L' Homme premier
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L' Homme premier

Préhistoire, évolution, culture

  1. 256 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L' Homme premier

Préhistoire, évolution, culture

À propos de ce livre

La saga, abondamment illustrée, de l'évolution qui a mené de l'Australopithèque, le premier primate à marcher debout, à l'apparition des premiers villages, de l'agriculture, de l'élevage, de la céramique, etc. Jusqu'à ce que cette aventure donne naissance à l'Homme moderne. S'arrêtera-t-elle? Comme ceux qui l'ont précédé, l'Homme moderne cédera-t-il la place à une autre espèce humaine qui, à son tour, disposera de nouvelles compétences et accomplira de nouvelles merveilles ?Henry de Lumley est directeur du Muséum national d'histoire naturelle et du musée de l'Homme.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
1998
Imprimer l'ISBN
9782738104045
Chapitre 7
Les premiers Hommes modernes

Les premiers Hommes modernes se développent à partir de 35 000 ans dans de nombreuses régions du monde. Ils ont été précédés par des Hommes modernes anciens appelés « Proto-Cro-Magnons », dont les vestiges ont été retrouvés, datant de 100 000 ans avant notre ère, au Proche-Orient, notamment dans la grotte de Qafzeh près de Nazareth ou dans la grotte de Skhul au mont Carmel.
En effet, les Hommes de cette époque annoncent les Hommes modernes. Le front se relève, la face devient plus gracile avec l’apparition de la fosse canine, la réduction des sinus maxillaires et la saillie du menton sur la mandibule. Tous ces traits sont caractéristiques des Hommes modernes. Ces Hommes modernes anciens sont les premiers, avec les Néandertaliens, à enterrer leurs morts. Il s’agit toujours d’une culture moustérienne : les industries, les outillages associés à ces Proto-Cro-Magnons sont tout à fait comparables à ceux des Néandertaliens qui ont occupé toute l’Europe occidentale au début du Pléistocène supérieur, c’est-à-dire entre 100 000 et 35 000 ans.
À partir de 35 000 ans apparaissent les véritables Hommes modernes au front beaucoup plus développé formant une grande paroi verticale. Ces Homo sapiens sapiens, qui font leur apparition en Europe occidentale dès 38 000 ans d’après les dernières datations au carbone 14, vont être les créateurs des civilisations dites « du Paléolithique supérieur ». Leur stature est élevée, 1,70 m à 1,85 m, leurs os longs sont en général robustes, avec des insertions musculaires très marquées ; leur crâne volumineux est allongé, la moyenne de leur capacité crânienne est de l’ordre de 1 400 centimètres cubes.
Mais ce qui les caractérise, c’est leur front haut, cette paroi verticale au-dessus des orbites avec une face dépourvue de torus sus-orbitaire, contrairement à celle des Néandertaliens. Elle est particulièrement large et basse, les orbites sont rectangulaires et étirées transversalement, le squelette nasal est saillant, l’apparition de la fosse canine et la réduction du sinus maxillaire creuse une dépression sur le maxillaire supérieur. La cavité sinusale était très développée chez les Néandertaliens ce qui donnait à leur face un aspect soufflé et bombé. La mandibule est toujours très robuste et pourvue d’un menton proéminent.
Tout au long de leur évolution entre 35 000 et 10 000 ans avant notre ère, ces Hommes modernes vont se graciliser. Leur crâne va s’affiner, les reliefs osseux vont s’atténuer, la face deviendra relativement moins large et la stature progressivement plus petite. Le grand développement du front est certainement lié à une modification du cerveau, au grossissement des lobes frontaux antérieurs qui sont le siège des associations d’idées. Cela va entraîner l’émergence, ou tout au moins l’éclosion de la pensée symbolique. Ces Hommes vont inventer l’art : la parure, la peinture, la gravure, la sculpture et un peu plus tard le modelage.
L’évolution des Hommes modernes a débuté très tôt, certainement dans un milieu d’Homo erectus qui se sont répandus en particulier en Afrique et au Proche-Orient et dans l’Ancien Monde. En Europe occidentale, l’aboutissement ultime de l’évolution des Homo erectus fut les Néandertaliens qui ont disparu assez brutalement vers 35 000 ans et ont été remplacés par des formes plus évoluées, par des Proto-Cro-Magnons. Ceux-ci ont connu, sans doute aussi dans un milieu d’Homo erectus, un processus de gracilisation de leur face, avec la diminution et même la disparition du torus sus-orbitaire et l’élèvement du crâne, qui a débuté vers 100 000 ans. Vraisemblablement, ces Hommes modernes archaïques, ces Proto-Cro-Magnons ont submergé aux environs de 35 000 ans les Néandertaliens et les ont remplacés assez brutalement. Ils sont bien connus depuis la découverte de la sépulture de l’Homme de Cro-Magnon dans une grotte des Eyzies en 1865. C’est le premier représentant des Homo sapiens sapiens, c’est-à-dire des Hommes tout à fait modernes (Fig. 55).
Ces premiers Hommes modernes ont apporté au patrimoine culturel de l’humanité toutes sortes d’inventions étonnantes. Les ensembles industriels du Paléolithique supérieur diffèrent en effet de ceux du Paléolithique moyen par la technique de débitage et l’utilisation de l’os. Les premiers Homo sapiens sapiens ont considérablement développé les techniques de taille de la pierre en généralisant la taille laminaire. Ils sont parvenus à extraire de rognures de galet, de silex, de quartz ou de quartzite de longues lames tranchantes sur les deux bords. Avec cet outillage, l’industrie va s’alléger. Les éclats de débitage sont plus longs et plus plats, de sorte qu’un tranchant de plus en plus long peut être obtenu dans une masse de plus en plus faible de matière première.
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Fig. 55. – Le vieillard de Cro-Magnon, Dordogne, France.
Avec le débitage laminaire de la pierre, de nouveaux types d’outils vont se développer. Les grattoirs, qui existaient bien sûr dans les cultures moustériennes, vont être généralement aménagés en bout de lame et se multiplier. Les burins, encore très rares dans les civilisations moustériennes, vont devenir très abondants. Dans certaines cultures du Paléolithique supérieur, les grattoirs sont plus nombreux que les burins, comme dans l’Aurignacien par exemple ; dans d’autres, il y a plus de burins que de grattoirs, comme dans le Gravettien. Autre type qui se développe à partir du Paléolithique supérieur et qui prend une grande extension dans certains faciès de ces civilisations : le perçoir, une petite pointe piquante très acérée, généralement dégagée par des encoches adjacentes. Enfin, un autre outil va prendre son essor, c’est le couteau à dos, ou la pointe à dos : sur une lame de silex, un bord a été tronqué pour aménager un rebord appelé le dos. Burins et perçoirs sont des outils nouveaux, vraisemblablement liés au développement de certaines activités artisanales : travail des peaux et couture pour les perçoirs, travail du bois, de l’os et sculpture pour les burins.
D’autres types d’outils vont faire leur apparition, et pour la première fois, en os. D’abord des poinçons ou des bâtons perforés, appelés parfois « bâtons de commandement », qui étaient en fait des redresseurs de sagaies (Fig. 56). C’était certainement l’outil familier du chasseur, certains ayant été décorés et plus tard sculptés. Parmi d’autres outils en os, apparaissent par exemple l’aiguille perforée, l’aiguille à chas, dans le Solutréen vers 18 000 ans, puis le harpon à un ou deux rangs de barbelure dans le Madgalénien moyen vers 14 000 ans. Autre outil, très spécialisé celui-là, encore utilisé par les aborigènes d’Australie ou par les Esquimaux : le propulseur, un bâton à crochets destiné à propulser des sagaies avec une très grande force. Il s’est largement répandu dans les cultures de la fin du Paléolithique supérieur, dans les cultures magdaléniennes à partir de 14 000 ans (Fig. 57). Certains devaient être chers aux chasseurs, car ils ont été ornés, comme par exemple le propulseur à crochets découvert dans la grotte d’Enlène en Ariège, sur lequel ont été sculptés deux bouquetins affrontés.
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Fig. 56. – Bois perforés, redresseurs de sagaies.
Les cultures du Paléolithique supérieur vont se succéder en Europe occidentale. Pour la première fois, une chronologie des cultures peut être retracée, une évolution assez précise et rigoureuse, avec des pièces très caractéristiques. Le Châtelperronien (34 000 à 30 000 ans avant notre ère) est une industrie de transition entre le Moustérien et le Paléolithique supérieur. La plus grande partie de l’outillage est encore constituée par des outils de type moustéroïde (racloirs, denticulés, etc.). Mais de nouvelles acquisitions culturelles (couteau de Châtelperron, industrie osseuse) annoncent les premières civilisations du Paléolithique supérieur.
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Fig. 57. – Remontage d’un nucleus à lames du Paléolithique supérieur. Industrie en os du Paléolithique supérieur.
La plus ancienne est l’Aurignacien – compris entre 30 000 et 26 000 ans – qui se caractérise par des lames retouchées assez épaisses, des lames à étranglement, une grande abondance de grattoirs sur lames, ou carénés sur éclats épais (Fig. 58). Ces outils sont généralement aménagés par des retouches caractéristiques (« aurignaciennes »). L’outillage en os est varié et très élaboré : pointes à base fendue, poinçons, bâtons perforés, etc. C’est la civilisation qui nous a laissé les restes humains les plus prestigieux, ceux de Combe-Capelle, de Grimaldi et surtout de Cro-Magnon en France, ou de Brno et de Predmost en Europe centrale.
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Fig. 58. – Grattoirs aurignaciens.
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Fig. 59. – Industrie lithique gravettienne : pointe de la Gravette, pointe pédonculée, burins.
Puis, entre 26 000 et 20 000 ans, nous avons les civilisations gravettiennes, appelées parfois « périgordiennes » et qui se caractérisent par des outillages sur lames avec beaucoup de couteaux à dos, des pointes, comme celle de la Gravette, et une plus forte proportion de burins, sur troncature retouchée, que de grattoirs. L’industrie osseuse comprend essentiellement de longues sagaies, à biseau ou biconiques (Fig. 59).
Avec les civilisations solutréennes, nous sommes à l’apogée de la taille de la pierre. Elles sont caractérisées par de très belles pointes foliacées en silex que les préhistoriens appellent « feuilles de lauriers » et qui témoignent de la remarquable habileté de leurs artisans. Plusieurs phases peuvent être individualisées : une première, avec des pointes à face plane, des pointes retouchées sur une seule face ; un Solutréen moyen avec ses feuilles de lauriers qui sont parfois de véritables chefs-d’œuvre de la technologie, comme la célèbre pointe foliacée de Volgu trouvée en Saône-et-Loire ; la dernière est celle à pointes à cran, bien caractéristiques du Solutréen terminal. L’industrie osseuse est peu variée : petits hameçons, sagaies, bâtons percés, premières aiguilles à chas. Le Solutréen a dominé l’Europe occidentale entre 20 000 et 16 000 ans.
Enfin, entre 16 000 et 10 000 ans, les civilisations magdaléniennes occupent une grande partie de l’Europe occidentale, l’Espagne, l’ouest de la France, une partie même de la vallée du Rhône. Les vestiges sont bien conservés dans des sépultures datées avec précision comme à Chancelade, au Cap-Blanc, au Placard, à La Madeleine et à Saint-Germain-la-Rivière. Le Magdalénien n’atteint pas la Méditerranée, mais il se retrouve en Suisse où il se relie au Madgalénien final français par les sites du Jura et de Veyrier près de Genève. L’industrie lithique se caractérise par une grande abondance de burins, de grattoirs en bout de lame, de perçoirs et de lames à dos. L’outillage en os est remarquable : sagaies, certaines ornées, propulseurs, harpons…
Parallèlement, se prolongent en Europe de l’Est, notamment en Italie, des faciès culturels dérivés du Gravettien ap...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Sommaire
  5. Introduction
  6. Chapitre premier - Des bipèdes arboricoles
  7. Chapitre 2 - Le premier Homme
  8. Chapitre 3 - Les grands chasseurs
  9. Chapitre 4 - La Caune de l’Arago
  10. Chapitre 5 - La domestication du feu
  11. Chapitre 6 - Les Néandertaliens
  12. Chapitre 7 - Les premiers Hommes modernes
  13. Chapitre 8 - Les derniers peuples chasseurs
  14. Chapitre 9 - La néolithisation
  15. Chapitre 10 - L’âge des métaux
  16. Conclusion
  17. Crédits photographiques
  18. Cahier photos