Partie 1
Tout pour le plaisir de vivre en pleine conscience avec l’eutonie Gerda Alexander
Tout pour le plaisir
J’aime beaucoup le mot «plaisir», qui signifie: sensation agréable, contentement, satisfaction… Oui, «Tout pour le plaisir», c’est un beau projet: prendre le temps, s’amuser, se détendre, relaxer, chanter, danser, aimer… c’est merveilleux!
«Tout pour le plaisir»
Le plaisir de se lever le matin.
Le plaisir de bouger sans avoir mal.
Le plaisir de travailler sans fatigue.
Le plaisir de pratiquer un sport.
Le plaisir de chanter.
Le plaisir de danser.
Le plaisir de faire de la musique.
Si on inversait tous ces points précédemment énumérés, on retrouverait:
Se lever le matin avec plaisir.
Bouger avec plaisir.
Travailler avec plaisir.
Pratiquer un sport avec plaisir.
Chanter avec plaisir.
Danser avec plaisir.
Faire de la musique avec plaisir…
Cela ressemblerait plutôt à des objectifs à atteindre qui rejoindraient plusieurs de nos besoins, de nos possibilités, de nos limites et de nos intérêts.
Rien pour guérir
Je préfère le mot «plaisir» au mot «guérir»… Pour moi, le mot «guérir» a une connotation de «maladie». D’ailleurs, le dictionnaire nous donne comme définition du mot «guérir»: «Délivrer d’une maladie, d’un mal, d’un défaut.»
De nos jours, on parle beaucoup de «guérison», comme si nous étions tous des malades. Plusieurs livres ont des titres porteurs du mot «guérir», c’est un mot très populaire.
J’ai déjà entendu la docteure Guylaine Lanctôt, auteure du livre La Mafia médicale, dire en conférence que nous naissons en santé et que c’est la société qui nous rend malades. Ce qui préoccupe la médecine, la science et la recherche, c’est la maladie. J’espère que c’est dans un sens humanitaire! La prévention et la santé n’ont pas la première place dans les choix de carrière et les plans d’affaires des jeunes et des moins jeunes. Quel dommage! De mon côté, mon intérêt est sans contredit la santé!
Un corps en santé, c’est ce que nous possédons pour la plupart d’entre nous en venant au monde. Et avec ce cadeau, nous avons reçu les moyens de conserver ce corps en santé et de nous en occuper jusqu’à la fin. Avec les années, cela est devenu pour moi une véritable passion de vouloir me sentir bien et de développer ce bien-être, j’oserais dire 24 heures sur 24.
Je peux difficilement envisager qu’une vie se déroule dans la douleur, la souffrance et la fatigue. Et, quels que soient l’âge, le milieu et la situation économique d’une personne, je pense fermement qu’il est possible de vivre en dehors de la maladie. C’est sûr que cela exige d’y croire, de se prendre en main et de s’ajuster selon son hérédité, son histoire et ses besoins. C’est pour moi une question de responsabilité, d’engagement et de confiance.
Lors d’une consultation avec un médecin, en holoéner-gie, il me lança cette phrase: «Rien pour guérir, tout pour le plaisir!», c’était sa prescription. J’ai d’abord été surprise et je me suis dit qu’il allait un peu loin dans son affaire…
Comme j’aime bien les jeux de mots et le sarcasme de ce professionnel de la santé, j’ai laissé mijoter le tout… Avec le temps, j’ai réalisé que ces mots rejoignaient, mes pensées, mes choix et mes réalisations.
Oui, je choisis le plaisir!
Mais comment arrive-t-on à vivre le plaisir, à répondre à nos besoins, à atteindre nos objectifs?
Vivre en pleine conscience
Ma réponse à la question: comment arriver à vivre le plaisir, à répondre à nos besoins, à atteindre nos objectifs? C’est de vivre en pleine conscience.
Pour y arriver, c’est le corps qui fait foi de tout avec ses besoins, ses possibilités, ses limites, ses moyens et la conscience qu’il faut pour les déployer.
La recherche d’un corps harmonieux, d’un corps qui ajuste son tonus aux mouvements et aux actions proposées chaque jour, à chaque besoin, à chaque situation, exige une grande qualité de présence. Naturellement, le corps possède tout ce qu’il faut pour grandir, se développer, aller vers la maturité. On parle d’intelligence du corps, mais il a besoin d’être supporté, aidé et orienté.
Que vient faire la conscience là -dedans? Elle permet d’établir une meilleure relation entre le corps dans sa globalité et le monde extérieur. Elle permet d’utiliser le corps d’une façon plus adéquate, d’accéder à sa libération et, ultimement, au plaisir.
Si on parle des besoins quotidiens du corps, on pourrait dire qu’il a surtout besoin de manger, de boire, de dormir, de respirer et aussi de parler, de communiquer… On pourrait ajouter qu’il a aussi besoin de sentir, de voir, d’entendre, de goûter, de toucher, de bouger…
Afin d’utiliser notre corps d’une façon plus juste et de nous occuper convenablement de nos besoins, il est primordial de développer le senti, la sensation. Sentir davantage notre peau, nous permet de mettre notre présence, notre attention dans certains points du corps afin de produire, d’exécuter un ou plusieurs mouvements. En portant notre attention aux bons endroits, il nous est possible de préciser un mouvement et d’y apporter plus de concentration, de qualité et d’efficacité. Que ce soit pour un mouvement simple ou plus compliqué, c’est là que réside «le secret» pour trouver le bon tonus et avoir l’effet recherché dans la simplicité et même dans la complexité d’une action.
J’ai appris à vivre en pleine conscience grâce à une approche corporelle extraordinaire: l’eutonie Gerda Alexander.
À tout seigneur tout honneur!
Parlons d’abord de madame Gerda Alexander, la mère de l’eutonie. Déjà à son adolescence, dans les années 1920, Gerda avait des problèmes de rhumatisme articulaire et des troubles cardiaques qui compromettaient son avenir. Étant donné que ses parents, d’origine allemande, travaillaient dans le domaine de la danse et de la rythmique, elle s’intéressait elle aussi à la danse et au mouvement. Malgré une santé précaire, elle ne se découragea pas, bien au contraire, son corps est devenu son laboratoire. Ses expériences, ses recherches et ses découvertes ont donné naissance à l’eutonie, qui au début portait le nom de «mouvement naturel». Ses diverses explorations lui ont permis de découvrir des manières géniales de régénérer son corps, de mieux le respecter et, j’oserais dire, de réparer bien des «dégâts». C’est ainsi qu’elle trouva le moyen de fonctionner d’une manière surprenante jusqu’à ses 86 ans.
C’est donc d’une maladie créatrice que l’eutonie a pris naissance. Véritable visionnaire, Gerda Alexander a mis sur pied une philosophie qui est vraiment dans l’air du temps puisqu’on l’utilise aujourd’hui de plus en plus.
Cette approche, permettant de retrouver un corps sain, aide aussi à développer notre conscience corporelle et globale en nous mettant constamment en contact avec notre cerveau. Celui-ci participe à toutes nos expériences, nos gestes, nos mouvements et nos actions. Il se régénère et se répare.
Ces derniers temps, nous entendons beaucoup parler de neuroscience, de neuroplasticité. La science se penche davantage sur l’importance du cerveau et de ses pouvoirs. Comme si «on découvrait la lune»!
Merveilleux! Ces recherches nous confirment qu’avec l’eutonie nous sommes sur la bonne voie dans notre démarche avec le corps et la santé globale. Merci Gerda!
L’eutonie
Eutonie est un mot d’origine grecque qui veut dire bon tonus: soit la recherche d’un corps équilibré dans le degré de tension qu’il utilise, dans les mouvements, les activités, les actions de tous les jours et même dans l’immobilité.
Le corps est le véhicule de notre vie. C’est grâce à lui que nous existons, bougeons, mangeons, respirons, digérons, éliminons… Donc, il est d’une importance capitale de bien s’en occuper, de le respecter, de l’écouter, de répondre à ses besoins et surtout d’être le plus autonome possible dans l’utilisation des moyens que nous avons pour y arriver.
L’eutonie nous apprend à sentir davantage notre corps et à nous arrêter pour mieux le découvrir. L’eutonie nous encourage à prendre conscience de ce que ...