Les Patrons sous l’Occupation
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Les Patrons sous l’Occupation

  1. 960 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Les Patrons sous l’Occupation

À propos de ce livre

Tout dirigeant d'une société de quelque importance, entre 1940 et 1944, était-il condamné à « travailler » pour l'Allemagne ? Pouvait-on rester patron et devenir résistant ? Comment s'est déroulée l'aryanisation des entreprises juives et quelles ont été les responsabilités françaises ? Quel rôle a joué le monde des affaires dans le marché noir ? Quelle a été son influence sur le gouvernement de Vichy ? L'épuration a-t-elle épargné la quasi-totalité des patrons ? Cet ouvrage unique en son genre raconte ce qu'ont fait – ou pas fait – sous l'Occupation les dirigeants de Berliet ou de Ricard, de la Société générale, de Total ou encore des Galeries Lafayette. Riche en portraits hauts en couleur, balayant tous les secteurs d'activité, il permet de comprendre le fonctionnement des entreprises, de la finance et de l'économie durant cette période. À l'heure où la question du patriotisme économique fait de nouveau débat, cet ouvrage revient sur une période qui fut une épreuve de vérité et offre ainsi une vision inédite de l'Occupation. « Un ouvrage exhaustif, présentant une série d'exemples significatifs en se fondant sur des archives largement inexploitées. » Olivier Wieviorka, Libération. « Rigoureux, complet. Un livre souvent très novateur, sans équivalent. » Éric Roussel, Le Figaro.   Renaud de Rochebrune, éditeur, membre du comité de rédaction de La Revue, ancien rédacteur en chef de la Revue française de gestion, a publié récemment avec Benjamin Stora La Guerre d'Algérie vue par les Algériens. Jean-Claude Hazera, journaliste économique, a été rédacteur en chef aux Échos. Il a notamment collaboré à l'AFP et au Nouvel Économiste. 

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2013
Imprimer l'ISBN
9782738129383
ISBN de l'eBook
9782738177094
Sujet
History
Annexe 1

Comment les Français
ont financé leur propre exploitation
Les officiels français sont stupéfaits lorsque les Allemands, le 8 août 1940 à Wiesbaden, au cours d’une réunion de la commission d’armistice, annoncent qu’à titre « d’acompte » sur le remboursement des « frais d’occupation » l’État français devra leur verser quotidiennement 20 millions de marks payables en francs à compter du 25 juin 1940 sur un compte ouvert à leur intention à la Banque de France. Le ministre des Finances, Yves Bouthillier, fait assez rapidement le calcul : cette somme, soit 400 millions de francs par jour, correspond « à une charge annuelle de près de 150 milliards de francs, donc à plus du budget de la France tout entier en 1939, période d’armement intensif », comme il l’écrira dans ses mémoires962. En gros, la France va vivre pendant quatre ans avec un budget de l’État doublé par rapport à la période précédente mais partagé à parts égales entre les Français et l’occupant. Après s’être fait confirmer par les militaires qu’un soldat « coûte » 22 francs par jour, y compris la solde, Bouthillier calcule qu’une somme cinquante fois moindre suffirait à couvrir les frais d’une armée d’occupation de 300 000 hommes. Le budget demandé par les Allemands permet d’entretenir 18 millions de combattants ! Le Reich, qui imposera le même type d’exigence aux autres pays occupés, profite de ce que la convention d’armistice pose dans son article 18 le principe, classique, de l’entretien des troupes d’occupation par le vaincu, sans rien préciser des montants à verser.
Le général Huntziger, chargé de demander des explications, n’obtient aucune réponse sérieuse. Comment est-on arrivé à cette somme ? D’après l’historien allemand Eberhard Jäckel963, Richard Hemmen964, l’homme chargé des questions économiques à Wiesbaden, a calculé grossièrement que la poursuite de la guerre coûtait 100 millions de marks par jour à l’Allemagne et qu’on pouvait exiger de la France le paiement de 20 % de cette somme. Hemmen refuse la distinction stricte, et logique, que cherche à lui faire admettre Huntziger entre, d’une part, troupes d’occupation et, d’autre part, armée d’opération chargée de poursuivre la guerre contre la Grande-Bretagne. « Les troupes d’occupation sont celles nécessaires pour la continuation de la guerre », dit-il fin août 1940, toujours dans le cadre de la commission d’armistice965. Mais « l’argent versé sera dépensé en France », rassure-t-il son interlocuteur français. « L’Allemagne a renoncé au système employé, il y a vingt ans, qui consistait à transférer les paiements du pays vaincu à l’intérieur du pays vainqueur. » Nous reviendrons sur ce point essentiel de politique économique. Le général français, qui s’y connaît en économie ou qui s’est fait préparer un argumentaire par des inspecteurs des finances, conclut : « Mais avec cet argent les Allemands pourront acheter la France tout entière ! » Voilà bien l’essentiel effectivement.
Les indemnités d’occupation ont constitué le premier moyen ingénieux, et d’une extrême simplicité, de piller la France de manière « correcte ». Comme l’écrivait Pierre Arnoult en 1950966 : « Ils nous ont tout acheté correctement ; mais ils ont tout payé avec l’argent qu’ils nous avaient pris. »
Bien sûr le gouvernement français essaye à plusieurs reprises dès l’été 1940 de faire réduire le tribut imposé par les Allemands. Après avoir usé d’arguments logiques au cours des premières semaines, il espère trouver une solution politique après les entrevues de Montoire entre Hitler et Pétain (22-24 octobre 1940). Mais très vite, il apparaît que la « collaboration », évoquée pour la première fois par le maréchal après cette rencontre, n’est qu’une illusion française, entretenue notamment par Laval. Hitler s’est seulement demandé pendant quelques jours s’il pourrait verrouiller la Méditerranée et en particulier enlever Gibraltar aux Anglais en s’appuyant sur les Espagnols et les Français. Dès le 31 octobre, Yves Bouthillier, rencontrant Richard Hemmen, constate « l’impossibilité de tirer, sur le plan économique, le moindre parti de Montoire ». Le ministre des Finances revient alors à sa tentation, souvent évoquée dans ses mémoires, de cesser unilatéralement les versements, ce qu’il fera entre le 30 novembre et le 21 décembre 1940. Sans conséquence immédiate, puisque les Allemands, à l’époque, n’arrivent pas à dépenser tout ce qui est porté à leur compte. Mais la réaction de l’occupant est si vive après le limogeage de Pierre Laval par Pétain le 13 décembre 1940, opération suscitée notamment par Bouthillier, que ce dernier trouve plus prudent de reprendre les versements avant que l’occupant ne hausse le ton.
L’occasion d’une négociation se présente à nouveau en mai 1941, lorsque l’Allemagne a besoin de faire passer par la Syrie, administrée en principe par Vichy, de l’aide destinée aux Irakiens révoltés contre les Britanniques. Principal argument des Français pour remettre en cause le montant des frais d’occupation : les sommes demandées sont tellement énormes que les Allemands n’arrivent même pas à les dépenser. « À la date du 12 février 1941, sur 96 milliards de francs portés au crédit du compte de l’administration allemande, 45 seulement, moins de la moitié, avaient été dépensés », écrira Yves Bouthillier967. Richard Hemmen, qui croit peut-être encore à une guerre courte, semble se laisser prendre à l’argument. Le 8 mai, au cours d’une entrevue avec l’amiral Darlan, chef du gouvernement, et Bouthillier, il accepte de baisser les avances de 400 à 300 millions de francs par jour.
Mais la prolongation de la guerre et la construction des fortifications allemandes en France viendront relativement vite à bout des « économies » de l’occupant. Les Allemands, qui ont reçu 201 milliards de francs de juillet 1940 à décembre 1941, en ont dépensé 137 seulement pendant cette période. Alors qu’ils reçoivent 300 millions de francs par jour, ils en ont en revanche dépensé quotidiennement 352 millions au premier trimestre de 1942, 382 millions au deuxième et 443 au troisième, indiquera le successeur de Bouthillier, Pierre Cathala968. L’invasion de la zone Sud le 11 novembre 1942, après le débarquement allié en Afrique du Nord, fournira ainsi le prétexte nécessaire aux Allemands… pour remonter de 300 à 500 millions de francs par jour l’acompte journalier, somme qui sera payée à partir du 11 novembre 1942 et jusqu’au 12 août 1944. Le retour au pouvoir de Pierre Laval en avril 1942 et son propre départ du gouvernement ont d’ailleurs mis fin, estime Bouthillier, aux tentatives pour réduire la facture allemande. « Le financement de l’entretien de l’armée occupante a brusquement cessé, au printemps de 1942, d’être une affaire capitale », écrit-il, égratignant ainsi au passage non seulement le chef du gouvernement mais aussi son successeur Pierre Cathala – qui n’est bien sûr pas d’accord avec cette lecture des événements dans ses propres mémoires.
En plus des réquisitions opérées par l’armée d’occupation et payées par le Trésor français, l’État allemand dispose donc pendant toute la durée de l’Occupation de quantités considérables de francs. Il peut par là même acquérir tout ce qu’il veut en France sans être trop regardant sur les prix, qu’il s’agisse d’avions, des millions de mètres cubes de béton coulés en partie par des entreprises et des travailleurs français sur le « mur de l’Atlantique » ou de toutes sortes de produits et de matériels. Et il n’a aucun problème pour verser des subsides par des voies détournées pour acheter la complaisance de la presse parisienne.
Les soldats d’outre-Rhin peuvent, avec leur solde, ramener des « articles de Paris » à leur fiancée, tant qu’il en reste dans les boutiques, et notamment dans les grands magasins parisiens qui ont du mal à reconstituer leurs stocks. Ce mode de pillage pacifique n’est pas marginal. Au procès de Nuremberg, l’accusation française citera à ce sujet des chiffres tellement élevés qu’ils semblent exagérés (5 milliards de francs par mois) mais indiquant bien, vu leur ordre de grandeur, qu’il s’agit là d’une politique déterminée d’amélioration de l’ordinaire des familles allemandes grâce aux frais d’occupation. D’ailleurs, précisera-t-on, « un service d’acheminement de colis adressés par les Allemands séjournant dans les pays occupés avait été créé. Les objets expédiés étaient empaquetés dans un papier spécial et munis de cachets destinés à les faire bénéficier d’une franchise douanière à leur entrée en Allemagne969 ».
Le clearing à sens unique
Les entreprises allemandes, elles, n’ont pas accès, comme les autorités et les militaires installés dans l’hexagone, aux francs des frais d’occupation. Mais il est dans l’intérêt du Reich qu’elles puissent acheter en France des matières premières ou du matériel qui, in fine, contribueront à l’effort de guerre allemand. Et même si les participations acquises alors dans des sociétés françaises sont moins considérables que ne le disent et le craignent les contemporains, il faut bien qu’elles les payent. Or le monde de 1940 ne connaît pas la libre convertibilité des monnaies qui règne assez largement aujourd’hui, en tout cas entre pays riches. Pas question d’aller dans la première banque venue ou la plus proche officine de change pour vendre des marks contre des francs ou le contraire. Les États contrôlent de près ces opérations. Si les exportateurs français ramènent plus de marks que les exportateurs allemands ne reçoivent de francs, en théorie, la Banque de France demande à sa consœur allemande de régler la différence en or ou en devises fortes. En réalité, depuis un certain temps déjà, elle ne le faisait plus car l’Allemagne n’avait plus d’or. Le célèbre Dr Hjalmar Schacht, président de la Reichsbank, puis ministre de l’Économie de Hitler, avait monté avant la guerre tout un système de traités de commerce bilatéraux pour compenser importations et exportations sans avoir recours à l’or et sans que les devises sortent de leurs pays d’origine respectifs. L’Allemagne victorieuse en impose un de plus à la France, comme aux autres pays occupés. À ceci près qu’il ne s’agit plus d’un traité équilibré entre partenaires égaux, mais d’un accord déséquilibré entre un vainqueur et un vaincu. Ainsi fut institué dès le 8 août 1940, en même temps que le système des frais d’occupation, le célèbre « clearing ».
Voici ce qu’en écrira le ministre des Finances Yves Bouthillier : « On sait que le paiement des marchandises échangées entre deux pays soumis au régime du contrôle des changes est fait par “compensation”. Autrement dit, il n’y a pas, en principe, de règlement monétaire. Les exportations du premier pays dans le second sont payées par les exportations du second dans le premier. Lorsque la compensation devient impossible en raison du déséquilibre des échanges, le commerce entre les deux pays est interrompu, à moins qu’un règlement monétaire n’intervienne. » La différence peut en effet être réglée dans une monnaie internationalement reconnue comme le franc suisse si les deux banques centrales ne veulent pas recourir à l’or. « Le projet du Reich était caractérisé par ceci, poursuit Bouthillier, que, quelle que fût la situation des échanges (et il n’était que trop certain que le mouvement des marchandises de la France vers l’Allemagne serait sans commune mesure avec celui des marchandises de l’Allemagne vers la France), les exportations françaises ne seraient jamais suspendues et que le Trésor français ferait son affaire du règlement des créances des exportateurs français sur le Reich et les débiteurs allemands. » En somme, l’office des changes qui payait les exportateurs français en francs inscrivait, en vertu de l’accord de clearing, une créance équivalente sur l’Allemagne dont il savait qu’elle ne valait à peu près rien. L’Allemagne, comme c’était prévisible, ne livrant pas grand-chose à la France, malgré les promesses de réapprovisionnement en matières premières de l’industrie française qui travaillait pour elle, pas même les pommes de terre promises aux Français en 1940. Alors que 90 % des exportations françaises partiront en Allemagne. « La France devait se contenter d’un crédit au clearing réalisable dans l’avenir », résumera, de façon quelque peu cynique, le Dr Michel, le patron des affaires économiques allemandes à Paris, dans le rapport de fin de mission qu’il rédigera en 1944970. Les négociateurs français, et notamment Maurice Couve de Murville, responsable des finances extérieures au ministère des Finances, essayèrent d’obtenir qu’une partie au moins de l’excédent des exportations françaises soit « transférée » en or ou en devises fortes. Mais rien à faire.
À la fin de l’Occupation, le crédit français au « clearing », bien entendu sans valeur, se monte, d’après Elmar Michel, à 8,5 milliards de marks et compte à lui seul pour 43 % des dettes allemandes de ce type en Europe. Il représente un petit quart des sommes prises par l’Allemagne à la France. Des sommes qui, clearing et frais d’occupation additionnés, se montent à 810 milliards de francs pour Michel, 745 pour Bouthillier et 1 018 pour la Cour des comptes. L’ordre de grandeur fait donc l’unanimité.
Un taux de change qui tient compte de la défaite de la France
Comme si ces deux modes de pillage financier ne devaient pas être suffisants, avant même d’avoir exigé les frais d’occupation et imposé cet accord de commerce inique, l’Allemagne a fixé un taux de change surévalué pour le mark : désormais 1 mark vaut 20 francs, alors qu’il en coûtait 16 en août 1940 au cours officiel (16,27 très exactement d’après le taux évoqué dans l’accord sur le clearing pour la liquidation des dettes). Dans la mesure où l’Allemagne veut conserver sa production et compte vendre le moins possible à la France, le renchérissement relatif des prix allemands ainsi provoqué ne présente aucun inconvénient pour elle. Pendant les guerres on ne cherche plus à exporter à tout prix. Ce taux n’a donc pour effet que d’augmenter le pouvoir d’achat du mark. Le problème concret pour la France est au demeurant très relatif puisque les Allemands se procurent autant de francs qu’ils le veulent par le biais des frais d’occupation et du clearing. Mais la valeur de la monnaie, c’est tout un symbole. Et, au cas où les Français ne l’auraient pas compris, on le leur fait savoir assez vite quand ils s’insurgent contre cette parité dans le cadre de la Commission d’armistice. Pour bien apprécier la valeur des deux monnaies, il faut, leur dit-on, « tenir compte de la défaite de la France »…
La seule parade que trouva l’administration des finances, pour compenser un peu la surévaluation du franc et récupérer une partie du déficit du clearing, consista à instituer une taxe à l’exportation « dont le produit [fut] mis à la disposition des acheteurs français de produits allemands » pour compenser le prix excessif de ces produits dû à la surévaluation du mark. Cette taxe sera levée par une nouvelle administration au nom peu engageant, le BAVE, Bureau d’achats et ventes à l’étranger, dont s’occupera notamment un jeune inspecteur des finances prometteur, Jacques de Fouchier, le futur président de Paribas971. Tout en reconnaissant que beaucoup de « gros poissons » échappèrent à la taxe, il s’étonne dans ses mémoires de la « relative ponctualité » avec laquelle elle fut versée. Preuve que les disponibilités allemandes sont de toute manière considérables, après l’avoir jugé « inadmissible972 », les représentants de l’occupant toléreront ce système, en protestant de temps à autre...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Sommaire
  5. Avant-propos
  6. Introduction
  7. Livre I - Face aux Allemands : collaboration, résistance, marché noir…
  8. Livre II - Face à Vichy : pétainisme, intrigues, spoliations…
  9. Conclusion - Cinquante ans après
  10. Postface - Quoi de nouveau en 2013 ?
  11. Annexe 1 - Comment les Français ont financé leur propre exploitation
  12. Annexe 2 - La Bourse pendant l’Occupation
  13. Annexe 3 - Repères chronologiques
  14. Annexe 4 - Quelques chiffres
  15. Notes
  16. Index
  17. Remerciements