Réussite, le salut, la vraie vie
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Réussite, le salut, la vraie vie

Trois horizons de sens

  1. 180 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Réussite, le salut, la vraie vie

Trois horizons de sens

À propos de ce livre

«Ce qui détermine notre manière de vivre, c'est le but ultime que nous cherchons à réaliser dans notre vie. En un sens, tout le monde poursuit le même, qu'on appelle communément le bonheur, mais en réalité nous le recherchons à travers la poursuite de finalités tout à fait distinctes et finissons par le percevoir de manière très diverse et à certains égards hétéroclite.Historiquement, depuis les origines de la civilisation occidentale jusqu'à aujourd'hui, les hommes ont recherché le bonheur à travers trois finalités ou trois orientations de vie: la réussite, le salut et la vraie vie — celle que le philosophe, notamment, juge conforme aux exigences de la raison. À chacune de ces finalités correspond une manière propre de vivre et par suite une stratégie de vie particulière. En somme, ces finalités sont au fondement de tout le reste car elles conduisent à troismanières de vivre caractéristiques et aux grandes éthiques qui y correspondent. Sur cette base, chacun a la charge de mettre au point une stratégie de vie satisfaisante pour lui-même.Cet ouvrage rappelle les réponses qu'ont proposées à cet égard les civilisations du passé et celles que permettent aujourd'hui les termes que ces dernières nous ont légués.» J.M.

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Informations

Première partie

Les trois conceptions du bonheur

CHAPITRE 1

La recherche de la réussite

Tout comme les paradigmes du salut et de la vraie vie, celui de la réussite est connu dans toutes les cultures. D’ailleurs, il a quelque chose de si naturel qu’il donne l’impression d’appartenir à une sorte de sens commun universel. Pourtant, lorsqu’on s’y arrête, on se rend vite compte qu’il prend une forme très caractéristique là où il est valorisé pour lui-même et où il fait l’objet d’une étude approfondie dans le cadre d’une tradition de pensée séculaire. Effectivement, ce sont ces quelques formes tout à fait spécifiques qui nous retiendront ici car ce sont ces modèles qui sont vraiment révélateurs, sur un plan historique, de la conception que les êtres humains se font de la réussite.
Dans mon enquête historique sur la recherche de l’autonomie et du bonheur, qui porte globalement le titre de Sagesses, j’ai étudié en détail les traditions de pensée qui analysent les grands modèles de la réussite. Il ne s’agit évidemment pas pour moi de refaire ici ce travail mais simplement de montrer à grands traits ce qui est typique de ces modèles, de façon à retracer l’évolution globale qu’a connue l’idée de réussite en Occident. Il ne s’agit pas non plus de porter des jugements moraux sur ces divers modèles comme si nous nous sentions en mesure d’arbitrer ces immenses choix collectifs qui ont influé et qui continuent à influer sur le cours de notre histoire. Mon propos est plus modeste et consiste à examiner sommairement les implications et les conséquences principales de chacun de ces modèles de façon à faire ressortir ce qui les différencie et ce qui les relie.
Ma seule ambition est donc de proposer ici au lecteur une certaine vue d’ensemble des trois grands paradigmes déjà évoqués — réussite, salut, vraie vie — à travers les formes particulières qu’ils ont prises historiquement. Si ces paradigmes ont été mis à l’épreuve dans une expérience et dans une réflexion collectives approfondies, c’est qu’on a jugé qu’ils méritaient d’être testés jusqu’au bout dans le contexte où l’on se trouvait alors. Qu’il nous suffise donc, dans un premier temps du moins, de retrouver la signification de ces grands choix stratégiques et d’en reconstituer les implications principales. On se rendra ainsi très bien compte, j’en suis convaincu, que chacun d’eux est en lui-même parfaitement justifiable même s’il peut paraître à bien des égards critiquable. La vérité, au fond, c’est que ces choix n’ont rien de naturel ni d’évident mais qu’ils finissent plutôt par s’imposer comme relativement prometteurs dans une conjoncture donnée et méritent donc de faire l’objet de toutes sortes de calculs coûts-bénéfices et d’un certain nombre de débats entre esprits éclairés. Ainsi prend forme au fil du temps une stratégie de vie articulée et critique. Ce sont ces grands modèles de stratégie de vie qui nous intéressent ici car c’est dans le prolongement de ces immenses créations collectives que nous sommes incités, aujourd’hui encore, à penser notre vie.

Le modèle égyptien

Tous les textes de sagesse provenant de l’Égypte ancienne gravitent autour d’une seule préoccupation : la réussite socioprofessionnelle des commis de l’État2. Dans cette civilisation, le stratège accompli, c’est-à-dire celui qui est en mesure de mettre au point une juste manière de vivre, c’est le scribe ou le sage qui parvient à se positionner favorablement dans la grande pyramide du pouvoir et qui, grâce à ses privilèges de statut, de savoir et de loisir, peut se considérer comme habilité à comprendre et à justifier l’ordre sociopolitique auquel il appartient et du même coup sa propre situation à l’intérieur de cet ordre.
Il a le sentiment de vivre dans le meilleur des mondes et il est fier de pouvoir annoncer à tous que cet ordre est garanti par la bonté des dieux et la justice du pharaon. Dans un ordre aussi stable et harmonieux, le bonheur appartient aux vertueux, c’est-à-dire aux sages qui savent se tailler une place dans la grande machine administrative et protéger cet appareil contre tout désordre et tout changement. Pour peu qu’on s’intègre dans ce système, la corrélation entre vertu et bonheur semble donc aller de soi, comme la simple description de l’ordre en place nous le montre.
Examinons d’abord les choses d’un point de vue très général. L’ordre auquel fait référence le sage égyptien comporte un fondement naturel. On n’a donc pas affaire ici à un ordre politique qui dure le temps d’un régime ou d’une dynastie mais à un système immuable, permanent, définitivement inscrit dans la nature des choses. Il suffit dès lors d’avoir la force et l’intelligence de s’y intégrer et de le soutenir sans faiblesse pour se sentir justifié dans son bonheur. L’équation de la vertu et du bonheur prend alors une forme simple et directe : la bonne attitude stratégique face au système en place entraîne nécessairement, de manière tangible et évidente, la réussite extérieure.
Telle est l’approche invariable de l’homme d’appareil égyptien. Son attitude de base face à la réussite est foncièrement adaptative, pragmatique et relativiste ou, pour le dire d’un mot, gradualiste. Cela signifie essentiellement que, dans la mesure où le sage s’intègre à l’ordre établi, il assure sa propre réussite ; plus il défend cet ordre avec diligence et loyauté, plus il rend possible son ascension dans la pyramide du pouvoir. Cette réussite extérieure se manifeste, d’une part, par l’ensemble des reconnaissances qu’il reçoit jour après jour de la part de ceux qui travaillent dans le même milieu et qui sont au service des mêmes intérêts que lui, et, d’autre part, par son positionnement socioéconomique ou, plus concrètement, par les diverses manifestations tangibles de celui-ci : pouvoir sur ses subordonnés, statut social enviable, richesse, belle descendance, etc.
Cette approche stratégique gradualiste comporte des mécanismes profonds, qui n’apparaissent pourtant de façon transparente que dans les périodes de crise et de remise en question globale du système. Or justement, au fil des siècles, on voit clairement la situation de notre stratège évoluer et c’est alors qu’on peut se rendre compte assez facilement que sa position et son statut ne sont pas aussi assurés qu’il s’est plu à le croire. Bien sûr, là non plus, je ne décrirai pas cette évolution en elle-même, mais seulement dans la mesure où elle permet de mettre en lumière les risques inhérents à une telle construction stratégique.
En s’en tenant aux grandes lignes, on peut dire que la position du sage a paru assurée tant que l’absolutisme pharaonique prévalait et qu’il ne s’agissait en somme que de justifier et de maintenir son ordre monolithique et éternel. Cela correspond en gros à l’état des choses sous l’Ancien Empire (entre -2670 et -2200). Mais à partir du moment où cet absolutisme est mis en cause et où divers pouvoirs locaux ou régionaux apparaissent et menacent de l’affaiblir, alors la classe des scribes et des fonctionnaires de tout niveau commence à prendre conscience que le désordre est une réalité tout aussi présente et pressante que l’ordre jadis acquis et omniprésent, et que sa position dans le système n’a rien de définitivement assurée.
Ainsi, sous l’Ancien Empire, il suffisait à un Ptahhotep d’être un homme d’appareil parfaitement loyal et intégré pour réussir et s’assurer la considération générale. Après la crise, sous le Moyen Empire (entre -1938 et -1760), il n’en va plus de même. Le sage a beau reprendre l’approche gradualiste avec toute la prudence voulue et toute la déférence souhaitable face aux autres, rien ne peut plus assurer sa position contre les coups du sort et les renversements de situation.
Le véritable problème de la réussite tel qu’il doit tôt ou tard se poser dans ce cadre stratégique apparaît alors. L’ordre immuable a disparu et les certitudes passées ont fait place à une situation où il faut travailler dur et mettre au point une stratégie impeccable pour espérer instaurer un certain ordre, y trouver sa place et en monnayer les dividendes. L’ordre n’est plus donné, il est à construire. Du même coup, la question du positionnement personnel par rapport à cet ordre devient elle aussi un problème stratégique d’envergure. On peut bien présenter une façade d’absolutisme politique mais on est maintenant conscient que la recherche de la réussite n’est pas une chose si simple. Le rapport du vertueux avec l’ordre et la bonne vie a changé ; il n’est pas sûr désormais que la vertu suffise à assurer son bonheur. De même que la réussite est à construire, la vertu est à repenser.
Il n’est pas facile de comprendre ce qui s’est passé. Sous Ptahhotep, la dépendance du sage face au système et l’approche gradualiste qui l’accompagne étaient vécues dans l’optimisme : l’ordre régnait sans partage et le sage parvenait assez aisément à affermir sa position dans l’appareil étatique. Pour une comparaison commode bien qu’imparfaite, on peut penser aux beaux jours du communisme soviétique et aux apparatchiks qui ornaient sa façade en toute bonne conscience.
Sous le Moyen Empire, pourtant, les signes de désordre se multiplient et la dépendance du sage à l’endroit du système devient progressivement un handicap, une marque de faiblesse et de précarité. Ainsi apparaît de plus en plus clairement le principe de toute cette stratégie gradualiste, la règle selon laquelle ma réussite dans le système est le résultat d’une négociation graduelle et conditionnelle avec tous, supérieurs ou subordonnés. Le principe fondamental de la solidarité humaine constitue la base de construction de l’ordre sociopolitique et d’une appartenance commune permettant à chacun de jouer le jeu de la reconnaissance et d’espérer accéder à une certaine réussite personnelle.
Si tout le monde se conforme au principe de réciprocité et joue le jeu de la reconnaissance de façon conséquente, l’ensemble social devrait fonctionner harmonieusement. Tous les textes s’accordent sur ce point. Mais justement, ce beau principe se révèle d’application très difficile dans une société où une minorité de bien nantis défendent leurs privilèges au détriment d’un groupe fort d’opprimés et d’exclus. Le sage réalise alors sa dépendance, non pas dans un système hiérarchique bien réglé, mais dans un cadre social inégalitaire et injuste. Chaque revendication de tous ces laissés pour compte risque par conséquent de se faire contre lui et de lui apparaître comme une sorte de programme politique émanant d’un groupe d’insensés, pour reprendre un de ses thèmes favoris. Aussi le sage devient dépendant, mais cette fois dans l’instabilité et le désordre, d’insensés prêts à bousculer tous ses calculs stratégiques pour se frayer un chemin vers la réussite par tous les moyens. Et sa qualité de dominant et de possédant devient alors une tare, car ceux qui jusque-là attendaient de lui une application mesurée du principe de réciprocité ou de solidarité ne voient d’autre issue que de réclamer justice contre lui et de défier son pouvoir et son autorité.
La distinction traditionnelle entre le sage et l’insensé ou encore entre le silencieux et l’emporté est hautement significative dans ce contexte, car l’insensé est simplement celui qui ne croit pas au sens de l’honneur tel que le sage le conçoit et le prescrit, et qui s’efforce dès lors de parvenir à ses fins par tous les moyens, quitte à susciter la réprobation des privilégiés et à vivre dans la non-reconnaissance après avoir connu la pauvreté et l’exclusion. En fin de compte, il est prêt à tout pour réussir alors que le sage peut encore se permettre de cultiver les vertus d’une réussite normalisée (modestie, déférence, patience, écoute, respect, etc.), en phase avec le système qui le nourrit.
Mais justement, si la vertu cesse de payer, si la loyauté et la déférence ne suffisent plus, si le principe de solidarité devient inapplicable et même contre-productif, alors que faire ? Bientôt, aux yeux du sage lui-même, Amenemope par exemple, la question sera de savoir si le jeu de la reconnaissance doit quand même être joué de façon vertueuse, dans la droiture et la réciprocité, ou encore de comprendre ce qui assure réellement la réussite au vertueux, ce qui garantit finalement la vérité de l’équation vertu-bonheur.
Les sages égyptiens ont voulu pour l’essentiel qu’un gradualisme stratégique honnête suffise à la tâche et que la vertu soit au bout du compte payante, qu’elle suffise à apporter une certaine prospérité et une certaine tranquillité d’esprit. Dans ce calcul stratégique, la moralité rapporte car le bonheur du sage est reconnu par tous et partagé par ses pairs dans toute la mesure du possible. Malheureusement, cette réussite est pourtant conçue dans un système clos, pour les grands mandatés du pouvoir, et ne vaut que jusqu’à ce que cette minorité d’élus rencontrent sur leur chemin les exclus qu’ils ont eux-mêmes fabriqués et qu’ils ont acculés à l’obligation de mettre au point une tout autre stratégie de réussite. La stratégie du sage égyptien se révèle sans faille, mais seulement pour ceux qui trouvent place à l’intérieur du régime pharaonique ; ce calcul ne sait pas prendre en compte les autres et il se voit même forcé de les exclure de ses considérations. Ce système de réussite devient ainsi une enclave limitée et provisoire.

Le modèle grec

C’est en Grèce archaïque et classique que se met en place très lentement une vision du monde axée sur la réussite. Alors s’invente un projet politique qui finira par engendrer un univers de valeurs absolument inédit. Dans le cas de la démocratie athénienne, par exemple, ce sont tous les citoyens de plein droit qui chercheront à promouvoir ensemble ces valeurs fondamentales. Et ce projet politique rendra possible à la longue les créations intellectuelles les plus diverses, que ce soit dans le domaine de l’art ou de la science, de la rhétorique ou de la philosophie.
Peu importe comment on convient de définir l’univers de valeurs qui prend forme alors, il reste que toutes les œuvres qu’on peut évoquer ici renvoient en fin de compte à cette croyance, centrale et décisive, en la possibilité pour chacun d’accéder à ce qu’on appelle aujourd’hui encore une réussite extérieure et sociale. Incontestablement, il y a quelque chose de tout à fait nouveau dans cette manière d’aménager son rapport au monde et à autrui ou, plus précisément peut-être, de se donner une ouverture sur le monde qui permette les inventions culturelles les plus inattendues et qui oblige en fin de compte à repenser toutes les grandes institutions grecques et toutes les attitudes fondamentales devant la vie.
Essayons de tracer les contours de la croyance en la réussite qui semble être à la source de tout le reste. Dans l’éthique traditionnelle de la réussite qui apparaît en Grèce archaïque, une caractéristique ressort clairement : ici, toutes les qualités ou les vertus individuelles sont carrément mises au service de la recherche du bonheur par la réussite. La vertu ou l’excellence en général sert strictement à se mettre en valeur aux yeux des autres, c’est-à-dire à être reconnu et glorifié en proportion de ses réalisations ou de ses succès. La valeur d’un individu se mesure à ses mérites objectifs, donc aux performances et aux exploits qu’il exhibe aux yeux de tous.
Cet idéal aristocratique est d’abord visible chez le héros homérique, le kalos kagathos, l’homme accompli qui brille par ses actes tant aux yeux de ses pairs qu’à ceux du petit peuple. Il trouve son bonheur dans des performances extérieures et il est sans cesse exposé au regard d’autrui, car il en attend la reconnaissance qui peut seule confirmer infailliblement sa réussite. Et avec la reconnaissance viennent le statut social, le prestige et le pouvoir politique, qui du reste forment un tout indissociable. De plus, cette réussite retentit sur la maison tout entièr...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Crédits
  4. Introduction
  5. Première partie - Les trois conceptions du bonheur
  6. Deuxième partie - Les composantes essentielles du code stratégique
  7. Notes