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Mamie Blue, d'exil en exil
Ukmergé (Lituanie), Paris, Nice, Saint-Martin-Vésubie, Rome, Paris
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
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Mamie Blue, d'exil en exil
Ukmergé (Lituanie), Paris, Nice, Saint-Martin-Vésubie, Rome, Paris
À propos de ce livre
De sa vie Annette German - disparue en 2009 - laissa à son petit-fils un cahier de souvenirs. S'appuyant sur ce document, Évelyne, la fille d'Annette, entreprit un long travail de mémoire sur les traces de celle qu'on appelait affectueusement " Mamie Blue ".À travers le témoignage d'Annette et les documents trouvés dans plusieurs fonds d'archives se dessine l'histoire d'une famille juive lituanienne dévastée par la Shoah. Plongé dans la tourmente, le lecteur découvre le destin d'une femme au courage hors du commun qui, de refuge en cachette, traversa l'Europe pour échapper à la mort.Un émouvant hommage rendu à une mère discrète et aimante, à une femme remarquable.
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Informations
À Paris durant l’entre-deux-guerres
En famille à Paris
« Nous sommes arrivés à Paris en 1926, au 10 rue Saint-Julien-le-Pauvre, 5e arr. Grand-père, grand-mère, les oncles et tantes étaient déjà là[1]. »
Lorsque mon arrière-grand-mère et ma grand-tante Ida étaient arrivés à Paris, en 1923 ou 1924, elles y avaient retrouvé les deux membres de la famille qui y avaient déjà fait souche. Ma grand-tante Guittel/Georgette s’était mariée en 1915 avec Jacob Tovarowski (né en 1888 à Rashmintrowska (?), en Russie). Il travaillait comme tailleur et elle vendait sa confection au Carreau du Temple dans le IIIe arr. Ils avaient alors trois enfants. Quant à mon grand-oncle Léon, dont le patronyme avait été transformé par l’administration française en « Epelbeim », il s’était marié avec Régine et avait un petit garçon, Bernard. Il était pelletier et son épouse vendait ses fourrures également au Carreau-du-Temple. Mon arrière-grand-mère s’était installée chez sa sœur Céline. Ma grand-tante Ida, elle, avait été accueillie par mon grand-oncle Léon avec qui elle a commencé à travailler.
Mon arrière-grand-père Jacob/Jekus était ensuite arrivé le 4 juin 1924, date indiquée sur sa fiche d’immatriculation établie deux jours plus tard à la préfecture de police de Paris. Il a alors été enregistré comme tailleur. Sur sa fiche apparaît aussi le patronyme de mon arrière-grand-mère, Adelman (sic).

Fiche d’immatriculation (incomplète) de la préfecture de police de Paris de l’arrière-grand-père d’Évelyne, Jacob/Jekus Epelbaum, 6 juin 1924.
Mon grand-oncle Gersz, arrivé à la même époque, avait trouvé aux entrepôts frigorifiques de la Porte de Clichy un travail particulier qui consistait à mirer des œufs pour connaître leur état. Bientôt, ma grand-tante Ida s’était lancée dans le même travail. Puis, lorsque mon grand-oncle Itchké était arrivé à son tour, il avait fait de même. C’est ainsi que, sur un de ses papiers, il est qualifié de « mireur ». Par la suite, tous les trois changeront de métier.



Plaque de la rue Saint- Julien-le-Pauvre Ve arr., la porte d’entrée et la façade du numéro 10 où vivaient plusieurs membres de la famille Epelbaumas.
Les membres de la famille nouvellement arrivés travail-laient beaucoup et il leur fut bientôt possible de louer un appartement dans un petit immeuble en pierre (à présent très bien restauré) au 10 rue Saint-Julien-le-Pauvre, dans le Ve arrondissement, au cœur du vieux Paris du Quartier latin, en face de sa plus ancienne église qui a donné son nom à la rue.
Lorsque mes grands-parents, ma mère et son frère, Samuel, sont arrivés à leur tour, en 1926, ils se sont installés à la même adresse.
Trois étages du petit immeuble se trouvèrent ainsi occupés par la famille : au 1er, mes grands-parents, ma mère et son frère ; au 2e, mon grand-oncle Itchké et sa famille ; au 3e, mes arrière-grands-parents. C’est enfin là que je vivrai toute mon enfance.
Dans ses souvenirs, ma mère rend hommage à sa propre mère, à son courage, à son endurance au travail, et à l’intelligence de son père pourtant privé de parole puisque sourd et muet :
« Ma mère. Quelle femme merveilleuse, courageuse, toutes les qualités, une Yiddisché Mamé[2].
Maman est devenue lavandière. Elle allait chercher le linge chez les gens pour le laver au bateau-lavoir quai Saint-Michel. Le plus souvent on aidait maman à porter les paquets et à livrer chez les clients.
Ma mère pouvait rester une journée entière, [avec] une bouteille de limonade et un morceau de pain, à laver, laver, laver. […]
Mon père travaillait comme manœuvre dans une usine. En Lituanie, il était cordonnier. Même à Paris, il nous ressemelait les chaussures[3].
Mon père était très intelligent. Il avait un sixième sens, comprenait tout. On parlait par gestes[4]."

Abraham Epelbaumas, le grand-père maternel d’Évelyne, années 1920.

Chava Epelbaumas, née Sapirate, la grand-mère maternelle d’Évelyne, vers 1920.
En 1929, peu de temps après le mariage de ma grand-tante Ida avec Paul Sidelsky, mon arrière-grand-père tomba gravement malade. D’abord hospitalisé, il revint rue Saint-Julien-le-Pauvre, mais bientôt la maladie l’emporta. Il fut enterré au cimetière de Bagneux.

Détail de la pierre tombale de Jacob Epelbaumas, l’arrière-grand-père d’Évelyne.
Sur une photo prise à l’époque, mon arrière-grand-mère Chava paraît si triste, si renfermée.

Chava Epelbaumas, arrière-grand-mère d’Évelyne, 1929.
Ma mère s’entendait très bien avec son grand frère, Samuel. Une photo les montre proches l’un de l’autre.
Elle l’admirait beaucoup. Elle m’a toujours parlé de lui avec force, émotion et fierté. Elle le présentait comme intéressé par toutes sortes de choses, surtout la musique et la peinture.
"À la maison, il n’y avait pas de T.S.F.[5]
Mon frère, qui adorait la musique, montait au 2e chez ...
Table des matières
- Crédits
- Table des matières
- Présentation de la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pourla Mémoire de la Shoah
- Préface
- Avant-propos
- La famille de ma mère en Lituanie
- À Paris durant l’entre-deux-guerres
- La guerre et l’Occupation à Paris septembre 1939-juin 1942
- Un exemple familial de la spoliation subie par les Juifs
- Le refuge de mes grands-oncles en zone libre. Gersz et son épouse à Bélâbre (Indre)
- L’étau se resserre
- La première déportation familiale : Samuel, le frère de ma mère, convoi no 3 du 22 juin 1942
- La rafle dite « du Vél’ d’Hiv’ » : l’arrestation de ma grand-tante Ida et de ses sept enfants 16 juillet 1942
- Au camp de Pithiviers 19 juillet-22 août 1942
- Le transfert au camp de Drancy de ma grand-tante avec ses enfants et leur déportation au camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz 22-26 août 1942
- Entre-temps : les vaines démarches de mon grand-oncle Itchké
- L’arrestation des parents de ma mère et leur déportation au camp d’Auschwitz 14-16 septembre 1942
- Ma mère en grand danger : son refuge avec mon arrière-grand-mère auprès de ses cousins
- Départ de ma mère pour Nice fin 1942 - début 1943
- Le séjour de ma mère à Nice en zone italienne
- L’assignation à résidence de ma mère à Saint-Martin-Vésubie, avec des membres de la famille avril 1943
- Entre-temps en France : l’arrestation et la déportation de mon grand-oncle Gersz/Henri Fin février-6 mars 1943
- Les vaines démarches de ma grand-tante Guittel/Georgette
- La fuite précipitée des Juifs de Saint-Martin-Vésubie – dont ma mère – par la montagne vers l’Italie 8-10 septembre 1943
- En Italie : les Allemands à Valdieri. L’arrestation de plus de 350 Juifs. Nouvelles fuites dans la montagne.
- Le départ du petit groupe de femmes pour Rome
- Le courage exceptionnel de ma mère : ses deux allers-retours bien hasardeux Rome-Entracque-Rome
- Une attestation (ultérieure) du refuge dans la montagne pour mon grand-oncle Itchké
- À Rome, la vie s’organise
- Pendant ce temps à Paris : l’arrestation et la déportation de mon arrière-grand-mère Chana/Hanna Epelbaumas 17 août-2 septembre 1943
- La réquisition de l’appartement de mon grand-oncle Itchké rue Saint-Julien-le-Pauvre
- L’arrestation et la déportation des parents Tovarowski 18-20 novembre 1943
- L’arrestation et la déportation du fils, Isaac Tovarowski 22 décembre 1943-20 janvier 1944
- L’arrestation et l’incarcération d’une de ses sœurs, Henriette Tovarowski-Clisci 9 mai-4 juillet 1944
- La déportation des trois sœurs Tovarowski, 31 juillet 1944
- Ma mère dans Rome libérée
- En France, la Libération
- La fin de la guerre, 8 mai 1945. Le retour de ma mère à Paris
- La famille de mon père à Pinsk (Biélorussie actuelle)
- Pinsk, la ville natale de mon père
- La famille German
- L’anéantissement de la famille restée à Pinsk, été 1941-automne 1942
- Mes parents, mon frère et moi
- Mon père à Paris, 1937
- Son refuge à Orange, 1943-mai 1945
- Son retour à Paris, mai 1945
- Le mariage de mes parents, 3 juillet 1947
- Leur double demande de naturalisation
- Ma naissance en 1949 et la naissance de mon frère, Alain, deux ans plus tard
- Le décès de notre père en 1962. La fin lapidaire des « souvenirs » de ma mère
- Épilogue Le temps de la mémoire
- Cahier autographe de Héné/Annette Epelbaumas rédigé de 1990 à 1995 pour son petit-fils, Laurent
- Table des illustrations
- Titres disponibles dans la collection « Témoignages de la Shoah » par catégorie de témoignage
- Couverture