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Le monde grec et l'Orient de 404 à 200 avant notre ère
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Le monde grec et l'Orient de 404 à 200 avant notre ère
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Informations
CHAPITRE VI
GRECS ET BARBARES 355-323
Olivier Battistini
I –ALEXANDRE
Les temps changent. Alexandre qui a succédé à Philippe a transformé la Macédoine en un royaume qui domine la Grèce d’Europe et qui est capable de porter la guerre en Orient, à la tête de la Ligue de Corinthe.
« Que celui qui blâme Alexandre le fasse, non pas en mettant uniquement en avant ce qui mérite d’être blâmé, mais en rassemblant en un seul faisceau chacune de ses actions ; que l’auteur de ces blâmes considère dans le même temps ce qu’il est lui-même, quelle est sa propre fortune, puis qu’il interroge la destinée d’Alexandre et le degré de fortune auquel est parvenu ce roi, devenu sans conteste roi de deux continents. Qu’il blâme alors celui dont la renommée est parvenue jusqu’aux confins de l’univers, lui, le très-insignifiant qui s’échine sur des détails insignifiants sans savoir les replacer dans l’ordre du cosmos ! Car je ne crois pas qu’il y ait un seul peuple, ni une seule cité, ni même un seul individu de ce temps auxquels ne soit parvenu le nom d’Alexandre. C’est pourquoi je pense que cet homme à nul autre pareil n’aurait pu voir le jour sans qu’un dieu n’intervînt. Ce phénomène, dit-on, s’est manifesté au moment de sa mort, aux uns par oracles, aux autres par visions ; je n’en veux pour preuves que le rayonnement plus qu’humain qui émane de sa mémoire et s’exerce à travers l’humanité tout entière, et aujourd’hui encore, après tant de siècles, les nouveaux oracles rendus au peuple macédonien, qui toujours exaltent sa gloire. Et quoique j’aie condamné quelques-unes des actions d’Alexandre dans mon ouvrage, je n’éprouve aucune honte à exprimer l’admiration que je voue à sa personne ; car je l’ai fait dans l’unique but de ne pas trahir la vérité, et pour servir d’instruction aux hommes en faveur de qui j’ai entrepris cet ouvrage, non pas sans être moi-même inspiré par un dieu1. »
En Macédoine, l’État est constitué du roi et des Macédoniens. Alexandre est roi parce que fils de Philippe et acclamé par le to koinon Makedonôn, l’Assemblée des Macédoniens. Cette acclamation est, pour Pierre Briant, un « échange de serments », le peuple s’engageant à servir le roi, et ce dernier à agir pour le bien commun, dans le respect du nomos : Alexandre est basileus Makedonôn, roi des Macédoniens, et non de Macédoine.
Les rois macédoniens gouvernent en se fondant sur un nomos, une loi et une Assemblée ou Ecclésia. Ce terme est, en effet, utilisé par Diodore pour qualifier les assemblées de l’armée macédonienne.
Cette loi ou plutôt cette coutume qui pallie les déficiences de la constitution, fixe également les droits du peuple en armes qui peut peser sur les décisions politiques au sein de l’Assemblée de l’armée, s’opposer au roi. Callisthène le rappellera à Alexandre, en 327 : « Les rois des Macédoniens ne gouvernent pas par la force mais conformément à la loi2. » Cette constitution non écrite définit jusqu’à Philippe II les devoirs du roi, un véritable primus inter pares, les sacrifices à offrir, sa conduite et, par exemple, sa façon de se vêtir, simplement, à l’image des Macédoniens. C’est pourquoi les Grands et l’armée diront leur désaccord lorsqu’Alexandre adoptera, en partie, la tenue des Achéménides.
Son pouvoir est bien, comme le dit Paul Goukowsky, une « délégation de souveraineté accordée à un chef jugé efficace, reconduite par acclamation, révocable, divisible et susceptible d’être transmise à d’autres membres de la famille royale par une Assemblée qui restait dépositaire de la souveraineté ».
La puissance d’Alexandre est liée, non seulement à sa valeur au combat, mais aussi à la parole, à l’art de persuader. Cet art, fruit de l’enseignement de son maître et l’effet d’un heureux naturel, Alexandre en sait la force. Il possède cette parole virile et forte, emplie de sens et de choses où tout est nécessaire, où les mots pèsent et portent pour convaincre dans les Assemblées guerrières, tout au long de l’expédition. Selon un ancien usage macédonien, « les affaires capitales étaient instruites par le roi et jugées par l’armée – par le peuple, en temps de paix –, et le roi était sans pouvoir s’il n’avait pas d’abord imposé son autorité3 ». La puissance du prince n’a point de lieu si elle n’est autorisée du peuple ou de l’armée. Il lui faut persuader avant de pouvoir user de son pouvoir : Nihil potestas regum valebat, nisi prius valuisset auctoritas. Son kratos, son pouvoir de roi, ne se réalise que par son logos, son art de convaincre.
Ainsi, en 324, au moment de la sédition d’Opis, par la force et la violence de ses mots, par l’habileté de son discours à l’Assemblée des hommes en armes, Alexandre frappe les Macédoniens de stupeur. Frappés comme par un coup de tonnerre, ils se tiennent dans un saisissement et dans un tremblement qui ne leur laissent l’usage ni de la pensée ni de la parole. Par ailleurs, dans quelque découragement qu’ils soient, une seule parole de leur roi les ranime et leur inspire cette ardeur, cette flamme, qui paraît toujours sur son visage…
En 326, au bord de l’Hyphase, Alexandre, qui a décidé de réunir l’Assemblée de l’armée, affronte Cœnos, dans un débat contradictoire où les discours des antagonistes sont construits, chez Quinte-Curce et Arrien, sur le mode de l’antilogie. Le Macédonien désire pousser plus avant, au-delà du fleuve, conquérir pour consolider l’Empire, explorer l’inconnu qui le hante, faire la guerre tant qu’il trouvera de nouveaux peuples, les prendre comme ennemis et les soumettre. Les Hétaires et les grands stratèges forment le Conseil du roi, et, selon les principes de la royauté macédonienne que nous avons évoqués plus haut, ils ont le pouvoir de contrôler les décisions et l’action d’Alexandre. Le roi est chef de guerre, mais pour s’engager plus avant il est dans la nécessité de convaincre les Macédoniens de le suivre. À l’invers...
Table des matières
- Couverture
- Page de titre
- Page de copyright
- Liste des auteurs
- Chapitre I. Grecs et Perses 404-355
- Chapitre II. De l’autre côté du miroir d’Hérodote, l’Orient de Xénophon
- Chapitre III. Les Grecs à la découverte de l’Orient à travers l’Anabase de Xénophon
- Chapitre IV. Xénophon témoin de la valse des alliances entre Grecs et Perses - Les Helléniques de Xénophon
- Chapitre V. Les cités grecques de l’Asie Mineure et les exigences fiscales des maîtres étrangers
- Chapitre VI. Grecs et Barbares 355-323
- Chapitre VII. La Cyrénaïque, cratère aux marges de l’hellénisme
- Chapitre VIII. Les jeux funèbres d’Alexandre, des diadoques aux épigones (323- 281 avant J.-C.)
- Chapitre IX. Le système séleucide
- Chapitre X. La Mésopotamie et les Grecs, de 401 à 205
- Chapitre XI. Antiochos III : une restauration ?
- Chapitre XII. Sources et outils numériques de l’historien
- Dissertation. La famille grecque à la rencontre des Barbares en Orient de 404 à 200 av. J.-C.
- Table des matières