BTS Français - Culture générale et expression - Dans ma maison - Examens 2022 et 2023

Girodias-Majeune Christine, Loquen Véronique, Casta Isabelle-Rachel, Lupo Virginie

• Éditeur: Editions Ellipses
• Année: 2021
• Imprimer l'ISBN: 9782340048461
• ISBN de l'eBook: 9782340056022
• Sujet: Éducation
• Sujet: Formation pour adultes

Au sommaire:

• Un rappel méthodologique de la synthèse de documents et de l'écriture personnelle
• Une introduction claire avec une mise en perspective des problématiques essentielles du thème
• Des fiches de lecture synthétiques consacrées aux œuvres recommandées par le Bulletin officiel:

– Littérature
– Essais

– Films

– Arts plastiques

– Musique

• Un glossaire

LITTÉRATURE

Fiche n° 1

« Intérieurs », Le Voyage de Hollande et autres poèmes, Louis Aragon

1965, éditions Seghers

■L’auteur

Né en 1897, Louis Aragon est romancier et poète français. Il participe à la création du mouvement surréaliste et se distingue rapidement avec sa poésie dédiée à son amour Elsa Triolet. Ses écrits se veulent également militants et résistants lors des guerres mondiales qui traversent son siècle. L’écriture d’Aragon semble encore aujourd’hui difficile à classer tant il a travaillé à la renouveler et tant elle a traversé de mouvements littéraires.

■L’œuvre et son contexte

Si le recueil Le Voyage de Hollande et autres poèmes ne compte pas parmi ses plus connus, il s’impose aujourd’hui comme l’œuvre d’un poète accompli. Âgé de 68 ans, Aragon visite la Hollande déjà explorée dans sa jeunesse. Il propose ici une invitation au voyage, entre rêve et réalité et la visite poétique d’un pays qui le fascine.

■L’œuvre en quelques mots

Le poème « Intérieurs » ouvre la porte des maisons hollandaises pour inviter le lecteur à entrer. Au cœur d’un recueil qui célèbre la Hollande, ses paysages, son ciel et ses habitants, la maison hollandaise est ici observée de l’intérieur comme un autre voyage dans l’intimité du poète, la maison laisse découvrir l’être aimé. Aragon témoigne de nouveau son amour à Elsa Triolet et établit une profonde correspondance entre cet intérieur et son état d’âme.

■Le thème dans l’œuvre

« Intérieurs » désigne le lieu choisi par le poète pour donner naissance à l’écriture poétique. Les espaces intérieurs des maisons hollandaises s’exposent en effet au regard dès la première strophe : « Les maisons de la Hollande ont/le cœur traversé de lumière/Si bien que tête la première/sans pudeur nous y regardons ». Les objets de l’espace intérieur « Cactus, plantes vertes, faïence, argenterie » se donnent à voir aux fenêtres et invitent le visiteur à y regarder de plus près. Les objets intimes sont pour le poète « toutes choses de rêverie/qui nous sont à la vitre offertes ». Rapidement, la maison devient la métaphore de la vie considérée comme « un tableau complexe » strophe 3. Dans ce tableau de la vie « s’inscrivent meubles et gens/suivant un ordre convergent », la maison hollandaise en est ici le « miroir convexe ». Au détour d’une strophe apparaît un homme, « le visiteur », qui pousse la porte de la maison. Une nature morte, dans la plus pure tradition hollandaise, est accrochée au mur, « Harengs cerfeuil et crudités/Un canard pendu des couverts/Sur le linge l’éclat des verres/Le faste des pièces montées ». Le poète soudain s’assimile à cet intérieur : « Je suis cette ouverte demeure/Où plongent passant les passants », la maison ouverte devient la métaphore de la vie intérieure du poète, un espace à visiter qui appelle la lumière, le lieu de tous les secrets et paradoxes. « Mais qu’y peut-on lire sinon/Ce qui m’habite et qui me hante/Ce qui me trouble et que je chante/Écrit partout partout ton nom ». L’être aimé apparaît soudain au cœur de cet intérieur métaphorique pour l’habiter. La maison, devenue le cœur du poète n’a d’yeux que pour la femme aimée. « Il n’est à voir que ton visage/Entendre que ta voix aimée/Car soient mes yeux ou non fermés/Je n’ai que toi de paysage ». Elsa Triolet occupe soudain tout l’espace de la douzième strophe avec l’anaphore « Que toi ». C’est ainsi que la dernière strophe égraine tous les symboles de la Hollande pour inaugurer le plus beau des rêves : « N’est Hollande à ma songerie/Que mon amour que mon amour ». Aragon nous propose ici un voyage en Hollande qui n’est autre qu’un voyage intérieur mû par l’être aimé. La maison hollandaise et son intérieur symbolisent l’espace de rêverie idéal pour accéder aux tréfonds de l’âme du poète, à sa vie intérieure dominée par Elsa.

■Tout est dit

« Je suis cette ouverte demeure/Où plongent passant les passants »

« La vie est un tableau complexe/Où s’inscrivent meubles et gens ».

■Échos

•Jacques Prévert, poème « Dans ma maison » in Paroles, 1949

Alexandra Masini-Beausire

Fiche n° 2

Sunset Park, Paul Auster

2010, Henry Holt and Company (Version française 2011 chez Actes Sud)

■L’auteur

Auteur, scénariste et réalisateur américain, Paul Auster naît à Newark en 1947. Il commence sa carrière littéraire comme traducteur de poètes français et comme poète. Il se lance ensuite dans l’écriture de romans dans les années 1980. Sa trilogie new-yorkaise (La Cité de verre, Revenants, La Chambre dérobée) le hisse durablement au rang des auteurs à succès.

■L’œuvre et son contexte

L’Amérique, notamment New York et plus particulièrement Brooklyn où il vit, tient une place centrale dans l’œuvre de P. Auster. Lorsqu’il commence à rédiger Sunset Park, il a dépassé la soixante d’années et il porte un regard un peu sombre sur son pays. Le roman remporte un grand succès public et critique (L’Express par exemple, évoque un « Paul Auster crépusculaire mais à nouveau talentueux »).

■L’œuvre en quelques mots

À travers l’histoire de Miles Heller, jeune homme de 28 ans qui s’est enfui de chez lui sept ans auparavant, Paul Auster dresse le portrait de l’Amérique d’Obama, où les maisons se vident faute de pouvoir être payées, où le chômage prolifère et où les jeunes sont contraints de squatter pour avoir un toit. Miles s’installe en effet avec trois amis dans une maison abandonnée à Sunset Park.

■Le thème dans l’œuvre

Le roman s’ouvre sur des maisons vides, quittées précipitamment, abandonnées par contrainte économique, parfois saccagées avec colère et haine par les occupants ruinés. Le travail de Miles Heller consiste à les vider. Il a également pris l’habitude de prendre des photos des lieux et des objets : « chacune de ces maisons est une histoire d’échec – de faillite, de cessation de paiement, de dette et de saisie » et ses photos sont des traces, des preuves que les familles y ont bien vécu. Miles lui-même a fui sept ans auparavant son foyer qu’il partageait avec son père et sa belle-mère et « au cours des quelques sept dernières années, il a connu un certain nombre d’adresses ». Pour l’heure, il habite dans un appartement avec sa jeune fiancée, Pilar. Cette dernière a perdu ses parents et en s’installant chez lui, elle est heureuse d’avoir quitté la maison familiale où elle vivait avec ses trois sœurs, « une maison trop chargée de souvenirs de sa mère et de son père ».

Cet équilibre est rompu lorsque Miles est obligé de fuir la Floride en raison ...

Table des matières

• Couverture
• Page de titre
• Page de copyright
• Table des matières
• NOTICES BIOGRAPHIQUES
• INTRODUCTION
• INDEX DES MOTS-CLÉS
• MÉTHODOLOGIE
• LITTÉRATURE
• ESSAIS
• FILMS
• SÉRIES
• ÉMISSIONS DE TÉLÉVISION
• JEUX VIDÉOS
• MUSIQUE
• ARCHITECTURE
• MAISONS ET MUSÉES
• ARCHITECTES, HABITAT INDIVIDUEL ET COLLECTIF
• ARTS PLASTIQUES
• MAGAZINES SPÉCIALISÉS