Les Bienfaits de l'écriture, les bienfaits des mots
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Les Bienfaits de l'écriture, les bienfaits des mots

Un atelier d'écriture

  1. French
  2. ePUB (adapté aux mobiles)
  3. Disponible sur iOS et Android
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Les Bienfaits de l'écriture, les bienfaits des mots

Un atelier d'écriture

À propos de ce livre

L'écriture peut changer votre vie. Écrire aide à comprendre certains événements personnels, à ordonner ce que l'on a dans la tête et dans le cœur. En nommant et en décrivant nos émotions, en reclassant en phrases et en histoires ce qui est en désordre, nous pouvons obtenir de la clarté, une compréhension de notre récit intérieur. Écrire pour soi offre un temps de retour vers l'intime. Conçu comme un atelier, ce livre vous propose des consignes d'écriture à partir de 26 extraits de textes d'écrivains. Chaque exercice invite à expérimenter une forme particulière : lettre, journal, conte, haïku, exercice de style… Imaginé par Nayla Chidiac, psychologue clinicienne qui connaît les bienfaits de l'écriture dans le soin, ce livre- ressource doublé d'une approche pratique rend accessible à tout un chacun la démarche d'écriture thérapeutique. Nayla Chidiac est docteure en psychopathologie et psychologue clinicienne. Elle a fondé des ateliers d'écriture thérapeutique à l'hôpital Sainte-Anne à Paris. Auteure du livre de référence destiné aux professionnels, Ateliers d'écriture thérapeutique (Elsevier-Masson), spécialiste du trauma et de l'écriture thérapeutique, elle est formatrice et EMHS (external mental health specialist) pour l'ONU. Elle est ancienne experte près le TGI de Paris. Elle a publié cinq recueils de poésie aux éditions LGR. 

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2022
Imprimer l'ISBN
9782415000967

PREMIÈRE PARTIE

L’écriture, un voyage vers soi et les autres

CHAPITRE 1

Au commencement était Gilgamesh

Aux origines

On ne saurait aborder les bienfaits de l’écriture sans plonger en préambule dans son histoire, sa genèse. Tout est lié, nous rappelle le salut sioux « Mitakuye Oyasin » ; alors offrons-nous un voyage dans le temps et dans cette naissance magique de l’écrit, avec ses mythes et ses légendes.
Vingt mille ans avant notre ère, à Lascaux, des hommes tracent leurs premiers dessins. Il faudra attendre dix-sept millénaires pour que commence l’une des plus fabuleuses aventures humaines : l’écriture !
Comment l’épopée de Gilgamesh nous vient-elle comme un éclairage depuis le XVIIe ou le XVIIIe siècle avant J.-C. ? Comment cette première mise en abyme de la littérature va-t-elle nous aider au XXIe siècle à revenir à l’essentiel, loin des images qui nous envahissent et de la pensée constamment court-circuitée qui nous fait parfois jusqu’à oublier qui nous sommes et ce que nous voulons réellement ? Comment même faire en sorte de mieux vivre ensemble ? utopie ? Pas tant que ça, le problème se pose depuis l’amitié initiatique entre Gilgamesh et Enkidu.
L’épopée, comme par une demande spécifique au lecteur, nous raconte après tant de siècles la responsabilité de l’histoire. Nous devons, nous lecteurs, nous dit le poète, entrer dans la cité d’Uruk et chercher dans ses fondations (dans notre inconscient peut-être), un coffret de cuivre contenant les tablettes en lapis-lazuli sur lesquelles est gravée l’épopée du héros.
Ce héros nommé Gilgamesh est grand, fort et beau (la lectrice que je suis en a décidé ainsi), aux deux tiers divin et un tiers humain. Mais ce héros est aussi violent et oppressif, il abuse des femmes et de son autorité. Le peuple d’Uruk s’en plaint et les dieux suggèrent de lui envoyer un antagoniste pour que Gilgamesh retrouve la raison. Ils créent donc Enkidu, un homme sauvage, miroir de Gilgamesh, aux deux tiers animal et un tiers homme. Tous les ingrédients de la littérature se trouvent dans cette épopée : la séduction, le rêve et son interprétation, la lutte physique, les conflits, l’amitié, la menace d’une cité, les maître et serviteur, le double, la mort et la connaissance symbolique de la mort.
Ce qui ressort et qui nous importe est la notion de construction et d’architecture du rôle de l’écriture. Tout en racontant une histoire, le roi construit à la fois son récit et la cité. Depuis la nuit des temps, on se construit et on construit le monde autour de nous. On s’écrit, on se construit.
De nombreux mythes à travers le monde racontent la genèse de l’écriture ; en voici quelques-uns.
« Il y avait en Phénicie un roi qui avait une fille fort jolie, nommée Europe. Zeus en tomba amoureux et, ayant pris la forme d’un taureau blanc, il l’enleva. »
Cette simple introduction en deux lignes permet de comprendre combien la transformation est au cœur de la mythologie, comme elle peut d’ailleurs l’être dans tout écrit. Lorsque l’on écrit, on peut tout penser, tout imaginer, tout poser sur le papier. On comprend d’emblée quelle liberté nous est offerte.
Continuons…
« Le père d’Europe envoya ses autres enfants à la recherche de sa fille. L’un d’eux, Cadmos, après avoir longtemps erré sur la Méditerranée, parvint à Delphes, où l’oracle lui apprit qu’il ne retrouverait jamais sa sœur. Mais l’oracle lui dit aussi qu’il fonderait une ville là où le mènerait une génisse blanche. La cité qu’il fonda s’appela Thèbes.
« Cependant, il y avait une contrepartie. Pour remercier les dieux, il fallait sacrifier la génisse. Les compagnons de Cadmos allèrent puiser de l’eau dans un petit bois. Mais le bois et la source appartenaient à Arès, le dieu de la guerre, et un dragon les gardait. Le monstre dévora les compagnons de Cadmos avant que le héros ne parvienne à le tuer.
« Sur l’ordre d’Athéna, Cadmos traça un sillon pour fixer les limites de la future ville et il y sema les dents du dragon. Surprise ! À peine avait-il terminé que des hommes en armes surgirent de terre ! Tous les guerriers s’entre-massacrèrent, sauf cinq qui devinrent les nouveaux compagnons de Cadmos.
« Cadmos, attristé par la mort de ses compagnons, dessina sur le sable un emblème différent pour chacun d’eux : ainsi, il pouvait les évoquer et s’en souvenir. Et il attribua également un signe à chacun de ses cinq nouveaux compagnons. »
Il pouvait, en réunissant ces signes, raconter son histoire : Cadmos venait d’inventer l’écriture. Écriture qui, selon ce mythe, est née d’un amour, d’un enlèvement, de dévoration, de guerre et d’amitié. L’écriture présentait déjà tous ces thèmes (ou presque) mais n’avait pas encore toutes ses formes.
J’avais envie de vous raconter également l’histoire de Palamède. Non pas Palamède de Guermantes, personnage de l’œuvre de Proust, mais Palamède, le héros grec qui apparaît dans Les Chants cypriens comme un rival d’Ulysse.
Les légendes racontent différentes histoires à son sujet, celle qui traverse le temps et qui nous concerne est celle de l’écriture. Palamède vient de Palame, la paume, la main qui fabrique, la main créative et instrumentale. Palamède serait beau, astucieux, diplomate et habile aux jeux de paume.
Quand débute l’Iliade, la guerre de Troie dure depuis vingt ans. Le récit en avait été fait dans une épopée en douze chants, Les Chants cypriens, aujourd’hui perdue, mais dont un sommaire tardif permet de restituer la trame. Cette source légendaire a fourni aux poètes tragiques d’Athènes une grande partie des sujets de leurs drames. Les dieux grecs étant analphabètes et indifférents à l’écriture (qui l’aurait cru !), c’est ainsi que Palamède est le héros créé pour personnifier l’écriture pour les Grecs. La légende raconte qu’Ulysse, jaloux de son esprit rusé, de son inventivité (il invente le jeu de dames, les osselets, l’abécédaire, les poids et mesures), de sa créativité et des solutions proposées lors de différentes épreuves (disette, impasse, guerre…), aurait tué Palamède. Cela me contrarie de croire qu’Ulysse puisse être ainsi jaloux, mais il me plaît de croire que Palamède, héros de l’alphabet, a utilisé les lettres phéniciennes comme des nombres, qu’il a joué avec et mis ainsi le logos à l’honneur, le logos comme voie royale des solutions.
La négociation, la communication, ne sont-elles pas, entre autres, la voie incontournable pour la résolution de conflit ? Que ce conflit soit relationnel, ou intrapsychique. Palamède fait l’éloge de l’écriture : selon lui, par la lettre, la correspondance, l’épistolaire, on peut faire entendre sa voix à distance et éviter les malentendus. Malheureusement, il est trahi par une fausse lettre.
La mythologie aztèque, elle, met en avant écriture et exil, écriture et savoir, mais surtout la transmission. Le mythe chinois insiste sur la dualité, règle fondamentale de toute chose dans l’univers, qui est au cœur du message : écriture du féminin, du masculin, du sacré et du profane…
Nous pourrions ainsi parcourir le monde entier tant les mythologies des diverses civilisations ont chacune une symbolique forte, mais il nous faudrait tout un ouvrage ! Toutes revêtent une poésie indéniable. Si, historiquement, l’écriture apparaît dans les sociétés humaines comme une invention technique parmi d’autres, sa naissance revêt pourtant dans tous les mythes un caractère extraordinaire. Donnée par les dieux ou volée aux immortels, créée par jeu ou née dans la souffrance, elle a des fonctions multiples : elle assure l’ordre du monde, garantit la connaissance, fonde la cité des hommes ou protège le secret.
Le travail propre du mythe est sans doute d’articuler deux récits apparemment contradictoires : l’écriture a été tracée de main humaine et personne n’essaiera de faire croire à quiconque que les dieux seraient descendus écrire sur la Terre sous le regard des hommes médusés ; en même temps, pourtant, il faut bien rendre compte de cette énergie époustouflante qui est à l’œuvre dans l’écriture et qui permet à l’homme de transcender l’espace et le temps et d’engendrer, vivant, sa propre éternité. Reflet fidèle de la parole humaine, il participe à la création de la cité.

CHAPITRE 2

L’écriture et la vie

Le corps et l’écrit

« Nous habitons notre corps bien avant de le penser. »
Albert CAMUS
L’origine du mot écrire nous fait voyager dans les premiers temps de la civilisation. Son étymologie l’enveloppe de magie et nous renvoie à ses racines indo-européennes.
La racine d’écrire serait sker : « gratter », « inciser ». Inciser ? Ce terme peut étonner et pourtant : il y a six mille ans, en Mésopotamie, les supports des premiers écrits sont la pierre, les cailloux (les calculi) et les tablettes d’argile. En premier lieu, on se sert de ces supports pour y écrire les caractères qui comptabilisent les biens.
Extrapolons : gratter, inciser, nécessite l’implication du corps, le mouvement, l’application, la réflexion et/ou l’intuition.
On grave, on entaille pour :
  • garder une trace ;
  • mémoriser ;
  • communiquer ;
  • penser ;
  • transmettre…
Hier comme aujourd’hui, l’acte d’écrire sur un objet est un moyen de laisser sa marque et, ce faisant, de se l’approprier symboliquement, tout comme l’acte de labourer est, pour l’agriculteur, un signe, un moyen de s’approprier symboliquement le sol, d’y laisser son empreinte, de le désigner comme étant sien. Le labour est la trace, le signe, ce qui reste visible du travail de l’homme sur le sol, comme l’écriture sur la tablette d’argile qui, longtemps après la disparition des scribes, est témoin de leur travail d’écriture. Le corps à l’œuvre et l’œuvre du corps.
Les lignes d’écriture suivent le modèle des sillons qui s’alignent l’un contre l’autre dans un champ. Leroi-Gourhan confirme cette idée en affirmant qu’on ne connaît avec certitude aucun système graphique assimilable, même de loin, à l’écriture linéaire chez d’autres peuples que les agriculteurs.
Notez comme, lorsqu’on écrit à la main, tout le corps est mobilisé. L’écriture est un acte sensuel, elle vient de l’esprit mais passe par le corps. Observons l’écriture d’un enfant tout au long de son apprentissage ou remémorez-vous la vôtre, imaginez-la, le cas échéant : une évolution apparaît clairement. Cette évolution se voit dans le tracé qui s’inscrit sur la feuille, et elle se voit dans le corps de l’enfant qui trace. Des modifications se produisent dans le tracé et dans le geste. Le travail de symbolisation consiste à établir des liens. Le symbole existe par son lien à ce qu’il représente. Ce qui marque la transformation du tracé-dessin en tracé-écrit est précisément la formation de liens. L’enfant qui commence à écrire dessine les lettres. Assez rapidement, les fragments se relient entre eux et la lettre apparaît unifiée. Les lettres vont ensuite se lier les unes aux autres pour former des mots. Le travail de liaison, visible dans la trace, se produit également au plan du corps. Le geste d’inscription de l’écriture répond à des mécanismes complexes puisqu’il convient tout à la fois de former...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Introduction
  5. Première partie - L'écriture, un voyage vers soi et les autres
  6. Seconde partie - Atelier d'écriture
  7. Épilogue
  8. Bibliographie pour aller plus loin
  9. Remerciements
  10. Sommaire
  11. Du même auteur chez Odile Jacob