Grandes œuvres politiques. De Platon à Michel Foucault. 2e édition
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Grandes œuvres politiques. De Platon à Michel Foucault. 2e édition

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Grandes œuvres politiques. De Platon à Michel Foucault. 2e édition

À propos de ce livre

Si les grandes œuvres politiques ne cessent jamais de questionner leurs lecteurs, il n'est pas facile d'exposer avec clarté, précision et fermeté une pensée sans risquer de la mettre «à plat» par des développements nécessairement plus ou moins concis. Cet ouvrage relève le défi méthodologique à partir d'une contextualisation rigoureuse historique et théorique qui offre une lecture, avec ses clés d'analyse.

Un corpus politique élargi pour cette seconde édition à seize œuvres parmi les plus célèbres de la pensée occidentale – de l'Antiquité au XXIe siècle – confronte le lecteur aux écrits de Platon, Aristote, Augustin, Machiavel, Bodin, Locke, Montesquieu, Burlamaqui, Rousseau, Tocqueville, Marx-Engels, Proudhon, Weber, Jouvenel, Rawls ou Foucault afin de lui permettre d'exercer un regard critique sur des visions complémentaires, voire opposées de la société politique, de discipliner sa propre pensée, d'accéder à une distance avec la réalité politique contemporaine afin d'en évaluer les forces et les faiblesses.

L'ouvrage, qui s'adresse en priorité aux étudiants en Droit, Science politique, Philosophie, Histoire, Sociologie et AES, répond aux exigences des Licence et Master. Il sera précieux également dans le cadre des classes préparatoires, des écoles de commerce et des concours de la fonction publique nationale ou territoriale. Tout citoyen pourra y trouver une réflexion sur l'histoire des idées politiques.

Jean-Paul Valette, docteur d'État en Droit, diplômé en Science politique, Philosophie, Histoire et Lettres est Maître de conférences, hors classe, à l'université Paris-Saclay. Il enseigne également à l'université Paris-II-Panthéon-Assas (IPAG).

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Informations

Année
2021
Imprimer l'ISBN
9782340046412

1

La République
(env. 385-375 av. J.-C.)

PLATON
(428-348 av. J.-C.)

Après les invasions des « siècles obscurs », les Cités grecques – polis – se constituent vers les Xe-IXe siècles av. J.-C. (royaumes homériques). L’écriture, d’origine phénicienne, se répand dans le monde hellénique. Dès le VIIe siècle, Athènes essaie d’unifier les villes de l’Attique, mais s’oppose à Sparte. À l’aube du VIe siècle, Solon (640-558) pose les premiers principes de la démocratie par une législation politique et sociale. Au siècle suivant, la Cité athénienne – sous la direction du stratège Périclès (490-429), chef du parti démocratique – en vient à éclipser toutes les autres villes sur le plan intellectuel et culturel. Le conflit perdure avec Sparte qui développe une organisation de type militaire. Une trêve de trente ans est conclue, puis rompue en 432. C’est le début de la guerre du Péloponnèse, qui met également aux prises les colonies et les alliés des belligérants. La Cité athénienne se révèle incapable d’organiser ni sa défense, ni ses offensives. Sparte finit par l’emporter (404). Trente tyrans appuyés par les vainqueurs – dont Critias – s’emparent du pouvoir à Athènes. Lorsqu’ils sont renversés (403), la démocratie est rétablie, mais vite contestée. À l’aube du IVe siècle – au moment où Socrate est condamné à mort par le tribunal des Héliastes (399) – débute une crise générale du monde grec. Elle est, d’abord, économique et sociale : de nombreuses terres sont dévastées, la paysannerie est endettée, des populations ont été déplacées vers les villes, les activités économiques ont du mal à repartir, le clivage entre les riches et les pauvres est de plus en plus mal ressenti. La crise est également politique : les oppositions entre factions multiplient les procès qui confisquent les biens des condamnés, les charges liées à la protection militaire et aux nombreuses institutions pèsent fortement – l’armée est de plus en plus constituée de mercenaires attirés par la solde. Les Athéniens ne s’investissent plus guère dans la vie politique. La société est en décadence. En 333, l’armée de Philippe de Macédoine l’emporte sur les troupes grecques. Une nouvelle ère s’annonce.
I. Platon et son œuvre
A. La biographie
Platon est né à Athènes, vers 428 av. J.-C. – au début de la guerre du Péloponnèse. Appelé Aristoclès, il a été surnommé Platon car il avait « les épaules larges » (platus). Sa famille appartient à la grande aristocratie : son père est un ami de Périclès, sa mère est apparentée à Solon et Critias. Il connaît une enfance heureuse, dont il gardera un souvenir ému, malgré l’état de guerre et l’opposition entre les factions ruinant la Cité. Il est rapidement attiré par la science et la philosophie, mais aussi le sport. Élève de Socrate (470-399) dès 407, il en devient le disciple. Socrate est hostile à l’idéologie démocratique de son époque à laquelle il reproche de ne pas dépasser le stade intellectuel de l’opinion. Il n’a jamais cessé de s’opposer aux sophistes – notamment Protagoras (490-420) et Gorgias (483-395) – qui utilisent le langage comme instrument de pouvoir et de persuasion, et non de connaissance. Appelés « intellectuels » ou « professeurs rémunérés », ils sont accusés de développer un savoir-faire, une technique, et nullement une science. Au contraire, Socrate s’efforce de « faire accoucher les esprits » par la maïeutique, de chasser les « certitudes » erronées qui sont appuyées sur la tradition, le scepticisme généralisé, la connaissance encyclopédique ou le bavardage rhétorique. Accusé d’impiété et de corruption de la jeunesse par la Cité – plus exactement de ne pas adhérer aux valeurs démocratiques de l’époque – il est condamné à mort en 399 ; Platon rédigera un plaidoyer pour sa défense.
Déjà déçu par le régime de terreur des Trente tyrans (404-403), notamment par Critias auquel était liée une partie de ses parents et amis, Platon l’est encore plus par la démocratie qui lui a succédé et vient de condamner son maître. Il décide de s’éloigner d’Athènes. Il réside trois ans à Mégare, puis part vers l’Égypte et les colonies grecques d’Italie du Sud. En Sicile, il se rapproche du prince Dion. Mais, il s’oppose vite au tyran de Syracuse – Denys l’Ancien – qu’il avait peut-être espéré transformer en despote éclairé. Écarté, puis embarqué sur un navire spartiate, il finira même par être vendu comme esclave, avant d’être racheté et finalement libéré. Il regagne Athènes. Dès son retour, il fonde l’Académie à l’extérieur de la ville – en 387 – où seront enseignées la philosophie et les mathématiques en vue d’une formation politique. Lorsque Platon est invité par le nouveau tyran de Syracuse – Denys II – il repart pour la Sicile (366) : c’est à nouveau un échec pour l’application de ses idées. Il retrouve Dion lors d’un troisième voyage dans l’île (361) – dont il pense qu’il pourrait incarner le « roi philosophe » permettant de diriger la Cité juste, mais celui-ci meurt peu après, à la suite d’une tentative de coup d’État. De retour dans sa cité natale, le philosophe se consacre désormais à prôner dans ses écrits et enseignements la régénération de la Cité. Il meurt à l’âge de quatre-vingts ans, en 348 av. J.-C.
B. L’œuvre
La plupart des écrits de Platon nous sont parvenus par le biais de manuscrits byzantins. Ils prennent généralement la forme de dialogues. Près d’une trentaine sont considérés être de sa main. L’Apologie de Socrate, Gorgias et Ménon sont les œuvres où l’influence socratique est la plus forte (env. 390-385). Phédon, Le Banquet et La République témoignent de la maturité du philosophe (385-370). Le Sophiste, La Politique et Les lois sont des œuvres tardives (370-348). La plupart des textes, particulièrement de la période « socratique », relève autant de la mythologie, de la métaphysique ou de la poésie que de la philosophie générale. La République (385-375), La Politique et Les Lois (posthume) constituent le sommet de la pensée politique platonicienne ; la première œuvre apparaît déterminante, les deux autres y apportent des précisions ou modifications. Les Lois – dialogue où Socrate n’apparaît pas – sont restées inachevées, mais Platon profite d’une proposition sur l’organisation d’une colonie en Crète pour donner une dimension plus empirique à ses théories, tout en en amendant assez sensiblement certains aspects précédemment exposés.
La République (388-375) a pour titre la transcription latine de politeia au sens de Constitution ou de res publica (choses publiques), et non de désignation d’un type particulier de régime politique. On est confronté à un dialogue très développé qui prend la forme d’une conversation entre Socrate et quelques interlocuteurs au port du Pirée. La démarche est socratique : Socrate se moque d’abord de son interlocuteur, le met en contradiction afin de le conduire à reconnaître son ignorance ; le maître précisant que lui-même ne sait rien (ironie socratique). Puis, la maïeutique intervient : Socrate aide l’interlocuteur à concevoir des pensées, les redresser et se diriger vers la vérité, bref à raisonner. Le thème central de La République est la Justice. En dix livres, Platon envisage successivement les conceptions courantes sur la justice (I), sa définition socratique (II-IV), les conditions de réalisation de la Cité juste (V-VII), l’injustice dans la Cité et dans l’individu (VIII-IX) et les récompenses qui peuvent être attendues dans une Cité juste (X).
Platon veut faire prendre conscience de la décadence des cités grecques et de la démocratie athénienne qui a fini par condamner Socrate. C’est aussi, et surtout, l’occasion de proposer une régénération de la Cité fondée sur une théorie métaphysique des Idées. Il s’agit d’appréhender la Cité dans ce qu’elle a de plus permanent et de plus profond : l’idée de Justice dans la perspective du Bien. La démarche n’est pas nécessairement utopique car la réalité politique du IVe siècle est présente dans l’argumentation. On est moins confronté à une représentation idéale de la Justice qu’à la proposition d’une Cité théorique conforme à l’idée du philosophe, et dotée par nature du meilleur régime. La réussite du projet platonicien suppose une aristocratie des philosophes capable de stabiliser une Cité juste, et l’empêcher de se corrompre tôt ou tard. L’ambition est considérable, mais le risque philosophique tout autant : celui de saisir la nature d’une Cité du passé plus ou moins imaginaire, et difficile à réaliser dans le futur. En réalité, Platon essaie de remonter au temps de la Cité des origines, de l’appréhender et d’en déduire ce qu’il faudrait pour qu’elle devienne la Cité des philosophes, la Cité juste. Le modèle proposé doit permettre de mieux orienter l’éducation dans la perspective de la Justice et du Bien, mais aussi d’apprécier les régimes de l’époque. Dans cette démarche, où l’accès à la connaissance est déterminant, le philosophe est conduit à préciser l’idée de la Cité juste pour proposer, ensuite, une classification des régimes politiques qui oppose des régimes imparfaits au gouvernement des philosophes qu’il souhaite.
II. La Cité juste
Ne parvenant pas à convaincre de mettre en vigueur sa conception du pouvoir politique, Platon a décidé de développer une théorie de la Cité afin d’agir sur la réalité. Il a espéré qu’elle finirait par rallier à sa cause un roi, voire un tyran, prêt à devenir philosophe. Dès lors que la Cité est un organisme vivant, il faut partir du monde des idées et de la formation de la classe supérieure pour en construire le modèle.
A. Du monde des idées à la formation des philosophes
La République invente et donne son sens au mot idée en opposant ideos et idea. Un eidos désigne ce qui apparaît – qu’elle qu’en soit la manière – et permet à l’« être » de se donner à voir, de revêtir un aspect intelligible. En ce sens, c’est une forme ou une « idée ». A contrario, une idea est dépourvue d’un contour visible, du moins susceptible d’être matérialisé. Si la référence à l’« impair » est une idea, le chiffre « cinq » est un eidos. L’âme est aussi une idea car elle est dépourvue d’un contour visible et déterminé. On peut donner plusieurs noms à une même chose, ou un même nom à différentes choses, mais seul l’« être » est capable de réaliser cette opposition, nullement le langage. L’idée platonicienne est donc la résolution du multiple (qui relève du sensible) dans « l’un ». C’est un modèle abstrait, parfait, éternel et invisible – dont les phénomènes naturels n’en présentent que des ombres – qui permet à l’hom...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Page de copyright
  4. Présentation
  5. 1. La République (PLATON)
  6. 2. Politique (ARISTOTE)
  7. 3. La Cité de Dieu (AUGUSTIN)
  8. 4. Le Prince (MACHIAVEL)
  9. 5. Les Six livres de la République (BODIN)
  10. 6. Second Traité du gouvernement civil (LOCKE)
  11. 7. De l’esprit des lois (MONTESQUIEU)
  12. 8. Principes du droit politique (BURLAMAQUI)
  13. 9. Du contrat social (ROUSSEAU)
  14. 10. De la démocratie en Amérique (TOCQUEVILLE)
  15. 11. Manifeste du parti communiste (MARX – ENGELS)
  16. 12. Du principe fédératif (PROUDHON)
  17. 13. Économie et société (WEBER)
  18. 14. Du Pouvoir (JOUVENEL)
  19. 15. Théorie de la justice (RAWLS)
  20. 16. Surveiller et punir (FOUCAULT)
  21. Bibliographie générale
  22. Table des matières