Un sujet en soi
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Un sujet en soi

Les neurosciences, le Talmud et la subjectivité

  1. 184 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Un sujet en soi

Les neurosciences, le Talmud et la subjectivité

À propos de ce livre

Comment définir qui nous sommes ? Par tout un ensemble de valeurs subjectives, de souvenirs, d'expériences, de rencontres, d'attitudes, de décisions… et immanquablement aussi par nos croyances. Croyances les plus diverses qui, au-delà de la variété de leurs contenus, n'en demeurent pas moins les manifestations de ce stupéfiant constituant de notre vie mentale : nous sommes des êtres de croyance. Irrésistiblement. Sur les traces de cette composante centrale de notre subjectivité, Lionel Naccache, l'un des très grands neuroscientifiques de la conscience, plonge dans l'univers du Talmud– qui n'est pas étranger à sa propre subjectivité ! – pour mettre en lumière une résolution possible de cette énigme : ou comment apprendre à chérir notre subjectivité sans pour autant l'adorer ! Lionel Naccache nous livre à travers ses lectures talmudiques un exercice brillant d'herméneutique contemporaine qui nous permet de (re)découvrir cette œuvre gigantesque à la fois célèbre et méconnue qu'est le Talmud. Lionel Naccache est neurologue, professeur de médecine à la Pitié-Salpêtrière et dirige une équipe de recherche à l'Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM). L'écriture lui procure une voie d'exploration complémentaire à celle du laboratoire et de l'hôpital pour enquêter sur la nature de la subjectivité. Il est l'auteur du Nouvel Inconscient et de Perdons-nous connaissance ?, qui ont été de grands succès. 

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2013
Imprimer l'ISBN
9782738129956
Chapitre 7
Petit manuel à l’usage du noctambule juif

Lorsque l’on clôture l’étude d’un chapitre ou d’un traité du Talmud, on s’empresse d’en rouvrir un autre aussitôt, comme pour se signifier à soi-même – et aux autres qui nous entourent – que quelque chose comme l’achèvement de l’acte de connaissance n’existe pas. Que les vraies odyssées ne se terminent jamais. Jamais avant la mort du lecteur ! Du lecteur qui aura essayé de parler à d’autres lecteurs qui continueront, après lui, à donner vie aux paroles du Talmud. Pourtant, ne nous payons pas de mots, nous nous rapprochons grandement de la fin de ce texte construit autour de l’abord talmudique de la subjectivité ! Par où terminer ce récit que je voudrais sans fin ? Peut-être par un dernier désir. J’aimerais être capable de restituer l’extrême densité contenue dans ces premières pages du Talmud, du premier à leur dernier mot. Restituer le vertige de sens provoqué par une juxtaposition de thèmes, d’idées et d’impressions qui dessinent, par petites touches, un formidable tableau (un autoportrait ?) du Talmud dans son intégralité. Un condensé fractal de tout ce qui s’y trouve, de sa forme absolument inédite et de ce qu’il cherche à être pour son lecteur : un livre pour la nuit, une lecture pour essayer de traverser – en juif – la nuit de l’existence. Nuit qui ne se définit pas par une paranoïa à l’égard des « gentils », mais tout simplement par la difficulté de vivre en toute lucidité. À la recherche d’une joie qui ne doit rien à un abandon. Une joie dans la nuit.
« Quand la nuit descend sur la terre
« Quand le soir s’étend dans les bois
« Vers toi monte notre prière
« Seigneur daigne entendre notre voix. »
Chant du soir des Éclaireuses et Éclaireurs israélites de France, Jean-Maurice Muslak, « Faucon », 1936, mort au combat en mai 1940 lors de la bataille des Flandres.
En décidant de m’atteler à la rédaction de ce dernier chapitre dont l’idée précédait en réalité les trois premiers commentaires talmudiques de ce livre – ein moukdam ou meouhar ! –, je me suis souvenu d’une histoire tragique entendue lors de mes études de médecine. Il s’agissait du cas d’un jeune normalien en lettres qui avait atterri aux urgences d’un service de psychiatrie parisien dans un contexte de bouffée délirante aiguë, véritable « coup de tonnerre dans un ciel serein » selon l’expression médicale consacrée. Épisode inaugural d’une schizophrénie sévère initialement paranoïde, ayant ensuite évolué vers un état d’apathie et de détérioration cognitive avancée. Je ne l’ai jamais rencontré. La vignette nosologique qui résumait son funeste destin mental m’est cependant restée en mémoire, sans doute en raison d’un détail marquant : son délire de persécution était articulé autour de la croyance en un anéantissement imminent de la civilisation. Il s’était assigné une tâche, une mission, une raison d’être : recopier à la main les œuvres les plus importantes de la littérature française, promises sinon à une disparition certaine, et donc à un oubli définitif. Ce naufrage d’un esprit en chute libre dont le délire produisait précisément un récit d’anéantissement projeté sur les œuvres qui devaient compter parmi celles qui lui étaient les plus chères, tout cela procédait d’une sorte de mise en abyme : tristesse infinie de l’aliénation psychique. Ce fait divers psychiatrique m’est souvent apparu comme un extrait d’une nouvelle folle à la Borges. J’imaginais ce jeune homme enfermé dans une petite chambre, habillé de sa chemise d’hôpital, en train de recopier fébrilement le texte de Madame Bovary, exclusivement préoccupé par son aspect littéral, quelques années après l’avoir sans doute exploré sous toutes ses coutures sémantiques « khâgneuses » : depuis les variations nabokoviennes exaltant les assauts flaubertiens contre le philistinisme bourgeois, jusqu’à l’épopée sartrienne célébrant cet « idiot de la famille » que fut Flaubert… De l’esprit à la lettre, lorsque l’esprit ne peut plus faire autre chose que percevoir la lettre. Bref, l’histoire de ce patient s’est intégrée à mes histoires.
Elle me revient aujourd’hui à l’esprit. En désirant partager l’expérience de lecture des premières pages du Talmud, j’ai été saisi par une espèce de vertige : comment mettre en mots intelligibles l’ensemble des significations que ce texte parvient à déployer ? Significations superposées, enchevêtrées les unes aux autres, en résonance digressive et récursive, hubs sémantiques sans fin. Tâche impossible ! Aussitôt s’est manifesté, puis refréné, le simple désir de recopier patiemment chacune des lignes de ce texte – mot à mot, lettre à lettre –, en prenant le temps de mentalement égrener les multiples idées engendrées par sa lecture. Recopier le Talmud pour donner tout leur sens à ses mots, à ses lettres. Le recopier plutôt que de le commenter, le recopier intégralement plutôt que de citer certains de ses passages au fil de mes réflexions, simplement le recopier car tout est là, tout est déjà là. Condensation du sens. Compaction du sens. De Flaubert au Talmud, être gagné par le désir de recopier le texte choyé, le texte célébré, le texte ramené à une alliance du signifiant et du signifié.
Pour autant, le parallèle entre cette histoire psychiatrique et la mienne s’arrête là. Je ne veux pas attribuer au jeune scribe psychotique les mêmes intentions que celles qui ont gagné mon esprit, intentions que je n’ai d’ailleurs pas mises en actes. Il ne s’agit donc pas pour moi de verser dans une lecture romantique et narcissique qui chercherait à transcender l’essence dramatique de la psychose pour y chercher une quelconque esthétique morbide. Ce que je voudrais simplement exprimer ici, c’est la possibilité d’entrevoir dans l’acte de recopier un texte servilement – acte qui semble de prime abord relever de l’abrutissement ou de l’anéantissement psychique – l’expression d’une sagesse célébrant la lecture infinie.
Étrange réminiscence qui, par un effet de ricochet propre à l’écriture, me rappelle en écho l’un des 613 commandements de la Torah qui m’a toujours paru un peu énigmatique : chaque juif doit rédiger un rouleau de Torah, un sefer torah, sur un parchemin en peau d’animal, en suivant au détail près de très minutieuses instructions calligraphiques.
La position de chaque mot, de chaque lettre, de chacune des nombreuses « couronnes » graphiques ajoutées au-dessus de certaines lettres doit être respectée. Si un seul de ces détails est raté, l’ensemble du texte est annulé, impropre à remplir sa fonction, et relégué au cimetière des manuscrits1 juifs2 ! Quel est l’usage d’un tel commandement, et pour qui ? Je me le suis longtemps demandé. Il ne vise évidemment pas – aux yeux mêmes de la tradition talmudique – à assurer une multiplication des supports écrits indispensables à la pérennisation du judaïsme. « Une copie par individu ! et les vecteurs de la transmission seront assurés. » Même avant Gutenberg une telle exigence était difficile à justifier. Alors peut-être en vue d’une autre fin ? Copier à la lettre l’intégralité du texte de la Torah comme pour en saisir les infinies lectures tout en l’écrivant. Infinies lectures dont il est le support et qu’aucun de nos commentaires ne saurait épuiser. Vertige post-saussurien (post-lacanien ?), ou quand seul le signifiant est capable de convoquer l’infini des significations dont il regorge. Totalité – et complétude – de la forme du texte qui se porte garante de l’infini du sens. Totalité et infini bis.
Rassurez-vous, je ne recopierai pas ici ces premières pages de Berakhot, même si elles sont depuis longtemps tombées dans le domaine public ! Je me contenterai de les citer de manière très fragmentaire. Pourtant, l’envie me guette !
Les tout premiers mots du Talmud forment une question. Le ton du texte semble ainsi offert d’emblée au lecteur : vous pénétrez dans une œuvre de questions, ou plutôt de questionnement. « Évitons tout malentendu d’entrée de jeu », semblent nous dire les auteurs. Il existe évidemment des livres de réponses, je veux dire des livres dont la finalité est d’apporter des réponses. Des livres qui n’auraient aucun sens si on les vidait de leurs « réponses ». Ce n’est pas le cas du Talmud. Il propose bien entendu des réponses aux questions qu’il pose, mais ces réponses sont le plus souvent plurielles, d’apparence contradictoire et livrées à mille lectures. Elles sont davantage des supports de questionnement perpétuel que des réponses définitives. Des réponses qui apprennent à poser les questions en somme ! À les poser « talmudiquement ». Peut-être parce qu’une question « bien » posée trouvera toujours sa réponse, ses réponses, tandis qu’un livre de réponses est condamné à bientôt devenir périmé, victime d’un contexte très précis, celui de la rédaction du Talmud dans les académies babyloniennes avant le Ve siècle par exemple. Un livre de réponses est voué à terminer dans l’oubli, ou au mieux dans un musée ou un mausolée. Premier principe : le Talmud est un livre de questionnement. C’est ainsi que ses auteurs l’ont conçu.
Quelle est donc cette question inaugurale ?
« À partir de quand récite-t-on la [prière du] Chéma le soir ? »
La première question du Talmud vise les modalités précises d’un acte de prière. Second principe talmudique : la spiritualité la plus « noble » est toujours abordée à travers les contingences immédiates dans lesquelles elle se déploie, et en particulier ici à travers une préoccupation relative à la temporalité propre à l’exécution d’une prière. Faire abstraction de ces contingences ne permet pas de s’en affranchir, de les supprimer, bien au contraire ! Dès son premier mot, le Talmud exprime et exerce sa lutte, constante, contre une spiritualité qui chercherait à s’émanciper des conditions mêmes de sa possibilité. Le premier mot de cette question – qui est donc incidemment le premier mot du Talmud ! –, « Méémataï » (« à partir de quand ? ») contient les deux mots émet et met que l’on peut respectivement traduire par « vérité » et « mort ». Choisir de voir la « vérité » de la condition humaine et de l’ensemble des contraintes qui contraignent sa liberté, au risque sinon de choisir une « mort » de l’esprit. La question, et donc le choix qu’elle sous-entend, est immédiatement posée. La Guémara ne vous mène pas en bateau : tout est énoncé dès le premier mot, presque dès la première lettre. Il est encore temps de refermer l’ouvrage si vous étiez à la recherche d’un trip de méditation transcendantale, coupé de soi et du monde !
Pour autant, la prise en compte de ces fameuses contingences ne les élève pas – pour le Talmud – au rang de finalité existentielle : ces corps qui vivent, pensent, ressentent et agissent les uns avec les autres s’assignent comme finalité la « soumission librement consentie » à la Loi. C’est à cet instant précis que le Talmud prend la parole pour la première fois à travers sa question inaugurale : le jour s’achève, le soleil se couche, les corps vont prier. Ils s’interrogent au sujet du moment propice à la récitation de cette prière du soir.
Nuit, Nuits
La prière en question occupe une place centrale dans le judaïsme, elle s’ouvre par l’affirmation du monothéisme juif : « Chéma Israël [ce qui signifie “Écoute Israël”] l’Éternel est notre Dieu, l’Éternel est Un. » Prière récitée matin et soir, et dans les moments tragiques de l’existence, dernière prière récitée du vivant de l’individu. Prière du Chéma récitée chaque jour « que Dieu fait », matin et soir.
Comme dans cette blague célèbre qui affirme qu’un juif répond toujours à une question par une question, le Talmud bombarde aussitôt la première question qu’il se pose, par une nouvelle question, à vrai dire par une double question : « Pourquoi a-t-il parlé en premier du Chéma du soir ? Il aurait dû enseigner celui du matin en premier ? » Pourquoi ne pas commencer par s’interroger sur l’horaire de la récitation matinale de cette prière du Chéma, plutôt que de se préoccuper d’abord de sa récitation le soir ? Question qui suscite plusieurs réponses dans le texte de la Guémara. Le simple fait de se la poser permet en réalité de prendre conscience de ce qui distingue le soir du matin : entre les deux s’étend la nuit ! La nuit que chaque individu traverse du soir à l’aube.
Nous y sommes : la première question du Talmud nous parle en réalité de la traversée – juive – de la nuit ! La nuit au sens littéral bien sûr, qui est le support direct de la question rituelle que nous avons citée : « À partir de quand récite-t-on la [prière du] Chéma le soir ? » Mais très rapidement, le Talmud déploie à sa façon les autres significations – symboliques – qu’il associe à la « nuit ».
Nuit de l’exil du peuple juif, qui a débuté en l’an 70 avec la destruction du second Temple de Jérusalem3, exil dans lequel vivaient les auteurs du Talmud et dans lequel demeure aujourd’hui encore plongé le judaïsme religieux.
Nuit des persécutions du peuple juif et des haines animées par les motivations les plus diverses dont il a fait l’expérience au cours de son histoire, et qui ne sont pas absentes des pages de la Guémara. Il y a quelque chose de stupéfiant à découvrir dès ces premières pages – rédigées au plus tard vers la fin du VIIe siècle – un récit digne des facteurs déclenchants de nombreux massacres médiévaux européens de « juifs usuriers » :
« Rava a conseillé à ses fils de ne pas s’asseoir sur le lit d’une Araméenne à cause de ce qui est arrivé à Rav Papa. Car Rav Papa s’était rendu chez une Araméenne. »
D’après plusieurs commentateurs, Rav Papa désirait recouvrir une créance chez une femme araméenne à qui il avait accordé un prêt.
« Elle lui sortit une couche, en lui disant : Assieds-toi ! Il lui dit : Je ne m’assiérai pas avant que tu aies soulevé la couche. Elle souleva la couche et ils y trouvèrent un enfant mort. »
Il s’agit sans doute là de l’une des toutes premières fausses accusations d’infanticide (rituel ou non) portées contre les juifs.
Nuit de l’exil que nous pouvons entendre aussi comme le retrait de Dieu de la vie des hommes, de celle de chaque individu. Dieu qui se retire du jeu pour laisser l’homme maître de ses actions, comme le formulera plus tard le rabbin Isaac Luria dans son concept kabbalistique de Tsimtsoum.
Nuit de l’exil ou plutôt des exils donc, mais également nuit de la sortie d’Égypte qui est omniprésente dans ces pages de Talmud. Événement qui représente pour la pensée juive la naissance à la liberté du peuple d’Israël, et qui est survenu précisément au cœur de la nuit. Cette nuit de liberté spirituelle est célébrée chaque année le soir de la fête de Pessah. Véritable Charing cross spirituel4 : chaque juive et chaque juif doivent se considérer comme ayant personnellement vécu cette nuit de liberté, c’est-à-dire – pour que cela soit bien clair – celle de la sortie d’Égypte5 ! Il est notable que pour le Talmud cette libération qui a débuté au milieu de la nuit ne s’est achevée qu’à l’aube du matin suivant. Ainsi, avant l’achèvement de cette nuit de la liberté, cette dernière n’était pas encore acquise ! Autrement dit, vivre dans la nuit ne doit pas empêcher la femme et l’homme juifs de mener l’instant présent de leur existence, ch...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Dédicace
  5. Sommaire
  6. Chapitre premier - Le vif du sujet
  7. Chapitre 2 - Le Talmud, matériels et méthode
  8. Chapitre 3 - Unité de lieu, unité de temps… unité d’action
  9. Chapitre 4 - Le secret d’une vie juive « réussie »
  10. Chapitre 5 - Ce qu’un « miracle » ne peut pas !
  11. Chapitre 6 - Moi, Dieu et les autres
  12. Chapitre 7 - Petit manuel à l’usage du noctambule juif
  13. Clôture
  14. Références
  15. Remerciements