
- 288 pages
- French
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eBook - ePub
Le Royaume biblique oublié
À propos de ce livre
Du Xe au VIIIe siècle avant notre ère, deux royaumes hébreux ont coexisté : Israël au nord, Juda au sud. Compilés à Jérusalem, capitale de Juda, à partir de la fin du VIIe siècle, les textes bibliques présentent le « Royaume du Nord » comme impie et ses rois comme maudits. Biblistes et historiens ont largement emboîté le pas : chacun savait qu'Israël était une entité politique et économique bien plus importante et puissante que le petit royaume de Juda, mais on n'a jamais essayé d'écrire son histoire depuis ses origines jusqu'à sa disparition en 722. Archéologue hors pair du Levant ancien, Israël Finkelstein relève le défi et présente une histoire de ce royaume « oublié », voire « censuré ». Poursuivant la démarche de La Bible dévoilée et des Rois sacrés de la Bible, il offre une nouvelle version des origines d'Israël et nous permet aussi de mieux saisir comment les textes bibliques ont reconstruit son histoire. Israël Finkelstein est professeur d'archéologie à l'Université de Tel-Aviv. Il est notamment l'auteur d'Un archéologue au pays de la Bible (2008) et – avec Neil Asher Silberman – de La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l'archéologie (2002) et des Rois sacrés de la Bible. À la recherche de David et Salomon (2006). Le présent livre est issu de conférences qu'il a données au Collège de France en février 2012.
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Informations
Chapitre 1
Mise en place du décor
L’entité territoriale de Sichem à l’âge du Bronze Récent,
et les derniers jours des cités-États cananéennes
au Fer I Récent
et les derniers jours des cités-États cananéennes
au Fer I Récent
Comprendre les processus d’implantation et d’organisation territoriale qui s’enclencheront dans les Hautes Terres et les vallées du Nord au Fer I Récent et au Fer IIA, entre ca. 1050 et 800 av. J.-C. exige de considérer les périodes antérieures, à savoir le Bronze Récent II-III et le Fer I Ancien (en termes de chronologie absolue, il s’agit de la période entre 1350 et 1050 av. J.-C.). Particulièrement éclairante est la période du Bronze Récent, car elle constitue un cas bien documenté du développement d’une entité territoriale dans les Hautes Terres de Canaan, par des témoignages tant archéologiques que textuels.
La période du Bronze Récent
À la période du Bronze Récent II, Canaan était divisée en un système de cités-États dominées au plan administratif et militaire par l’Égypte. Chaque cité-État était composée de la cité elle-même, siège d’un petit roi, et d’un ensemble de villages alentour. La taille des cités, l’étendue du territoire contrôlé, le nombre de villages ainsi que la taille de la population et sa nature (sédentaire ou pastorale, par exemple) étaient variables.
Trois outils permettent de reconstituer le système territorial des cités-États du Bronze Récent1. Le premier d’entre eux est le support textuel. En ce domaine, les lettres d’el-Amarna du XIVe siècle av. J.-C. constituent la source majeure2. Les quelque 370 tablettes d’argile découvertes à la fin du XIXe siècle en Moyenne-Égypte à el-Amarna incluent une partie de la correspondance diplomatique entre les pharaons Aménophis III et Aménophis IV et les gouverneurs des cités-États de Canaan, dans les territoires qui sont actuellement ceux d’Israël, de l’Autorité palestinienne, de la Jordanie, du Liban et du sud-ouest de la Syrie. Il est raisonnable de penser que la situation décrite dans ces lettres reflète l’entière période du Bronze Récent II-III, entre le XIVe et le XIIe siècle. Tous ceux qui écrivirent ces lettres ou les reçurent étaient des petits rois de cités-États. Bien que ces archives soient incomplètes (à l’origine, elles devaient comprendre un nombre plus important de lettres), il semble que le matériel que nous possédons permette une reconstitution cohérente de la carte territoriale de Canaan au Bronze Récent. Deux facteurs soutiennent cette hypothèse :
1) La plupart des cités-États mentionnées dans ces archives apparaissent dans plus d’une lettre. Ce fait réduit le risque (bien qu’il ne l’élimine pas complètement) que d’autres cités-États d’importance majeure soient omises du fait du caractère incomplet des archives.
2) En reproduisant les informations contenues dans les lettres sur une carte, on se rend compte qu’il ne reste pas de « vide » (territoires non mentionnés). Bien au contraire, les lettres qui apportent une information détaillée concernant les frontières entre les principales entités apparaissant dans la correspondance indiquent une claire juxtaposition. Je réfute donc l’hypothèse selon laquelle certaines régions de Canaan, en particulier dans les Hautes Terres, auraient été une sorte de no man’s land3.
Dans la région du futur territoire du Royaume du Nord, Israël et ses alentours immédiats, se trouvaient les cités-États majeures de Tyr, Akko (le site biblique de Saint-Jean-d’Acre), Akshaph, Ginti-kirmil (nommée aussi Gat Carmel) et Gézèr sur la plaine côtière ; Damas et Ashtarot au sud-ouest de la Syrie ; Haçor, Rehob et Pehel dans la vallée du Jourdain ; Megiddo, Shiméon et Anaharat dans la vallée de Jezréel et ses alentours, ainsi que Sichem dans les Hautes Terres de Samarie (Fig. 3). Les lettres d’el-Amarna fournissent aussi des données sur les centres administratifs égyptiens en Canaan. Au XIVe siècle, les centres administratifs principaux de la région en question étaient Beth-Shéân, dans la vallée du Jourdain, et Kumidi, dans la partie sud de la Beqa du Liban. Les témoignages archéologiques montrent que Beth-Shéân joua également ce rôle au cours des phases tardives du Bronze Récent.
Le deuxième outil d’investigation du système territorial de la Canaan du Bronze Récent est l’analyse pétrographique des lettres d’el-Amarna4. Le lieu d’où a été envoyée une tablette spécifique peut être identifié grâce à la minéralogie de l’argile dont elle est constituée. À moins que la tablette ait été écrite dans un des centres administratifs égyptiens de Canaan (comme Gaza, localisée hors de la région discutée ici), la minéralogie de l’argile devrait normalement présenter les caractéristiques géologiques du lieu d’où elle a été envoyée. L’étude pétrographique de la région nord de Canaan a confirmé la localisation des cités-États mentionnées dans les tablettes et dans d’autres textes égyptiens, ajoutant deux centres inconnus, dont un seulement est situé à l’ouest de la vallée du Jourdain (Tel Yoqnéam, Fig. 3).

Figure 3 : L’entité politique du Bronze Récent dans le Nord. Les coalitions pro-Sichem sont en gris clair ; les coalitions anti-Sichem, en gris foncé.
Le troisième outil à notre disposition est l’archéologie. On doit pouvoir identifier les centres de ces cités-États sur les plus grands sites connus de l’âge du Bronze Récent ; de plus, lors des fouilles, ces sites doivent révéler des traces d’architecture publique, tels que palais et temples. Megiddo, Haçor et Lakish offrent les meilleurs exemples. Il est important de noter que, dans la plupart des cas, il y a concordance entre les témoignages textuels des lettres d’el-Amarna et les témoignages archéologiques, preuve supplémentaire que les tablettes d’el-Amarna offrent une vue exhaustive du système territorial cananéen à l’époque du Bronze Récent. Le territoire des cités-États et leur population devaient être suffisamment larges pour permettre la production de surplus agricoles et le déploiement de la main-d’œuvre nécessaire à l’exécution de grands travaux publics. Au point de vue démographique, toute entité territoriale du Bronze Récent devait nécessairement posséder une population d’au moins plusieurs milliers d’hommes pour pouvoir entreprendre des travaux architecturaux de grande envergure5.
Comme le fit observer Alt6, les cités-États cananéennes se divisent en deux types géographiques. Les cités-États des Basses Terres, qui avaient un territoire relativement restreint et densément peuplé, et celles situées dans les Hautes Terres ou contrôlant les Hautes Terres, qui s’étendaient sur des territoires plus vastes et plus sporadiquement peuplés. Deux cités-États du Nord appartiennent à cette dernière catégorie : Sichem dans le nord de la Samarie et Haçor dans la vallée du Jourdain, qui dominait la Haute Galilée. L’important corpus de données concernant la cité de Sichem au Bronze Récent peut servir à comprendre les processus qui se mettront en place dans la partie nord de la région des Hautes Terres centrales à l’âge du Fer. Il s’agit, en particulier, des textes d’el-Amarna qui offrent des informations d’ordre historique et géographique sur les tentatives de Sichem de s’étendre en direction des Basses Terres afin d’établir une vaste entité territoriale réunissant Basses et Hautes Terres.
L’entité territoriale de Sichem à la période d’El-Amarna
La stèle de Khu-Sobek, découverte à Abydos en Égypte, suggère l’existence d’une entité territoriale importante à Sichem dès le Bronze Moyen. Cette stèle décrit une campagne militaire égyptienne du XIXe siècle av. J.-C. La référence au territoire de Sichem et le parallélisme établi entre les toponymes Sichem et Retenu (nom donné à Canaan) permettent d’envisager que Sichem était le centre d’une vaste entité territoriale. Seuls deux sites de la région des Hautes Terres – Sichem et Jérusalem – sont mentionnés dans les textes d’exécration égyptiens des XIXe et XVIIIe siècles av. J.-C., indiquant, semble-t-il, que la région était divisée en deux larges entités politiques : l’une au Nord, centrée autour de Sichem, et l’autre au Sud, centrée autour de Jérusalem. Apparemment, Sichem était à l’époque petite et non fortifiée. Pourtant, dans la phase finale du Bronze Moyen, elle présentera déjà d’impressionnantes constructions en pierre et en terre, démontrant sa capacité à contrôler de larges ressources humaines et à planifier la construction d’édifices publics de grande envergure.
Labayou, roi de Sichem7, Abdi-Ashirta et Aziru, rois d’Amourrou (une partie du Liban et de la Syrie occidentale actuels) sont dépeints dans les lettres d’el-Amarna comme de bien tristes sires (ou les vilains suprêmes), en particulier à cause de leurs ambitions territoriales et de l’impact de ces ambitions sur les intérêts égyptiens en Canaan. Les paroles de Labayou « Qui suis-je, pour que le roi puisse perdre son pays à cause de moi ? » (EA 254, 6-9) en disent long sur le type d’accusation dont il faisait l’objet en Égypte, accusation que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans ces archives à propos d’un autre dirigeant. La configuration territoriale de la région peut être extrapolée à partir des manœuvres de Sichem et de ses alliés, d’une part, et des actions de leurs ennemis, d’autre part. Il est important de signaler que la plupart des cités-États du centre de Canaan se joignirent à l’une ou l’autre des deux...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Sommaire
- Une nouvelle histoire d’Israël
- Introduction
- Chapitre 1 - Mise en place du décor
- Chapitre 2 - La première entité territoriale israélite du Nord : Gabaôn/Gibéa et la Maison de Saül
- Chapitre 3 - L’émergence du Royaume du Nord : l’entité territoriale de Tirça
- Chapitre 4 - Le Royaume du Nord sous la dynastie des Omrides
- Chapitre 5 - Le dernier siècle du Royaume du Nord
- Chapitre 6 - La fin et l’après : un nouveau sens pour Israël ?
- Épilogue
- Appendices
- Bibliographie
- Liste des illustrations
- Remerciements
- Dans la même collection