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Quand la dépression commence et recommence
Prévenir la récidive dépressive
- 176 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
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Quand la dépression commence et recommence
Prévenir la récidive dépressive
À propos de ce livre
Il n'existe pas une mais des dépressions. Épisode isolé, dépression récurrente, bipolaire ou associée aux troubles anxieux. Ces différentes formes de dépression ne se traitent pas de la même manière. Leurs origines, leurs causes, leurs manifestations ne sont pas toutes identiques. Comment savoir pour soi ou pour un proche de quelle dépression il s'agit ? Comment la traiter ? Que faire pour éviter la récidive ? Les progrès accomplis ces dernières années sont immenses, la dépression est aujourd'hui mieux connue et mieux traitée. Ce livre vous propose sous forme de guide les tout derniers traitements ainsi que des conseils concrets très utiles pour prévenir la récidive dépressive et aider en cas de rechute. Pour que la dépression ne recommence pas. Le Pr Jean Tignol (†) était professeur émérite à la faculté de médecine de Bordeaux, ancien chef de service universitaire de psychiatrie adulte à Bordeaux et membre fondateur de l'Association française des troubles anxieux et de la dépression (AFTAD). Le Dr Corinne Martin-Guehl est médecin psychiatre à Bordeaux, docteur en sciences et membre du bureau de l'Association française des troubles anxieux et de la dépression (AFTAD).
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Informations
CHAPITRE 2
La dépression récurrente
Qu’appelle-t-on
dépression récurrente ?
On parle de dépression récurrente quand un sujet a eu plus d’un épisode dépressif. Mais la dépression récurrente qui constitue la vraie maladie dépressive dont nous allons traiter, est celle du sujet qui a déjà eu trois accès dépressifs.
Comment la dépression récurrente
se met-elle en place ?
Une dépression dure quelques mois, six par exemple, et passe le plus souvent toute seule. Six mois ne constituent pas une longue période à l’échelle d’une vie, même si l’on a eu une dépression sévère et des souffrances non négligeables. Mais cette dépression est susceptible de récidiver plusieurs fois et de s’aggraver à chaque récidive, c’est en ce sens que la dépression récurrente peut devenir catastrophique. Un chercheur américain, Robert Post16, a mis en évidence cette évolution et un effet de sensibilisation au stress au cours de celle-ci.
Une dépression est en général déclenchée par un ou plusieurs événements de vie défavorables. Des études ont montré que dans les six mois qui avaient précédé l’épisode dépressif, les sujets déprimés avaient rencontré plus d’événements de vie négatifs que les non déprimés.
Au cours des récidives, on va observer une aggravation en durée et en sévérité de chaque épisode dépressif, pour des événements de vie de plus en plus minimes. Au bout de quelques épisodes, les accès dépressifs n’ont plus besoin de déclencheur événementiel ; ils apparaissent de façon spontanée. Le premier épisode dépressif est en général léger et passe rapidement ; il est suivi d’un intervalle libre relativement long. Le deuxième épisode est plus sévère, bien qu’encore modéré, et plus long. Le troisième survient plus rapidement que le second ; il est plus long et nettement plus sévère. C’est après le troisième épisode que tout va commencer à aller beaucoup plus mal et que l’on va entrer dans une maladie différente, la dépression récurrente, la catastrophe dépressive. En effet, les quatrième et cinquième épisodes sont plus proches, plus longs et surtout plus sévères… et ce processus a peu de chances de s’arrêter spontanément.
L’histoire de Monsieur A illustre parfaitement cette séquence. Il présente son premier épisode dépressif en 1976 ; il est traité par une dose faible d’antidépresseur pendant six mois. Son deuxième épisode survient en 1986, dix ans après donc, avec traitement par le même antidépresseur pendant un an. Le troisième accès dépressif n’attend que six ans au lieu de dix, traité par un autre antidépresseur. Lors du quatrième épisode, quatre ans après, plusieurs antidépresseurs sont utilisés sans efficacité, avant qu’une association de deux antidépresseurs et d’un neuroleptique atypique n’aboutisse qu’à une rémission incomplète, c’est-à-dire à une amélioration notable, mais avec toujours des symptômes dépressifs persistants. Enfin, le cinquième accès, après trois ans de cette rémission incomplète, est une dépression anxieuse extrêmement sévère qui nécessitera plus de quatre mois d’hospitalisation et une longue série d’ECT pour entrer en rémission.
On passe en général, de quelques mois de dépression plus ou moins sévère tous les cinq ou dix ans, à une tout autre histoire après le troisième accès. Les dépressions se font plus fréquentes, plus sévères, plus longues et plus difficiles à traiter.
De plus, après cette évolution, les intervalles libres entre les épisodes ne le sont plus vraiment. Le patient est en rémission partielle ou incomplète, ce qui signifie qu’il présente constamment des symptômes dépressifs. Lors des épisodes, il est sévèrement déprimé, et en dehors d’eux il garde des symptômes dépressifs, modérés mais qui continuent à lui causer un handicap dans sa vie quotidienne. Il n’existe plus à ce moment-là qu’une différence assez minime entre dépression récurrente et dépression chronique.
Une dépression est dite chronique lorsque sa durée dépasse deux ans. Sa sévérité fluctue, mais elle ne passe jamais sous la barre du diagnostic, c’est-à-dire qu’au minimum, dans ses meilleures périodes, le sujet présente une dépression caractérisée légère.
Une dépression récurrente avec rémission incomplète entre les épisodes va avoir, dans ses périodes de rémission, un niveau de sévérité dépressive sous la barre du diagnostic. Il persiste des symptômes dépressifs, mais ils ne suffisent pas à remplir tous les critères du diagnostic d’épisode dépressif caractérisé, même léger. Nous appelons cela des symptômes dépressifs résiduels.
Pour le sujet déprimé, ainsi que pour le médecin qui le soigne, l’important est qu’il persiste des symptômes dépressifs, et que le sujet présente toujours un certain degré de maladie. Cette maladie persistante, bien qu’atténuée, continue à retentir sur sa vie. Qui plus est, la recherche clinique a montré que la persistance de symptômes résiduels était associée à un risque plus grand de récidive d’un épisode complet, donc de l’aggravation de la dépression récurrente17.
Nous touchons là une notion très importante : la dépression, quand il s’agit de dépression récurrente, tend à perdre son caractère de maladie épisodique pour se rapprocher d’une maladie chronique. Nous verrons que cette notion est encore plus importante quand il s’agit de traitement.
Après le troisième épisode dépressif, la dépression récurrente devient une autre maladie, dont le déroulement et la sévérité changent du tout au tout.
C’est cette maladie que nous allons désormais étudier sous le nom de dépression récurrente.
Fréquence de la dépression
récurrente
Que sait-on de la fréquence
de la dépression récurrente ?
Indépendamment de l’intérêt qu’une maladie a toujours pour le sujet malade et son médecin, son importance pour la santé de tous se mesure par sa fréquence et ses conséquences pour l’ensemble de la population.
Il existe plusieurs façons de l’évaluer. La première est de déterminer quel est le pourcentage d’épisodes dépressifs qui restent uniques, et quel est celui des récidives. La littérature scientifique internationale estime, à partir des études existantes, que 50 à 85 % des premiers épisodes dépressifs vont récidiver18. Soyons prudents et choisissons le pourcentage inférieur : un premier épisode dépressif a un risque sur deux de récidiver, donc d’inaugurer une dépression récurrente.
La prévalence de la dépression est élevée, ce qui signifie que le pourcentage de la population générale qui présente ou a présenté une dépression est important. Environ la moitié de cette nombreuse population va avoir des risques de présenter la maladie grave et handicapante que constitue la dépression récurrente.
Pour avoir une idée plus précise du problème, il faut savoir que la prévalence s’évalue à un moment donné – lors de l’enquête épidémiologique qui la détermine – mais sur des périodes de durées différentes. On parle de prévalence vie entière si la question posée lors de l’enquête est schématiquement : « Au cours de votre existence, avez-vous présenté une ou des dépressions ? »
La prévalence est dite annuelle, ou à six mois, quand la question explore seulement l’année ou les six derniers mois (« au cours de l’année qui vient de s’écouler – ou des six mois – avez-vous présenté une ou des dépressions ? »). Enfin, on parle de prévalence ponctuelle pour le moment de l’enquête, soit en général la semaine qui vient de passer. Comme une dépression dure en moyenne plusieurs mois, les prévalences ponctuelles, à six mois, ou annuelles, évaluent le pourcentage de la population qui est effectivement déprimée, à un moment donné, dans une population donnée.
Par exemple la prévalence vie entière de la dépression donnée par le DSM-IV19 est de 10 à 25 % de la population pour les femmes et de 5 à 12 % pour les hommes (les fourchettes d’estimation sont liées aux méthodes différentes utilisées dans les études). Ces pourcentages signifient qu’au cours de leur existence, entre 5 et 10 % des hommes ont présenté une dépression, contre le double de femmes. C’est un fait constant : les femmes présentent deux fois plus de dépressions que les hommes.
La prévalence ponctuelle de la dépression selon la même source est de 5 à 9 % pour les femmes et de 2 à 3 % pour les hommes, ce qui veut dire qu’à l’instant où vous lisez ce chapitre, la dépression touche entre 1 femme sur 20 et 1 femme sur 10 et entre 1 homme sur 50 et 1 homme sur 33.
Si l’on considère la dernière grande étude européenne en population générale, dite ESEMeD20, menée dans six pays, dont la France, la prévalence vie entière de la dépression caractérisée est de 12,8 % (16,5 % chez les femmes et 8,9 % chez les hommes), la prévalence à douze mois de 3,9 % (5 % chez les femmes et 2,6 % chez les hommes). Ces prévalences considérables de dépression permettent de penser que la dépression récurrente doit avoir une prévalence importante. Étant donné les caractéristiques de leur maladie que nous avons vues plus haut, toutes ces personnes atteintes de dépression récurrente doivent être sérieusement malades. A-t-on des données d’observation qui confirment cette supposition ?
La dépression récurrente
en population générale
C’est en population générale que les données seraient les plus intéressantes, car elles concernent tous les malades, alors que les populations dites cliniques sont constituées seulement des gens qui consultent, ce qui est d’autant plus gênant dans le cas de la dépression que les études ont montré que beaucoup de déprimés ne consultaient pas.
Peu d’études spécifiques de la dépression récurrente en population générale ont été menées. Elles retrouvent un taux de récurrence de 35 % à quinze ans de suivi21. Toutefois, comme les personnes malades consultent d’autant plus que leur dépression est sévère, les renseignements tirés de populations cliniques sont probablement pertinents pour la dépression récurrente, qui est toujours une affection sévère.
La dépression récurrente
en populations cliniques
(chez les déprimés qui consultent)
On dispose de nombreux éléments d’information, dont nous allons détailler certains.
ÉTUDES DE SUIVI AU LONG COURS
Les données les plus solides sur la dépression récurrente viennent d’études dans lesquelles des groupes de sujets ayant présenté un premier épisode dépressif ont été suivis au long cours, pendant plusieurs années. Ces études sont rares, car le suivi de sujets au long cours est rendu difficile par leur mobilité, et par celle des équipes de chercheurs, qui doivent garder leur motivation intacte pendant des années alors que leur récompense, la publication de l’étude, est différée d’autant.
Maj22 a publié en 1992 les résultats du suivi pendant une durée variant entre deux et neuf ans (durée médiane cinq ans et demi) de 72 sujets ayant présenté un premier épisode dépressif caractérisé. La probabilité de ne pas avoir de nouvel épisode était de 63 % à un an et 25 % à cinq ans. À cinq ans donc, 75 % des sujets avaient présenté une récurrence dépressive. Le risque de récurrence était moins important chez les patients recevant un traitement préventif par antidépresseurs et/ou lithium et chez ceux qui avaient eu moins de trois épisodes. La probabilité d’avoir un nouvel épisode était plus forte après le deuxième épisode qu’après le premier. Enfin, la sévérité des épisodes augmentait avec le nombre d’épisodes.
Mueller23 a publié en 1999 les résultats du suivi à quinze ans de 380 patients ayant présenté un épisode dépressif caractérisé, et d’un second groupe de 105 sujets ayant présenté un épisode similaire, mais qui étaient ensuite demeurés sans rechute pendant cinq ans. L’étude de ce dernier groupe visait à évaluer si le fait de ne pas rechuter pendant cinq ans avait une influence sur l’évolution ultérieure. Au bout des quinze ans, 85 % des 380 sujets avaient présenté une récurrence dépressive, de même que 58 % des 105 qui n’avaient pas eu de récidive pendant les cinq premières années. La constatation importante de cette étude, est qu’un long délai de rémission complète avant la première récidive ne protège pas vraiment des récurrences. Elle confirme l’expérience clinique, où l’on constate souvent que le premier épisode de dépression, relativement bénin et court, a précédé le second de plus de cinq ans. En fait c’est essentiellement après le troisième épisode que les choses se gâtent, nous l’avons vu.
Enfin l’étude de Solomon24, publiée en 2000, a cherché à évaluer plus directement le nombre de récurrences, l’intervalle séparant les récurrences, et leur évolution avec le temps, chez 318 patients pendant dix ans. Ces patients ont été suivis après la guérison de l’épisode dépressif dit index, c’est-à-dire celui qui motivait l’entrée dans l’étude. Il s’agissait du premier épisode pour 38 % d’entre eux, tandis que 25 % en étaient au troisième épisode ou à plus de trois épisodes, ce qui faisait prédire des potentialités de récurrence différentes. Les résultats de cette étude ont confirmé la fréquence des réc...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- « Guide pour s’aider soi-même »
- Copyright
- Avant-propos
- Introduction
- Chapitre premier - L’épisode isolé de dépression
- Chapitre 2 - La dépression récurrente
- Chapitre 3 - La dépression bipolaire
- Chapitre 4 - La dépression associée aux troubles anxieux
- Conseils à nos lecteurs
- Ouvrages et sites Internet utiles
- Index
- Remerciements
- Table
- Des mêmes auteurs