
- 336 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
L' Enfant : la vraie question de l'école
À propos de ce livre
Pour lutter contre l'échec scolaire, une priorité : mieux comprendre l'enfant. Et une obligation urgente : refonder les pratiques sur les savoirs les plus actuels. Chercheurs, cliniciens et pédagogues, universitaires et professionnels de terrain, issus aussi bien de la psychologie, de la psychophysiologie, de la psychiatrie de l'enfant et de la pédiatrie que des sciences de l'éducation se sont rassemblés pour faire le point sur les aspects fondamentaux du développement de l'enfant, les déficits ou les troubles qui peuvent apparaître chez l'enfant-élève, ainsi que sur les modes de fonctionnement de l'école et la pédagogie. Ils nous livrent leurs propositions sur l'alimentation, la question des rythmes, les comportements et particularités psychiques, notamment l'anxiété, l'hyperactivité et la violence, ou encore sur les modalités d'apprentissage du langage et de la lecture, la mémoire et la motivation. Replacer l'enfant au cœur des débats sur l'école : telle est l'ambition de ce livre. Contributions de M. Bouvard, J. Bernicot, J.-P. Bordes, M. Cazenave, J.-L. Duret, F. Fenouillet, R. Fontaine, M.-L. Frelut, J.-É. Gombert, A. Lieury, P. Meirieu, H. Montagner, M.-C. Mouren-Siméoni, J. Paty, B. Pierrehumbert, D. Sénore, F. Testu, M. Touzin, L. Véra. Cet ouvrage est issu d'un colloque organisé par la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) en octobre 2001.
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Informations
DEUXIÈME PARTIE
La diversité des facteurs bio-psychologiques qui peuvent sous-tendre les difficultés des enfants-élèves
L’ALIMENTATION DE L’ENFANT ET SES COMPLICATIONS
Marie-Laure FRELUT
L’alimentation fait partie de la vie quotidienne. Nul n’a besoin d’un médecin pour mener à bien en temps usuel cette opération. Pourtant, le comportement alimentaire a un impact certain sur la santé. Comme tous les comportements, il évolue avec la maturation intellectuelle, peut s’avérer pathologique ou du moins refléter des difficultés sous-jacentes. Les achats qui le sous-tendent et déterminent l’équilibre nutritionnel sont l’objet d’enjeux économiques considérables, donc source de pressions auxquelles les plus jeunes sont les moins préparés à résister. Le comportement alimentaire résulte aussi de multiples composantes : génétiques et, par opposition, environnementales. L’évolution majeure récente des conditions de vie est l’une des clés, si ce n’est la clé, des changements observés. Souvent les institutions ne sont pas préparées à ces changements et laissent place à la seule initiative individuelle palliative plus ou moins réussie, ou s’en remettent à une sous-traitance qui peut produire le meilleur comme le pire.
La notion d’équilibre alimentaire, à laquelle il est fait implicitement référence, ne va pas sans poser quelques questions : là où le sens commun suggère qu’un individu en bonne santé a trouvé « son équilibre », les bases biologiques de la nutrition confirment d’une part que la notion d’équilibre au sens de stabilité est fausse (un système biologique est en perpétuelle évolution), tandis que les manières d’obtenir un résultat en apparence satisfaisant sont légion. Deux enfants, même jumeaux, ne mangent pas exactement la même chose. La nutrition humaine n’est en réalité (relativement) simple que tant que le lait suffit, c’est-à-dire pendant tout au plus six mois. Les recommandations sont donc issues de la combinaison d’observations de groupes de sujets et de données biologiques, assorties d’une marge de sécurité1. L’objectif n’est pas de les appliquer à la lettre à un individu ou à chaque individu d’un groupe, mais bien de s’assurer que, dans l’ensemble, la combinaison locale (par exemple alimentation méditerranéenne ou suédoise) ou individuelle (bon mangeur ou grignoteur) ne mène pas à une dérive durable par excès (obésité), à une diminution de masse grasse (dénutrition), ou à une carence en tel ou tel nutriment. Faire la fête de temps en temps reste un bonheur nécessaire. En collectivité, ces recommandations sont indispensables à respecter puisque, justement, elles permettent de s’assurer que tous les sujets, les enfants et les adolescents pour ce qui nous concerne, auront leurs besoins physiologiques couverts. Les enfants malades, eux, peuvent ne pas rentrer dans ce cas et doivent alors bénéficier de prescriptions de régimes individuels.
L’alimentation au cours de la petite enfance : contraintes, variété et premières difficultés
UNE ÉVOLUTION NORMALE
Permettre l’évolution du nourrisson qui ne reçoit que du lait à l’enfant qui mange « de tout » se fait le plus souvent de façon simple, presque intuitive. Pourtant, à y regarder de près, on est frappé de voir à quel point les enfants peuvent très tôt différer les uns des autres, y compris au sein d’une même famille, et comment les mères, encore beaucoup plus souvent que les pères, se montrent attentives et utilisent spontanément quelques astuces adaptées pour parvenir à d’abord « régler » le rythme des repas pour ensuite les rendre plus variés.
Les capacités digestives du nourrisson, très immatures à la naissance, évoluent jusqu’à l’âge de 12 ans (une quasi-maturité est atteinte vers 4 ans) et constituent la première limite à respecter. Les conseils des pédiatres, puis l’expérience du premier enfant, apprennent successivement qu’après l’allaitement exclusif, au mieux maternel (on n’en finit pas de découvrir ses avantages) des 4 à 5 premiers mois, l’arrivée des autres aliments sera progressive pour aboutir à une alimentation très variée entre 18 mois et 2 ans. De cette variété dépend non seulement l’équilibre alimentaire, au sens où l’entend la médecine, mais la possibilité pour l’enfant de découvrir le monde qui l’entoure et le besoin de partager. Chez certains enfants, ces étapes s’avèrent plus difficiles à franchir que chez d’autres. Les psychologues ont désigné ce cap, dont le franchissement débute avec la petite enfance, de « néophobie alimentaire », ou refus de la nouveauté. Cela correspond à l’observation classique d’un enfant qui, jusqu’aux environs de 9 mois, mangeait de tout (ce qui par définition était nouveau pour lui) et se met soudain à refuser la nouveauté, voire des aliments qu’il appréciait peu de temps auparavant. Un quart des enfants ne semble pas affecté, un quart devient excessivement difficile et la moitié restante devient modérément difficile. Il s’agit là du premier cas de figure de difficulté alimentaire commune en dehors, bien sûr, de toute maladie.
L’immense majorité des jeunes enfants accepte bien les aliments au goût peu marqué : les pâtes, la purée de pommes de terre, le jambon, les fruits peu acides, les laitages. S’agissant de mélanges, la découverte commence par les recettes maison : ce que l’on n’aime pas, ce n’est pas La Soupe et encore moins les soupes, mais la soupe de maman. L’intérêt de passer ce cap en douceur est évident. Plusieurs attitudes peuvent y contribuer : la découverte des aliments au jardin, au marché où les couleurs et les odeurs attiseront la curiosité, l’observation puis la participation à la cuisine où l’on peut ainsi toucher et goûter, les repas pris avec d’autres enfants à l’école, voire en crèche ; il est bien connu que le contenu de l’assiette du voisin exerce un attrait irrésistible. Bon nombre de ces gestes simples tendent à disparaître : ni les plats tout préparés ni les surgelés, toute question de qualité mise à part, ne peuvent éveiller pareillement la curiosité. Un autre ingrédient incompressible fait partie de la recette : le temps ! En matière d’éducation, rien ne saurait le remplacer car il instille la dimension affective si présente dans l’alimentation.
Entre 7 et 10 ans, la plupart des enfants auront passé ce cap de la néophobie. Si certains restent « difficiles », force est de constater qu’un défaut d’éducation y contribue largement : goûter et découvrir s’apprennent ! Les choix très restreints excluent souvent les fruits, les légumes et aboutissent à des alimentations déséquilibrées ; nous y reviendrons.
LES RISQUES DE DÉSÉQUILIBRE NUTRITIONNEL CLASSIQUES ET LIMITÉS
Dans la petite enfance, les risques de déséquilibre nutritionnel sont limités avant la diversification alimentaire, de mieux en mieux suivie par les médecins de famille et les centres de protection maternelle et infantile. Peuvent surtout entrer en ligne de compte les carences en fer : les nourrissons et les jeunes enfants ont des besoins qui avoisinent les deux tiers de ceux de l’adulte alors que leur alimentation est moitié moindre. Les laits pour jeunes enfants (1er, 2e âge et laits « de croissance ») sont enrichis en fer et de fait préférables au lait de vache demi-écrémé ou entier jusqu’à 2 ou 3 ans. Le besoin en vitamine D, nécessaire à une bonne absorption du calcium et à sa fixation sur les os, est impossible à couvrir sous notre climat sans supplémentation médicamenteuse. En effet, cette vitamine est synthétisée dans la peau à partir de cholestérol sous l’effet des rayons ultraviolets du soleil. Les pédiatres et les médecins de famille en prescrivent donc de façon quotidienne jusqu’à environ 18 mois, puis ensuite l’hiver jusqu’à au moins 5 ans.
À partir du moment où l’enfant a une alimentation variée, les risques rencontrés sont ainsi doubles : ceux liés à l’éventuelle limitation étroite spontanée des goûts de l’enfant et celle, beaucoup plus fréquente et en pleine expansion, de la dérive qualitative et quantitative de l’alimentation actuelle.
De l’enfance à l’adolescence : les vrais risques
UNE SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE À RISQUE
Les déséquilibres en énergie : une question majeure d’actualité
La situation nutritionnelle d’une population peut être évaluée de multiples manières. Déterminer la proportion de sujets excessivement minces ou gros en est une. En France, comme dans l’ensemble des pays industrialisés, les extrêmes augmentent. Le phénomène, de plus en plus précoce pour la maigreur, explose pour le surpoids et l’obésité (la différence entre ces deux stades n’est qu’une question de degré). En 2000, le nombre d’enfants en surpoids en classe de CE1 et CE2 est de 16 %, selon les références nationales, dans un échantillon représentatif de la population française. La tendance à une augmentation est constante depuis 30 ans et semble même, de façon globale, plus rapide qu’elle ne l’a été aux États-Unis : dans ce pays, les chiffres records d’obésité chez les enfants et les adolescents sont encore 4 fois environ supérieurs aux nôtres. Toutefois, à la vitesse à laquelle la situation se dégrade en France, seule une prise de conscience individuelle doublée d’une action nationale de santé publique, qui est l’un des objectifs du Programme national nutrition santé (PNNS)2, peut espérer la stabiliser. L’INSERM a, en 2000, publié une expertise collective sur « La prévention et le diagnostic de l’obésité de l’enfant et de l’adolescent3 » dans laquelle sont passées au crible les données et les hypothèses sur l’origine de cette pathologie.
Le lien entre alimentation et santé doit prendre en compte la dépense d’énergie. Si celle-ci n’est pas le centre du sujet abordé ici, il est clair que l’extraordinaire augmentation de la sédentarité des enfants et des adolescents, pour des raisons multiples, contribue à diminuer la dépense d’énergie et donc à majorer l’impact des déséquilibres alimentaires et le risque de surpoids et obésité.
La proportion d’adolescents anorexiques (filles et garçons sont touchés dans la proportion d’1 à 9 à 1 à 16 selon les études) semble par contre rester relativement stable depuis les années 1980 à environ 1 à 1,5 % des adolescents. L’apparition de ce trouble largement avant la puberté est un phénomène qui requiert une vigilance particulière, ce d’autant qu’une caractéristique majeure de cette maladie est le déni de la maigreur associée à une hyperactivité qui la majore. Les enfants touchés avant la puberté représenteraient environ 8 % des anorexies.
LES RISQUES DE DÉSÉQUILIBRE SPÉCIFIQUE DEMEURENT FRÉQUENTS QUOIQUE DE DEGRÉ MODÉRÉ
À côté de ces aspects très globaux, la dénutrition comme l’excès de p...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Sommaire
- PRÉSENTATION Refonder l’école
- INTRODUCTION
- PREMIÈRE PARTIE - Les réflexions et travaux des spécialistes des sciences de l’éducation
- DEUXIÈME PARTIE - La diversité des facteurs bio-psychologiques qui peuvent sous-tendre les difficultés des enfants-élèves
- TROISIÈME PARTIE - Les vulnérabilités comportementales et psychiques des enfants-élèves en difficulté
- QUATRIÈME PARTIE - Les processus cognitifs et les facteurs qui les influencent
- Références bibliographiques
- Présentation des auteurs