
- 352 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
La Chrono-Alimentation du cerveau
Ă propos de ce livre
Comment bien nourrir son cerveau pour qu'il fonctionne au top, pour avoir une mĂ©moire performante, pour rĂ©ussir ses examens ? Comment bien le nourrir pour faire face aux exigences de la vie, relever des dĂ©fis, ĂȘtre efficace ? Dans ce nouveau livre, le docteur Jean-Marie Bourre nous donne ses meilleurs conseils. Quels sont les aliments indispensables au cerveau ? Ă quels moments de la journĂ©e sont-ils le plus efficaces ? Le choix des aliments compte tout autant que le rythme des repas et la façon dont on mange. La chrono-alimentation permet de profiter au mieux des bienfaits des aliments pour maintenir et dĂ©velopper ses capacitĂ©s intellectuelles en fonction de l'Ăąge et des pĂ©riodes de la vie. Sachant tenir compte des rythmes naturels, elle assure au cerveau bonne santĂ©, efficacitĂ©, performance et plaisir. Que vous soyez parent d'un enfant en pleine croissance, une femme enceinte ou un senior, vous ĂȘtes soucieux de bien faire fonctionner vos neurones. Ce livre est le grand livre de l'alimentation du cerveau, il vous aidera Ă rĂ©ussir tout ce que vous entreprenez. Jean-Marie Bourre est membre de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine et de l'AcadĂ©mie d'agriculture. Il a dirigĂ© des unitĂ©s Inserm (de neurotoxicologie puis de neuropharmaconutrition) spĂ©cialisĂ©es dans la biochimie du cerveau, notamment ses rapports Ă la nutrition. Il a Ă©tĂ© l'un des dĂ©couvreurs des effets des omĂ©ga-3 sur le cerveau. Avec Les Aliments de l'intelligence et du plaisir, La DiĂ©tĂ©tique du cerveau et Les Bonnes Graisses, il a profondĂ©ment renouvelĂ© le discours sur la nutrition. Ses derniers ouvrages sont : La VĂ©ritĂ© sur les omĂ©ga-3, Bien manger : vrais et faux dangers et La Chrono-diĂ©tĂ©tique.Â
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Informations
Ăditeur
Odile JacobAnnée
2016Imprimer l'ISBN
9782738133823ISBN de l'eBook
97827381633941
Le cerveau et lâart de manger
Nourrir le cerveau à pas cadencés
Manger, câest la vie ; le rythme lâest aussi. Le dialogue entre le cerveau et les aliments est donc rĂ©ciproque : il fait manger, suscite le plaisir, mais subit dans le mĂȘme temps la qualitĂ© des aliments. Les horloges biologiques rĂšglent les fonctions vitales, calĂ©es sur des informations et des signes divers. Les unes, sous lâĂ©gide du cerveau chef dâorchestre de lui-mĂȘme et des organes, sont enfouies dans lâintimitĂ© de notre corps, alors que les autres sont environnementales. Or les rythmes de chaque partie reculĂ©e de notre organisme peuvent ĂȘtre trĂšs diffĂ©rents. Comme de nombreux organes bĂ©nĂ©ficient dâhorloges biologiques, il importe que le cerveau les contrĂŽle toutes, afin dâassurer lâharmonie de lâensemble du corps. Il se met lui-mĂȘme au diapason de la nature par la vision, tout au moins grĂące Ă quelques cellules trĂšs spĂ©cialisĂ©es dans la rĂ©tine. Les rythmes sont multiples. Ă la minute, Ă la journĂ©e (pour les repas), dâoĂč la cadence (infradienne) qui rĂ©gule lâappĂ©tit, contribue Ă lâharmonie de la prise des repas, et assure la physiologie du corps (et de lâĂąme, notamment parce quâil faut nourrir le cerveau) ; il faut soigner le corps pour que lâĂąme sây plaise, professait saint François de Sales. Le rythme circadien est bien connu, ne serait-ce que par lâobligation de dormir (une mauvaise rĂ©gulation du sommeil altĂšre notamment la mĂ©moire, et sâaccompagne, entre autres, de lâobĂ©sitĂ© !) ; environ 10 Ă 20 % des gĂšnes sâexpriment de maniĂšre circadienne, avec des spĂ©cificitĂ©s selon les tissus. Dâautres rythmes sont supradiens, scandĂ©s Ă la dĂ©cade (pour lâĂ©quilibre alimentaire), mensuels (bien connus des femmes, avec leurs cycles lunaires, pertinemment dĂ©nommĂ© periods par les Anglo-Saxons), voire trimestriels (manger de saison est-il une obligation biologique ? Oui, car le respect total de la chonobiologie naturelle inclut aussi le rythme des saisonsâŠ) et parfois annuels, voire plus. Notre responsabilitĂ© est manifestement engagĂ©e si, outre la nĂ©gligence des rythmes biologiques, la puissance de notre cerveau nous en suscite de nouveaux, altĂ©rant le fonctionnement de ceux qui nous sont plus naturels. Ce quâil rĂ©alise, par exemple, quand il organise la vie sociale de la sociĂ©tĂ©, dĂ©cide de certaines cultures et modes, notamment alimentaires (qui, par dĂ©finition, sont faites pour ĂȘtre dĂ©modĂ©es ; et se succĂšdent sans vergogne), mais leur nocivitĂ© sâest probablement dĂ©jĂ exprimĂ©e ; avant mĂȘme que la suivante ne survienne. En alimentation, plus quâailleurs, il ne faut pas confondre la diĂ©tĂ©tique avec la « diĂšte Ă©thique », encore moins avec le « manger correct », et ses avatars divers, dont lâorthorexie, qui consiste Ă se faire du mal en se voulant du bien⊠pasteurisation des aliments, des esprits, du palais ; « mentipulation », plutĂŽt que manipulation. Si les outils ont servi Ă prolonger la main, la rĂ©volution de ces derniĂšres annĂ©es est que lâordinateur prolonge, quant Ă lui, le cerveau. Le cerveau fonctionnera-t-il plus que la main, tout au moins dans la future vie sociale ? Quoi quâil en soit, il faut donc que son fonctionnement soit optimal, grĂące Ă la nourriture, entre autres.
Toujours est-il que les aliments ont une fenĂȘtre dâefficience Ă certains moments de la journĂ©e, en combinaison avec dâautres (concomitance qui fait que 1 + 1 est bien supĂ©rieur Ă 2, vĂ©ritable synergie) ; par contre, lâĂ©vitement de quelques associations devrait ĂȘtre la norme, Ă dâautres moments. La chrono-alimentation exige donc des successions chronologiques, des dĂ©lais, mais aussi des simultanĂ©itĂ©s, et parfois des exclusions ! Ce que, dâailleurs, la sagesse populaire millĂ©naire recommande, et que certaines religions imposent parfois. LâefficacitĂ© du mĂ©dicament (et ses effets adverses) peut varier du simple au double (parfois encore plus), selon le moment de la journĂ©e oĂč il est prescrit ; elle est aussi en relation avec les aliments qui sont absorbĂ©s simultanĂ©ment. Si lâalimentation est la premiĂšre mĂ©decine, lâheure de la prendre est de premiĂšre importance. Pourquoi et comment tout cela ?
Anagramme
Lâanagramme de « guĂ©rison » est « soigneur » ! GrĂące aux bons aliments, Ă la diversitĂ© alimentaire. Incidemment, celui de « indolore » est « endolori ». Tout un programme !
Dix jours pour trouver lâĂ©quilibre alimentaire !
LâĂ©quilibre nutritionnel se dĂ©termine sur une bonne dizaine de jours. Cela reprĂ©sente le temps nĂ©cessaire pour manger les trĂšs nombreux aliments diffĂ©rents qui apportent la bonne quarantaine de substances indispensables, sans lesquelles la vie est impossible. En revanche, qualifier un repas dâĂ©quilibrĂ© signifie quâil est harmonieux en termes de protĂ©ines, de graisses et de sucres, mĂȘme sâil est pauvre en calories, alors quâil est certainement riche en valeur nutritive. Toutefois, compte tenu de notre mode de vie, il est impossible de trouver en un seul repas tous les nutriments indispensables ; sauf excĂšs considĂ©rable, incompatible avec la sveltesse. Un repas ne peut donc pas ĂȘtre complet, un aliment encore moinsâŠ
Signification du mot « complet » :
simultanéité et non chronologie
Le mot « complet » est source de confusion, voire dâerreurs de prescription dâaliments. Le concept repose sur une obligation alimentaire : y puiser cette quarantaine de substances indispensables dont nous avons impĂ©rativement besoin. Parmi les plusieurs dizaines de milliers de molĂ©cules qui y sont prĂ©sentes. PrĂ©cision de vocabulaire : dans lâaliment, le nutriment constitue la fraction que nous allons digĂ©rer puis utiliser.
Les substances alimentaires indispensables
Une quarantaine de substances alimentaires nous est indispensable. Ce qualificatif signifie que nous ne savons pas les Ă©laborer â ou en quantitĂ©s beaucoup trop faibles â alors que nous en avons impĂ©rativement besoin. Il nous faut donc obligatoirement les trouver dans les aliments. Chacun les connaĂźt bien : ce sont treize vitamines, une quinzaine de minĂ©raux et oligoĂ©lĂ©ments, sept Ă neuf acides aminĂ©s indispensables (selon les Ăąges de la vie, parmi les vingt et un qui constituent les protĂ©ines), deux omĂ©ga-3 et un omĂ©ga-6.
Un aliment complet doit donc contenir tous les nutriments indispensables, en quantitĂ©s, en qualitĂ©s et en proportions. Seul le lait de femme rĂ©pond Ă cette dĂ©finition. Et ce pendant les cinq premiers mois de la vie, pour le seul nourrisson. Au-delĂ , le lait ne suffit plus, et il faut diversifier. Pour lâenfant, lâadulte, le vieillard, dans toutes les conditions physiologiques et pathologiques, il convient dâabsorber de nombreux aliments, chacun contenant quelques nutriments indispensables ; chaque classe a pour caractĂ©ristique dâĂȘtre plus ou moins riche en tel ou tel nutriment. Lâhomme est omnivore, il doit donc manger de tout. Cela est une chance considĂ©rable, mais aussi une obligation, dont il lui est dangereux de sâaffranchir avec des arguments (philosophiques, Ă©conomiques, Ă©cologiques) autres que nutritionnels (voire les discours contre la viande, par exemple, qui ignorent le mot nutrition).
En revanche, source de confusion, un aliment complet, quant Ă lui, contient la majeure partie (en qualitĂ©s et en quantitĂ©s) des nutriments quâil avait Ă lâĂ©tat « naturel vivant ». Cependant, il ne peut receler seulement que quelques nutriments indispensables. Le pain ou le riz complet sont, certes, plus riches en nutriments que le pain blanc ou le riz poli, mais nâen sont pas pour autant la panacĂ©e alimentaire !
Une bonne vitesse pour manger
Quand on se nourrit, Ă©videmment, le cerveau en est informé⊠Cependant, toutes les parties du cerveau ne travaillent pas de concert, cet organe recourt Ă des signaux objectifs issus de la prise alimentaire. Notre cerveau frontal, celui de notre intelligence, de notre personnalitĂ©, perçoit sur-le-champ un comportement organisĂ©, en lâoccurrence celui de manger. Dâautant quâil contribue Ă le crĂ©er et Ă lâexĂ©cuter. Sauf maladie mentale, quand vous mangez, vous le savez ! Mais le cerveau nâinforme pas directement et immĂ©diatement la zone cĂ©rĂ©brale responsable des sensations de faim, de rassasiement et de satiĂ©tĂ©. En bref, le cerveau qualifiĂ© de reptilien (celui qui assure la survie en contrĂŽlant le sexe, lâalimentation et le sommeil) met un bon quart dâheure pour percevoir ce que notre cerveau humain frontal sait dĂ©jĂ .
En effet, physiologiquement, il faut au moins une quinzaine de minutes pour que votre cerveau sache que vous avez mangĂ© quelque chose dâutile. Le temps que soient reçus et interprĂ©tĂ©s les multiples messages provenant de la bouche et du pharynx, de lâestomac, des intestins et du sang. Ces signaux sont Ă©lectriques car nerveux, mais aussi chimiques, dĂšs que les nutriments parviennent dans le sang. Pendant le premier quart dâheure, gloutonnement et bombance Ă tours de mĂąchoires sont possibles ; vous pouvez donc aisĂ©ment absorber beaucoup plus dâaliments que nĂ©cessaire. En moins dâun quart dâheure on peut donc ingurgiter bien au-delĂ du besoin requis par le corps, exprimĂ© par le signal de la faim ! Pour de strictes raisons de physiologie cĂ©rĂ©brale, dans la frĂ©quentation assidue du fast-food, tout semble faux, sur le plan culturel, comme nutritionnel et physiologique ! Le « food » est malheureusement trop souvent mĂ©diocre ; quant au « fast », il est absolument dĂ©testable ; certes, il signifie quâon est rapidement servi, mais lâambiance incite Ă manger vite⊠Quand les « cantines », qui devraient ĂȘtre des restaurants, veulent imposer des rotations rapides, cela devient socialement ridicule et mĂ©dicalement dangereux, bien quâĂ©conomiquement rentable. HonorĂ© de Balzac, dont les rondeurs sont bien connues, avec Le MĂ©decin de campagne lâa parfaitement observĂ© : « La cuisiniĂšre apportait chaque plat lâun aprĂšs lâautre, coutume qui a lâinconvĂ©nient dâobliger les gourmands Ă manger considĂ©rablement, et de faire dĂ©laisser les meilleures choses par les gens sobres dont la faim sâest apaisĂ©e sur les premiers mets. » Donc : pas trop rapidement, mais pas trop lentement non plus !
Car la lenteur est tout aussi nocive que la prĂ©cipitation. Il suffit dâobserver un enfant pour le comprendre. Parfois, en cours de repas, bien quâaffamĂ©, il est attirĂ© pendant quelques minutes par un jeu. Revenu Ă table, il ne veut plus manger, il nâa plus faim : son cerveau a eu le temps dâĂȘtre informĂ©. Quant Ă vous, adulte, au restaurant, quand le service est lent, vous mangez le pain de la corbeille en attendant les entrĂ©es, tout en le beurrant voluptueusement. Puis arrive le plat dit « de rĂ©sistance », qui vous rĂ©siste car vous nâavez plus faim : il sâest Ă©coulĂ© une bonne demi-heure depuis votre arrivĂ©e. Si vous aviez un appĂ©tit de loup quand vous lâavez commandĂ©, vous lâabsorberez tout de mĂȘme. Ă contre-estomac, sinon Ă contrecĆur. Soit dit en passant, si vous avalez lâaliment sans y prĂȘter attention, sa charge Ă©motionnelle est perdue, car il vous est impossible de revenir en arriĂšre. Vous pouvez certes en reprendre, mais au risque dâabsorber trop de calories. Vous ĂȘtes donc doublement perdant : ne pas manger de bons aliments, et perdre le plaisir de leur consommation. Le slow-food, quant Ă lui, peut vous priver de la diversitĂ© des diverses Ă©tapes du repas.
Ă la bonne heure
2 000 calories ingĂ©rĂ©es ont des consĂ©quences diffĂ©rentes en fonction de lâhoraire de la prise. AbsorbĂ©es en matinĂ©e, elles provoquent une lĂ©gĂšre baisse de la masse grasse, associĂ©e Ă une diminution du poids. En revanche, ingĂ©rĂ©es en fin dâaprĂšs-midi et en soirĂ©e, elles induisent une petite augmentation de sa masse grasse et un accroissement du poids. Il sâagit dâune vĂ©ritable chrono-nutrition de la charge calorique. Cela demande Ă ĂȘtre approfondi dans les annĂ©es Ă venir.
Ătes-vous complexĂ© par les procĂšs en sorcellerie contre les aliments qui occupent les mĂ©dias, ou bien persuadĂ© que vous avez accumulĂ© le faramineux excĂšs de quelques dizaines de grammes superfĂ©tatoires ? Si la rĂ©ponse est positive, alors, vous mangez avec culpabilitĂ©, et gĂ©nĂ©ralement vite, pour rapidement vous dĂ©charger de cette coupable activitĂ©. RĂ©sultat inattendu, vous allez ingurgiter plus, et sans plaisir.
Manger vite fait grossir
Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, et cela a Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ© Ă tous les Ăąges, chez les deux sexes et sur toutes les parcelles de la planĂšte, face aux mĂȘmes aliments, si vous mangez vite, vous absorberez environ 30 % de calories en plus que si vous le faites plus lentement.
Petit déjeuner et dßner : savoir attendre, ou pas
Sâil ne faut pas aller trop vite, il faut aussi souvent savoir attendre. Ainsi, la chronobiologie concerne le petit dĂ©jeuner. Physiologiquement, il est trĂšs difficile dâavoir faim, au rĂ©veil et pendant la demi-heure qui le suit. Attendez donc un peu aprĂšs le rĂ©veil, avant de petit dĂ©jeuner !
Cela sâexplique facilement, sous un prisme anecdotique et finaliste : Ă lâĂ©poque de Cro-Magnon, il ne faisait pas bon dâĂȘtre en hypoglycĂ©mie juste aprĂšs avoir Ă©tĂ© rĂ©veillĂ© par un prĂ©dateur canin ! Les malheureux qui lâĂ©taient ont Ă©tĂ© dĂ©vorĂ©s, la sĂ©lection naturelle a permis aux autres de rĂ©sister. Nous en sommes les heureux descendants. Mais il existe une explication beaucoup plus sĂ©rieuse, scientifique : des dĂ©couvertes rĂ©centes montrent que la glycĂ©mie est haute au rĂ©veil, sous lâinfluence spĂ©cifique dâune hormone.
ConsĂ©quence actuelle : soit on prend le petit dĂ©jeuner au saut du lit par habitude culturelle, sans ĂȘtre affamĂ© ; soit on ne prend rien, et la faim tenaille alors en arrivant au bureau ; ou en classe, sâil sâagit des enfants. Bonjour les hypoglycĂ©mies, les coups de pompe, le cerveau ralenti ! En rĂ©alitĂ©, le petit dĂ©jeuner doit ĂȘtre pris calmement et lentement, au moins une demi-heure aprĂšs le rĂ©veil car, auparavant, nous nâavons physiologiquement pas faim. Il doit ĂȘtre substantiel, câest-Ă -dire rĂ©guliĂšrement composĂ© de lait (plutĂŽt que de thĂ© ou de cafĂ©, sauf Ă les accompagner dâun yaourt), dâune tranche de pain, complet si possible (ou encore aux cinq cĂ©rĂ©ales, voire aux noix ; la baguette de tradition française est remarquable), tartinĂ©e dâune fine couche de beurre (le volume de deux noisettes), et Ă©ventuellement dâun soupçon de confiture ou de miel ; Ă©galement, pourquoi pas, dâune tranche de rosbif ou de jambon, sinon dâune aile ou dâune cuisse de poulet (labellisĂ© ou rĂ©ellement fermier) ou un Ćuf. Un petit verre de jus de fruit pressĂ© frais, strictement naturel sans aucun ajout, peut agrĂ©menter le tout. Mieux : un fruit. Le nectar est Ă Ă©viter, car câest du jus de fruit diluĂ© avec de lâeau sucrĂ©e ! Cette appellation est sympathique, la boisson lâest moins.
Pas dâimpasse sur le petit dĂ©jeuner
Pour lâenfant comme pour lâadulte, il est dangereux de ne pas prendre de petit dĂ©jeuner ou bien de prendre une collation trop sommaire : sa santĂ© cardio-vasculaire peut en souffrir. Faire lâimpasse sur le petit dĂ©jeuner, de maniĂšre frĂ©quente, augmente de 25 % le risque cardio-vasculaire, notamment avec hypertension et diabĂšte !
Plus tard dans la journĂ©e, le cycle du sommeil est prĂ©cĂ©dĂ© par un bon rythme du dĂźner. Il ne doit pas ĂȘtre trop lĂ©ger, et ne pas se situer trop loin du coucher. Il doit ĂȘtre pris environ une heure et demie avant le coucher. Sa composition doit ĂȘtre complĂ©mentaire de celle du dĂ©jeuner, en un peu plus lĂ©ger. Mais pas allĂ©gĂ©e, car votre organisme (et surtout votre cerveau) doit affronter le jeĂ»ne de la nuit.
En effet, mĂȘme en dormant, le cerveau exige beaucoup dâĂ©nergie, Ă chaque instant, sans aucune dĂ©faillance ! Il faut donc prendre des sucres « lents » au dĂźner. Pendant le sommeil, pour faire simple, le cerveau organise, classe et stocke les informations reçues pendant la journĂ©e. Les performances de lâimagerie mĂ©dicale permettent de montrer que les rĂ©gions cĂ©rĂ©brales qui sont sollicitĂ©es par un apprentissage durant la journĂ©e le sont Ă©galement pendant la nuit. Il se passe alors une sorte de classement du « fichier mĂ©moire » associĂ© Ă une « dĂ©fragmentation » du « disque dur-cerveau ». Par consĂ©quent, si le sommeil est bon, les acquisitions seront « imprimĂ©es », puis la restitution de ce qui a Ă©tĂ© appris sera excellente le lendemain, mĂ©diocre si le sommeil est lĂ©ger ! Un mauvais sommeil dilapide lâeffort intellectuel de la journĂ©e. Bien mieux, pendant le rĂȘve, certaines rĂ©gions cĂ©rĂ©brales augmentent leur consommation de glucose de 30 %, beaucoup plus encore lors de cauchemars. IndĂ©pendamment de toute interprĂ©tation freudienne, Ă©vi...
Table des matiĂšres
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Dédicace
- Introduction
- 1 - Le cerveau et lâart de manger
- 2 - Que manger pour nourrir le cerveau ?
- 3 - Manger et boire : rythmes et circonstances particuliÚres
- Conclusions
- Bibliographie
- Table