Le Camp juif de Royallieu-Compiègne 1941-1943
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Le Camp juif de Royallieu-Compiègne 1941-1943

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Le Camp juif de Royallieu-Compiègne 1941-1943

À propos de ce livre

Cet ouvrage, proposé par Serge Klarsfeld, réunit huit textes sur le camp « C », ou « camp juif », de Royallieu, un faubourg de Compiègne à 75 kilomètres au nord de Paris. Ils viennent ajouter leur voix - jusqu'alors restées confidentielles - à celles précédemment publiées dans la présente collection: la réédition enrichie du Camp de la mort lente de Jean-Jacques Bernard et les deux volumes exceptionnels et inédits du Journal d'un interné de Benjamin Schatzmann. Grâce à ce nouveau volume, le chercheur, l'étudiant ou l'honnête homme, pourra compléter sa compréhension des terribles conditions d'internement des Juifs dans ce camp de représailles nazi, sous autorité de l'armée allemande.

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Informations

Chapitre 1

L’emplacement et le cadre du camp
La ville de Compiègne (22 300 habitants en 1963), chef-lieu d’arrondissement de l’Oise, est située à 70 kilomètres au nord de Paris. La capitulation de l’Allemagne après la Première Guerre mondiale fut signée sur le territoire de Compiègne, près de Rethondes, le 11 novembre 1918. Pour « effacer la honte de cet acte », Hitler ordonna d’y faire signer, dans le même wagon, l’armistice du 22 juin 1940 par les représentants du gouvernement français de l’époque. Est-ce le même esprit de « vengeance historique » qui anima l’installation au même endroit d’un camp de prisonniers politiques français ?
Il y a des villes dont le nom possède une signification symbolique. Compiègne peut compter parmi elles. Cette ville est plus qu’une simple cité française au milieu de tant d’autres. Toujours est-il que les autorités allemandes y ont organisé un de leurs plus grands camps en France occupée.
Le camp fut installé dans le hameau de Royallieu, situé au sud de Compiègne. Le hameau de Royallieu est une dépendance de Compiègne. En 1153, la reine Adélaïde, veuve de Louis VI, y fit construire une maison royale et le hameau prit le nom de « Royal-Lieu ». Les rois de France passaient l’été dans ce palais jusqu’à sa destruction par les Anglais lors du siège de 1430.
Avant la guerre de 1914, on construisit sur ce plateau des casernes. Pendant la Première Guerre mondiale, les casernes furent utilisées comme hôpitaux militaires. Entre les deux guerres, ces casernes étaient occupées par différentes unités militaires. Pendant la « drôle de guerre » (septembre 1939-juin 1940), les casernes furent transformées en hôpitaux militaires d’évacuation secondaire.
Après leur entrée à Compiègne (le 9 juin 1940), les autorités d’occupation allemandes internèrent dans ces casernes les prisonniers de guerre français et britanniques. D’où la première appellation officielle de ce camp : « Frontstalag 122 » (Frontstammlager). Les prisonniers civils politiques prirent ensuite la place des prisonniers de guerre. Le camp, placé au début sous l’autorité du commandant Solf, était qualifié aussi de « Frontstalag 170 KN 654 ». Puis, tous les prisonniers de guerre furent expédiés dans des camps militaires (Stalag et Oflag) en Allemagne .
Les prisonniers civils politiques allaient vite combler le vide causé par ces départs massifs. C’est ainsi qu’est né le camp de détention policière (Polizeihaftlager) de Royallieu à Compiègne, quoique son appellation initiale, « Frontstalag 122 », subsistât longtemps encore. Les dénominations le plus souvent employées dans les documents allemands (rapports, lettres, etc.) pour désigner ce camp sont : Polizeihaftlager, Haftlager (« camp de détention »), Internierungslager (« camp d’internement ») .
En effet, le camp de Royallieu à Compiègne, outre les différentes appellations employées à l’époque par les autorités allemandes et françaises, était un camp de détention policière d’otages et de prisonniers politiques 19.
Le camp, un grand quadrilatère de 16 hectares, était entouré au sud et à l’ouest par un mur.
À l’est, le camp était bordé par la route de Paris (sur une distance d’environ 400 mètres), à l’ouest par un chemin parallèle de 300 mètres environ, au sud par un sentier de 400 mètres, et au nord par la rue du Mouton, longue de 450 mètres environ. Le long des rues de Paris et du Mouton, le treillage métallique était masqué par une palissade de planches de deux à trois mètres de hauteur. De nombreuses sentinelles surveillaient le camp.
À l’intérieur du camp, près de la clôture, il y avait deux rangées de fils de fer barbelés, en réseau serré haut de 2,50 mètres, avec un chemin de ronde et des miradors. Des soldats armés circulaient sur le chemin de ronde entre les barbelés et la clôture. Dans les miradors, des sentinelles, mitraillette en mains, surveillaient le camp. La nuit, des projecteurs balayaient sans cesse tout le territoire du camp, ses limites en particulier 20.
Il est à souligner, que le camp se trouvait sous l’administration directe militaire allemande et que les gardiens n’étaient pas des SS, mais des soldats de la Wehrmacht 21.
L’entrée au camp était comprise dans le système de barbelés, à l’angle extérieur, au nord-ouest du camp, donnant sur la route de Paris.
Le camp de Royallieu se composait, en réalité, de plusieurs secteurs, qui étaient des camps séparés les uns des autres par des rangées de fils de fer barbelés. En principe, il y avait trois camps : le camp « A » (le plus grand), le camp « B » et le camp « C » (le plus petit), mais effectivement, il y avait (décembre 1941-mai 1942) quatre camps (selon la nationalité des prisonniers) : le camp français, le camp américain, le camp russe et le camp juif. Il y avait une certaine corrélation entre les désignations alphabétique et nationale. Le camp « A », qu’on appelait également le camp français (la presque totalité des effectifs était des Français), le camp des politiques (les internés avaient été arrêtés pour faits de résistance, de sabotage, etc.), ou bien le camp communiste (au début de son existence, les communistes constituaient la majeure partie des effectifs). Le camp « B » était réservé aux ressortissants américains et britanniques. Le camp « C » était occupé, durant la période initiale de l’histoire du camp, par les Juifs (français et étrangers), puis par des femmes prisonnières politiques, et en janvier 1943 par les Marseillais du Vieux-Port, après sa destruction. Néanmoins, le camp « C », même après le départ des Juifs, conserva son appellation de « camp juif » 22.
Après avoir passé la porte d’entrée du camp, on longeait le petit côté du camp et on arrivait à la grande cour ( 230 mètres sur 160 mètres). L’un des côtés de cette place, méritant le nom d’esplanade, s’appuyait sur la route de Paris. À gauche de la cour, il y avait huit bâtiments (« blocs » pour se servir des termes de l’époque). C’était le camp « A ». Les bâtiments (60 mètres sur 15 mètres) étaient construits en briques. Blancs, ils étaient couverts de tuiles. Les bâtiments du rez-de-chaussée étaient surmontés d’un grenier accessible seulement de l’extérieur, par une échelle. La disposition des chambres différait de bâtiment à bâtiment. En général, chaque bâtiment comprenait cinq ou six grandes chambres reliées par un couloir, et aux deux extrémités du couloir des pièces plus petites. Dans les chambrées, il y avait trois rangées de dix lits à deux étages.
Fin 1943, l’infirmerie et l’aumônerie occupaient une partie du bâtiment A l, la bibliothèque et quelques services (le bureau du doyen du camp, la police du camp, le coiffeur) se trouvaient dans le bâtiment A 4. Les équipes théâtrales et le « comité des loisirs » se réunissaient dans le bâtiment A 8.
Le long de l’enceinte du camp « A », en face au bâtiment A 5, se trouvait la cuisine, avec à ses côtés, deux longs bâtiments : au nord, la cantine (dans sa grande salle avait lieu l’épluchage des légumes).
Le long de l’enceinte nord, il y avait la chapelle, et un peu plus loin la prison (une maisonnette sans fenêtres). Près de la chapelle, se dressait un petit bâtiment où l’on amenait et distribuait les colis pour les détenus 23.
À droite de la porte principale, parallèlement à la rue de Paris, séparé par une double rangée de fils de fer barbelés de l’esplanade du camp « A », se trouvait le camp « B ». Ses huit bâtiments (« blocs ») et les huit bâtiments du camp « A ...

Table des matières

  1. Présentation de la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
  2. Avant-propos
  3. Roger Gompel
  4. Préface de la première édition
  5. L’arrestation
  6. Le Camp de Royallieu
  7. Le transfert
  8. Georges Kohn
  9. Préface de la première édition
  10. Compiègne
  11. Henri Jacob-Rick
  12. Saül Castro
  13. Avant-propos
  14. Introduction
  15. Quatrième cahier
  16. Cinquième cahier
  17. Sixième cahier
  18. Georges Wellers
  19. I - Arrestation
  20. II - Déportation
  21. III - Le camp juif de Compiègne
  22. IV - Le sort des « inaptes au travail » et des personnes âgées de moins de 18 et de plus de 55 ans
  23. V - Le sort des « conjoints d’aryennes »
  24. Georges Wellers
  25. Adam Rutkowski
  26. Introduction
  27. Chapitre 1
  28. Chapitre 2
  29. Chapitre 3
  30. Chapitre 4
  31. Chapitre 5
  32. Chapitre 6
  33. Chapitre 7
  34. Chapitre 8
  35. Chapitre 9
  36. Chapitre 10
  37. Robert-Lazare Rousso
  38. Annexes