Labo sexo
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Labo sexo

Bonnes nouvelles du plaisir féminin

Élisa Brune

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  1. 288 pages
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Bonnes nouvelles du plaisir féminin

Élisa Brune

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« Vous voulez connaĂźtre l'essentiel? Vous voulez tout savoir des derniĂšres dĂ©couvertes sur la sexualitĂ© fĂ©minine? Entrez dans Labo sexo. Ce livre est Ă  la fois le condensĂ© d'un long travail d'enquĂȘte auprĂšs des femmes elles-mĂȘmes et des chercheurs en sexologie, et d'une rĂ©colte surprenante dans la littĂ©rature scientifique de ces quinze annĂ©es de travail. On y dĂ©couvre des pratiques Ă©tranges, des faits curieux, des Ă©nigmes rĂ©solues, des rouages insoupçonnĂ©s et surtout
 on y ressource sa curiositĂ© pour le pouvoir le plus intense et le plus gratifiant qui nous soit donnĂ©: celui de grimper au ciel. » É. B. AprĂšs Le Secret des femmes et La RĂ©volution du plaisir fĂ©minin qui ont Ă©tĂ© de grands succĂšs, voici Labo sexo, le tremplin des plaisirs, Ă©crit dans un style vivant, alerte et plein d'humour. Et si les femmes vivaient leur sexualitĂ© en toute libertĂ©? Élisa Brune est romanciĂšre, essayiste et journaliste scientifique. Auteur de livres Ă  grand succĂšs comme Le Secret des femmes, coĂ©crit avec Yves Ferroul, La RĂ©volution du plaisir fĂ©minin ou Le Salon des confidences, elle approfondit de livre en livre une approche Ă  la fois sĂ©rieuse et dĂ©sinhibĂ©e de la sexualitĂ© fĂ©minine.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2016
ISBN
9782738164377

1. La question des origines


De quand date ce plaisir fou qui nous rĂ©cure les veines ? De l’Égypte ancienne ? Du nĂ©olithique ? Du plĂ©istocĂšne ? Quelle est la premiĂšre femelle, animale ou humaine qui, alors qu’elle copulait en rĂȘvassant s’est soudain crue atomisĂ©e aux quatre coins de la savane/forĂȘt/plaine/taĂŻga/vallĂ©e ? A-t-elle laissĂ© un signe, une larme, une entaille dans un caillou ?
Il faut, pour exulter, disposer d’un systĂšme nerveux, c’est le b.a.ba. De mĂȘme qu’il n’y a pas de feu sans combustible, il n’y a pas de plaisir sans cerveau. Le cerveau est une invention colossale, qui a commencĂ© par un bouquet de cellules et qui s’est considĂ©rablement raffinĂ©e au fil du temps, du simple systĂšme rĂ©flexe jusqu’à la conscience, en passant par mille stades de gestion plus ou moins automatisĂ©e des comportements. Dans la plupart des espĂšces, la copulation est un comportement instinctif, dĂ©clenchĂ© Ă  date fixe. La femelle panda se sent coquine un jour par an. Le papillon mĂąle se mobilise pour une trace de phĂ©romones. Le crapaud commun, aux premiers jours de fĂ©vrier, monte hardiment sur tout ce qui bouge : femelle, poisson, ou pied de promeneur. Chez les rats et la plupart des mammifĂšres, on s’accouple seulement lorsque les ovules sont prĂȘts. C’est bien l’hormone qui mĂšne la danse.
Mais dans quelques espĂšces privilĂ©giĂ©es la copulation a cours tout le temps, quel que soit l’état des ovules. LubricitĂ© pure, ou bien recyclage de l’activitĂ© sexuelle Ă  d’autres fins : liens sociaux, rĂ©conciliations, monnaie d’échange ? Dans ces espĂšces seules (humains, grands singes, dauphins) le plaisir sexuel pourrait ĂȘtre devenu un enjeu pour lui-mĂȘme, une activitĂ© Ă  part entiĂšre, une motivation incurable Ă  se faire plaisir, bref, un but en soi et non plus une machine Ă  faire des photocopies. Les comportements homosexuels et masturbatoires y sont bien plus rĂ©pandus que dans les autres espĂšces, prouvant que le plaisir est au rendez-vous. Mais qu’en est-il de l’orgasme ?
Il n’est pas tout Ă  fait sĂ»r que les animaux mĂąles en ont. Ils rugissent, glapissent ou braient, d’accord
 et tout ce qu’on peut dire c’est qu’ils Ă©jaculent gaiement. Alors pour les femelles, comment savoir ? Par quel critĂšre ? Rythme cardiaque, contractions gĂ©nitales, diamĂštre pupillaire ? Voyez-vous d’ici les expĂ©riences nĂ©cessaires pour le tester ? De courageux scientifiques se sont lancĂ©s, pourtant, cherchant par tous les moyens Ă  Ă©tablir quand et comment les femelles exultent – n’hĂ©sitant pas Ă  titiller eux-mĂȘmes lesdites femelles en laboratoire, au risque de dĂ©clencher des attachements intempestifs
 Certains ont trouvĂ© des contractions vaginales couplĂ©es Ă  des grimaces qui semblent Ă©loquentes, chez certaines femelles singes (bonobos, macaques). Il est Ă  noter que, dans la nature, les grimaces en question se produisent surtout quand les femelles se masturbent entre elles, le coĂŻt avec les mĂąles Ă©tant beaucoup trop bref pour provoquer la mĂȘme stimulation. Mais des contractions, qu’est-ce que cela veut dire ? Les vaches et les truies en prĂ©sentent aussi, alors qu’elles ne produisent nulle grimace ni aucune autre manifestation de bonheur. Seule une analyse de l’activitĂ© cĂ©rĂ©brale pourrait peut-ĂȘtre trancher. Mais est-on sĂ»r de vouloir consacrer Ă  l’étude d’une guenon masturbĂ©e la fine fleur de nos scanners ?
Dans l’attente, le doute reste entier. Une moitiĂ© des experts penchent pour l’idĂ©e que certaines femelles animales connaissent l’orgasme, et l’autre moitiĂ© prĂ©fĂšre l’idĂ©e qu’il s’agit d’une potentialitĂ© du systĂšme nerveux que seule l’espĂšce humaine a dĂ©veloppĂ©e (et encore, pas toujours). Quant Ă  vous, vous avez le droit de penser que la question est complĂštement oiseuse.
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2. Un air de famille


Il nous est serinĂ© que les hommes viennent de Mars et les femmes de VĂ©nus, ce qui fait un long trajet, alors que le clitoris et le pĂ©nis, en pratique, viennent du mĂȘme endroit exactement. Pendant les premiers mois de gestation, les organes gĂ©nitaux internes et externes sont identiques pour les deux sexes. La structure interne prĂ©sente deux glandes et deux jeux de canaux (ceux de Wolff et ceux de MĂŒller). La structure externe prĂ©sente un tubercule, une fente, deux bourrelets et des plis.
Cette maquette de base est donc bivalente, un peu comme la structure qui prĂ©figure un canapĂ©-lit – les mĂȘmes Ă©lĂ©ments dĂ©ployĂ©s autrement formeront soit l’un soit l’autre. Sauf qu’ici un choix sera fait (si tout va bien) Ă  partir de la dixiĂšme semaine : certains auront le canapĂ© et d’autres le lit. Sous l’effet d’un signal hormonal qui secoue l’embryon mĂąle, le tubercule gĂ©nital s’allonge en pĂ©nis, la fente gĂ©nitale se soude, les bourrelets forment le scrotum (dans lequel migrent plus tard les glandes gĂ©nitales) et les plis tapissent la hampe du pĂ©nis. Chez l’autre embryon non arrosĂ© de testostĂ©rone, le tubercule s’installe en clitoris, la fente reste fente, les bourrelets s’épaississent en grandes lĂšvres et les plis forment la dentelle des petites lĂšvres.
Une diffĂ©rence anatomique importante s’installe durant ce processus : chez le garçon l’urĂštre est inclus dans la transformation du tubercule en pĂ©nis, de mĂȘme que le canal spermatique, issu des canaux de Wolff. Chez la fille, le clitoris reste Ă  l’écart de cette plomberie – les canaux de MĂŒller s’évasent en hauteur, vers les ovaires, et l’urĂštre trouve son embouchure entre le clitoris et la fente vaginale. Si bien que le pĂ©nis vĂ©hicule une foule de choses (urine, sperme, messages nerveux logistiques), lĂ  oĂč le clitoris peut se la couler douce. Il n’a strictement aucune fonction utilitaire. En revanche, il possĂšde un trĂšs grand nombre de terminaisons nerveuses – environ 8 000 au total, soit plus que n’importe quelle autre partie du corps, mĂȘme les doigts, les lĂšvres ou la langue. Et plus aussi que le gland du pĂ©nis, qui a dĂ» consacrer une partie de ses connexions aux impĂ©ratifs pratiques. Au final, le clitoris est l’organe le plus sensible de toute la crĂ©ation connue Ă  ce jour.
Et puisqu’il est forgĂ© du mĂȘme matĂ©riau que le pĂ©nis, il possĂšde Ă©galement les caractĂ©ristiques Ă©patantes qui en ont fait la renommĂ©e, je veux parler de l’élasticitĂ©. ConstituĂ© lui aussi de corps spongieux et de corps caverneux, il est parfaitement Ă©rectile, et dans des proportions qui n’ont jamais Ă©tĂ© soupçonnĂ©es jusqu’ici, tout simplement parce que la plus grande partie de son volume est interne et invisible Ă  l’Ɠil nu.
Oui, le clitoris entre en Ă©rection lors de l’excitation sexuelle. Oui, cela se produit aussi de maniĂšre rĂ©flexe plusieurs fois par nuit et au rĂ©veil. Oui, il atteint plusieurs fois son volume de base, avec des variations d’une personne Ă  l’autre, comme pour l’érection masculine. Pourquoi les femmes auraient-elles envie d’un pĂ©nis ? Elles en ont un. Certains chercheurs, dans leurs publications, ont franchi le pas et n’hĂ©sitent pas Ă  parler du pĂ©nis fĂ©minin (female penis) lorsqu’ils dĂ©signent la structure complĂšte du clitoris. VoilĂ  un progrĂšs qui a Ă©tĂ© long Ă  venir !
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3. Un équipement standard


Si le clitoris est l’alter ego du pĂ©nis, il doit en fleurir chez toutes les femelles dont le mĂąle possĂšde un pĂ©nis, c’est mathĂ©matique. Et en effet on en trouve chez tous les mammifĂšres et quelques autres espĂšces. Il faut prĂ©ciser que le bourgeon initial, le tubercule gĂ©nital, est dĂ©jĂ  prĂ©sent chez les oiseaux et les reptiles, mais ne se dĂ©veloppe pas au-delĂ , ce qui laisse ces animaux dotĂ©s d’un orifice unique – le cloaque – pour satisfaire tous les besoins. Apparemment, ils se dĂ©brouillent comme ça – pas de jouissive pĂ©nĂ©tration, juste un « baiser cloacal » baveux – mais d’autres espĂšces plus ambitieuses ont dĂ©veloppĂ© le pĂ©nis, ce qui apporte un perfectionnement Ă©vident pour les Ă©bats, et donc le clitoris, son homologue a Ă©voluĂ© de concert. Toutes les femelles mammifĂšres en sont Ă©quipĂ©es, dont certaines avec un os dedans ! Surprise. Car dans ces espĂšces (la plupart des rongeurs, des carnivores et des primates par exemple), les pĂ©nis mĂąles sont pourvus d’un os – parfois tout petit (moins de 1 centimĂštre chez les grands singes) mais un os quand mĂȘme. Pour les autres, la pression sanguine remplace l’os, avec les vicissitudes que l’on sait.
Le clitoris des animaux n’a reçu que peu d’intĂ©rĂȘt scientifique jusqu’ici. On dispose tout de mĂȘme de quelques Ă©tudes sur des cas Ă©tonnants. La femelle du singe araignĂ©e, sympathique primate d’AmĂ©rique centrale, possĂšde un long clitoris intĂ©grant l’urĂštre, exactement comme le pĂ©nis, auquel il ressemble fortement – raison pour laquelle les chercheurs sont incapables de reconnaĂźtre un mĂąle d’une femelle Ă  moins d’apercevoir ses bourses.
L’hyĂšne tachetĂ©e, pour sa part, bat tous les records de bizarrerie. Chez elle, l’urĂštre s’est aussi enveloppĂ© dans le clitoris, mais le conduit gĂ©nital Ă©galement, car la fente gĂ©nitale s’est refermĂ©e en cours de gestation, comme chez les mĂąles – il n’y a donc pas d’ouverture vaginale. C’est la seule femelle au monde qui urine et qui accouche par le clitoris, dont la taille est imposante, jusqu’à 20 centimĂštres. Ces caractĂ©ristiques semblent dues Ă  un taux exceptionnel d’androgĂšnes qui rend les femelles hyĂšnes particuliĂšrement agressives. Les mĂąles sont largement dominĂ©s, font allĂ©geance en lĂ©chant le clitoris de la chef de meute, et ne sauraient imposer un coĂŻt Ă  quiconque. Vu l’emboĂźtement rendu trĂšs compliquĂ© par la saillie externe du conduit, le problĂšme du viol est rĂ©glĂ©.
S’il est trĂšs difficile d’affirmer quoi que ce soit sur l’orgasme chez les animaux, on constate que le plaisir est trĂšs clairement le moteur de mille interactions non fĂ©condes. Les femelles bonobos ont pour coutume de se frotter vigoureusement clitoris contre clitoris pendant dix Ă  vingt secondes, plusieurs fois d’affilĂ©e, avec grognements d’aise et vocalisations puissantes. Et quand je dis coutume
 elles remettent le couvert en moyenne toutes les deux heures. Ce ne doit pas ĂȘtre par hasard.
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4. À quoi bon ?


Tout le monde le sait, l’orgasme fĂ©minin est indĂ©pendant de la fĂ©condation, alors que l’orgasme masculin lui est indispensable. L’orgasme masculin est l’arc qui tire les flĂšches dans la cible. La cible – l’ovule – se trouve lĂ  Ă  date fixe, selon un cycle qui ne dĂ©pend en rien du fait de jouir ou pas. AsymĂ©trie Ă©tonnante ou injustice suprĂȘme
 À quoi peut bien servir alors l’orgasme fĂ©minin ? Si on est strictement darwinien, un organe ou un comportement existe parce qu’il est favorable Ă  la reproduction. VoilĂ  donc un siĂšcle que les hypothĂšses vont bon train. En voici quelques-unes :
  • L’orgasme fĂ©minin est un incitant qui motive les femmes Ă  avoir des rapports sexuels.
  • L’orgasme fĂ©minin intensifie la compĂ©tition spermatique en poussant la femme Ă  poursuivre le rapport sexuel avec un ou d’autres partenaires tant qu’elle n’est pas satisfaite.
  • L’orgasme fĂ©minin conduit les femmes Ă  sĂ©lectionner l’homme le plus attentionnĂ© (celui qui parviendra Ă  les envoyer au septiĂšme ciel, et qui sera aussi le meilleur pĂšre).
  • L’orgasme fĂ©minin sert Ă  retenir le partenaire (Ă©mu d’ĂȘtre l’auteur d’un tel plaisir) dans un lien Ă  long terme.
  • L’orgasme fĂ©minin favorise l’aspiration du sperme, via les ...

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