Faire face à l'anxiété et aux troubles anxieux
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Faire face à l'anxiété et aux troubles anxieux

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Faire face à l'anxiété et aux troubles anxieux

À propos de ce livre

Ce guide a pour objectif de présenter toutes les facettes de l'anxiété pathologique avec des explications complètes, afin d'être utile à toute personne souhaitant disposer de plus d'informations sur ce sujet. Il propose de mieux connaître, mieux comprendre et faciliter le quotidien des personnes atteintes d'anxiété et de leurs aidants.

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Informations

Année
2021
Imprimer l'ISBN
9782340047570
ISBN de l'eBook
9782340055681
1
L’ANXIÉTÉ DE L’AN MIL À CELLE DE L’AN 2000
Aux approches de l’an 2000, on a évoqué souvent le tournant du millénaire précédent, comme s’il avait été un moment de terreurs. L’idée en a été lancée, dès le XVIe siècle, par des historiens fiers de leur rationalité et considérant la période médiévale comme un temps de barbarie. Elle a été souvent reprise et encore récemment (Duby 1967). Mais avec quelle fragilité ! Ainsi interprète-t-on que le jeune empereur Otton III ait fait exhumer le corps de Charlemagne, dont on ne savait plus exactement le lieu de sépulture. Un rêve le lui avait indiqué. Et il aurait agi poussé par une angoisse ambiante. Le manuscrit d’Adémar de Chabannes, un moine limousin contemporain des événements, rapporte les faits, raconte aussi qu’un prêtre qui y assistait posa sur sa propre tête la couronne de Charlemagne et cet homme très grand poursuivit le sacrilège en comparant la taille de ses jambes à celles de l’empereur. Où sont les terreurs ? Quel indice avons-nous qu’Otton III décida cette exhumation en proie à la crainte de la fin du monde, pour trouver la croix d’or dont il espérait qu’elle en consolidât les assises (ou celles de son pouvoir) ?
1. LA MORT COLLECTIVE
Avait-on vraiment l’angoisse de la fin du monde aux environs de l’an mil ? Les textes médiévaux sont discrets sur les émotions, surtout les plus précoces d’entre eux. Il est bien vrai que la religion chrétienne impose la notion de jugement dernier donc de fin du monde, mais il est difficile de se fonder sur les témoignages écrits contemporains pour penser qu’on imaginait l’Apocalypse tout proche. Ni plus ni moins sans doute que nous ne pensons, et pourtant nous le savons, que le système solaire va disparaître, que la terre peut être menacée par la chute d’un astéroïde ou bien que la menace en soit plus présente aux consciences actuelles, que nous risquons la mort collective par un accident nucléaire. Devant ces dangers potentiels mais réels, seule une faible proportion de l’humanité a peur, souvent d’une manière plus intellectuelle que perceptive.
Il se peut qu’aux environs de l’an mil, quelques prophètes aient exploité cette inquiétude pour inspirer aux chrétiens une peur salutaire, celle qui conduit à donner des biens aux monastères pour qu’ils prient pour votre âme. Mais aucune lame de fond angoissant l’humanité n’est alors perceptible. Si une telle angoisse du Jugement dernier collectif a existé, elle s’est manifestée plutôt bien après l’an mil, vers la fin du XIe siècle, lorsque se prépare la croisade. On était envahi par la prévision de l’Apocalypse, personne n’en doutait. Quelques-uns se livraient à de savants calculs, plusieurs périodes déjà avaient été supposées comme de possibles temps apocalyptiques. Mais le décompte des années depuis l’Incarnation du Christ n’était pas fortement présent aux esprits : ceux qui rédigeaient les actes de vente et de cession des biens, tous membres du clergé, comptaient selon les années du règne du roi vivant ou selon un comput d’origine romaine. Les chiffres avaient, sans aucun doute, un sens très fort, arithmétique et symbolique, pour les plus savants des clercs, habitués à calculer avec soin la date de Pâques autour de laquelle s’organisait toute la vie liturgique chrétienne. Même à leur propos, il est bien peu de documents pour témoigner de leur frayeur particulière aux approches de l’an mil. Pour les autres, l’immense majorité de la population, la suite des ans avait bien moins d’importance que le cycle des saisons. La vie quotidienne allait son cours.
Elle pouvait connaître des paniques collectives, que rapportent les chroniques contemporaines, notamment au vu de signes cosmiques. Ce fut le cas des troupes de l’empereur Otton Ier lors d’une éclipse en 968. Ni plus nombreuses, ni moins, autour de l’an mil qu’en d’autres temps du Moyen Âge.
2. LA MORT DE SOI
Il faut distinguer l’angoisse d’une fin du monde collective versus l’angoisse de sa propre mort. L’Homme de l’an mil se savait mortel. Chaque maladie pouvant avoir une issue fatale ainsi d’ailleurs que chaque grossesse chez la femme. À cette époque la mort frappait à tout âge, l’important était alors de confier son âme à Dieu, d’être prêt en permanence au passage sur l’autre « rive ». « Elle tue le jeune homme ou l’adulte en pleine force ; il doit faire son paquet bien avant qu’il ait le temps de se décrépir en vieillard » comme le dit Emmanuel Leroy-Ladurie.
Cette constante imminence médiévale de la mort suscite-t-elle la permanence de l’angoisse ou au contraire sa résolution ? Sans doute ni l’un, ni l’autre, mais des bouffées de conscience douloureuse, même dans les milieux monastiques qui, plus que d’autres, devaient l’avoir apprivoisée. Nous sommes en 974, dans le grand monastère lorrain de Gorze. L’abbé est en train de mourir, moralement serein, mais il souffre. « Trouble des coeurs, sur nos esprits malades ne soufflait plus le vent de la raison » ; « chacun ne craignait plus que pour soi ». L’espoir qu’avaient cultivé ces moines, qu’une vie de piété conduise à une mort douce et sans souffrance, venait de s’évanouir.
À l’heure actuelle, notre mort est plus « programmée » et nous avons le sentiment petit à petit, surtout quand nous vieillissons, que nous nous en rapprochons. Ce phénomène d’habituation n’enlève pas l’angoisse, bien au contraire. Il n’est pas rare d’entendre un individu âgé nous déclarer qu’il n’a pas peur de la mort, alors pourquoi en parler ?
De nos jours, la mort est cachée. Rien de comparable à cette longue procession de petites gens qui viennent rendre visite à Jean de Gorze mourant, qu’il accueille de son lit « autant que la maladie le lui permettait » ; puis vint le temps de la mort « privée » : Jean donna congé à la foule et ne fut plus assisté dans la mort que par un petit groupe de proches. Même cérémonial d’ensemble pour Guillaume le Maréchal quelques siècles plus tard. Mort affichée ou mort cachée, la différence est-elle si grande ? On pourrait penser que l’irruption de la mort est plus angoissante si elle n’est une présence régulièrement côtoyée. En fait, la panique qui saisit les moines autour de Jean mourant souligne qu’on ne s’habitue pas à l’idée de sa mort ni des souffrances qui la précèdent.
3. LA PEUR DE LA VIEILLESSE
Aujourd’hui, la déchéance physique et intellectuelle est associée à la vieillesse, dans l’oubli ingrat que l’on est à 80 ans dans l’état où l’on devait être aux environs de 50 ans, pendant la période médiévale. La lutte contre le vieillissement est un thème récurrent de la publicité, s’adressant aux femmes plus qu’aux hommes. Au-delà de l’âge où on lutte pour ne pas vieillir, il est bien plus de femmes survivantes que d’hommes.
L’image médiévale paraît différente : la vieillesse est valorisée et elle ne paraît pas spécifiquement féminine. Certes, les textes regorgent de veuves, dynamiques et libérées par la mort d’un époux qui jusqu’alors faisait écran, à travers la documentation conservée, à leur influence réelle dans la société. Mais c’est principalement l’inégalité de l’âge au mariage qui engendre cette survie de l’épouse sur l’époux ; elles sont veuves, mais pas nécessairement très vieilles.
Le noble vieillard existait aussi. Il existait même quelques-uns presque centenaires. Les indices de vieux impotents ou gâteux ne sont pas absents des documents ; on peut même à juste titre imaginer une population atteinte par la dureté du travail et des efforts physiques, usée précocement. Mais l’image dominante est celle de maîtrise de soi et de sagesse. Les pulsions brouillonnes de la jeunesse enfin domestiquées par la raison. Les vieux sont les porteurs de mémoire : ils sont les témoins des coutumes et leur témoignage, dans une civilisation fortement orale, demeure le fondement de cette coutume. De fait, le vieil homme est un individu qui avait pu surmonter les différentes chausse-trappes de la maladie et notamment des maladies infectieuses telle la tuberculose ou les différentes dysenteries. La vieillesse conférait alors à l’individu un sentiment de non-vulnérabilité et pouvait être perçue par les plus jeunes comme un signe d’élection divine, donc de sagesse. Pendant le Moyen Âge, la vieillesse est précieuse parce qu’elle est rare, c’est un triomphe biologique.
Si vieillir aujourd’hui est beaucoup plus banal et si le risque d’une vieillesse naufrage est plus grand, celui d’une vieillesse démunie, faute de descendants pour l’assurer, est bien moindre. La mort des enfants est une épreuve affective majeure, qui comporte sans doute la peur d’une vieillesse solitaire ; elle n’est sans doute pas une angoisse de misère comme elle dut l’être autrefois.
4. LA PEUR DE MANQUER : MALADIE OU DISETTE
La peur de manquer, peur du dénuement, pour soi-même dans la solitude ou pour sa famille, est sans nul doute fortement présente dans la conscience médiévale. La faim est encore de nos jours le lot de pauvres hères, elle n’est pas une peur collective des sociétés occidentales.
L’une des formes de cette peur est la crainte de la mauvaise récolte. Nos sociétés la connaissent sous une forme bien différente, qui est le propre de l’agriculteur, encore que l’efficacité de la lutte contre les maladies cryptogamiques et autres l’ait en partie allégée. Dans les cas extrêmes, la mauvaise récolte engendre la disette. L’ouverture des échanges après le XIe siècle en a sans doute limité les occasions. Mais les fureurs collectives contre les accapareurs, qui demeurent l’une des sources de révoltes de tout l’Ancien Régime, révèlent la latence de cette anxiété de la faim, sinon de la mort de faim.
Mais le risque individuel que fait courir la maladie est sans doute omniprésent, plus que celui de la disette. La maladie somatique ou l’accident invalidant est pour l’homme de l’an mil et jusqu’au XVIIIe une source majeure d’anxiété par ses conséquences sur son inactivité donc sa non-productivité avec les difficultés qu’elle implique pour se nourrir lui et sa famille. Cette inquiétude a sans doute été crescendo car il existait au Moyen Âge des formes de solidarités intra ou interfamiliales, comme dans la plupart des sociétés dites « primitives ». Elles allèrent, semble-t-il, en s’atténuant, en partie à cause de l’émigration et des chances accrues de l’entreprise individuelle dans une économie où l’innovation se fait de plus en plus rapide et présente. Les orphelinats ne sont créés qu’au XVe siècle par saint Vincent de Paul : on peut supposer qu’avant cette période les solidarités intrafamiliales palliaient la mort des parents. De fait, nombreux sont les oncles qui agissent au nom de leurs neveux et dont on peut supposer qu’ils les hébergent et les élèvent. Dès les XIIe et XIIIe siècles, les « draps des pauvres » et les « charités » diverses, alimentés par les aumônes, ont organisé dans le cadre paroissial des distributions jusqu’alors exclusivement exercées par les grands établissements ecclésiastiques. Ce n’était qu’un palliatif, qu’on ne peut lier exclusivement au partage des biens prôné par le christianisme, car il répond en premier lieu à la nécessité sociale de trouver une solution à la paupérisation de certains de ses membres. Ainsi furent « inventées » des formes d’assurance contre le risque qui desserrait l’étau de la responsabilité individuelle à l’intérieur de la famille, mais la rendait au fond plus vulnérable. Il faut attendre l’arrivée très récente de l’assurance maladie pour que le risque soit couvert collectivement par la société et non plus par des solutions familiales. Il est difficile de peser ce qu’apporte la solidarité collective (sécurité sociale) versus la solidarité familiale, en termes d’anxiété.
5. LES SUPERSTITIONS
Ne pas comprendre les processus naturels nous apparaît comme l’une des caractéristiques de la société de l’an mil et on en conclurait volontiers à une angoisse généralisée de l’incompréhensible nature. Avoir progressé sur le chemin de la compréhension a-t-il atténué l’anxiété ? Nous avons à peu près compris les mécanismes de la contagion des maladies infectieuses ; avons-nous pour autant évacué la peur hypocondriaque de la maladie ? Le Moyen Âge a développé tout un système de prévention de l’angoisse. Contre l’angoisse du salut : l’approfondissement de la christianisation la rend potentiellement plus insistante, mais le rééquilibrage se fait par l’intercession des saints et de la Vierge au manteau protecteur, le poids croissant de la christologie dans la religion chrétienne et l’image de plus en plus compréhensive de ce Dieu fait homme. Ce sont autant de remparts dressés contre la perspective des éternels tourments end...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Page de copyright
  4. Table des matières
  5. INTRODUCTION
  6. 1. L’ANXIÉTÉ DE L’AN MIL À CELLE DE L’AN 2000
  7. 2. LE STRESS
  8. 3. L’ATTENTION, LA VIGILANCE, L’ANXIÉTÉ
  9. 4. PEUT-ON INDUIRE « L’ANXIÉTÉ » ?
  10. 5. NEUROBIOLOGIE DE L’ANXIÉTÉ ET LES MODÈLES ANIMAUX DE L’ANXIÉTÉ
  11. 6. LES DIFFÉRENTES FORMES D’ANXIÉTÉ
  12. 7. LES TROUBLES PHOBIQUES
  13. 8. ANXIÉTÉ TRAIT, ANXIÉTÉ ÉTAT
  14. 9. L’HYSTÉRIE
  15. 10. LE TROUBLE OBSESSIONNEL COMPULSIF
  16. 11. ANXIÉTÉ ET IMAGERIE CÉRÉBRALE
  17. 12. LA GÉNÉTIQUE DE L’ANXIÉTÉ
  18. 13. ANXIÉTÉ ET SOMMEIL
  19. 14. COMMENT MESURER L’ANXIÉTÉ ?
  20. 15. L’ANXIÉTÉ EN FONCTION DU SEXE
  21. 16. L’ANXIÉTÉ CHEZ L’ENFANT
  22. 17. L’ANXIÉTÉ DU TROISIÈME OU DU QUATRIÈME ÂGE
  23. 18. L’ANTICIPATION
  24. 19. LES FORMES DE COMPENSATIONS COMPORTEMENTALES DE L’ANXIÉTÉ
  25. 20. QUAND FAUT-IL CONSULTER ?
  26. 21. TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX DE L’ANXIÉTÉ
  27. 22. LES EXTRAITS DE PLANTES COMME UN MEMBRE D’ALTERNATIVE THÉRAPEUTIQUE
  28. 23. THÉRAPIES COMPORTEMENTALES ET COGNITIVES
  29. CONCLUSION