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France-Algérie
Résilience et réconciliation en Méditerranée
- 272 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
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À propos de ce livre
Qui mieux que Boris Cyrulnik et Boualem Sansal aurait pu écrire ce livre à deux voix, où l'histoire de l'Algérie est dépeinte comme une de ces entreprises humaines qu'on ne comprend qu'en mesurant le rôle structurel de la violence dans les sociétés ? Loin des discours officiels, parfois sans ménagement, ils invitent à redécouvrir l'Algérie et les Algériens, la manière dont ils ont mené ou subi leur histoire, fabriqué leurs héros, conquis leur indépendance – pour le meilleur et pour le pire, entre terrorisme et résistance, fanatisme et corruption, violence et soumission. Un livre nécessaire pour sortir des mensonges et des hypocrisies, et penser à bras-le-corps une situation complexe, pour les Algériens comme pour les Français. Et imaginer peut-être, une fois éclaircis les vieux différends, d'oublier l'amertume et les ressentiments pour rendre possible une amitié entre peuples capables de se reconnaître pour ce qu'ils sont, ayant cessé de se leurrer sur le passé. Un livre salutaire. Boris Cyrulnik est neuropsychiatre. Il est l'auteur de nombreux ouvrages qui ont tous été d'immenses succès, dont, parmi les plus récents, Psychothérapie de Dieu et La nuit, j'écrirai des soleils. Boualem Sansal est un écrivain et essayiste algérien né en 1949. Il a reçu de nombreux prix littéraires dont le Grand Prix du roman de l'Académie française. Il vit près d'Alger.
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Informations
CHAPITRE 1
L’Algérie, une histoire complexe
BORIS CYRULNIK – Comme la conscience de la mort est à l’origine de l’art et de la spiritualité, la violence est à l’origine de toute construction sociale : c’est une thèse que j’ai souvent défendue. Il me semble que l’Algérie et l’ensemble de la Méditerranée en sont une illustration.
BOUALEM SANSAL – Il est vrai que de très nombreuses violences se sont entremêlées au cours des siècles en Méditerranée et particulièrement en Algérie où elles ont produit la réalité complexe d’aujourd’hui. Il y a eu la violence des colonisations successives, qu’elles soient romaine, byzantine, vandale, arabe, turque ou française, auxquelles, comble de malheur, s’ajoute la colonisation du pays par les siens : je veux parler de cette oligarchie militaire compradore*1 éblouie par sa soudaine richesse et la puissance de ses armes. De même, il y a eu la violence religieuse qui a fait passer ses habitants d’une croyance à l’autre, du polythéisme berbère au phénicien, au romain, puis au monothéisme chrétien et enfin musulman. Ce dernier est un terminus car il élimine toute autre croyance pour régner en maître absolu sur les âmes et les consciences. À cela se sont ajoutées les violences inhérentes à l’organisation tribale et féodale de l’Algérie. L’histoire de la construction sociale dans ce pays n’a pas été un long fleuve tranquille. On comprend que les Algériens d’aujourd’hui aient tant de mal à se reconnaître.
Origines tribales et colonisations successives
La naissance, en 1962, d’un État libre et indépendant appelé Algérie, qui pouvait être perçue comme le début d’une stabilisation sociale, s’est avérée être, au contraire, le début d’un processus violemment régressif dans lequel la mort est redevenue ce qu’elle était : la mort d’un animal, sans signification ni conséquence. La nouvelle république est en vérité la propriété privée de seigneurs de guerre issus de la guerre de Libération. Aujourd’hui le Hirak vient dénoncer cette spoliation et repenser la construction sociale sans violence. Mais encore faut-il savoir ce que ce mot Hirak, inventé dans une rue d’Alger, dans le feu de l’action, contient de sens, de projet, de force et quelles en sont les composantes.
Il faut se souvenir que l’histoire officielle du pays, écrite par une commission d’apparatchiks du FLN est toujours au programme scolaire : elle commence avec la conquête arabe (647-709) et réserve l’essentiel de ses pages à la colonisation française (1830-1962) et à la guerre de Libération (1954-1962). Ce récit national, très minutieusement agencé visait quatre objectifs.
Le premier était de consacrer les frontières de l’Algérie héritées de la colonisation française : c’est la seule justification historique que nous pouvons évoquer pour nous identifier à un territoire et en défendre l’intégrité. Auparavant, l’Algérie n’existait pas en tant que telle, ses terres étaient les fiefs d’innombrables tribus indépendantes, ou intégrées dans différents royaumes plus ou moins éphémères, ou bien encore appartenant aux grandes puissances du moment : Damas, Bagdad, le Maroc (notamment sous le règne sanglant des Almoravides et des Almohades), l’Empire ottoman, avec à certains moments des enclaves espagnoles (notamment à Oran et Alger).
Le deuxième objectif était d’inscrire la guerre de Libération dans le djihad planétaire de la nation arabe et musulmane contre les croisés.
Le troisième visait à empêcher que la conquête arabe et la domination ottomane soient regardées comme des colonisations au même titre que toutes les autres colonisations qu’a connues l’Algérie : phénicienne, romaine, byzantine, espagnole, française. L’explication avancée était que les Arabes et les Turcs ne sont pas venus nous coloniser mais nous affranchir, nous islamiser, nous arabiser, nous éduquer, élargir la oumma*2 conformément à l’appel d’Allah.
Le quatrième objectif consistait à occulter l’identité berbère multimillénaire et le passé judéo-chrétien d’avant l’islam. Dans ce schéma, le pays est passé du paganisme à l’islam, du néant à la lumière.
La politique, comme le reste, ça s’apprend. En dehors de la période numide durant laquelle le pays a été administré par les siens, par un pouvoir central mais sous la tutelle de Rome, l’Algérie a toujours été gouvernée par des étrangers selon différents modes : par des procurateurs après que Rome eut annexé le pays, par des rois installés au pays sous la domination vandale, des sortes de préfets sous la domination byzantine, des généraux et des princes envoyés de Damas durant les dominations omeyyade et abbasside, par des beys et des deys sous la domination ottomane, puis par un gouverneur général et des préfets durant la colonisation française. Après l’invasion mongole de Bagdad en 1258 et l’effondrement de l’Empire arabe, l’Algérie éclata en une multitude de royaumes formés par des tribus berbères ou arabes plus ou moins inféodées à des pouvoirs étrangers : Le Caire, Cordoue, Bagdad, Marrakech.
Certaines tribus berbères qui ont su se fédérer, sous l’impulsion d’imams qui se pensaient investis d’une mission divine, ont fondé des empires dynastiques immenses tels ceux des Almoravides (entre le XIe et le XIIe siècle) et des Almohades (entre le XIIe et le XIIIe siècle), empires nés à Marrakech et qui régnèrent sur l’ensemble du Maghreb, sur une partie du Sahel et sur l’Espagne (Al Andalus). Il faut citer aussi les puissantes dynasties Hammadides, Zirides, Idrissides, Mérinides, Hafsides, Rustumides, Zianides et d’autres encore, qui ont dominé des territoires plus ou moins importants au Maghreb.
Durant tous ces siècles, qu’elle fût libre ou occupée, l’Algérie est restée fondamentalement un monde de tribus, elles-mêmes divisées en sous-tribus disposant d’une indépendance plus ou moins grande, chacune conservant cependant son identité propre.
L’histoire longue et vraie n’est à ce jour pas écrite, sinon par bribes, à travers des démarches dissidentes. Cette violence symbolique qui empêche un peuple de se connaître à travers son histoire longue a profondément divisé la population entre Berbères, Arabes, musulmans, chrétiens, athées. Il en a résulté des conflits et des guerres quasiment en continu.
BORIS CYRULNIK – La violence est une constante. Alors pourquoi voudrions-nous que les jeunes d’aujourd’hui se comportent autrement quand ils ont besoin de changer la société et de lutter contre l’angoisse de l’avenir ? C’est ce qui a engendré les manifestations de février 2019 en Algérie. Cette éruption a ceci d’exceptionnel qu’elle s’est déroulée sans violence. Mais elle n’est sans doute pas un phénomène isolé dans l’histoire du pays.
BOUALEM SANSAL – Pour bien comprendre ce point, il faut considérer l’histoire longue. À l’époque du bronze moyen, l’Afrique du Nord s’appelait Libye, qui vient de lébu ou libou, du nom d’une tribu implantée à l’ouest de l’Égypte qui a servi à désigner la région et est devenu l’appellation collective pour tous les peuples autochtones. L’entrée dans l’histoire moderne commence réellement avec les Phéniciens, des navigateurs hardis et des commerçants redoutables qui, à partir du XIIe siècle avant J.-C., accostent sur les rivages de l’Afrique du Nord et y installent ici et là des comptoirs, des emporiums pour commercer avec les tribus indigènes. Un de ces comptoirs, situé près de Tunis, connaîtra un destin grandiose : c’est là que se formera la formidable et puissante république de Carthage, gouvernée par un magistrat-président (le suffète, élu pour un an) et une assemblée également élue. Depuis, les Phéniciens installés en Afrique du Nord se sont donné le nom de Carthaginois, rompant ainsi avec leur Phénicie d’origine conquise entre-temps par les Assyriens puis par les Hittites qui achevèrent cette remarquable civilisation.
C’est par les Carthaginois que les Berbères découvrent la modernité, qu’ils s’ouvrent sur le monde et entreprennent de construire des métropoles comme Cirta, Zama, Siga… Ils bâtiront également des royaumes puissants : celui des Massyles gouverné par le roi Massinissa, et ayant pour capitale Cirta (l’actuelle Constantine) qui s’étend sur la moitié est de l’Algérie, la Tunisie et la Libye actuelles, et celui tout aussi puissant des Massæsyles gouverné par le roi Syphax ayant pour capitale Siga (près de l’actuelle Aïn Témouchent) englobant la moitié ouest de l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie. Durant les guerres puniques entre Carthage et Rome pour la suprématie en Méditerranée, les Berbères se virent embrigadés dans le jeu des alliances : Massinissa s’allia à Rome et Syphax à Carthage. Rome l’ayant emporté, Massinissa reçut en récompense le pouvoir de gouverner toute l’Afrique du Nord, de la Mauritanie à la Libye, ce qu’il fit avec adresse durant une cinquantaine d’années. Syphax fut emprisonné à Rome et exécuté. Carthage fut détruite suivant le conseil avisé du sénateur Caton l’Ancien qui ne cessait de répéter au Sénat : Delenda est Carthago*3, tant les Carthaginois, sous la direction du génial général Hannibal, avaient porté de coups mortels à Rome. Comme « on ne met pas deux coqs dans un poulailler », disait-il, il ne peut y avoir deux puissances impériales en Méditerranée, la Mare nostrum des Romains. L’aphorisme est toujours valable et explique assez bien la rivalité profonde entre sa rive nord et sa rive sud. Ces deux civilisations n’ont jamais su, ni voulu, construire des ponts reliant les deux rives.
Si on remonte aux origines, on comprend mieux les temps présents.
L’Afrique du Nord a toujours été un monde de tribus et sans doute l’est-elle encore aujourd’hui sous des formes différentes, moins marquées en raison des mouvements et des brassages de populations que les guerres ont pu imposer. S’y étaient formés des archipels de tribus berbères puissantes, polythéistes, juives ou chrétiennes, ancrées dans leurs territoires souvent très vastes placés sous l’autorité d’un aguellid (roi, seigneur, chef de tribu). Au gré des périodes et des circonstances, elles avaient pu se trouver momentanément rassemblées autour d’un objectif commun, vital pour elles, toujours le même en fait : la résistance à l’envahisseur. Et cette région, appelée Algérie depuis la colonisation française, en a connu plus d’un. Hors cette nécessité, elles s’ignoraient, tout en restant vigilantes. Ou alors elles se combattaient par principe, par routine. Certaines tribus, tels les Gétules, implantés dans le sud de l’Afrique du Nord, s’étaient spécialisées dans le mercenariat et vendaient leurs services au plus offrant, comme cela se pratiquait un peu partout en Europe au Moyen Âge. La frontière, pour ces tribus, était comparable à la peau pour l’homme : qu’on s’en approche les irritait ; la laisser franchir, c’était introduire le mal chez soi. Le fait est que nous n’avons jamais, au grand jamais, vu des tribus oublier les barrières qui les séparent, et se fondre l’une dans l’autre. Même les religions n’ont pas réussi à les unir pour fonder une nation. Ces hommes étaient des Imazighen, des « Hommes libres », et entendaient le rester. L’immensité du pays et son inépuisable prodigalité ont joué dans ce sens, il était clairement inutile de s’unir et de partager son indépendance quand on disposait d’un vaste et généreux territoire pour se nourrir et avoir une progéniture abondante. En ces temps-là, les tribus ne connaissaient ni famine ni disette, les hommes et la nature étaient unis dans une symbiose parfaite. On rêve de mettre un peu de cette antique harmonie dans notre folie consumériste qui menace de détruire la planète.
Quand les rois numides (de Massinissa à Jugurtha, 200-80 avant J.-C.) ont gouverné cette partie de l’Afrique du Nord, ils ne réussirent à maintenir leur royaume qu’en menant d’incessantes expéditions punitives contre les tribus des confins qui se révoltaient encore et toujours, trahissaient, refusaient de payer la dîme. Ce que Rome, leur tutrice, observait avec le sourire du chat qui ne dort que d’un œil : en s’épuisant dans leurs querelles, elles ne feraient pas la guerre à Rome. Le cas échéant, celle-ci saurait les dresser les unes contre les autres comme elle l’a si bien fait en soutenant les Massyles de Massinissa contre les Massæsyles de Syphax, comme auparavant Carthage avait exploité leurs rivalités pour étendre et renforcer sa domination, au moins commerciale et culturelle, ce qui était la façon des Carthaginois de coloniser de nouveaux territoires.
Quand on observe l’histoire de ces tribus et qu’on remonte dans le temps jusqu’aux premiers hominidés qui nomadisaient en petits groupes familiaux, on ne peut pas ne pas poser la question : à partir de quel niveau d’organisation sociopolitique, sur un territoire donné, peut-on parler d’histoire ? Nos lointains ancêtres, les chasseurs-cueilleurs, avaient-ils une histoire dans laquelle ils pouvaient inscrire leur quotidien, leurs petits faits et gestes de nomades, et y voir une logique, un sens, une trame, une intention, quelque chose qui les dépasse ? S’interrogeaient-ils ?
On peut également se demander si un monde pléthorique comme une fourmilière, hyperorganisé, contrôlé par quelque flux mystérieux, peut avoir une histoire et savoir réagir à ses évolutions, à ses soubresauts. Mais au fond la question se pose aussi pour certains pays de notre époque. Quand le régime fermé de Castro et celui encore plus hermétique de la Corée du Nord tomberont, quelle histoire trouverons-nous dans ces pays, à part les petites saynètes du quotidien et la triste histoire de leurs chefs, de leurs bobos, de leurs folies, de leurs coups de génie dans le sable ? À partir de quand, de quoi et comment deviendront-ils des pays « normaux » ? Ils seront perdus comme ces tribus d’Amazonie qui, lorsqu’on a détruit leur forêt, se sont trouvées plongées dans l’effrayant monde moderne. Ils seront propulsés d’une non-histoire à une histoire totalement incompréhensible pour eux. Que faire pour les préparer à cela ?
Les Algériens ont connu pareille situation lorsqu’ils sont sortis de la « longue nuit coloniale » pour se retrouver propulsés sous les lumières aveuglantes du monde libre. Faut-il s’étonner de ce qui s’est passé après, à savoir la dictature obscurantiste du FLN, et celle encore plus obscurantiste des islamistes, auprès desquels les Algériens mal préparés ont cherché refuge et protection ? La communautarisation des émigrés en Europe, venus d’Afrique et du Maghreb, procède sans doute du même phénomène, elle est une réponse à la peur de la ville, de la modernité et de leurs mouvements browniens, épuisants même pour les autochtones. Le passage à la violence est inscrit dans cette géographie car, presque par définition, la communauté se sent constamment assiégée et promise à la disparition, pis, à l’éradication.
Histoire et identité :
l’émir Abdelkader et les ambiguïtés de l’époque coloniale
BORIS CYRULNIK – Pour prolonger tes interrogations, je m’interroge sur cet étrange besoin que nous avons tous de nous raconter notre propre histoire. À peine sait-on parler qu’on se raconte les événements extraordinaires qui se sont déroulés dans notre famille. Ce qui revient à dire que nos premiers récits sont remplis par les relations avec nos proches. Sans ces rencontres et sans ces liens, nous n’éprouverions p...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Comment est né ce livre ?
- Chapitre 1 - L'Algérie, une histoire complexe
- Chapitre 2 - La colonisation, sa violence, ses traces
- Chapitre 3 - La profonde blessure du 8 mai 1945
- Chapitre 4 - Aucun terrorisme ne gagne la guerre
- Chapitre 5 - Des dictateurs élus démocratiquement
- Chapitre 6 - Le Hirak et l'avenir
- Table