La monarchie absolue de droit divin s’installe durablement en France en 1661 avec l’avènement de Louis XIV. Le 7 juin 1654, une déclaration au roi montre clairement combien la royauté d’Ancien Régime, est intimement liée au spirituel : « Recevez ce sceptre qui est la marque de la puissance royale, appelé sceptre de droiture et règle de la vertu, pour bien conduire, et vous-même, et la sainte Église, et le peuple chrétien qui vous est confié, pour le défendre contre les méchants, par votre autorité royale, pour corriger les pervers, protéger les bons et les aider à marcher dans les sentiers de la justice, afin que, par le secours de celui dont le règne et la gloire s’étendent dans tous les siècles, vous passiez d’un royaume temporel à un royaume éternel ». Louis XIV cherche naturellement à tirer les conséquences de la Fronde qui l’a énormément choqué et construit l’État le plus concentré et le plus puissant de l’histoire de France.
Cette monarchie de droit divin se renforce encore en 1691, selon l’historien Jean-Christian Petitfils, par la véritable « prise de pouvoir » de Louis XIV qui date de la mort de Louvois. Le roi supprime, en effet, à cette occasion un échelon et cumule alors les fonctions de chef d’État et de chef de gouvernement (selon les définitions modernes de la science politique). Gouvernant sans « principal ministre », il incarne désormais seul la majesté, majesté qui devient sacrée avec le château de Versailles comme temple. On assiste finalement à la construction de cette véritable « religion du roi » : la religion est dorénavant au service de la politique tout en « reléguant Dieu au ciel pour soumettre la terre à la souveraineté exclusive du roi ». Il ménage cependant le pape car il en a besoin.
Sur le plan intérieur, son action contre les jansénistes caractérise sa politique. La paix de Nimègue qui met un terme en 1678 à la guerre de Hollande marque, en effet, le début d’une politique religieuse décidée par Louis XIV concentrée sur la lutte avec virulence contre le jansénisme.
Sur le plan extérieur, il a un double objectif : imposer ses vues à toute l’Europe et tisser des liens privilégiés avec l’Angleterre. L’Angleterre qui a condamné à mort son roi après une guerre civile, maintient provisoirement des liens matrimoniaux avec la France (mariage de la sœur de Charles II Stuart, Henriette-Anne, avec le frère de Louis XIV, Philippe de France titré duc d’Orléans après le décès le 2 février 1660 de Gaston d’Orléans). Elle tente de s’affirmer progressivement contre la France à la fois sur le plan religieux et sur le plan politique en imaginant son propre système de gouvernement. La guerre de Hollande est de ce point de vue catastrophique pour la France, car l’ennemi juré du Grand Roi prend à terme le contrôle de l’Angleterre après avoir pris celui des Provinces Unies (Pays-Bas actuels).
La vie privée agitée de Louis XIV marque ensuite l’histoire du royaume de France à travers la nombreuse descendance issue de ses amours avec la marquise de Montespan. Cette dernière a elle-même un fils légitime avec son époux dont l’un des descendants fait parler de lui au siècle des Lumières.
Les dernières années du règne de Louis XIV sont assombries par la Révocation de l’édit de Nantes : Le roi n’est pas insensible à la volonté du clergé et des parlements d’appliquer « à la rigueur » l’édit de Nantes qui a pourtant été confirmé en 1656. Cet édit ne constitue d’ailleurs pour le clergé qu’un ensemble de privilèges en faveur des protestants que le roi a le droit de supprimer. L’offensive contre les protestants débute par des conversions forcées.
Son règne est aussi victime de la « Glorieuse Révolution » en Angleterre, des guerres de la Ligue d’Augsbourg et de Succession d’Espagne puis conforté par la condamnation pontificale des jansénistes. Enfin, la remise en cause de l’efficacité jusque-là reconnue de la fameuse monarchie absolue « à la française » mérite d’être soulignée ici compte tenu des conséquences sur le régime qui est mis en place après 1715.
1. Une politique intérieure centrée sur la lutte contre le jansénisme
Les origines doctrinales du jansénisme remontent à la parution en 1640 d’un ouvrage de Cornélius Jansen, dit Jansénius, évêque d’Ypres aux Pays-Bas. Jansénius affirme la corruption première de l’homme. Seul, il est incapable de distinguer le bien et le mal et c’est seulement par la grâce qu’il peut aspirer à une conversion permanente. Le terme « janséniste » qui apparaît alors, désigne de façon péjorative, les disciples de cet évêque.
Cette doctrine intègre d’ailleurs très tôt le richerisme, fondé par Edmond Richer, fougueux gallican et administrateur de la Sorbonne. Il se distingue dès 1611 en courtisant les anciens curés ligueurs et en affirmant que l’ultime autorité spirituelle se trouve au sein de l’Église entière, fidèles compris. Il affirme que l’autorité, Jésus l’a donnée à l’ensemble des fidèles, ceux-ci déléguant le pouvoir sacerdotal aux prêtres et la juridiction appartenant souverainement aux évêques. Seuls les conciles ont donc l’autorité ecclésiale suprême. Quant au pouvoir pontifical, il précise qu’il n’a nullement une origine divine. Son ouvrage publié en 1611 est aussitôt interdit par Rome.
1.1. Le jansénisme, doctrine religieuse
Apparu dans la France de la Contre-Réforme, le Jansénisme est une théologie pénitentielle rigoureuse mise en œuvre par Jean du Vergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran et ami de Jansénius. Il est aussi très proche de François de Sales et du cardinal de Bérulle qui a fondé en 1613 l’ordre de Oratoire (cet ordre se consacre en « concurrence » avec les jésuites à l’instruction et à l’étude des lettres et de la philosophie).
L’abbé de Saint-Cyran est le futur directeur spirituel du couvent cistercien de Port-Royal. La théologie est fondée sur une vision de l’homme plutôt tragique qui insiste sur la perfection première et l’innocence originelle de l’homme pour mieux souligner ensuite sa chute dans la mesure où il est victime de son péché d’orgueil. À l’optimisme chrétien, elle oppose la théorie redoutable de la prédestination du salut des élus et de la damnation des non-élus. Si les jésuites défendent l’idée d’une communion fréquente, les jansénistes conseillent la suspension de la communion en insistant sur la contrition.
À l’origine, il faut convenir que le jansénisme en tant que théologie issue du catholicisme, est aussi source d’inspiration. En 1673, Gabrielle de Rochechouart de Mortemart, abbesse de l’abbaye de Fontevraud et sœur de la marquise de Montespan, écrit même les lignes suivantes : « Je m’estimerais bien heureuse si je pouvais inspirer dans mon ordre et surtout dans cette maison quelque chose de ce qu’elles (les religieuses jansénistes) prescrivent ».
La controverse éclate cependant rapidement et les catholiques français se retrouvent dans deux camps hostiles. Au sein même de l’Oratoire, des fractures apparaissent. Le cas de Marseille est, à cet égard, intéressant. Fondée dans cette ville le 26 août 1620 comme lieu de résidence, la maison de l’Oratoire est vouée à la prédication et se voit confier en 1625 l’instruction de la jeunesse par le Conseil de Ville. Alors qu’en 1638, Saint-Cyran est emprisonné sur ordre de Richelieu (et doit attendre la mort de Richelieu pour sortir de prison), une crise majeure éclate à Marseille à la fin du XVIIe siècle entre l’Oratoire et la Compagnie de Jésus. Dans leur résidence jésuite de Saint-Jaume (à l’emplacement actuel du débouché de la rue de la République à Marseille), le dimanche de Pentecôte 1679, les jésuites prêchent contre « les faux prophètes » de l’Oratoire tout en les vouant au bûcher. Pressé par le roi, le Conseil de l’Oratoire appelle, en vain, à un « Concordat ».
Le charismatique Joseph Marrot est éloigné de Marseille alors qu’il projette de fonder dans le collège dont il est le supérieur, un cours de théologie concurrent de celui de Saint-Jaume. Il se retire à Notre-Dame des Anges, succursale de l’Oratoire d’Aix dans la solitude du massif de l’Étoile autour d’une grotte aménagée loin des intrigues du siècle comme le recommande Saint-Cyran. Il y réunit des magistrats du Parlement, des militaires de haut rang, des membres de la noblesse, des ecclésiastiques qui s’astreignent à une discipline sévère sur le modèle de Port-Royal. En 1693, Tristan d’Usson de La Quère renonce à sa charge de capitaine des galères et du port pour rejoindre définitivement ce lieu.
1.2. Le jansénisme, mouvement politique
En fait, le jansénisme dès l’origine présente un caractère politique. Il est ainsi caractérisé par un double refus :
– il s’oppose aux prétentions aristocratiques (le jansénisme tend à la « démolition du héros »),
– il est hostile au centralisme monarchique et à l’alliance étroite entre le catholicisme et le pouvoir.
À Marseille, par exemple, en 1688, MM. Peysonnel, Pierre de Porrade, Louis Thomassin-Mazauges et l’oratorien Honoré Mignot sont poursuivis pour diffusion d’écrits portant atteinte à l’autorité royale.
Dans la période historique présente, l’hostilité envers la monarchie porte déjà sur deux thèmes précis très « politiques » : Jansénius se montre hostile à la politique étrangère de la France (en particulier son alliance avec des puissances protestantes contre l’Espagne catholique) et la monarchie absolue accepte mal une doctrine qui rappelle que l’obéissance des fidèles envers les commandements de Dieu passe devant les devoirs des sujets envers leur souverain.
Pendant la Fronde, la crainte d’une révolte huguenote alliée à une Angleterre protestante est très présente chez Mazarin. Avec la paix d’Alès, les protestants ont certes perdu leurs privilèges (fortifications garnisons…), mais une éventuelle révolte est toujours envisagée par le pouvoir. Or un lien est établi avec les jansénistes qui, selon, un jésuite François Hallier, auraient même promis à Oliver Cromwell 6 000 soldats pour l’aider à envahir la France (?) et devenir leur protecteur. Or, depuis leur fondation par Ignace de Loyola et leur reconnaissance par Rome en 1540, les jésuites sont très proches des cours de Louis XIII et Louis XIV : ils sont, en effet, depuis toujours favorables à la grandeur et la majesté du trône sur terre. Il convient de rappeler à ce sujet que la majeure partie des élites françaises du Grand siècle est formée dans les collèges de la Compagnie de Jésus qui en compte une centaine sur tout le territoire du royaume.
Compte tenu des soupçons à l’égard de l’attitude des jansénistes à l’époque de la Fronde et de leur hostilité affichée envers les jésuites, Louis XIV envisage d’éradiquer le jansénisme dès qu’il prend le pouvoir en 1661.
2. Une politique extérieure axée au début sur le renforcement des liens avec une Angleterre partagée entre monarchie et république
Dès sa prise de pouvoir effective à la mort de Mazarin en 1661, Louis XIV rêve d’affirmer sa puissance à l’extérieur.
L’année précédente, en Angleterre, Charles II est proclamé roi le 25 mai et fait son entrée triomphale à Londres le 29 mai 1660, mettant ainsi un terme au régime républicain de Oliver Cromwell dont le règne avait commencé par la condamnation à mort et la décapitation du roi Charles Ier Stuart le 30 janvier 1649. Cette première révolution anglaise n’a pas fondé un nouveau régime politique durable : elle a débouché sur une simple parenthèse républicaine. On aurait pu imaginer que cette expérience républicaine allait plus tard servir d’exemple aux révolutionnaires français. Ce ne fut pas le cas. Robespierre lui-même écrit en mai 1792 : « J’aime mieux voir une assemblée représentative populaire et des citoyens libres et respectés avec un roi, qu’un peuple esclave et avili sous la verge d’un sénat aristocratique et d’un dictateur. Je n’aime pas plus Cromwell que Charles Ier. »
Cromwell était entré dans la vie publique en 1620 au moment où le Parlement anglais revendiquait un rôle politique et s’érigeait véritablement en concurrent de la Cour. Les parlementaires développent des actions sur le plan économique, fiscal, religieux mais aussi dans le domaine de la politique étrangère. Le pouvoir royal était déjà limité sur deux points essentiels : le roi ne peut lever les impôts et taxes qu’avec l’accord du Parlement et le Parlement a seul le pouvoir de faire des lois sous condition de l’approbation royale.
2.1 Lutte entre les anglicans et les puritains
En l’absence d’opposition ou de partis politiques, c’est la religion qui sert de levier : les puritains veulent ainsi faire triompher la Réforme et tous les mécontents s’identifient à eux. Cromwell siège au sein du Parlement qui se réunit en mars 1628 à Westminster alors que Charles Ier est roi depuis 1625 : les puritains dans leur action anticléricale ou antiépiscopale s’opposent dorénavant avec virulence contre la couronne et l’Église. Les évêques comme William Laud, ce « Richelieu » anglais et anglican poursuit ses attaques contre les calvinistes et les puritains tandis que le Parlement est brutalement congédié en 1629 par le roi. Charles Ier s’exclame à cette époque : « les Princes ne doivent rendre compte de leurs actions qu’à Dieu ». Par sa personnalité, Cromwell se range rapidement dans le camp des puritains et donc le camp des opposants, camp qui vise à réformer l’Église nationale de l’intérieur. Sa conversion pendant les années 1636 est avérée et il manifeste rapidement des talents de meneur d’hommes. Le Parlement convoqué par le roi en avril/mai 1640 est décidé à en découdre : il présente ses griefs au roi. La religion y apparaît comme une préoccupation majeure des parlementaires qui condamnent les cérémonies papistes, les autels, images, crucifix… Le séjour que Charles Ier accomplit en Écosse d’août à novembre 1641 est d’ailleurs désastreux pour ses intérêts en Angleterre. Cromwell en profite comme d’autres pour gouverner à la place du roi tandis qu’en octobre les catholiques se révoltent en Irlande et se livrent à d’horribles massacres des colons protestants. Le 5 mars 1642, avec l’adoption par le Parlement d’une ordonnance sur la milice qui crée une armée sous contrôle parlementaire, la guerre civile paraît inéluctable : l’ordonnance reprend aussi la thèse du complot papiste et mentionne la rébellion irlandaise.
Le conflit de souveraineté entre le roi et le Parlement constitue effectivement une cause déterminante de la révolution de 1640. Tandis que le roi cherche à marquer son territoire, la reine s’est embarquée à Douvres sous le prétexte de conduire sa fille Marie auprès de son nouvel époux, Guillaume II, prince d’Orange-Nassau. Charles Ier rencontre une délégation du Parlement qui le prie de revenir à Londres : contrairement à Louis XVI, il refuse de se laisser enfermer dans sa capitale. Le 1er juin, dix-neuf propositions sont adressées par le Parlement au roi exigeant l’application stricte de la loi contre les « prêtres » et les « jésuites » tout en présentant des revendications politiques. Le roi refuse et rappelle que l’emploi de la force relève de la prérogative du souverain. Les combats commencent et jusqu’en 1645, l’armée parlementaire souffre de sa désorganisation chronique (les gains et les pertes dans les deux camps s’équilibrent). La relance de négociations entre les deux partis en janvier 1645 pouvait être interprétée favorablement. L’échec est patent en février car « ni le roi, ni le Parlement ne pouvaient céder sans se condamner à l’élimination ».
La bataille de Naseby le 14 juin 1645 constitue un tournant décisif de la guerre : l’armée royale est disloquée. La découverte de documents confidentiels du roi par les parlementaires révèle les sentiments profonds du roi et ces révélations sont désastreuses pour Charles Ier. Quelques années plus tard la découverte de documents dans l’armoire de fer aux Tuileries a eu les mêmes effets pour Louis XVI.
2.2. Condamnation à mort de Charles Ier Stuart et son exécution
Cromwell, lieutenant-général demande dans l’hiver 1648–1649 au nom de la « providence » et de la « nécessité » la tête de Charles Ier. On parle en effet ouvertement de la responsabilité du roi dans cette guerre fratricide et le 20 novembre 1648, on remet même au Parlement une Remontrance… de l’armée qui présente Charles Ier comme l’ennemi public n° 1 en invoquant son crime « capital » contre le pays qu’il aurait mis à feu et à sang.
Charles Ier est dorénavant prisonnier et tente de séduire par des promesses Cromwell lui-même. Ce dernier bien informé intercepte une lettre écrite par le monarque à son épouse, Henriette-Marie de France dans lequel il peut lire : « Ne t’inquiète pas des concessions… au lieu d’un cordon de soie, c’est une corde de chanvre que je leur réserve ». Nul ne sait quel système politique sera mis en place après la chute de Charles Ier. Par son procès et par sa mort, Charles Ier inaugure une série fatale. Décidément les rois ne sont plus à l’abri de procès, de condamnation à mort… et d’exécution. Pour eux, il n’y a pas de pire crime que le régicide.
Un érudit huguenot Claude Saumaise ne manque pas aussi de saluer dans cet acte tragique l’émergence, regrettable selon lui de la démocratie « assemblée confuse composée de la seule lie du peuple, à l’exclusion des seigneurs et des nobles ». Quelques jours après, les ministres presbytériens de la capitale affirment même : « Non, le protestantisme n’autorise pas la mise à mort des rois ». Moyse Amyraut (1596–1664) qui fut professeur de théologie à l’Académie protestante de Saumur de 1626 à sa mort, fut indigné comme tous les protestants loyalistes par cette exécution. Les protestants sont de plus en plus inquiets dans la mesure où le protestantisme conduit pour l’opinion monarchique à la république, voire la révolution. Même si les milieux dévots en France crient leur indignation devant le régicide, Mazarin s’aperçoit dès 1649 que Cromwell représente la stabilité. Même l’abolition totale du « gouvernement monarchique » (12 février) et son remplacement par une République n’empêche pas le maintien des relations entre États. Le 19 mai 1649, la jeune République est proclamée officiellement. Les confidences de Cromwell à la fin de son règne sont surprenantes. Il déclare, en effet, dans les dernières années de sa vie : « j’ai accepté l’amitié de la France, non pas par nécessité, mais par choix » et il ajoute même que contrairement aux Espagnols, les Français admettent le beau principe de la « liberté de conscience » dans le cas des huguenots.
2.3. Restauration des Stuarts et alliance éphémère Stuart/Orléans
La parenthèse républicaine s’est refermée après le décès de Cromwell le 3 décembre 1658. La restauration des Stuarts est effectivement à l’ordre du jour et c’est Charles II, le fils aîné de Charles Ier et d’Henriette-Marie, elle-même fille d’Henri IV et de Marie de Médicis (elle s’était réfugiée en France en août 1644) qui prend alors le pouvoir. Un an après, la reine mère est elle-même venue à Londres pour demander officiellement à son fils la main d’Henriette-Anne sa fille et sœur du nouveau roi pour le frère de Louis XIV, Philippe d’Orléans. Le nouveau roi Stuart donne son accord et le mariage est célébré le 31 mai 1661. La nouvelle duchesse d’Orléans joua plus tard un rôle très important avant de décéder subitement le 30 juin 1670 : elle expire à l’âge de 26 ans d’un mal mystérieux et des commérages accusèrent même son mari d’empoisonnement. L’oraison de Bossuet prononcé à l’occasion de ses obsèques resta dans les mémoires : « Madame se meurt, Madame est morte ». De cette première union, il ne resta que deux filles : Marie-Louise, dite Mlle d’Orléans qui épousa le roi d’Espagne et Anne-Marie titrée Mlle de Valois qui s’unit à Victor-Amédée, duc de Savoie. Philippe d’Orléans se remarie en 1671 avec Charlotte-Elizabeth de Bavière, plus connue sous le nom de la princesse Palatine. De cette deuxième union naît en 1674 le futur duc d’Orléans, Régent de France durant la minorité de Louis XV (entre 1715 et 1723).
Si Charles II est resté fidèle à l’anglicanisme de son père, il se marie avec une catholique, Catherine de Portugal, mais cette dernière ne donne pas d’héritiers à son mari. La conversion au catholicisme de l’héritier du trône Jacques d’York entraîne naturellement la colère des protestants anglais. Quant à Charles II, il se convertit in extremis au catholicisme le 6 février 1685.
3. Louis XIV, « roi de guerre », cherche à imposer ses vues à l’Europe et perd son allié anglais
Le règne de Louis XIV s’inscrit dans un contexte européen conflictuel sur le plan religieux : les confrontations sont permanentes entre les partisans de doctrines religieuses aussi diverses que le jansénisme, le protestantisme, le p...