Devenez sorciers, devenez savants
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Devenez sorciers, devenez savants

  1. 224 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Devenez sorciers, devenez savants

À propos de ce livre

" Nous ne prétendons nullement dans ce livre renverser le cours des choses. Nous espérons seulement, en proposant quelques expériences de sorcellerie banales, montrer comment un certain nombre de sorciers modernes abusent le pauvre monde ! En apprenant à berner les autres, vous serez mieux préparés à déceler les boniments des marchands d'illusions qui cherchent à vous persuader de leurs connaissances hors du commun, que ce soit dans les domaines touchant à la santé, à la vie sentimentale ou à la politique. Nous ne voulons en aucun cas imposer une pensée unique, nous militons au contraire pour le doute, le scepticisme, la curiosité et la science. Restez savants, devenez sorciers ! " Georges Charpak et Henri BrochGeorges Charpak est prix Nobel de physique 1992 et physicien au CERN. Henri Broch est professeur de physique et directeur du laboratoire de Zététique à l'université de Nice-Sophia Antipolis.

Foire aux questions

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2002
Imprimer l'ISBN
9782738110930
ISBN de l'eBook
9782738186812
Chapitre 1
Sorciers et savants
Deux choses sont infinies, l’univers et la sottise humaine. Mais je ne suis pas sĂ»r de ce que j’affirme quant Ă  l’univers.
Albert EINSTEIN
Nos ancĂȘtres les sorciers, les grands prĂȘtres et les astrologues
Loin de nous l’idĂ©e de mĂ©priser les sorciers ! Nous naissons tous ensorcelĂ©s, Ă©merveillĂ©s, effrayĂ©s par le monde fabuleux dans lequel le destin nous a immergĂ©s. Nous apprenons Ă  le connaĂźtre, Ă  nous en dĂ©fendre, Ă  le comprendre en forgeant des croyances, des religions, des philosophies, des sciences.
Les antiques sorciers, alliĂ©s aux alchimistes, aux astrologues, aux astronomes et Ă  tous les chasseurs de mystĂšres, sont les prĂ©curseurs des savants qui dĂ©couvrent et modĂšlent le monde dans lequel nous vivons en traquant inlassablement l’inconnu, avec l’ambition d’établir une vision cohĂ©rente de l’univers, animĂ© ou inanimĂ©. Ce n’était point des ermites isolĂ©s, ils Ă©taient souvent mĂȘlĂ©s aux grands prĂȘtres dont l’ambition plus vaste visait Ă  dĂ©voiler les recoins les plus mystĂ©rieux de l’ĂȘtre humain pour Ă©clairer le sens de sa destinĂ©e. Les prĂȘtres Ă©taient Ă  ces tĂącherons de l’observation ce que les thĂ©oriciens de la physique moderne sont aux expĂ©rimentateurs obsĂ©dĂ©s Ă  dĂ©voiler les secrets de la matiĂšre avec leurs microscopes de plus en plus puissants qui leur permettent de voir des atomes isolĂ©s, leurs accĂ©lĂ©rateurs gĂ©ants qui reconstituent pendant des moments fugaces l’état de la matiĂšre au moment du Big Bang, leurs tĂ©lescopes qui recueillent les grains de lumiĂšre Ă©mis il y a 15 milliards d’annĂ©es aux confins de l’univers.
Le rĂŽle des religions a Ă©tĂ© immense dans l’épanouissement de la science ou les tentatives rĂ©currentes pour la mettre Ă  mort. Elles ont souvent freinĂ© son dĂ©veloppement en s’opposant farouchement Ă  ce qui pouvait mettre en cause leurs dogmes. Du jour oĂč les astronomes, Ă  partir de Copernic, ont chassĂ© la Terre du centre de l’univers, et donc de la CrĂ©ation, l’Église les a persĂ©cutĂ©s comme de vulgaires hĂ©rĂ©tiques, condamnant Bruno au bĂ»cher, rĂ©duisant GalilĂ©e au silence, forçant Descartes Ă  l’exil. Il fallut des siĂšcles de bouleversements politiques et sociaux pour changer la nature des relations entre certaines Églises et la science. Comme aujourd’hui, il y avait coexistence et conflits entre les obscurantistes et ceux qui considĂ©raient bĂ©nĂ©fiques pour l’homme les lumiĂšres apportĂ©es par la science. La bataille politique fut gagnĂ©e par les premiers et elle ne pouvait l’ĂȘtre que par eux en raison de la force balbutiante des scientifiques.
L’ñme humaine est capable de repentance
La repentance rĂ©cente de l’Église catholique et la rĂ©habilitation de GalilĂ©e consacrent la place immense qu’occupe dĂ©sormais la science dans la perception de notre rĂ©alitĂ© quotidienne. Cette ouverture n’est toutefois nullement partagĂ©e par toutes les sectes. On trouve sans peine de puissants groupes intĂ©gristes dans toutes les religions, arc-boutĂ©s sur la vĂ©ritĂ© immuable de leurs dogmes, pour lesquels la science n’offre que les apparences de la vĂ©ritĂ© derriĂšre lesquelles se cache en rĂ©alitĂ© le diable.
Certes, le XIXe siĂšcle a vu fleurir une vĂ©ritable religion de la science, une foi naĂŻve en sa toute-puissance bĂ©nĂ©fique, en sa capacitĂ© Ă  donner un jour une rĂ©ponse Ă  toutes les interrogations qui pouvaient inquiĂ©ter l’esprit des hommes. C’est elle qui a inspirĂ© tous les groupes qui rĂȘvĂšrent au siĂšcle dernier de rĂ©former une sociĂ©tĂ© qui prĂ©sentait, depuis la rĂ©volution industrielle, bien des tares inacceptables. Elle a contaminĂ© en particulier les pĂšres fondateurs de la pratique rĂ©volutionnaire marxiste. À l’échelle du temps de dĂ©roulement de l’histoire humaine, cette bouffĂ©e d’obscurantisme qui a frappĂ© pendant une fraction de siĂšcle la composante idĂ©ologique qui se rĂȘvait la plus progressiste de la planĂšte peut sembler dĂ©risoire. Elle rĂ©vĂšle combien aisĂ©ment l’humanitĂ©, mĂȘme la plus Ă©duquĂ©e, peut se laisser entraĂźner par des croyances aberrantes.
À la suite de l’implosion de l’Union soviĂ©tique, la majoritĂ© des dirigeants ou de ceux qui s’engagĂšrent, pour des raisons diverses, parfois nobles et idĂ©alistes, dans la grande aventure humaine que fut la tentative d’instaurer le socialisme, a pris conscience que l’intervention d’un parti dirigeant dans les affaires de la science est de mĂȘme nature que l’intervention d’une Église.
Mais on n’en a pas fini. C’est ainsi qu’une secte puissante comme l’Église de scientologie organise un culte des Ă©crits Ă  prĂ©tention scientifique de son fondateur, dont la faussetĂ© est tellement criante qu’elle en serait touchante si elle sortait de la plume d’un enfant de 10 ans. Des mots, des mots, encore des mots empruntĂ©s Ă  des textes scientifiques Ă©lĂ©mentaires et qui sont vidĂ©s de leur sens. Le court texte suivant, extrait d’un livre du gourou, est Ă©difiant.
Le point d’interrogation :
Tout cela nous laisse avec un Ă©norme point d’interrogation. Que les radiations flottent ou non Ă  travers le monde est Ă  cĂŽtĂ© de la question. C’est un point d’interrogation qui flotte Ă  travers le monde. Y en a-t-il ou pas ? Et ce point d’interrogation, ce sont les radiations mĂȘmes.
L’effet des radiations sur le corps humain :
À quel point les radiations sont-elles nuisibles au corps humain ? Personne ne le sait, mais on peut, en gros, dire la chose suivante : un mur de cinq mĂštres d’épaisseur ne peut pas arrĂȘter un rayon gamma. Par contre un corps en est capable. Ce qui nous amĂšne Ă  poser cette question mĂ©dicale de toute premiĂšre importance : comment se fait-il que les rayons gamma traversent les murs mais qu’ils ne traversent pas les corps ? Visiblement, un corps est moins dense qu’un mur.
Comme nous ne trouvons pas de réponse dans le domaine de la matiÚre, il nous faut donc entrer dans le domaine du mental.
Comment de telles stupiditĂ©s ont-elles pu influencer des gens de culture mĂȘme moyenne ?
La science bouleverse le monde et peut menacer la vie
La supĂ©rioritĂ© extraordinaire des sociĂ©tĂ©s qui font un usage sans restriction des potentialitĂ©s de la science moderne suscite Ă  son Ă©gard des sentiments d’admiration mĂȘlĂ©e de crainte qui peuvent aller jusqu’à l’hostilitĂ©. Cette hostilitĂ© est nourrie par une vision apocalyptique, hĂ©las ! parfois justifiĂ©e, de certaines retombĂ©es du progrĂšs scientifique.
Comment des changements climatiques se produisant sur un siÚcle avec une ampleur qui demandait autrefois 10 000 ans à se développer seraient-ils acceptables sans réactions ?
Comment des armes permettant d’éteindre la vie sur Terre pourraient-elles ĂȘtre dĂ©ployĂ©es en comptant pour les neutraliser sur des recettes politiques qui ont failli dans le passĂ© ?
Comment croire que les milliards d’humains supplĂ©mentaires que les dĂ©mographes annoncent dans un proche avenir se laisseront enfermer dans d’immenses poches de pauvretĂ© et nous laisseront jouir en toute quiĂ©tude de notre civilisation industrielle saturĂ©e de biens de consommation ?
C’est le rythme effrĂ©nĂ© des dĂ©couvertes scientifiques et de leurs applications qui a dĂ©clenchĂ© cette rĂ©action nĂ©gative d’opposition. Ce n’est pas un hasard si la remise en cause des effets de la science et le doute sur l’aptitude des hommes Ă  maĂźtriser ses consĂ©quences se produisent maintenant. C’est peut-ĂȘtre une rĂ©action salutaire. Elle survient au moment oĂč se sont inextricablement mĂȘlĂ©es dans nos sociĂ©tĂ©s et sur notre planĂšte les familles spirituelles dont les positions divergent sur la stratĂ©gie nĂ©cessaire pour tirer parti du dĂ©veloppement inexorable de la science en neutralisant les effets nĂ©fastes de son intrusion dans des groupes humains qui n’y sont pas prĂ©parĂ©s. Nos instincts proviennent en grande partie de notre patrimoine gĂ©nĂ©tique qui Ă©tait Ă  son point optimum Ă  l’ñge des cavernes, il y a quelques dizaines de milliers d’annĂ©es, aprĂšs une Ă©volution de la matiĂšre vivante qui s’est dĂ©roulĂ©e pendant 2 milliards d’annĂ©es sur une planĂšte nĂ©e il y a 4 ou 5 milliards d’annĂ©es.
Ce qui est inquiĂ©tant mais illustre bien le dĂ©fi extraordinaire du siĂšcle qui s’ouvre devant nous, c’est qu’un extraterrestre habitant une planĂšte de notre galaxie et capable d’apprĂ©cier notre activitĂ© depuis deux siĂšcles serait stupĂ©fait que nous dilapidions en un aussi court laps de temps les combustibles fossiles — charbon, pĂ©trole, gaz — accumulĂ©s pendant des dizaines de millions d’annĂ©es au cours d’un cycle complexe de stockage des rĂ©sidus de matiĂšres vĂ©gĂ©tales ou animales.
Or, non seulement trois milliards d’individus supplĂ©mentaires rĂ©clameront leur part d’énergie nĂ©cessaire Ă  une vie dĂ©cente dont nous prĂ©tendons mĂȘme leur infliger l’exemple, mais les changements climatiques engendrĂ©s par cette exploitation irresponsable des ressources existantes peuvent Ă  cette modeste Ă©chelle de temps produire des catastrophes qui jetteront des centaines de millions d’ĂȘtres sur les rivages des pays Ă©pargnĂ©s.
La façon dont fut brisĂ©e l’échine des peuples qui Ă©taient en retard d’une rĂ©volution industrielle, en Asie, en Afrique, en AmĂ©rique, illustre ce dont est capable notre monde si une prise de conscience de la solidaritĂ© qui lie dĂ©sormais les destinĂ©es des peuples de la planĂšte ne devient pas l’élĂ©ment moteur des relations internationales. Avec leur refus persistant de se plier Ă  une discipline planĂ©taire sur l’émission de gaz Ă  effet de serre, les États-Unis offrent un modĂšle parfait de l’égoĂŻsme aveugle qui prĂ©side aujourd’hui Ă  l’exploitation des ressources de la Terre. Pour en sortir, il faut que les peuples aient bien conscience des enjeux. Or le paradoxe, c’est que seule la science peut Ă©clairer cette rĂ©alitĂ© et constituer l’outil indispensable pour dĂ©jouer les mĂ©faits de la science.
L’état du monde dans lequel nous vivons, dont le niveau scientifique rend possible la fabrication d’armes de destruction massive, peu coĂ»teuses, faciles Ă  transporter, par des groupes disposant de sanctuaires territoriaux modestes mais dotĂ©s de quantitĂ©s d’argent suffisantes, rend inĂ©vitables d’immenses tragĂ©dies si le niveau de compassion des dirigeants des pays industriels Ă  l’égard des populations dont ils n’ont pas la responsabilitĂ© directe reste celui de leurs prĂ©dĂ©cesseurs, adeptes de l’esclavage et du colonialisme.
Et si nous mettons en avant des valeurs morales comme l’esprit de compassion, la solidaritĂ©, c’est parce que nous pensons que l’extraordinaire richesse spirituelle de l’homme ne s’exprime pas seulement dans ses dĂ©marches scientifiques. L’art, la philosophie et toutes les sciences humaines honorent la condition humaine. Mais pourquoi diable faut-il qu’un Ă©crivain, qu’un poĂšte, qu’un homme politique soit parfois aussi ignorant en matiĂšre scientifique qu’un sorcier d’une tribu oubliĂ©e dans la forĂȘt vierge ou qu’un gourou religieux intĂ©griste ?
Nous admirons depuis toujours ces cours de « science pour les poĂštes » dispensĂ©s dans certaines des meilleures universitĂ©s amĂ©ricaines, en gĂ©nĂ©ral par des maĂźtres chevronnĂ©s. Aucun grand commis de l’État ne devrait y Ă©chapper afin qu’on puisse le juger sur autre chose que sa maĂźtrise des dossiers administratifs.
Nous ne prĂ©tendons nullement dans cet ouvrage renverser le cours du monde. Nous espĂ©rons seulement, en commentant quelques expĂ©riences de sorcellerie banale, pratiquĂ©es en famille avec le sourire, montrer comment un certain nombre de sorciers modernes abusent le pauvre monde ! Ils ont souvent pignon sur rue et peuvent mĂȘme dĂ©sormais conquĂ©rir des titres universitaires. Nous ne voulons en aucun cas imposer une pensĂ©e unique, fĂ»t-elle scientifique, nous militons tout au contraire pour le doute, le scepticisme et la curiositĂ©.
Bien entendu, nous exprimons notre plus grand respect pour les vrais prestidigitateurs, les illusionnistes qui pour notre plus grand bonheur et celui de nos petits enfants exécutent des tours qui nous laissent bouche bée !
images
Photo NASA, Appolo XI
Nos merveilleux ancĂȘtres les hommes des cavernes
On voit sur cette image la Terre photographiĂ©e depuis la Lune. Elle illustre la puissance atteinte par la technologie et la science humaines qui, grĂące aux satellites, aux stations astronomiques spatiales et aux sondes navigant pendant des dizaines d’annĂ©es dans les espaces sidĂ©raux, glanent une richesse prodigieuse d’observations et conduisent Ă  la dĂ©couverte de nouveaux phĂ©nomĂšnes loin d’ĂȘtre tous Ă©lucidĂ©s. Elles viennent confirmer ou affiner des hypothĂšses, comme le Big Bang, qui tĂ©moignent de la crĂ©ativitĂ© des humains, capables de concevoir des mĂ©canismes mettant en jeu des distances et des temps incommensurables Ă  leur propre Ă©chelle.
Une auscultation de la Terre et de son environnement rĂ©vĂšle que l’intrusion de la science et de ses retombĂ©es peut remettre en cause l’existence mĂȘme, sinon de la vie, du moins des sociĂ©tĂ©s qui ont donnĂ© naissance Ă  la science.
En effet, si la vie s’est dĂ©veloppĂ©e sur Terre, c’est en raison d’une conjonction rarissime de propriĂ©tĂ©s telles qu’une atmosphĂšre favorable, apparue 3 milliards d’annĂ©es environ aprĂšs l’agglomĂ©ration des poussiĂšres d’étoiles mortes, une tempĂ©rature clĂ©mente, venant en petite partie du chauffage interne produit par une sphĂšre de mĂ©tal fondu de 7 000 kilomĂštres de diamĂštre, nichĂ©e au centre de la planĂšte et qui puise une grande partie de sa chaleur prĂ©sente dans la dĂ©sintĂ©gration des poussiĂšres radioactives originelles, et un ensoleillement qui donne l’essentiel de la chaleur nĂ©cessaire Ă  la vie.
Aucune autre planĂšte qui gravite autour du Soleil ne jouit des privilĂšges de la Terre. Ce qui est inquiĂ©tant, c’est que la chaleur qui s’échappe de son cƓur brĂ»lant pour ĂȘtre rayonnĂ©e vers les espaces galactiques est trĂšs voisine, en ce dĂ©but de millĂ©naire, de celle dĂ©gagĂ©e par l’activitĂ© humaine. Celle-ci puise aveuglĂ©ment ses ressources Ă©nergĂ©tiques dans les combustibles fossiles dont la durĂ©e de vie se compte dĂ©sormais en petit nombre de siĂšcles. Cette constatation serait de peu d’importance si l’on n’observait pas un rĂ©chauffement du climat qui mettrait en danger la survie d’une partie de l’espĂšce humaine au premier siĂšcle de ce nouveau millĂ©naire.
Il est donc clair que les sociĂ©tĂ©s humaines doivent mobiliser leur intelligence pour faire face Ă  cette menace et puiser Ă  cet effet dans les ressources puissantes qu’offrent les sciences.
Nous avons Ă©voquĂ© notre capital gĂ©nĂ©tique qui nous vient des hommes des cavernes et qui a gardĂ© sans doute sa fraĂźcheur originelle. Mais la façon de vivre de la plupart de leurs descendants s’est en gĂ©nĂ©ral considĂ©rablement modifiĂ©e, la mondialisation galopante traque dĂ©sormais les tribus les plus isolĂ©es pour les hisser aux normes de consommation du Terrien moyen. Or, ce serait une illusion de croire que leur façon de penser a subi de profondes mutations, surtout lorsqu’il s’agit de rĂ©actions spontanĂ©es Ă  des Ă©vĂ©nements inattendus. Pour ceux qui sont exclus des processus de pensĂ©e scientifique et technique, leurs rĂ©actions aux Ă©vĂ©nements sont les mĂȘmes que celles de leurs ancĂȘtres des cavernes qui nous ont, au demeurant, lĂ©guĂ© un magnifique hĂ©ritage dans lequel nous puisons les meilleures valeurs de nos civilisations.
Les Ăąpres luttes pour la vie, la nĂ©cessitĂ© d’inventer mille moyens pour surmonter les difficultĂ©s de l’existence ont abouti, au cours d’une Ă©volution qui s’étend sur des millions d’annĂ©es, Ă  un rĂ©sultat dont nous avons bien des raisons de nous Ă©merveiller. Mais nous sommes confrontĂ©s au fait que l’espĂšce humaine, Ă  cause de la science qu’elle a engendrĂ©e, peut se dĂ©truire en se laissant aller sans retenue Ă  des comportements qui furent de tout temps rĂ©prĂ©hensibles mais qui du moins ne constituaient pas une menace d’apocalypse pour la planĂšte.
La nĂ©cessitĂ© d’inventer un nouveau comportement social requiert qu’une large fraction des sociĂ©tĂ©s humaines maĂźtrise le raisonnement scientifique. S’y opposent les tendances innĂ©es des hommes Ă  prĂ©server les niches matĂ©rielles et spirituelles qui assurent leur survie Ă  une Ă©poque donnĂ©e. Elles s’expriment avec une vigueur et une virulence tout humaines. Ces tendances apparaissent sous les formes les plus diverses que nous allons tenter de dĂ©mystifier : les superstitions, l’astrologie, le paranormal, les trucages habiles.
Mais il nous faut ĂȘtre clairs. Aucun des deux auteurs ne se considĂšre dĂ©positaire d’une sagesse qui l’autoriserait Ă  donner Ă  ...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Des mĂȘmes auteurs
  4. Copyright
  5. Chapitre 1 - Sorciers et savants
  6. Chapitre 2 - Les premiers stades de l’initiation

  7. Chapitre 3 - Les coĂŻncidences exagĂ©rĂ©es

  8. Chapitre 4 - EnquĂȘtes Ă  la Sherlock Holmes

  9. Chapitre 5 - Droit au rĂȘve et Ă  la luciditĂ©
  10. Conclusion
  11. Annexes