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Psychologie du cancer
Un autre regard sur la maladie et la guérison
- 256 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
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À propos de ce livre
Que sait-on vraiment des liens entre psychisme et cancer ? Aucun livre à ce jour n'a abordé cette question en termes aussi directs. Ici, l'auteur ose s'atteler à la dimension psychologique d'un mal multifactoriel. Il fait pour la première fois la synthèse des études scientifiques qui ont cherché à comprendre comment le stress, la gestion des émotions ou l'optimisme pouvaient changer la donne, tant dans la survenue de cette maladie que dans sa guérison. Il montre aussi comment la psychologie offre un regard particulier et bénéfique sur les parcours des malades. Ainsi, cette recherche, à la fois rigoureuse et profondément humaniste, apporte des réponses aux interrogations qui nous hantent : un cancer peut-il être provoqué par des facteurs psychologiques ? Quels sont les impacts psychiques induits par cette maladie ? Enfin, quelles sont les ressources intérieures qui aident les malades à supporter leur état et favorisent la guérison ? Gustave-Nicolas Fischer est psychologue spécialiste en psychologie de la santé. Professeur honoraire en psychologie sociale, il exerce actuellement à Montréal et à Genève. Il a publié de nombreux ouvrages de référence, notamment sur les liens entre corps et esprit, dont Les Blessures psychiques.Â
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Informations
Première partie
Cancer et risques psychologiques
Chapitre 1
Psychisme et cancer :
de quoi parle-t-on ?
de quoi parle-t-on ?
La question du rôle du psychisme dans le développement du cancer est très ancienne. On cite habituellement Galien, ce médecin grec de l’Antiquité qui, l’un des premiers, a établi une relation entre des caractéristiques psychologiques et le développement du cancer en observant que les femmes mélancoliques et renfermées sur elles-mêmes développaient plus souvent un cancer du sein que celles qui avaient un tempérament gai.
Mais avant des études scientifiques sur cette question, ce sont d’abord les poètes qui ont peut-être le mieux saisi ce que représente cette dimension psychologique. Ainsi, Tolstoï, dans La Mort d’Ivan Ilitch5, raconte l’histoire d’un petit fonctionnaire insignifiant qui, un jour, apprend qu’il a un cancer. Il exprime la caractéristique psychologique de son mal dans les termes suivants : « Sa maladie était devenue pour lui-même un reflet de son existence et le poussait à changer. Sa souffrance l’obligeait pour la première fois à affronter sa vie. Vivre ? Comment vivre ? demanda la voix de l’âme. Il lui vint à l’esprit que ce qu’il considérait jusqu’ici comme une impossibilité absolue, c’est-à -dire qu’il eut vécu sa vie autrement qu’il avait dû le faire, pouvait être la vérité. »
Dans Mars, Fritz Zorn, de son côté, interprète l’origine de son cancer en décrivant les racines psychologiques de sa maladie : « Je suis jeune et riche et cultivé et je suis malheureux, névrosé et seul… J’ai eu une éducation bourgeoise et j’ai été sage toute ma vie. Ma famille est passablement dégénérée. C’est pourquoi j’ai sans doute une lourde hérédité et je suis abîmé par mon milieu. Naturellement j’ai aussi un cancer, ce qui va de soi, si l’on en juge d’après ce que je viens de dire. Cela dit, c’est une maladie du corps dont il est probable que je mourrai prochainement ; d’autre part, c’est une maladie de l’âme… Bien sûr, les médecins savent un tas de choses sur le cancer, mais ce qu’il en est en réalité, ils ne le savent pas6. »
Milan Kundera, lui, dans L’Insoutenable Légèreté de l’être, établit un lien entre le choc qu’a éprouvé son héros au moment de l’invasion des troupes russes en Tchécoslovaquie et l’apparition de son cancer : « Le cancer qui sommeillait sans doute discrètement dans son corps depuis quelque temps avait fleuri comme une rose7. »
Dans ces textes, on le voit, la dimension psychologique est partie intégrante, souvent impalpable, de l’être humain. Mais c’est une force agissante qui est qualifiable, tout en demeurant difficilement quantifiable. Or aujourd’hui, on fait moins confiance aux poètes pour aborder ces questions, car c’est la science qui s’est érigée en instance de vérité dans ce domaine.
L’intérêt des scientifiques
La recherche des causes ou des facteurs psychologiques est désormais abordée dans une orientation scientifique à travers des études réalisées souvent dans des perspectives différentes qu’on peut sommairement résumer en deux approches distinctes : l’une est essentiellement d’orientation clinique et analyse l’histoire de vie et la trajectoire individuelle. Elle le fait à travers des études empiriques basées sur des entretiens et des observations de malades en considérant les facteurs psychologiques qui ont joué un rôle dans le déclenchement de leur cancer.
L’autre est une orientation expérimentale basée sur des études épidémiologiques avec de grands échantillons et centrée sur l’analyse des relations entre différents facteurs de stress et leurs impacts sur les mécanismes biologiques. Dans ce cas, la démarche ne repose plus essentiellement sur le contact avec le malade. Si ces travaux ont fait progresser la recherche en révélant notamment la complexité des interdépendances des facteurs de risque, ils aboutissent souvent à des résultats contradictoires où, d’un côté, on affirme que les facteurs psychologiques jouent un rôle certain, voire prépondérant dans l’apparition d’un cancer, et, de l’autre, on conclut à la difficulté de mettre en évidence l’implication du psychisme.
Face à ce mal qui met directement la vie en danger, les chercheurs et les cliniciens ont essayé d’en comprendre les causes, de les expliquer. Qu’est-ce qui provoque le cancer ? Cette question lancinante n’est pas purement théorique : elle obsède bien des malades et bien des cliniciens. Le professeur Joyeux, chirurgien cancérologue, y est parfaitement sensible. « À chaque première rencontre, écrit-il dans son ouvrage Stress et cancer du sein, je pose évidemment à la patiente différentes questions quant à la recherche des causes du cancer qu’elle vient de découvrir. Depuis quelques années, la réponse la plus fréquente que j’entends met en relation directe leur maladie et le(s) stress ou un choc psychologique particulier, en général parfaitement identifié. Toutes les autres causes sont occultées, même pas évoquées8. »
Son observation est appuyée par des études antérieures9 qui ont montré que près de la moitié des personnes atteintes d’un cancer et participant à l’étude étaient persuadées que leur cancer était la conséquence d’un événement particulier vécu comme un désastre et par rapport auquel elles se sentaient perdues et impuissantes parce qu’il avait une importance vitale pour elles (avortement, divorce, perte d’un emploi). Ces résultats montrent l’attention portée aujourd’hui à la recherche des causes psychologiques dans l’apparition du cancer, même si de nombreux médecins expriment encore leur réticence voire leur opposition à prendre en compte de telles données.
Le regard des psychologues
Dans le cadre de la psychologie, c’est seulement depuis les cinquante dernières années que des études ont cherché à savoir si des bouleversements psychiques pouvaient expliquer l’apparition du cancer. Cela est dû à la naissance et au développement de nouvelles spécialités en psychologie, la psychologie de la santé et la psycho-oncologie. Ainsi est apparu un cadre scientifique et des études systématiques ont été entreprises pour mieux appréhender cette question. Ces orientations ont permis d’éclairer et de mieux comprendre l’implication et la place du psychisme dans le cancer.
Aujourd’hui, nous sommes davantage sensibilisés et ouverts aux aspects psychologiques du cancer pour en tenir compte notamment dans l’apparition de cette maladie. Mais la recherche des causes psychologiques dans la survenue d’un cancer n’a en réalité de sens que si elle permet de mieux comprendre la réceptivité toujours si unique et complexe d’une personne à ce qui est de nature à bouleverser sa vie à travers des processus qui ont pour but de la préserver. C’est pourquoi il est utile, avant d’aborder l’étude des facteurs de risque psychologiques, de fournir quelques indications sur une conception psychologique de l’être humain, du corps, de la santé et de la maladie.
On ne peut pas parler de ce que la psychologie a à voir avec le cancer si on ne précise pas, d’abord, ce qu’on entend par psychisme humain et si on ne situe pas la réalité psychologique par rapport au corps humain et à la santé. Bien souvent, la relation entre psychisme et cancer est abordée dans le cadre délimité de la maladie proprement dite, où les aspects psychologiques sont analysés et traités comme des entités séparées des aspects biologiques.
La dimension psychologique du corps
Les anciens avaient désigné l’ensemble du psychisme humain par le mot âme (psyché) qui exprime la force de vie qui anime tous les organes comme l’ensemble du corps humain. Le psychisme désigne donc l’être humain tout entier en tant qu’animé par cette force qui en fait un être vivant à travers ses organes, ses émotions, sa pensée. Dans ce sens, « âme » et « vie » sont souvent assimilées, l’âme indiquant simplement la manière dont la vie se manifeste concrètement en chacun de nous. Leur conception du psychisme se référait à une tout autre compréhension de la vie et du corps que celle que nous avons aujourd’hui. En particulier, la maladie et le rôle de la médecine y étaient abordés dans une vision qui met en lumière l’interdépendance fondamentale entre le psychisme et la santé : « Il ne faut pas entreprendre de soigner le corps indépendamment de l’âme, et la raison pour laquelle de nombreuses maladies échappent aux médecins est qu’ils méconnaissent le tout dont il faudrait qu’ils prennent soin. […] En effet, de nos jours, l’erreur répandue est qu’ils s’efforcent d’être les médecins de l’une des deux indépendamment de l’autre. » Ce texte est d’une brûlante actualité. Il est de Platon et se trouve dans un de ses dialogues de Charmide10 écrit vers 380 avant notre ère. Il montre que notre santé et la maladie impliquent tout notre être, le corps, les émotions, l’esprit.
Notre santé n’est donc pas seulement un état purement physiologique qui correspondrait au bon fonctionnement des organes comme une mécanique bien huilée. Elle ne renvoie pas seulement au fait d’être en forme physiquement. Notre santé est aussi un état de bien-être, d’émotions positives, de sensations d’être bien dans sa peau, un état d’harmonie qui consiste à vivre de façon saine et équilibrée. Notre santé correspond au maintien d’un équilibre optimal et adaptatif entre l’organisme et le milieu tant interne qu’externe. Notre santé, c’est notre corps en santé.
De plus, pour le psychologue de la santé, le corps est aussi un lieu psychique. Chacun de nous a un corps unique dans sa structure et ses expressions. Il n’existe pas deux corps identiques. C’est dire aussi que la santé, c’est autre chose qu’un état ; ce sont des processus en constante évolution non seulement dans leurs fonctions biologiques mais également suivant nos expériences de vie qui s’inscrivent elles aussi dans notre corps. Notre corps est le lieu où nous vivons ; il renferme notre vie, il est le lieu d’un champ de forces vitales composé d’un ensemble de cellules, de tissus, d’organes, qui ont tous une qualité : elles contiennent de l’information véhiculée dans tout le corps et forment notre vie.
Mais le corps renferme aussi notre vécu, nos émotions emmagasinées au cours de nos expériences : celles-ci sont en quelque sorte encodées, gravées dans notre organisme. En ce sens, le corps n’est pas seulement un lieu biologique, mais un champ d’informations en interdépendance permanente entre des sentiments, des affects, des croyances, des émotions, des valeurs et le système biologique. Les processus par lesquels nos émotions et ce qu’on appelle la réalité de notre psychisme se transforment en matière biologique sont extrêmement complexes.
Le corps dans la médecine traditionnelle chinoise
Dans une perspective complémentaire, on peut se référer à la médecine traditionnelle chinoise qui fournit ici un éclairage intéressant sur une autre conception de la vie, du psychisme et du corps que celle que nous avons dans les sociétés occidentales. Ce savoir ancestral repose d’abord sur le fait que la vie est un équilibre rythmé résultant de flux énergétiques qui parcourent le corps en unifiant les différents organes. La médecine chinoise a avant tout une conception globale de l’être humain et de sa santé, où l’homme et l’univers sont indissociables et en interaction mutuelle. Ils forment un Tout, car « ils sont engendrés par le qi du Ciel et de la Terre ». Le qi est l’énergie fondamentale, la force de vie par excellence qui meut tout dans l’univers.
Pour ce qui concerne l’homme, il correspond à la substance essentielle du corps humain dont il assure et préserve la vie. Le qi est la force dynamique de la vie qui circule dans tout le corps, notamment à travers un réseau immatériel de voies appelées des méridiens. Dans cette perspective, le corps est traversé par cet ensemble de forces interdépendantes et intégrées les unes aux autres. Le yin et le yang en sont les deux pôles énergétiques opposés complémentaires et interdépendants. Ils sont les deux phases des processus de changement et de transformation ; ils rythment l’énergie vitale et déterminent ainsi comment le corps fonctionne : lorsque les mouvements du yin et du yang créent l’équilibre et l’harmonie dans le corps, ils donnent lieu à la santé ; lorsque l’équilibre est rompu entre eux, alors se développe la maladie.
Autrement dit, la santé c’est l’harmonie entre les énergies à l’intérieur du corps et entre le corps et l’environnement extérieur. En revanche, la maladie est une rupture de cette harmonie qui va se manifester par des symptômes. Dans cette optique, la santé est la manifestation d’une vitalité qui est un équilibre subtil entre des forces opposées indissociables. Sur ces bases, le corps représente lui aussi un tout composé d’éléments interdépendants que sont les substances vitales et les organes. Il est donc vu comme un tout intégré et interactif, notamment via l’interdépendance des principaux organes (le foie, le cœur, la rate, les poumons et les reins) et la circulation des substances vitales dans l’organisme.
Pour la médecine traditionnelle chinoise, ces principaux organes du corps humain ont chacun deux fonctions, biologiques et psychologiques, qui sont indissociables, car elles sont sous-tendues par la même énergie vitale. Ces fonctions sont complémentaires ; elles se soutiennent l’une l’autre en créant dans l’être une harmonie qui est la santé. Dans cette même optique, les médecins traditionnels chinois associent à ces cinq organes-fonctions constitutifs de l’être humain cinq émotions qui représentent une composante de la vie dans ces organes.
Ainsi, le cœur est l’organe de la joie, et chaque fois qu’on éprouve une émotion en ce sens, l’énergie de la vie qui circule dans le cœur est paisible et tranquille. Le cœur est en ce sens l’organe unificateur de l’être humain en créant la joie qui est la sérénité de l’esprit et du cœur. Le cœur rempli de joie diffuse alors dans tout le corps ses capacités d’harmonisation pour vivre.
Le poumon est l’organe de la tristesse, mais aussi de façon plus large celui d’autres émotions : le deuil, l’affliction, la mélancolie. Les signes cliniques associés à la tristesse sont des symptômes du domaine respiratoire, comme la toux ou l’essoufflement. L’émotion associée au poumon s’exprime par la perte de l’élan vital car elle épuise la vitalité du corps. Dans cette optique, la tristesse équivaut au niveau pulmonaire à un mouvement de contraction-compression de l’énergie.
Le foie est l’organe de la colère, qui est une émotion comprise à la fois comme frustration, contrariété, irritabilité, amertume. Quand il y a colère, frustration, le foie, qui peut être comparé à une centrale électrique assurant la fluidité de l’énergie vitale dans le corps, est perturbé, voire bloqué dans cette fonction. C’est dans ce sens que la médecine chinoise affirme que « la colère blesse le foie ».
La rate est l’organe des soucis, mais aussi de l’excès de travail intellectuel et de la rumination. Quand les soucis prennent le dessus, la rate ne fait plus son travail et c’est notamment le processus de métabolisation qui est perturbé tant sur le plan biologique que psychologique. Ainsi, le surmenage ou les ruminations empêchent la rate dans sa capacité à traiter et à transformer les nourritures tant physiques que psychologiques afin de les assimiler. Il est intéressant de noter que la sagesse populaire nous invite d’ailleurs à « ne pas nous mettre la rate au court-bouillon » lorsque nous risquons de nous faire trop de souci…
Le rein est, lui, l’organe des peurs de toutes sortes : inquiétude, crainte, anxiété. Si on se rappelle que le rein est le dépositaire d’une énergie qui est celle de la racine de la vie, on observe que la peur, et notamment la peur chronique, est une atteinte de la base de la vitalité dans l’être humain. Quand la peur de vivre prend le dessus, il y a perte de volonté et c’est le fondement même de la vie qui est touché.
Ces indications générales montrent que dans la médecine chinoise, le corps humain constitue une totalité dont l’harmonie d’ensemble est soutenue par un réseau d’organes fonctionnels interdépendants qui se génèrent et se régulent mutuellement. Dans cette conception, les causes des maladies sont liées à des facteurs d’origines diverses, tantôt externes tantôt internes.
Pour ce qui nous intéresse, les facteurs internes que sont les cinq émotions liées aux cinq organes qui viennent d’être présentés sont considérés ici comme les véritables risques des processus pathogènes des maladies. Pourquoi ? D’abord, parce que le corps est une totalité où la santé est un équilibre entre des forces de vie qui produisent une harmonisation d’ensemble du corps. La maladie, par conséquent, est un déséquilibre de ces forces vitales. À la différence de l’approche scientifique médicale, elle est abordée comme l’expression d’un désordre énergétique et non pas comme une entité clinique d’un organe malade pris isolément.
De ce point de vue, un facteur de risque essentiel est lié aux perturbations des émotions inhérentes aux caractéristiques biologiques de chaque organe. Autrement dit, c’est le dysfonctionnement émotionnel d’un organe qui constitue un facteur pathogène pour la fonction biologique de cet organe. Donc les perturbations des émotions représentent des mécanismes pathogènes qui retentissent forcément sur les fonctions organiques, car la répercussion pathologique des émotions sur le corps est sous-tendue par la même dynamique énergétique.
Les facteurs émotionnels interviennent dans ce sens comme des causes essentielles à l’origine des maladies. En ce qui concerne plus directement le cancer, il n’y a pas dans la médecine traditionnelle chinoise un concept spécifique pour désigner le cancer, mais on parle plutôt de tumeurs. Elles sont désignées comme « les branches les plus élevées de la maladie », mais pas « sa » racine. Comme pour la médecine occidentale, les causes du cancer sont multiples, mais une des causes principales est le blocage de l’énergie vitale. C’est cette énergie vitale qui commande le fonctionnement du corps, et si elle est bloquée, elle est considérée comme la base pathogène des cancers.
Comme nous venons de le souligner, l’une des raisons essentielles de ce blocage est le déséquilibre des émotions, soit réprimées, soi...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Sommaire
- Introduction
- Première partie - Cancer et risques psychologiques
- Deuxième partie - L’épreuve du cancer
- Troisième partie - La valeur psychologique du soutien
- Quatrième partie - Guérison, médecine et cancer
- Conclusion
- Bibliographie complémentaire
- Du même auteur chez Odile Jacob