Bonnes Nouvelles des Territoires
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Bonnes Nouvelles des Territoires

Grand Prix 2016

  1. 176 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Bonnes Nouvelles des Territoires

Grand Prix 2016

À propos de ce livre

L'avenir n'est jamais écrit d'avance, il reste toujours à construire. Il n'y a pas de territoires ou d'entreprises condamnés, il n'y a que des territoires sans projets et sans hommes ou femmes de qualité pour les porter. La France d'en haut est à la peine pour trouver le chemin des réformes indispensables. Bonne nouvelle, si le mal est en nous, les solutions aussi. Il s'agit de changer la France par le bas, en s'inspirant des bonnes pratiques et des initiatives économiques et sociales réussies. La Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur a reçu en 2016 près de quatre cents candidatures pour le Grand Prix des Bonnes Nouvelles des Territoires. Le jury a distingué treize lauréats, dont les belles histoires sont racontées ici. D'abord Compte-Nickel, un compte sans banque qui s'appuie sur les bureaux de tabac. Le lien social est reconnu avec VoisinMalin, qui s'attache à restaurer la citoyenneté dans les quartiers difficiles. L'innovation – technique avec Pitchy, énergétique avec Terraotherme ou au service du handicap avec Amikeo – est aussi récompensée. Il y a encore la transmission des métiers avec L'Outil en main et enfin de multiples exemples de réinsertion professionnelle de chômeurs de longue durée avec Adecco Insertion, le Groupe ID'EES, Alyl Sécurité Incendie, Main Forte. Enfin, l'initiative de réduc­tion des dépenses publiques dans les collectivités territoriales est aussi saluée avec Approlys. Le développement durable et l'économie circulaire sont aussi à l'honneur avec Phenix. L'entrepreneur qui réussit l'impossible à force de courage et de volonté n'est pas oublié avec Maoré Assainissement Propreté. Michel Godet, vice-président de la Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur, est membre de l'Académie des technologies. Il a publié notamment Libérez l'emploi. Patrick Miliotis est délégué général de la Fondation. Anne-Laure Murier est journaliste. 

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2016
Imprimer l'ISBN
9782738135087

LES SEPT COUPS DE CŒUR DU JURY



Approlys : quand les collectivités se mettent à la consomm’action


L’union fait la force. Si l’adage ne date pas d’hier, la mutualisation de moyens mis en place par le Loir-et-Cher, l’Eure-et-Loir et le Loiret est suffisamment innovante pour avoir retenu l’attention de la Cour des comptes, fin 2015 : couvrant 23 domaines de l’achat public et deuxième au niveau national par son importance, cette centrale d’achats interdépartementale montre « les bonnes pratiques qui pourraient être généralisées afin de dégager des marges financières précieuses ». Opérationnelle depuis janvier 2014, Approlys rallie déjà plus de 600 entités publiques et privées, sans compter toutes les collectivités qui se portent volontaires d’un coin à l’autre de l’Hexagone. Avec un gain minimum avoisinant 20 % au bout de deux ans seulement, les économies sont d’autant plus durables qu’elles accroissent le développement local. Un bon sens qui ne demande qu’à être dupliqué près de chez vous !
*
La baisse de l’investissement public local, qui a reculé de 9,2 % en 2014 et dont l’érosion va aller crescendo, est-elle un chiffon rouge ? Face à cette chute libre, les collectivités disposent de plusieurs parachutes, confirme l’analyse de la Cour des comptes. Sans compter que, si la diminution des dotations de l’État est souvent pointée du doigt, elle est compensée de facto par un transfert de la fiscalité ; un effet de vase communicant, qui montre plutôt un résultat bénéficiaire aujourd’hui, à la faveur des régions et des départements. Le bilan est moins positif en ce qui concerne l’épargne des collectivités territoriales, quelles qu’elles soient ; effet ciseau faisant, cette fois-ci, sa dégradation structurelle est des plus pénalisantes pour ces mêmes collectivités, au détriment du contribuable… Raison supplémentaire d’enrayer l’hémorragie, en réduisant les dépenses de fonctionnement. Et plus, la Cour des comptes préconise d’accentuer le travail de mutualisation et de regroupement des achats. Une centrale d’achat interdépartementale ? Avec son Lab Coopération interdépartementale1, issu de la démarche Loir-et-Cher 2020, trois départements du Centre-Val de Loire ont pris une longueur d’avance, depuis fin 2012 : une telle structure en a résulté. Et Maurice Leroy, ancien ministre et président du conseil départemental du Loir-et-Cher, de répéter à l’envi : « La mutualisation est sans conteste l’un des grands chantiers du présent et de l’avenir. »

Le développement local sur tous les fronts

Première motivation : le développement du territoire. En tirant parti de la proximité avec l’Île-de-France, l’objectif est d’améliorer la compétitivité et l’attractivité de l’Eure-et-Loir, du Loir-et-Cher et du Loiret. Deuxième défi : maîtriser la dépense publique et la performance du service public. État, administration de la Sécurité sociale ou collectivités locales, la gageure est de prendre part à cet effort de redressement, sans léser les attentes des citoyens. À challenge ambitieux, outil de la même envergure. « Par rapport au groupement de commandes classique, l’avantage principal d’une centrale d’achats est de s’ouvrir beaucoup plus simplement à un grand nombre de contractants », explique Jean-Charles Manrique, directeur d’Approlys, formalisée en janvier 2014 sous la forme d’un groupement d’intérêt public (GIP). « Corollaire de cette structure juridique facilitatrice, elle se traduit par un véritable levier de coopération territoriale. Et, pour ne pas porter préjudice au tissu économique local, le périmètre des achats se restreint aux besoins en fournitures et services pour lesquels nous contractons habituellement avec des opérateurs économiques de dimension régionale ou nationale. Un second point de vigilance a été clairement établi : les optimisations attendues ne doivent altérer ni la qualité ni le caractère durable de notre politique d’achat. »
Parmi ses membres voisinent ainsi tous les territoires de la région via ses six conseils départementaux, des associations, des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), des établissements publics locaux d’enseignement (EPLE), mais aussi des personnes privées. Dès les trois premiers marchés passés par la centrale d’achats, concernant la fourniture de sels de déneigement, la fourniture de gaz et de services associés, ainsi que les équipements, la maintenance et l’hébergement de systèmes de visioconférence, les gains directs sur les achats se sont élevés à 560 000 euros, avec des baisses allant de 15 à 20 % par rapport aux prix payés par les départements. Ceux tirés sur les coûts de gestion des marchés ont approché 60 000 euros. Autre bénéfice, un plus grand nombre de fournisseurs dépose des offres et, ce, de meilleure qualité.
« Nous ne faisons pas de revente, mais proposons une ingénierie des marchés publics, avec un fonctionnement simple et efficace », décrypte Jean-Charles Manrique. « Moyennant une modique cotisation de 50 euros, les adhérents y trouvent un double avantage. Non seulement ils obtiennent des prix négociés compétitifs, mais ils n’ont plus la charge des procédures relatives aux passations des marchés et accords-cadres : les économies portent sur les frais de publication, sur les dépenses d’assistance à maîtrise d’ouvrage ou encore sur les coûts de personnel, avec la mobilisation d’une équipe au lieu de trois. » En 2015, c’est plus d’une vingtaine de procédures de marchés qui ont été publiées, sur 16 segments de marché, pour un volume d’achat de 28 millions d’euros. Se sont ajoutés notamment les produits d’entretien, le mobilier, le carburant en vrac, les moyens d’impression, le fioul ou encore les fournitures de bureau et scolaires. Sachant, par exemple, que le conseil départemental consomme chaque année près de 15 000 ramettes de papier, on comprend vite comment les petits ruisseaux font une grande rivière. Par ailleurs, grâce à un partenariat négocié avec l’Union des groupements d’achats publics (Ugap), tout adhérent peut bénéficier de ces tarifs « grands comptes » pour la fourniture de copieurs et d’imprimantes, l’équipement informatique, mais aussi l’achat d’une voiture : une avancée considérable pour une petite commune.

Un nouveau paradigme

Dès 2013, cette démarche dans le bon sens, voire à contre-courant de certaines gabegies, a été saluée par Acteurs Publics ; dans la catégorie « Fonction publique territoriale », ce prix a rejoint « les victoires de ceux qui agissent au quotidien pour moderniser le service public et améliorer sa qualité ». En mars 2015, c’est le magazine Décision achats qui remettait à Approlys un trophée d’argent, dans la catégorie « Innovation » ; l’écho a porté devant un auditoire de plus de 400 professionnels. Autre reconnaissance d’excellence, le Trophée 2015 de la performance de l’achat public, décerné par le portail éponyme et le Groupe Moniteur a fait honneur à la centrale d’achats au Salon des maires de France, en juin 2016. Cette mise en commun des achats a été optimisée par une mutualisation des moyens matériels et humains nécessaires au fonctionnement de la centrale. « Volontairement, la création et le fonctionnement d’Approlys se sont effectués sans aucune création de postes », détaille son directeur. La mutualisation des compétences étant notre maître mot, le GIP fonctionne uniquement avec du personnel mis à disposition par les trois conseils départementaux. Chefs de projet, juristes ou gestionnaires de marché, cette source d’économie doublée d’un gage d’efficacité s’est montée à l’équivalent de 6,85 temps-pleins en 2015. »
Fort de ces premiers succès, la liste des courses s’est garnie en 2016 ou va se garnir : vêtements de travail, plateforme de courtage en ligne, matériel de restauration collective, équipements informatiques, propane… « Alors que la commande publique française pèse 100 milliards d’euros, soit environ 10 % du PIB, l’idée que l’achat public est un levier politique, tant pour la croissance économique que pour la promotion des clauses sociales et environnementales, fait des émules », conclut son président Olivier Geffroy, conseiller départemental et rapporteur du budget au conseil départemental du Loiret, par ailleurs adjoint au maire d’Orléans. Inventer aujourd’hui pour réussir demain ? Parce que l’outil incarné par Approlys peut faciliter des initiatives en matière d’économie circulaire, plusieurs départements redoublent d’intérêt à son égard. La centrale d’achat territoriale propose de leur expliquer le mode d’emploi. Avec une règle de jeu : la double mutualisation des achats et des ressources humaines s’avère être un succès, à condition de se focaliser sur l’efficience… et non sur des enjeux de pouvoir. Ce conseil d’ami, autrement dit, va prendre tout son sens dans le cadre d’un nouveau projet, qui fédère désormais les 6 départements et la région du Centre-Val de Loire. À la faveur d’un rapprochement entre Approlys et Centr’Achats, c’est à l’échelle de cette centrale d’achats unique sur l’ensemble du territoire régional que les collectivités et leurs satellites vont mutualiser leurs achats, en 2017. Un guichet unique, en somme, pour multiplier la lisibilité et l’attractivité de ce véritable outil de coopération territorial. Avec pour seul credo d’économiser l’argent public !

Phenix : les surplus et les invendus, un gisement en or


Créer des linéaires discounts pour les denrées proches de la date de péremption, mettre les associations caritatives dans la boucle logistique de la grande distribution, ouvrir la filière de méthanisation aux produits gâtés… Anticipant les préconisations de l’ancien ministre Guillaume Garot, rapportées au printemps 2015, et la loi de février 2016 qui interdit aux hyper- et aux supermarchés de jeter les invendus, Phenix s’est mobilisée contre le gaspillage sur tous les fronts, depuis deux ans déjà. Grande distribution, événementiel, industrie, hôtellerie et restauration collective : à la faveur d’une plateforme numérique qui optimise sa présence physique, la start-up sociale se fait le relais logistique entre ces quatre marchés de (potentiels) donateurs et des filières de valorisation, dont les associations caritatives. À la clef de cet accompagnement novateur, zéro déchet à l’horizon et dans l’environnement. Baptisée comme l’oiseau symbolisant les cycles de la renaissance, l’entreprise porte d’autant bien son nom qu’elle a pris son envol… durablement !
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Notre monde contemporain n’est pas à un paradoxe près. Alors qu’une partie de la planète a faim, faisant face à une pauvreté agricole ou à une disette économique, plus de 30 % de la production alimentaire est jetée. Cela représente de quoi nourrir 66 millions de Français, pendant trente ans ! Sur nos terres, justement, 3,5 millions de personnes sont dépendantes de l’aide alimentaire. Foin de pénurie puisque 2,3 millions de tonnes sont gaspillées en France, chaque année ! Même sentiment de gâchis devant les conteneurs où, à l’ombre des grands magasins, l’on jette pêle-mêle jouets, produits d’hygiène, vêtements ou encore objets ménagers, décrétés hors circuit alors qu’ils peuvent garder une place dans la course… « Il est temps d’agir et de remettre un peu de bon sens au cœur du système », se sont révoltés les deux fondateurs de Phenix. Lancée en 2014 à Paris, cette start-up s’est fixé comme mission de « réveiller le potentiel des déchets », en favorisant une deuxième vie pour les invendus et autres rebuts, alimentaires ou non. Destinés notamment aux acteurs associatifs, ces produits ont ainsi mis au menu de populations nécessiteuses quelque 2,5 millions de repas en 2015. Au lieu de partir en destruction, d’autres produits ont été valorisés dans un panel d’autres filières, aussi bien dévolus à la nourriture animale ou transformés en soupes ou confitures que compostés, voire méthanisés, quand ils ne sont revendus à des déstockeurs. Ajoutez un avantage fiscal à hauteur de 60 % de la valeur d’achat hors taxes. Soustrayez un coût moyen d’élimination des déchets évalué entre 120 et 150 euros la tonne. Plus de 3 500 tonnes ont ainsi été monétisées, au bénéfice de tous. « Nous souhaitons faire de la poubelle l’exception et contribuer à la transition progressive vers un modèle d’économie circulaire, où les excédents des uns deviennent les matières premières des autres », argumente Jean Moreau, aux côtés de Baptiste Corval. « Notre équipe agit comme des alchimistes, transformant les surplus et déchets en or. »

Le déchet, nouvelle donnée dans la chaîne de valeur

Implantée en Bretagne, dans le Sud-Ouest, dans le Nord-Pas-de-Calais, en Rhône-Alpes, dans le Grand Est, en Normandie ou encore en PACA, avec deux autres régions à l’horizon 2017, l’entreprise sociale appuie son rôle d’intermédiation sur deux piliers complémentaires. Alors qu’un travail de terrain accompagne ses partenaires vers une gestion délestée de déchets in fine, une plateforme innovante a été mise sur pied grâce aux nouvelles technologies. À la manière d’une « place de marché Web en B to B », cet outil numérique de transaction connecte en temps réel l’offre et la demande de surplus, qu’il s’agisse d’aliments proches de leur péremption ou de produits invendus car passés de mode, écornés, mal emballés, etc. Via l’analyse des flux et des données, c’est aussi un outil de pilotage, consolidant la traçabilité, optimisant la gestion des stocks, alimentant le reporting sur la responsabilité sociale et environnementale (RSE) de l’entreprise. « Commander au plus juste ne suffit pas à éviter le gaspillage alimentaire : il reste des aléas entre nos estimations du marché et la réalité des ventes », témoigne Marc Porcher, associé du Super U de Mordelles en Ille-et-Vilaine et client de la filiale régionale Breizh Phenix. « Chaque matin, donc, nous étiquetons tous les produits qui arrivent en limite de consommation. Comme tout ne peut être vendu, le circuit proposé nous a permis de professionnaliser notre activité caritative : tout en divisant notre perte par deux, les dons aux associations ont été multipliés par 10. » Pour un autre magasin, le « coaching antigaspi » s’est soldé par un don mensuel de produits valorisés 29 300 euros, contre 4 500 auparavant, et une diminution par trois du nombre de bacs à ordures.
Sans une sensibilisation des employés, la conduite du changement serait moins effective : l’adhésion des équipes dans les magasins partenaires compte parmi les forces du projet, pendant qu’une signalétique depuis des entrepôts jusqu’au rayon soutient cet objectif « zéro déchet ». Grâce à son expertise de terrain et à son approche solution, l’entreprise est aussi bonne conseillère pour identifier de nouvelles filières de revalorisation des déchets, inhérents à chaque activité. Comment donner une seconde vie à des palettes ? Que faire du polystyrène et autres types de déchets ? Les cas de figure sont aussi variés que ses collaborations, qui ont rallié des grands groupes. Car, de la SNCF à L’Oréal, en passant par Lesieur, Henkel ou encore Vente-privée.com, la performance des indicateurs de développement durable est gagnante auprès des clients. « Du stockage à la destruction, en passant par la manutention, une réduction structurée et durable des déchets se traduit par une économie, y compris écologique », décrypte Jean Moreau. « Grande distribution comme industrie, traiteurs aussi bien qu’agences événementielles, chacun peut intégrer ce gain dans sa chaîne de valeur : qu’un produit en fin de vie ait de la valeur renouvelle complètement la notion de déchet dans le process des organisations. »

Une solution innovante,
qui innove au quotidien

Pour que les plus petites d’entre elles puissent s’inscrire dans cet élan, Phenix a décidé d’internaliser la collecte quand nécessaire. « Auprès des grands magasins, les volumes sont suffisants pour mobiliser directement de grosses associations, qui ont la capacité logistique de récupérer les invendus », explique Franck Marchand, chargé de projets dans les Pays de la Loire. « Dès qu’on s’éloigne des villes ou qu’au contraire on se rapproche de l’hypercentre, la situation est tout autre : dans les magasins de proximité, le potentiel de collecte se limite à l’aulne de la surface marchande. » D’où l’idée d’une mutualisation et d’un circuit ad hoc au cœur de Nantes, après une expérimentation concluante à Paris. « Pour la touche écolo, cette boucle d’une dizaine de kilomètres se fait à vélo », campe celui qui a essayé de lancer son activité dans le compostage, avant de rejoindre Breizh Phenix il y a cinq mois. Autre avantage de ce mode de transport pris en charge par Phenix, il reste aussi doux que fluide quels que soient le trafic ou les travaux : à peine les « grappes » sont-elles collectées auprès de trois magasins qu’elles sont entre les mains d’une association, en une heure et quart top chrono. Le vendredi, comme le lundi, ce sont les Petites Sœurs des pauvres qui bénéficient de saucisses cocktail, pains au fromage, poulet au curry, pizzas, crèmes dessert et autres choses auxquelles elles n’ont pas l’habitude de goûter ; elles, autant que les résidentes aux revenus modestes de leur établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), in situ. « Inutile de préciser combien ça nous aide », sourit Mateus M...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Préface - L’avenir à construire par les entrepreneurs
  5. Avant-propos - La moisson 2016 des initiatives impertinentes et réussies
  6. Les deux Grands Prix
  7. Les quatre Prix
  8. Les sept coups de cœur du jury
  9. Table
  10. Ouvrages de Michel Godet chez Odile Jacob