
- 240 pages
- French
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- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Il faut taxer la spéculation financière
À propos de ce livre
L'industrie financière a rendu la spéculation accessible à tous, comptant sur la « sagesse des foules » pour réguler les marchés. Mais cette sagesse n'est pas toujours au rendez-vous : de la folie des tulipes en Hollande en 1637 à la crise des subprimes de 2008, les exemples sont nombreux de bulles spéculatives qui éclatent ! La passionnante histoire de la spéculation, relatée ici, n'est pas avare de surprises. Parmi elles, la plus paradoxale est que la spéculation financière peut aussi bien être bénéfique que néfaste. À petite dose, elle améliore le partage des risques dans l'économie et contribue au financement des innovations. À forte dose, elle provoque des crises financières très coûteuses pour la société. De même que l'on limite la vitesse sur les routes pour éviter les accidents, il faut limiter la spéculation financière, et pour cela il faut la taxer. À la suite de la crise des subprimes, qui a provoqué une récession mondiale, la Commission européenne avait projeté de mettre en place une taxe sur certaines transactions financières jugées spéculatives. Mais il est très difficile de distinguer les transactions spéculatives de celles qui ne le sont pas. Les auteurs proposent ici une solution applicable à toutes les transactions ; elle aurait un impact très faible sur la vie quotidienne, mais frapperait lourdement les transactions les plus spéculatrices. Le remède aux excès de la spéculation financière existe. Il reste à l'appliquer… de toute urgence. Ivar Ekeland, mathématicien et économiste, a présidé l'université Paris-Dauphine et dirigé le Pacific Institute of Mathematical Sciences de Vancouver. Jean-Charles Rochet, professeur d'économie à l'Université de Genève, est chercheur associé à la Toulouse School of Economics et professeur invité au MIT.
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Informations
PREMIÈRE PARTIE
Qu’est-ce que la spéculation financière ?
CHAPITRE 1
Une brève histoire de la spéculation financière
La spéculation, sous sa forme la plus générale, c’est un pari sur l’avenir. On en trouve la trace dès les débuts de la civilisation, quand il s’agit d’engranger et de répartir la récolte de l’année en cours pour tenir jusqu’à la récolte de l’année suivante. À mesure que la civilisation se développe, de nouveaux moyens apparaissent pour mettre en réserve : l’or et l’argent sont beaucoup plus faciles à stocker que le blé, et offrent les mêmes garanties, pourvu qu’il y ait un système de marchés soutenu par des échanges commerciaux actifs. Avec ces marchés apparaît la spéculation proprement dite, et au fil des siècles, on va voir apparaître de nouveaux instruments financiers, dont le seul but est de faciliter la spéculation. Ainsi les swaps et les options, qui sont omniprésents sur les marchés financiers d’aujourd’hui, sont complètement opaques pour les non-spécialistes. Cela dit, les instruments changent, mais les stratégies restent les mêmes. Dans ce qui suit, nous allons tâcher d’expliquer sur des exemples, dans un langage accessible aux non-initiés, en quoi consistent les principaux mécanismes et stratégies de la spéculation financière.
Les vaches de Pharaon
La révolution agricole ouvre l’ère où l’on spécule, c’est-à-dire où l’on cherche à anticiper l’avenir. Les chasseurs-cueilleurs s’alimentaient au jour le jour, et avaient peu de possibilités de stockage de nourriture. De toute façon, les normes sociales de ces civilisations stigmatisaient les tentatives d’accumulation de richesses. Dans de nombreuses sociétés amérindiennes et océaniennes, la pratique du potlatch1 (système de dons et contre-dons) faisait que la position sociale d’une personne était liée non pas à la richesse qu’elle avait pu accumuler, mais à la valeur de ses dons à autrui, notamment par sa participation aux repas communautaires. Le développement de l’agriculture permet de réaliser un surplus, c’est-à-dire de produire plus que ce que l’on peut consommer immédiatement. On peut alors stocker une partie de cette production, à titre de précaution contre les aléas climatiques, les guerres et les incendies.
Une belle illustration nous est fournie dans la Bible par l’histoire de Joseph et de ses frères2. Ceux-ci, jaloux de la préférence que lui manifestait leur père Jacob, vendirent Joseph comme esclave à des marchands de passage, qui le revendirent en Égypte, où il fit une belle carrière en interprétant les songes des puissants. Sa réputation monta jusqu’au pharaon, qui le fit venir pour lui soumettre le sien : « Dans mon songe, il me semblait que je me tenais sur la rive du Nil. Et voici que montèrent du fleuve sept belles vaches grasses, qui pâturèrent dans les joncs. Mais voici que sept vaches laides et maigres montèrent derrière elles, tout efflanquées, je n’en ai jamais vu de semblables dans tout le pays d’Égypte. Elles dévorèrent les sept premières, et lorsqu’elles les eurent avalées, cela ne leur profita guère, car elles étaient aussi maigres qu’au début. »
Joseph pose le diagnostic : « Voici que viennent sept années où il y aura grande abondance dans tout le pays d’Égypte, puis leur succéderont sept années de famine. » Et, en bon médecin, il prescrit le remède : « Que Pharaon agisse, et qu’il institue des fonctionnaires sur le pays. Il imposera au cinquième le pays d’Égypte pendant les sept années d’abondance, ils emmagasineront le blé sous l’autorité de Pharaon, ils mettront les vivres dans les villes et les y garderont. Ces vivres serviront de réserve pour les sept années de famine qui s’abattront sur le pays, et il ne sera pas exterminé par la famine. »
Ce texte est relativement récent, et les événements qu’il relate sont censés se dérouler durant le premier millénaire avant notre ère, mais il reflète bien les préoccupations des royaumes paysans qui émergèrent entre le Nil et l’Euphrate après la révolution néolithique, il y a environ six mille ans. Quelques groupes humains, ayant réussi à domestiquer quelques espèces animales et à cultiver des céréales, abandonnèrent le mode de vie des chasseurs-cueilleurs et fondèrent les premières cités permanentes. On pouvait désormais faire vivre des êtres humains, non plus en les envoyant tous les jours chercher leur pitance, mais en la produisant et en la stockant. Cette transformation du mode de vie s’accompagna d’une hiérarchisation de la société, la production de nourriture étant dévolue aux paysans (tout en bas de l’échelle sociale), alors que les classes supérieures se chargeaient des tâches plus « nobles », consistant à gouverner les autres, à intercéder auprès des dieux et à faire la guerre. Ces populations urbanisées crûrent et multiplièrent, et les groupes nomades de chasseurs-cueilleurs succombèrent vite sous le nombre.
Cette évolution des sociétés devait introduire dans la vie humaine un facteur nouveau : le risque collectif. Les bandes de chasseurs-cueilleurs adaptaient leur alimentation aux saisons, et maintenaient leur nombre, consciemment ou pas, à un niveau que l’environnement pouvait soutenir ; de toute façon, la survie était une affaire individuelle, et l’on ne s’encombrait guère des bouches inutiles. Pour les sociétés agricoles, où la nourriture est produite par une partie de la population, et doit ensuite être stockée, surveillée et redistribuée au cours de l’année, le problème devient collectif. Les sources d’approvisionnement ne sont pas diversifiées, et tout repose sur une ou deux récoltes par an. Si ces récoltes sont insuffisantes, c’est toute la société qui peut être exterminée par la famine.
La responsabilité de conjurer le danger repose alors sur le plus haut échelon de la société. Les sagas scandinaves relatent plusieurs épisodes où l’on sacrifie le roi pour conjurer la famine, et en Chine ancienne, si la récolte fait défaut, c’est un signe que le mandat du Ciel est retiré à l’empereur. Pharaon, lui, stockera suffisamment de grain durant les sept bonnes années pour franchir les sept mauvaises. Ce faisant, il légitime son rôle et assoit son pouvoir : finalement, ce que l’on demande au chef, c’est de nourrir le peuple. De fait, il stockera tellement de blé, nous dit la Genèse, qu’il pourra même secourir les migrants économiques ! Joseph retrouvera ses frères, venus en Égypte pour acheter du grain, il les fera venir avec toute leur famille, et l’histoire se terminera dans une embrassade générale.
Pharaon a bien de la chance que les sept vaches maigres soient montées du Nil après les sept vaches grasses : si elles étaient venues avant, il n’y aurait eu d’autre issue pour lui que de constater qu’il avait perdu la faveur du Ciel et d’en tirer les conséquences. Cette impossibilité physique subsiste encore aujourd’hui : si on manque de blé au niveau mondial, on ne peut pas en emprunter, on ne peut que se reporter sur autre chose, riz ou maïs, en espérant qu’il y en ait assez. On peut dire que les marchés financiers sont nés dans le but de contourner cette impossibilité d’une manière ou d’une autre : ce qu’on ne peut faire avec le blé, c’est-à-dire le consommer à l’avance, on apprendra à le faire avec l’argent, et cela facilitera bien des choses, tout en donnant naissance à la spéculation.
L’histoire de Joseph peut se décliner de plusieurs manières, suivant l’évolution du commerce et de la propriété privée. Dans la Bible, c’est l’État (Pharaon) qui détient les stocks, et c’est lui qui les répartira le moment venu. La Bible ne dit rien sur la manière dont cela a été fait, sinon qu’il en restait assez pour en vendre à des étrangers, mais on peut supposer que Pharaon se préoccupait de la santé de son peuple. Avec l’apparition de la propriété privée, la situation change : les capacités de stockage appartiennent à quelques-uns, et ceux-ci ont la possibilité de stocker, non plus pour le bien commun, mais pour s’enrichir. On voit ainsi apparaître le personnage de l’accapareur, familier de toutes les périodes de pénurie en Europe, soupçonné de cacher son grain pour faire monter les cours. En 1474, La Nef des fous le cloue au pilori : « Qui accapare et met chez lui / Le blé et le vin du pays / N’a honte du péché infâme » (Brant, 1997). L’Ancien Régime connaît le délit d’accaparement de biens qui frappe les denrées de première nécessité, et la Révolution française le punira de mort.
Nous verrons plus loin, avec les frères Hunt, un cas moderne d’accaparement, qui se retournera d’ailleurs contre ses auteurs. Ces milliardaires texans joueront sur les possibilités offertes par les marchés à terme, qui permettent d’acheter aujourd’hui pour se faire livrer à une date ultérieure. C’est donc le vendeur qui stocke entre-temps, et le spéculateur qui parie sur une hausse des prix n’a pas besoin de disposer de capacités de stockage. Cela élargit considérablement les possibilités de spéculer, et ce peut être une excellente chose : un utilisateur de blé ou de pétrole peut ainsi se garantir un prix six mois ou un an à l’avance. Mais on peut aussi utiliser le système à d’autres fins, comme le feront les frères Hunt, et la spéculation devient alors destructrice.
La folie des tulipes
Entre 1630 et 1640, aux Pays-Bas, en moins de dix ans, se développe et explose la première bulle spéculative dûment répertoriée. Elle concerne les bulbes de tulipes. Ces plantes avaient été introduites en Europe au XVIe siècle, en provenance de la Turquie, et avaient suscité l’engouement de riches collectionneurs, en raison notamment de leur très grande variété et de leur caractère unique. Au sommet de la hiérarchie, par exemple, se situait la Semper augustus, la toujours auguste, dont les pétales festonnés arboraient des rayures blanches et pourpres : en 1624 l’une d’elles trouva acquéreur pour 1 200 florins, le prix d’une petite maison à Amsterdam3. Mais l’heureux possesseur d’une telle merveille ne pouvait pas la léguer à ses enfants, car cette coloration particulière était due à un virus qui infectait la plante et empêchait sa reproduction ! On pouvait donc voir une Semper augustus émerger d’un bulbe tout à fait ordinaire, alors que la descendance d’une magnifique Semper augustus ne faisait que dégénérer et dépérir.
Vers 1634, les collectionneurs laissèrent la place aux spéculateurs, souvent des gens modestes qui voulaient leur part de la prospérité générale. Pour répondre à la demande, le marché des tulipes, qui jusque-là n’était ouvert qu’au printemps, quand les fleurs étaient sorties, fut dorénavant ouvert toute l’année, et standardisé à l’intention des non-spécialistes. Ainsi le cordonnier de Haarlem ou le peintre de Delft pouvaient acheter en plein hiver, non pas une tulipe, mais un papier émis par un vendeur s’engageant à leur remettre, aux beaux jours, telle quantité de tulipes de telle qualité dûment spécifiée. L’argent ne changerait de mains que quand le produit serait livré, bien entendu, mais si le prix des tulipes montait entre-temps, on pouvait revendre le papier (et donc transférer le contrat) à autrui pour profiter immédiatement de la hausse. Cependant, après l’euphorie de l’hiver, arrivaient les déconvenues du printemps, où l’on s’apercevait que les détenteurs de papier n’avaient pas l’argent pour payer et que les producteurs n’avaient pas de fleurs à livrer ! Il ne fallut pas plus de deux hivers pour que le marché s’effondre brutalement le 3 février 1637, entraînant dans sa chute, non pas les riches collectionneurs, qui s’intéressaient aux tulipes et connaissaient bien le produit, mais les nouveaux venus, qui s’intéressaient au papier et pariaient sur la montée continue des cours. Pour mesurer l’ampleur de la chute, disons simplement qu’il fallut attendre 1638 pour que les contrats soient finalement soldés, à 3,5 % de leur valeur initiale4 !
Il est difficile de prendre très au sérieux la folie hollandaise des tulipes. Elle fourmille d’anecdotes délectables, telle l’histoire du commis ingurgitant de bonne foi un bulbe valant une fortune, le prenant pour un vulgaire oignon destiné à agrémenter sa tartine. Elle a aussi sa quête du Graal, la fameuse tulipe noire, qui inspira à Alexandre Dumas l’un de ses romans les plus célèbres. Mais il n’empêche que cette folie collective annonce la modernité, par son objet d’une part, par les instruments de spéculation qu’elle a suscités d’autre part.
D’abord, contrairement au blé, la tulipe n’est pas un objet de première nécessité : si on n’a pas de blé, ou plus généralement de quoi manger, on meurt, mais si on n’a pas de tulipe, ou plus généralement de fleur décorative, on s’en passe. Pourquoi donc cet engouement général pour la tulipe ? La réponse évidente est la recherche du profit : j’achète une tulipe parce que je pense que je vais pouvoir la revendre plus cher. C’est ce qui se passe aujourd’hui avec le commerce de l’art : les tableaux sont entreposés dans des entrepôts sévèrement gardés d’où ils ne sortent jamais, et ils changent de propriétaire sans quitter leur coffre. Mais pourquoi les tulipes ? Laurence Fontaine5, dans son étude historique, montre que les tulipes ont d’abord été l’apanage des collectionneurs, grands bourgeois enrichis par le commerce qui voulaient vivre noblement et se distinguer du commun par leurs goûts aristocratiques. Ils ont soutenu le cours des tulipes tant qu’elles ont joué ce rôle d’indicateur social. Mais les tulipes ont une autre caractéristique : on peut les planter soi-même, et donc en produire d’autres ! L’envolée des prix a suscité des vocations : le marché a été inondé. Après avoir été concentrée sur les tulipes les plus rares, la spéculation s’est propagée aux tulipes plus communes. Comme celles-ci étaient moins chères, la spéculation s’est en quelque sorte démocratisée. Elle est devenue accessible à des gens moins riches, qui ont pu eux aussi intervenir sur le marché et spéculer. Lorsque le marché s’est effondré, beaucoup de gens ont été ruinés.
La folie des tulipes annonce aussi la modernité par les instruments financiers qu’elle a suscités : les contrats à terme. Le bulbe est planté en septembre et la plante fleurit en mai, mais le commerce a lieu toute l’année. En signant un contrat à terme on s’engage à acheter ou à vendre une certaine quantité de tulipes à une date future et à un prix convenu à l’avance. De plus, ces contrats peuvent être revendus. Si les cours montent, l’acheteur peut encaisser ses bénéfices en vendant son contrat. Si au contraire ils baissent, il peut arrêter l’hémorragie en le vendant. Point n’est besoin d’être jardinier, ni même de s’y connaître en botanique pour spéculer sur les tulipes : il suffit de se rendre dans des lieux spécialisés, généralement des tavernes, où vous trouverez des gens aussi ignorants que vous, et probablement quelques experts sans scrupule qui pourront abuser de votre naïveté.
Les compagnies coloniales
Le deuxième coup de gong, levant le rideau sur la modernité, c’est John Law qui le frappera. En fait, il s’agit plutôt d’une répétition générale du développement inexorable de la spéculation financière. Sur une période de moins de quatre ans, de mai 1716, où il fonde la Banque génér...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Avant-propos
- Première partie - Qu'est-ce que la spéculation financière ?
- Deuxième partie - La spéculation financière est-elle bonne ou mauvaise pour la société ?
- Troisième partie - Finance et fiscalité
- Conclusion
- Annexe
- Lexique
- Notes
- Bibliographie
- Remerciements
- Pour en savoir plus
- Table