
- 176 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
À propos de ce livre
Comment en finir avec la frilosité de vivre ? Depuis plus de trente ans, Christophe Massin écoute ceux qui ne parviennent pas à s'aimer ni à s'accomplir… Au cœur de cette souffrance, la peur psychologique qui inhibe douloureusement et coupe des autres. Comment se dégager de son emprise afin de trouver « le sol ferme de la confiance » ? À travers ses dialogues avec un homme et une femme qui s'interrogent sur leurs blocages et sur leurs espoirs, Christophe Massin nous montre quels mécanismes permettent de passer du « monde de la peur » au « monde de la confiance », deux univers psychiques très différents. C'est une expérience radicale à laquelle il nous convie. Sa connaissance des stratégies mentales mais aussi sa démarche spirituelle fondée sur l'acceptation éclairent nos comportements parfois si incompréhensibles, au point qu'une envie naturelle puisse se réveiller en nous : changer de perspective et devenir, enfin, plus sereins. Psychiatre, Christophe Massin est inspiré par la spiritualité indienne qui participe à sa démarche thérapeutique. Pour son précédent livre, Souffrir ou aimer.?Transformer l'émotion, il a reçu le prix Psychologies-FNAC du meilleur essai 2014.
Foire aux questions
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Informations
SECONDE PARTIE
Monde de la confiance
CONFIANCE RELATIVE
fintitCHAPITRE VI
Confiance en soi
H. Je ne te surprendrai pas avec mon intérêt pour la confiance en soi. En effet, j’ai du chemin devant moi pour y parvenir… Qu’est-ce qui pourrait m’y aider ?
Pour avancer, tu disposes de deux grands champs d’action, le premier concerne le travail sur les peurs, les identifier, les comprendre, comme nous l’avons discuté les jours précédents, et le second consiste à nourrir la confiance pour la faire grandir.
C’est là où je me sens démuni. Si je prends l’exemple de ma vie professionnelle, alors que je ne ménage pas mes efforts et que je pense avoir certaines capacités, j’hésite à me mettre en avant et je recule pour prendre des responsabilités. Pourtant je m’en sortirais probablement aussi bien que mes chefs. Ça me semble assez clair que je me cantonne en dessous de mes possibilités. J’ai beau me dire : « Mais oui, tu peux, vas-y ! », mes raisonnements n’y font rien.
Comme toujours, la première étape consiste à partir de là où tu es, en t’intéressant à ta peur pour savoir ce qui la motive véritablement – ne pas être à la hauteur, échouer, décevoir, ne pas soutenir une rivalité ou des conflits, avoir trop de responsabilités. Puis quand l’objet de ta crainte s’est précisé, rechercher d’où provient cette peur, afin de la replacer dans son contexte d’origine. Cela te permettra de mieux la comprendre et de l’accepter. En effet, la peur représente un tel frein qu’elle rend inefficaces tes tentatives d’accomplissement. Comme un bateau qui n’a pas relâché son amarre, tu as beau ramer de toutes tes forces, tu restes sur place.
Je vois beaucoup de personnes buter parce qu’elles court-circuitent cette étape. Quand tu rencontres un obstacle sur lequel ta raison bute, tu as toujours intérêt à explorer cette dimension émotionnelle : que se passe-t-il ? De quoi ai-je peur ? Est-ce que je connais cette peur pour l’avoir ressentie à d’autres moments – où, quand, pourquoi ?
D’accord, je vois plusieurs éléments qui ont contribué à ce manque de confiance en moi dans ce domaine, en particulier, la relation avec mon père et ma brouille avec le système scolaire.
Un point fondamental, tu ne peux pas dépasser une peur sans te réconcilier avec elle pleinement. Habituellement on s’en veut de se trouver empêché, diminué par cette émotion et l’on se débat avec elle, en se et en la détestant. Si tu la domines en te faisant violence, tu risques d’en garder un mauvais goût et de ne pas vouloir t’y confronter encore.
Je te le confirme, je m’en veux énormément, j’ai raté des opportunités intéressantes pour ma carrière et, surtout, j’ai l’impression d’être moi-même mal fini, pas encore un adulte à part entière. Alors, cette peur, je la déteste de m’avoir sabordé.
Et tu la haïrais davantage qu’elle ne diminuerait pas d’un iota, au contraire. Ce rejet de la peur se comprend par les situations humiliantes qu’elle cause, mais observe que ce conflit avec elle consume ton énergie en rage impuissante et te fait souffrir. J’insiste parce que ce travail sur la peur est inséparable du développement de la confiance, comme deux faces d’une monnaie. Nous avons tendance à rejeter cette émotion désagréable à vivre, à la mépriser et à vouloir la rayer de la carte. Mais voilà, si tu as peur, tu as peur, ce n’est pas un caprice de ta part ni une faiblesse indigne, il se trouve juste que c’est ainsi. Arrête de te faire la guerre ! Souviens-toi que la violence, ici tournée contre toi-même, provient de la peur. Tu crains que cette dernière continue de saboter ta vie professionnelle et donc tu t’agresses.
Merci, ça me touche, je n’ai pas l’habitude de me parler comme ça. C’est une plaie que je trimballe depuis longtemps.
Le point de retournement entre peur et confiance se situe là, dans cette acceptation. Tu te débats dans une dualité (toi/ta peur) que tu refuses : tu veux être toi sans ta peur (une fausse unité) et non toi avec elle (une dualité assumée). Tu exiges de toi-même quelque chose qui t’est impossible dans l’instant et qui exacerbe ta tension au lieu de la diminuer.
Bon, je veux bien allumer le calumet de la paix ! Mais accepter, c’est plus facile à dire qu’à faire. Tu reconnais toi-même combien le ressenti de la peur est pénible.
Quand tu as compris que la cessation des hostilités avec elle constituait le socle sur lequel la confiance pourrait croître, ton intention se clarifie déjà. Tu intègres que ton intérêt passe par là. L’acceptation doit jouer sur les trois plans, physique, émotionnel et mental. Je te suggère de commencer toujours par le corps : par quelles sensations se manifeste la peur ? Ventre noué, respiration entravée, perte d’énergie dans les bras et les jambes, froid, tremblement ? Tu ne cherches aucunement à modifier quoi que ce soit et te contentes de ressentir : juste, qu’est-ce que cela me fait ? Et tu laisses ainsi les ondes de peur te traverser, ce qui te conduit naturellement à la dimension émotionnelle, intimement liée au corps. Sur ce plan, tu reconnais en toi celui qui est effrayé, terrorisé, transi, rétracté, tremblant. En effet l’acceptation se révélera plus aisée en portant ton attention sur celui qui a peur, plutôt que sur la peur elle-même.
Pourquoi ?
La peur se manifeste par un mouvement de répulsion et d’aversion, ce qui accentue la dualité entre toi et cette émotion. Comme cela te coupe en deux, tu n’as aucune envie d’aller vers elle pour l’embrasser ! Les premiers mots qui nous viennent aux lèvres sont « non, surtout pas ça ». Le refus rejette à la fois l’objet qui t’effraie et le ressenti même de la peur, l’aversion est double. Tu voudrais chasser cela en bloc au loin, comme une bête répugnante qui grimperait sur ton cou. Si je te demande de la caresser et de la serrer contre toi, je ne trouverai guère d’écho… En revanche, en te proposant d’accueillir dans tes bras celui qui est horrifié, en te laissant émouvoir par sa détresse, sa panique, j’espère avoir plus de chances que tu m’entendes !
Je te l’accorde ! Qui sait, je pourrais même avoir de la compassion pour lui…
Exactement, l’acceptation au niveau émotionnel se produit quand le cœur est touché, car il ouvre à la compréhension analytique une profondeur intime et sensible. Dans comprendre, tu retrouves encore le préfixe com-, avec, tu prends avec toi. Si tu réconfortes un enfant effrayé en l’entourant, tu vas attendre qu’il perçoive cette sécurité et qu’il commence à se détendre un peu avant d’interroger sa peur. L’enfant a prioritairement besoin que tu reconnaisses à quel point il se sent en danger et que tu l’admettes ainsi, sans discussion. Il attend un allié, un protecteur à qui il pourra alors se confier.
Comment et quand intervient l’analyse dans ce que tu décris ?
Le plan mental initie le processus d’acceptation en identifiant la peur puis en lançant l’exploration, et le conclut en trouvant les mots justes qui énoncent le motif de l’émotion. Point capital, ces mots ne proviennent pas de ton analyse ni de ton interprétation a priori, mais résultent de ton écoute attentive : que dit celui qui, en toi, a peur ? Interroge-toi jusqu’à ce que les mots spontanés de l’émotion émergent de ton ressenti et le fassent résonner, signe de leur justesse. Patiemment tu reconstitues le puzzle, pièce par pièce, pour découvrir le tableau final où celui qui a peur doit se reconnaître complètement. Il s’y retrouve tellement qu’il pousse un soupir de soulagement. Il peut enfin respirer et se détendre parce que tu l’as compris sans vouloir le raisonner (en lui expliquant qu’il n’a pas de quoi paniquer ainsi), ni en faisant sa psychanalyse sauvage.
C’est vrai que présenté ainsi, ça me parle davantage, je crois que je peux y arriver. J’aime aussi cette participation très vivante des trois plans car, jusque-là, mes tentatives d’acceptation se cantonnaient à l’intellect et j’avais l’impression de pédaler dans le vide. Je ne rentrais pas dans la peur et je ne m’occupais pas de mon corps.
Les conditions sont maintenant réunies pour aborder la confiance. Celui qui a peur est comme une personne qui se noie, il a besoin de se raccrocher à un point d’appui pour sortir de l’eau. Or la peur nous prive de nos points d’appui, elle sème la confusion dans notre esprit, nous submerge émotionnellement et nous coupe physiquement bras et jambes. Pour nourrir la confiance, nous devons cultiver nos points d’appui sur chacun des trois plans. Elle comporte deux aspects, l’un statique, ta disposition intérieure, et l’autre dynamique, ton attitude dans l’action.
Tu veux bien me guider pour un atelier pratique ?
Mentalement, le terreau fertile de la confiance en toi, c’est le non-jugement. Depuis l’enfance nous entendons des propos négatifs et dévalorisants sur les trouillards, les pleutres, les dégonflés, et autres pauvres minables. Nous reprenons ces épithètes à notre compte pour nous condamner avec plus de sévérité qu’aucun juge extérieur. Le jugement condense caricaturalement la pensée dualiste qui scinde en bon/mal, super/nul, fort/faible, et malheur à toi si tu te places du mauvais côté de la barrière.
N’est-ce pas une esquive ? Il faut bien savoir reconnaître ses défauts, c’est comme ça qu’on avance.
Crois-tu qu’on fasse avancer quelqu’un en le cassant ? Un enfant saura-t-il mieux sa table de multiplication parce qu’on le traite de crétin à chaque erreur ? Regarde, tu ne souffres pas d’un manque de confiance – comme une case en moins – mais d’un excès de critique. Tu t’appliques les traitements reçus dans ton enfance. Les piques de la critique minent en profondeur, elles agissent comme un poison qui se distillera longuement dans tes veines et qui t’incite à te rabaisser comme on le faisait autrefois avec toi.
Ça me rappelle l’effet dévastateur des reproches de mon père… Je les ai encore dans les oreilles.
Le jugement porte une coloration subjective dévalorisante, malveillante. Il n’évalue pas de façon objective. Il confond la personne et son comportement, des faits et une réaction émotionnelle. Quand tu te trouves nul, par exemple pour ta prise de parole face à la direction, tu peux certes constater que tu as bafouillé, que tes arguments manquaient de solidité sans te juger pour autant. Tu constates que tu n’as pas donné ta pleine mesure, sans en prendre prétexte pour t’accabler. Une évaluation juste porte sur une prestation et selon des critères précis, elle ne comporte pas que des points à améliorer, sait reconnaître le positif et te fournit des éléments concrets qui te feront progresser.
Est-ce que je ne vais pas basculer dans l’autosatisfaction vaniteuse ?
Le non-jugement ...
Table des matières
- Couverture
- Page de titre
- Copyright
- Préface
- Introduction
- Première partie - Monde de la peur
- Seconde partie - Monde de la confiance
- Gratitude
- Du même auteur
- Table
- Quatrième de couverture