Le Tournesol
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Le Tournesol

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À propos de ce livre

Mon amour de la vie et ma forte dĂ©termination m'ont permis, moi Paulette, petite fille juive de Metz, ĂągĂ©e de 15 ans, de survivre dans une France occupĂ©e par les nazis. Mes divers emprisonnements, dont mon internement avec ma soeur Sophie au camp de transit de Drancy, m'ont appris Ă  surmonter la peur, la faim, le froid, sans savoir de quoi sera fait l'hypothĂ©tique lendemain. L'intimidation nazie n'a pas eu d'emprise sur moi, ni lors de mon engagement et celui de ma famille nombreuse dans la RĂ©sistance Ă  Sassenage prĂšs de Grenoble, ni lors de l'assassinat de mon pĂšre, dĂ©noncĂ©, torturĂ© et fusillĂ© au pied du plateau du Vercors oĂč le maquis expirait. La mort n'Ă©tait pas envisageable pour moi, car je voulais vivre. J'ai aujourd'hui 92 ans et je me rends rĂ©guliĂšrement dans les Ă©coles et autres Ă©tablissements pour raconter mon vĂ©cu pendant la Shoah. Je veux parler pour ceux qui ne peuvent plus le faire.

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Informations

Année
2020
Imprimer l'ISBN
9782304048681

Le camp de transit de Drancy 47,
13 novembre-12 décembre 1942

Puis les gendarmes nous entourent. Rapidement, ils nous poussent hors de la gare .
FidÚles au rendez-vous, deux bus parisiens nous accueillent. Ils démarrent aussitÎt.Il est vrai que nos étoiles jaunes dérangent tous ces braves gens.
À travers les vitres du bus, je vois des hommes, des femmes qui dĂ©ambulent dans les rues de Paris.
Pourquoi suis-je prisonniÚre des Allemands, des Français ?
Parce que je suis juive

À l’extĂ©rieur, une fille haut perchĂ©e sur ses semelles de bois rit aux Ă©clats. Elle marche aux cĂŽtĂ©s d’un officier allemand. Je suis tout simplement stupĂ©faite ! Je vois beaucoup, beaucoup d’uniformes verts.
Paris est allemand.
Enfin, les bus s’arrĂȘtent. LĂ  je vois, Ă  l’entrĂ©e du camp, un Ă©criteau : DRANCY.
À prĂ©sent, je sais que nous sommes aux portes du camp de transit de Drancy. J’avais entendu parler de ce sinistre endroit auparavant. Il reprĂ©sentait pour moi le dernier arrĂȘt sur le territoire français.
J’aperçois une guĂ©rite aux couleurs bleu, blanc, rouge. Deux gendarmes en armes.
« Des jeunes, beaucoup de jeunes », dit l’un d’eux Ă  son compagnon.
« Eh oui », dit l’autre d’un ton sentencieux, indiffĂ©rent.
Une petite porte s’ouvre sur la cour du camp. On entre lentement, trĂšs lentement. ÉpuisĂ©s, effarĂ©s, terrorisĂ©s, l’un aprĂšs l’autre. C’est ici que furent entreposĂ©s, quelques mois plus tĂŽt, ceux de la rafle du VĂ©l’ d’Hiv’, la grande rafle du 16 juillet 1942 48.
Deux photographies de la propagande allemande des bĂątiments
en fer à cheval de la Cité de la Muette inachevée convertis
par les autoritĂ©s d’occupation en « camp juif de Drancy »
(de nos jours, Seine-Saint-Denis), 3 décembre 1942.
Les vitres des nombreuses fenĂȘtres, longues, rectangulaires, sont peintes en bleu. Il ne faut pas que la lumiĂšre filtre Ă  l’extĂ©rieur. « La dĂ©fense passive » veille. Des hommes, brassard blanc autour du bras 49, nous font signe de les suivre dans le bloc en face de nous. Il faut monter un escalier et lĂ , dans une grande chambrĂ©e, tout un monde de Juifs prisonniers nous reçoit. Leur expression est triste, si triste. Et puis quelqu’un nous reconnaĂźt. « Oh ! Que vos parents doivent ĂȘtre tristes de vous savoir ici. Mais vous ĂȘtes françaises ! La France va vous libĂ©rer. Nous, nous sommes Ă©trangers. Ils vont nous envoyer Ă  PitchipoĂŻ 50. »
Cet endroit n’existe pas. Ce nom a Ă©tĂ© inventĂ© pour dĂ©signer la « destination inconnue »  Parce que l’humour juif reste vivant !
Tous seront gazĂ©s et brĂ»lĂ©s dans les fours crĂ©matoires d’Auschwitz.
Mais pour l’instant, ils sont assis par terre, sur de minces paillasses de foin, une couverture sur le dos, ou sur les jambes. Mon cƓur se serre. Et je me demande : « OĂč est D. ? »
Soudain, un appel : « Les Français 51, par là. »
On nous emmĂšne, nous les Français, dans le bloc d’une autre aile du camp, au 4e Ă©tage.
Le chef de chambrée (un brassard blanc autour de son bras le distingue des autres prisonniers) nous informe des « interdits » et de nos « droits ».
Chaque interné a le droit de recevoir un colis alimentaire hebdomadaire de trois kilos, et un colis vestimentaire tous les quinze jours en échange du renvoi du linge sale.
À l’appel de nos nom et prĂ©nom, il faut donner nom et adresse de l’expĂ©diteur, sinon le colis nous est refusĂ©.
Des prisonniers s’avancent vers nous. On se salue. L’unique Ă©vier qui se trouve prĂšs de l’entrĂ©e ne dĂ©verse que de l’eau froide. « Mais, au moins, on peut faire sa toilette », nous dit quelqu’un.
Les lits étroits sont superposés. AussitÎt, Sophie et moi décidons de dormir ensemble et de déposer nos effets sur la « couchette » supérieure.
Voilà, nous sommes installées.
On nous tend une assiette de soupe brûlante.
« Êtes-vous casher ? » Car selon la rumeur dans le camp, la graisse provient de chats ou de chiens errants dans Paris. Nous dĂ©cidons de manger cette soupe bien que notre maison fĂ»t orthodoxe et notre nourriture bien Ă©videmment casher. Nous sommes affamĂ©es. Et il fait si froid ! Quelques morceaux de navets et de carottes nagent sur ce bouillon. Je n’aime pas les navets, ma sƓur non plus. Pourtant, gĂ©nĂ©reusement, elle me donne ses carottes et prend mes navets. Eh bien, Sophie, tu vois, je n’ai pas oubliĂ©. Merci Ă  toi.
Il fait sombre ; dĂ©jĂ , les phares des miradors balayent la cour et les fenĂȘtres.
Une jeune femme, son tout petit bébé dans les bras, marche en chantonnant. Je lui souris.
Son sourire est ...

Table des matiĂšres

  1. Présentation de la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS)
  2. Comité de lecture de la Collection
  3. Biographie de Paulette Angel, née Rozenberg
  4. Remerciements
  5. Metz, octobre 1927
  6. Metz, 1936
  7. Septembre 1939
  8. De Metz au chĂąteau du Marouillet Ă  Yves, mai-juin 1940
  9. AngoulĂȘme, automne 1940
  10. AngoulĂȘme, la rafle des 8 et 9 octobre 1942
  11. AngoulĂȘme, octobre 1942
  12. Allemans, 18 octobre 1942
  13. Emprisonnées à La Rochefoucauld, 19 octobre 1942
  14. La prison d’AngoulĂȘme, 23 octobre 1942
  15. D’AngoulĂȘme Ă  Poitiers, fin octobre 1942
  16. Le camp de la route de Limoges, prĂšs de Poitiers, fin octobre 1942
  17. Direction le camp de Drancy, 12-13 novembre 1942
  18. Le camp de transit de Drancy , 13 novembre-12 décembre 1942
  19. L’asile pour enfants de l’UGIF rue Lamarck, dĂ©cembre 1942
  20. Sophie au Centre Lamarck, le Centre Vauquelin et le retour Ă  AngoulĂȘme
  21. AngoulĂȘme et le voyage jusqu’à Sassenage, fĂ©vrier-mars 1943
  22. Sassenage, prĂšs de Grenoble, mars 1943-juin 1944
  23. Sassenage, 6 juin-21 juillet 1944
  24. Mon frĂšre Ă  Gordola (Suisse), 6 juin 1944
  25. Grenoble, printemps 1945
  26. Grenoble, septembre 1945
  27. Metz, septembre 1945
  28. Vie familiale
  29. Mon travail de mémoire
  30. Lectures et citations
  31. Annexes
  32. Table des illustrations
  33. Crédits des illustrations
  34. Titres disponibles dans la Collection « Témoignages de la Shoah » par catégorie de témoignage