Des perversions sexuelles aux perversions morales
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Des perversions sexuelles aux perversions morales

La jouissance et la domination

  1. 224 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Des perversions sexuelles aux perversions morales

La jouissance et la domination

À propos de ce livre

Que cherche vraiment le pervers ? Le plaisir ? Pas si sûr. Sadisme et masochisme, exhibitionnisme et voyeurisme, fétichisme,travestisme, pédophilie : quelles sont les grandes formes de perversions sexuelles ? Quelle est leur logique ? Perversion-narcissique, sadisme et masochisme moraux, cynisme, mythomanie, phénomènes de groupe : la perversion n'est pas qu'un mode " décalé " de sexualité ; c'est aussi et peut-être surtout un mécanisme d'emprise par lequel le pervers cherche à imposer sa loi à autrui, en le niant. Comment déjouer les pièges qu'il tend ? Comment éviter d'être son complice malheureux et comment résister ? En apprenant à voir clair dans son jeu. Psychanalyste et thérapeute familial, Alberto Eiguer est l'auteur de contributions théoriques classiques, comme Le Pervers-narcissique et son complice, La Folie de Narcisse, Un divan pour la famille, mais aussi du Petit traité des perversions ou de Du bon usage du narcissisme.

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Informations

TROISIÈME PARTIE

DU CÔTÉ DE LA DOMINATION



Les perversions morales

CHAPITRE 10

L’emprise vassalisante


La perversion-narcissique

J’ai abordé cette forme de perversion de caractère à différentes occasions, dans des articles, dans un livre, Le Pervers-narcissique et son complice, et dans un chapitre du Petit Traité des perversions morales. Mon point de départ a été une série d’observations cliniques concernant des couples et des familles où ces individus apparaissaient comme tirant les ficelles du groupe. C’est Racamier qui m’a aidé à mieux définir leur psychopathologie, lorsqu’il remarque dans son livre sur les schizophrènes que « le pervers-narcissique se fait valoir aux dépens d’un autre ». Depuis, ce concept clinique s’est enrichi d’observations, de découvertes, auxquelles ont contribué d’autres cliniciens, au point qu’il est devenu nodal pour identifier un certain nombre de manipulations psychiques se manifestant dans des champs aussi divers que l’entreprise, les institutions de formation et de soins, la publicité, le marketing. À la différence du sadique moral, qui cherche à éprouver une satisfaction en humiliant et en maltraitant un tiers de façon très impulsive, le pervers-narcissique est plus calculateur et moins porté vers la jouissance ; c’est pour cette raison qu’il prolifère dans des contextes où il est question de rapport de pouvoir. Il agit par intimidation, produisant perplexité, paralysie, dévalorisation, sentiment envahissant de culpabilité chez ses victimes, qui finissent par accepter tous les compromis au détriment de leur estime d’eux-mêmes, voire acceptent de s’autodétruire, ou de justifier des actes contraires à leur propre morale (J.-P. Caillot et G. Decherf, 1987 ; M. Hurni et G. Stoll, 1996, 1998 ; M.-F. Hirigoyen, 1998 ; Ch. Dejours, 1998).
Le lien entre le pervers et son partenaire est ici particulièrement éclairant : en effet, c’est l’autre qui vit les conséquences de l’inflation narcissique voulue par le pervers-narcissique. Tout élément de différence psychologique entre les êtres humains, la force, les connaissances, l’expérience, l’aura sociale ; tout privilège dérivé de la richesse, de la position hiérarchique, de l’appartenance au sexe masculin, sont subvertis afin d’accentuer l’effet de domination. Comme les pervers-narcissiques préfèrent toujours avoir raison, leur situation sociale sert à affirmer ou à imposer sans discussion.
Ils ont également le goût du risque, aimant vivre dangereusement et s’en vantant avec facilité. En même temps, les organisations instituées ne leur inspirent aucun respect. Ils s’en moquent ouvertement, ils les ignorent, ou encore ils montrent, par leurs actions, leur inutilité, leur incapacité par exemple à procurer du bien-être à ceux qui en font partie et qui les respectent. Si les pervers-narcissiques se trouvent dans des positions marginales, leur comportement est celui d’un défi permanent, et ils cherchent à détrôner les puissants. Mais, quand ils sont les dépositaires du pouvoir, ils ignorent les règles les plus élémentaires de la démocratie relationnelle à l’intérieur d’un travail en équipe.
Une des ambitions des pervers-narcissiques est de vouloir faire table rase de toute pensée antérieure. Inaugurer une ère, fonder une nouvelle morale : tel est leur rêve.

Les premiers contacts

Ces personnes ont une présentation correcte. Parfois, certains éléments peuvent néanmoins choquer dans leur façon de s’habiller, discordante ou extravagante, dans le cadre toutefois d’une allure générale convenue. Ce ne sont pas des originaux : leurs goûts ne semblent pas répondre à un plaisir esthétique, même pas au désir d’attirer l’attention. Simplement, il s’agit de révéler qu’une partie d’eux est en quelque sorte hors du monde (Hurni et Stoll, op. cit.). Derrière cette apparence, la tension interne est grande, cela « bouillonne » et les « explosions » verbales sont coutumières. Déconcertants, certains patients adoptent successivement des attitudes colériques ou sereines, hyperpassionnelles ou neutres, sans que l’interlocuteur puisse les prévoir, car elles répondent à une stratégie manipulatoire. Au fond, ils sont émotionnellement froids, anesthésiés à la souffrance.

Les attitudes et la logique relationnelle

Les pervers-narcissiques peuvent se dire coupables, mais pour des fautes mineures. Ils se confondent alors en excuses, s’ils pensent que cela amènera les autres à se sentir proches d’eux. Ils éviteront toutefois de parler des gestes qui portent atteinte à la moralité la plus élémentaire, mais qu’ils accomplissent parfois : escroqueries, délations, manipulations. Ils cherchent en fait à utiliser les ressources de l’autre, ses compétences, sa vitalité, son enthousiasme. Cette stratégie est la conséquence d’un sentiment d’envie ; l’autre serait ainsi un ustensile au service des fonctions dont le pervers craint de manquer.
Dans tous les cas, l’éthique du pervers-narcissique repose sur la banalisation de ses méfaits : il y aurait toujours une raison noble pour balayer les principes, la sérénité, le prestige, les secrets de celui qui est en face. Comme il sait que chacun a quelque chose à se reprocher, il n’hésite pas à exploiter cet aspect. Ace titre, un oubli chez la victime est présenté comme négligence ; une erreur comme un manque d’affection ; une manifestation spontanée comme un comportement agressif. Le pervers-narcissique traite facilement l’autre de « fou » ou comme ayant une volonté de nuire. Il interprète les actes manqués de la vie quotidienne sous l’angle d’une logique qui ignore l’inconscient. Tout est volontaire, tout est mauvaise intention. À l’inverse, il se présente comme ayant subi lui-même des méfaits et des injustices. Cela l’autorise à devenir juge, à arbitrer de ce qui est bien et de ce qui est mal. Face au monde, les pervers-narcissiques ont tendance à s’ériger en surmoi, en « donneurs de leçons », en « consciences morales ».
Du reste, il n’est pas rare que, parmi ceux qui se proclament « hypermoralistes », on trouve ce type de profil. Ils vantent ainsi leur propre morale, ce qui suscite admiration et désir de suivre leurs conseils. À l’occasion, ils opposent leur credo au groupe, à la société. Mais ils n’attaquent pas frontalement celui qu’ils ont en face d’eux ; ils ne lui font pas nécessairement des reproches, mais s’expriment par allusions, ou en portant des critiques concernant des tiers qui auraient des ressemblances avec la personne à laquelle ils s’adressent. L’effet déstabilisant est d’autant plus grand.
Ce type de langage est très efficace pour remettre en question les rapports entre le moi et le surmoi d’un interlocuteur. L’appel à des exemples tirés de la collectivité et de la majorité résonne avec l’origine du sentiment social chez les individus ; autrement dit, avec la loi commune que chacun admet pour vivre en société. En me faisant le porte-parole du plus grand nombre, je parviens à m’infiltrer dans le moi de celui qui est en face de moi et à m’ériger en représentant de son surmoi. L’avis collectif entre en résonance avec les objets parentaux de cette personne, autrement dit, ceux qui lui ont appris ce qui est bon ou mauvais. Si je dis à quelqu’un : « Tu n’as pas été correct hier soir », c’est moins fort que de lui dire : « Un tel pense que tu n’as pas été correct hier soir. » « On a dit en réunion que tu n’es pas très bon » ; « Le groupe pense que… » ; « Comment se fait-il que tu ne sois pas au courant que… » ; « Tu ne t’aperçois de rien, toi » ; « Les gens n’osent pas te le dire » ; les possibilités sont nombreuses.
Dans ce même registre, le pervers-narcissique met en avant le manque d’information de l’autre, signe d’isolement, d’incommunication, dont il le rend responsable. Il est désigné éventuellement comme peu sociable : personne ne souhaiterait le mettre dans la confidence, dans les petits secrets du groupe ou de l’établissement où il travaille. Personne, sauf le pervers-narcissique, bien sûr.

Fétichisme relationnel, voyeurisme moral

Tout ce que je viens de décrire confirme le sentiment que la perversion-narcissique intègre, dans le but d’atteindre ses objectifs, différentes modalités de perversion comportementale. Le fétichisme tout d’abord : si le besoin s’en fait sentir, les personnes sont considérées et traitées comme des objets matériels, à utiliser, à rejeter ; elles sont envisagées sous un aspect particulier, utile au sujet, et non dans leur intégralité personnelle. La froideur psychique trouve là une explication. Le voyeurisme entre également en jeu, puisqu’il s’agit de guetter les failles et les faiblesses de la victime, et de les décortiquer. De même, l’attitude d’attente et d’observation méticuleuse, avant d’établir la stratégie de conquête, rappelle ces perversions sexuelles qui surérotisent le regard.
Le plaisir du pervers-narcissique est moins évident. Certes, il sait imaginer les effets de telle ou telle phrase, se régalant d’avance des conséquences. Mais il paraît au fond très démuni, comme ces êtres affamés qui attendent avec impatience le moment de se procurer leur nourriture, narcissique en l’occurrence. C’est dire que leur dépendance à l’autre est considérable. L’idée de « déprédation morale » a été suggérée par Racamier.
Dans tous les cas, le discours sert à nier cette dépendance, à souligner au contraire que c’est la victime qui a surtout besoin du pervers-narcissique, que c’est elle qui a pris l’initiative de rechercher sa compagnie, de nouer une relation avec lui. Le pervers est dépendant, mais il fait de sa victime le demandeur.

Les procédés : séduction narcissique, paradoxalité et induction

De quels éléments le pervers-narcissique se sert-il pour parvenir aussi bien à ses fins ?
Tout d’abord, une grande capacité de persuasion. Son narcissisme pathologique exagère son estime de lui-même. Il est « le meilleur partout » ; il réussit tout ce qu’il entreprend. Comme la séduction tend à rehausser le narcissisme du sujet, l’autre aurait tout intérêt à s’associer à lui. Cela lui apportera un peu plus de bonheur. Toutefois, il n’exclut pas la flatterie facile ou le mensonge.
Il utilise des messages opposés et intenables du point de vue logique, ce qu’on appelle « les doubles contraintes » : « Tu n’as pas besoin d’un maître, je suis le seul capable de le devenir pour toi. » Ou encore : « Ce n’est pas que je le veuille, mais tu dois m’écouter plus souvent » ; « C’est pour toi que je le fais. » Ou encore le célèbre : « Sois un homme, mon fils. » La dimension d’obligation, de contrainte, de coercition est, bien que toujours présente, dissimulée derrière un message rempli de bonnes intentions. Ces paradoxes semblent totalement cohérents au sujet alors qu’un observateur extérieur n’aurait pas de mal à montrer son manque de logique. Toutefois, la découverte de la manœuvre ne laissera pas de susciter une réaction hostile. Pas uniquement parce que le pervers-narcissique ne supporte pas d’être en quelque sorte « démasqué », mis en cause dans sa bonne volonté, mais parce que ces paradoxes ont un sens pour lui.
L’induction est certainement l’aspect le plus mystérieux. Si la victime se laisse abuser, c’est qu’elle peut se trouver dans une situation de dépendance et de fragilité, à la sortie d’un deuil par exemple. Le pervers le sent. Mais comment s’organise-t-il pour faire éprouver à la victime des sentiments inhabituels pour elle ? En psychanalyse, nous disposons d’un concept clinique approprié pour expliquer ces mouvements : l’identification projective. Le même appelle le même. L’autre doit reproduire ce que le sujet éprouve ou veut. On délègue ou on dépose activement dans l’autre des affects et des idées dont on souhaite se débarrasser. On le désigne ou on le catalogue d’une certaine façon, en lui attribuant souvent des rôles négatifs. Dans l’induction narcissique, le pervers va jusqu’à faire sentir à la victime ce que lui vit ou souhaite, et le fait agir. Il n’est pas question uniquement d’un vécu transmis, d’une influence psychologique, mais d’une impulsion à distance. Pousser la victime à la faute pour la critiquer ensuite et la mettre à sa merci enfin. C’est fort bien décrit dans le film de Bernard Rapp Une affaire de goût.
Peut-être le pervers-narcissique se réfère-t-il à un ordre qui ne serait pas organisé par la loi, mais par la pureté ; il officierait comme un intermédiaire entre la pureté, la perfection et le sujet (A. Eiguer, 1989). La forte personnalité du pervers-narcissique, dominé par un narcissisme monolithique, s’impose petit à petit à la victime. La logique du narcissisme pathologique : « Le monde et moi ne faisons qu’un » ; « Tout sera uniforme, tout sera à mon service. »
Cela explique pourquoi les adeptes des sectes commettent des atrocités au nom d’un gourou. Ils vont jusqu’à dépouiller financièrement leurs parents pour remplir les caisses de l’organisation, par exemple. On a parlé d’effet « hypnotique ». Le gourou est vécu comme le leader qui gouverne l’inconscient de l’adepte par son éthique de remplacement. Il va tantôt utiliser la dissuasion ou la terreur ; fréquemment il associe sa démarche à un dessein supérieur. Les dictateurs le savent par expérience lorsqu’ils manipulent les foules. Autrement, nous ne saurions expliquer l’obéissance qu’ils suscitent, le respect aveugle du chef, qui « ne se trompe jamais », et l’altération du sens moral chez les opprimés, qui oublient le cas échéant la solidarité ou la valeur de l’humain, même de la vie. L’ennemi politique ne mériterait pas le respect ; il peut être emprisonné ou disparaître, ses biens confisqués, son nom effacé. La propagande politique fait également usage des rapports au surmoi des individus, pour instituer une morale fallacieuse.
Dans nos sociétés démocratiques, la propagande ne parvient-elle pas aussi à contourner l’esprit des lois lorsqu’elle fait appel au sens moral des citoyens, au « respect du bien général », à « la nécessité de sacrifices économiques », et dans l’entreprise, au fameux besoin de « dégraissage d’effectifs » ? La notion de respect de l’individu risque de passer à la trappe.

Les multiples visages de la perversion-narcissique

P.-C. Racamier (1980-1993) a décrit des variantes permanentes, plus ou moins stables, de perversion-narcissique et des variantes passagères, qui peuvent se manifester dans d’autres structures de façon défensive et à la suite de situations de ruptures, vécues traumatiquement. Certains patients se présentent comme des délirants, et ils le sont bien ; ce sont des illuminés qui se vivent en relation avec Dieu, ce qui les autorise à entraîner des adeptes, à les abuser. Si, d’un point de vue clinique, ils sont identifiés comme des psychotiques, en ce qui concerne leurs liens sociaux, ils suivent une logique manipulatrice, c’est-à-dire au service d’un utilitarisme pervers certain.
En général, la pathologie perverse-narcissique s’exprime par des agirs pesant sur des tiers. C’est dans ce cadre relationnel qu’on peut le mieux la détecter. Un certain nombre de patients limites et psychotiques entrent dans cette catégorie. La perversion-narcissique leur permet de retrouver un certain équilibre, de renverser le sentiment d’emprise et d’intrusion, en devenant dominateurs et envahissants ; autrement, ils seraient submergés par leurs angoisses et leur perplexité.
Ainsi voit-on des patients à tendance sensitive se dire négligés, malmenés, harcelés, abusés, de manière à susciter la pitié, en même temps que la réprobation à l’encontre de ceux qui se seraient comportés agressivement envers eux, des individus qui auraient pour but de leur nuire. Ils soulignent uniquement ces conduites « préjudiciables » ou ils les déforment. L’interprétation comme mécanisme pathologique est ici la règle. Et ils en tirent aussitôt un sentiment de triomphe devant leurs accusés incapables de se défendre, pa...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Introduction
  5. Première partie - Des perversions en général
  6. Deuxième partie - Du côté de la jouissance - Les perversions sexuelles
  7. Troisième partie - Du côté de la domination - Les perversions morales
  8. Conclusion - Des solutions thérapeutiques
  9. Épilogue
  10. Bibliographie
  11. Table