
• CENTRE DU KERALA
• NORD DU KERALA
• ESCAPADE À BOMBAY (MUMBAI)
• PENSE FUTÉ
• Galerie photos
• Galerie cartes