Voix de femme
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Voix de femme

  1. 256 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Voix de femme

À propos de ce livre

Voix de femme, première voix que l'on entend, elle va stimuler notre esprit, notre pensée, notre propre voix. La voix, alchimie entre la raison et l'émotion, traverse les joies, les brises et les tempêtes de notre espace-temps. La voix de la femme s'inscrit dans un présent qui prépare l'avenir à l'ombre du passé. Sa musicalité, ses harmoniques, ses silences ont bercé notre vie fœtale. Elle a imprimé, stimulé et façonné notre évolution, notre éveil, notre inconscient. Le docteur Jean Abitbol, ORL, expert international dans le domaine de la voix et de la laryngologie, nous transporte dans ce monde passionnant de la voix de la femme, de Maria Callas à Céline Dion, de l'actrice à l'avocate, de l'enseignante à la mère de famille. Enrichi d'anecdotes fascinantes, ce voyage est plein de surprises. On découvre, non sans embûches, le parcours de la voix de la femme, son évolution, son impact sur les autres, sur notre propre enfance, sur elle-même. Voix de femme, voix de castrat, voix de transgenre, quel est le lien ? Comment préserver notre voix qui est la marque authentique de notre santé ? Le docteur Jean Abitbol nous guide dans cet univers de la voix de la femme, entre charme et séduction. Le docteur Jean Abitbol est médecin ORL, phoniatre et chirurgien cervico-facial. Depuis plus de trente ans, il consacre sa carrière à la voix humaine sur le plan scientifique et chirurgical. Il a développé des techniques de diagnostic et thérapeutiques novatrices. Passionné par le mystère de la voix humaine, il a su lier l'art et la science.

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Informations

PARTIE I

Histoire(s) de la voix



CHAPITRE 1

D’où vient la voix ?


L’espèce humaine, poussières d’étoiles, évolue dans une seule direction, la marche avant ; la marche arrière lui est impossible (même si parfois on n’en a pas l’impression). Le cycle de la voix de la femme est le reflet du cycle de la vie. Notre ADN palpite au diapason des vibrations de l’univers. Il est inscrit dans l’histoire génétique et épigénétique de notre « espace vie », dont la voix humaine est l’acteur de notre existence.
Dans un organisme sexué vivant, chaque cellule, on le sait, possède un nombre pair de chromosomes, soit 2 N chromosomes : N venant de la femelle et N venant du mâle. Le gamète (nom donné à la cellule reproductrice) mâle est le spermatozoïde, le gamète femelle est l’ovule. Chaque gamète contient N chromosomes. Leur accouplement donnera naissance à un embryon sexué qui aura 2 N chromosomes. Dans l’espèce humaine, l’embryon a 46 chromosomes : 44 chromosomes dits « autosomes » et 2 chromosomes dits « sexués » (soit XY ou XX). Chez l’homme : 44 chromosomes + un chromosome X et un chromosome Y, ces chromosomes sexués donnent le sexe biologique masculin par le Y. Chez la femme, on distingue également 44 chromosomes mais les deux chromosomes sexués sont X et X : un de la mère, un du père. Ces gamètes sont à la base de toute procréation. Toutes les cellules de notre corps ont 46 chromosomes sauf l’ovule et le spermatozoïde. Le spermatozoïde ou gamète mâle possède 22 chromosomes non sexués (numéroté de 1 à 22), plus le chromosome sexuel (X ou Y). La femme possède un seul type d’ovule ou gamète femelle sexué X. La fusion de ces deux gamètes, l’un maternel et l’autre paternel (23 + 23), va permettre la procréation d’un garçon si le spermatozoïde Y pénètre l’ovule, d’une fille si c’est le spermatozoïde X. C’est donc le chromosome paternel qui détermine le sexe biologique. Ainsi, la cellule à 46 chromosomes est créée. Cette cellule est sexuée comme toutes celles de notre corps. Quand l’œuf est fécondé, il va se nicher dans l’utérus de la mère. Il n’a que quelques centaines de cellules. Dès ce stade, déjà près de 30 % des gènes se sont exprimés, et on note une différence significative entre mâle et femelle. L’embryon mâle a une croissance plus rapide (à cause du chromosome Y) que l’embryon femelle, dont la taille est plus petite.
La voix évolue tout au long de l’existence. Les 23 000 gènes de notre ADN associés aux histones (protéines entourant l’ADN) sont répartis sur nos 46 chromosomes, ce qui fait que nous héritons du génome de nos parents. Mais au-delà de sa vie intra-utérine, le génome semble se transformer au cours de notre vie : ces changements sont dits « épigénétiques ». L’apport de l’épigénétisme nous permet de nous interroger sur la plasticité génétique et de poser de nouvelles questions sur notre inné et notre acquis. L’épigénétique joue-t-elle un rôle chez les femmes transsexuelles ? Quel est son rôle au niveau moléculaire ? Grâce au marquage biochimique effectué par des enzymes spécialisées sur l’ADN et sur les histones qui le structurent, la séquence ADN ne subit pas d’altération. Mais ce marquage permet deux choses : 1. la stimulation et l’activation de gènes ADN spécifiques ; 2. la suppression ou la désactivation/neutralisation de gènes ADN spécifiques. Certaines marques « épigénisent » spécifiquement le comportement sexuel : le « tatouage » sexuel, XX chez la femme et XY chez l’homme, est présent dans toutes les cellules de notre corps.
L’épigénétique explique notre sensibilité et notre réactivité à notre environnement, qu’il soit chimique, bactérien, alimentaire, allergique à certaines substances ou même affectif. Notre vie durant, notre expérience se nourrit du marquage acquis dès notre vie intra-utérine et de nos chromosomes sexuels. Le chromosome X contient plus de 153 millions de paires basiques, pierres angulaires de l’ADN. Chez la femme, le chromosome X représente presque 5 % de son ADN ; chez l’homme, son unique chromosome X représente environ 2,5 % de son ADN. Les hommes héritent leur chromosome X de leur mère et leur chromosome Y de leur père, tandis que les femmes héritent un chromosome X de leur mère et un autre de leur père. Il y a environ 2 000 gènes sur le chromosome X contre 78 gènes sur le chromosome Y. Les facteurs qui comptent dans la différence des sexes sont bien évidemment le chromosome Y, exprimé uniquement dans les cellules mâles, mais aussi les gènes X qui chez la femme échappent à l’inactivation et à l’expression du chromosome Y. L’impact hormonal est essentiel, mais une castration complète effectuée avant l’âge de 10 ans n’élimine pas complètement la différence entre une voix masculine et une voix féminine. La stimulation du chromosome Y est fondamentale, mais pas suffisante : l’action de nos hormones reste déterminante.

Le gène de la voix humaine

Tout commence à l’Université d’Oxford dans les années 1990, avec le travail d’Anthony Monaco et de son équipe de chercheurs. Ayant observé sur trois générations une famille anglaise, la famille KE, dont la moitié des membres – hommes et femmes – souffrait ou avait souffert d’une maladie orpheline affectant le langage articulé, ils identifient la présence d’un seul élément génétique spécifique, l’allèle de la voix, à l’origine de la maladie. Mutant et dominant, il appartient à un gène du chromosome no 7, nommé FOXP2. Chez les membres de la famille KE affectés, la mutation est présente.
Le gène FOXP2 s’exprime dans tous les tissus et active l’expression de nombreux gènes liés au langage articulé et à la phonation. En 2002, après une étude examinant d’autres primates que l’être humain, des chercheurs parviennent à la conclusion que ce gène est spécifique au langage. Porté par les chromosomes no 7 avec leurs deux allèles spécifiques qui sont essentiels au développement normal de la parole, il n’existe pas chez les grands singes et sa copie binaire est indispensable au langage. Ce gène, dont l’importance avait déjà été reconnue dans le cadre de certaines anomalies comme la dyslexie, semble donc déterminant pour le développement de notre voix. Sa mutation serait le point de départ de la parole humaine sur notre planète.
Le gène FOXP2 est situé sur l’ADN du noyau de la cellule. Mais, dans la cellule, on distingue le noyau et son environnement intracellulaire : le cytoplasme. Dans ce cytoplasme, il y a également de l’ADN dans un petit organite : la mitochondrie. Ainsi, nous avons deux sources génétiques : le noyau et la mitochondrie, qui est transmise seulement par l’ovule. Car seule la tête du spermatozoïde, où est logé le noyau, a pénétré l’ovule ; le spermatozoïde perd son cytoplasme – le flagelle qui lui a permis de « courir » après l’ovule. L’ADN mitochondrial, qui n’a que 37 gènes, est donc transmis par la femme. C’est peu comparé aux 3 milliards de nucléotides et aux quelque 23 000 gènes de l’ADN nucléaire !
Découverte révolutionnaire de Maurice Wilkins, James Watson et Francis Crick en 1953 (prix Nobel 1962), l’ADN (acide désoxyribonucléique) est constitué d’une double hélice en spirale. Chaque spirale a un « associé » correspondant, et chaque brin de la molécule d’ADN porte quatre bases chimiques : l’adénine (A) à laquelle correspond la thymine (T), la cytosine (C) à laquelle correspond la guanine (G). Comme un code-barres, leur ordre est capital : A se lie à T par deux liaisons d’hydrogène, et C se lie à G par trois liaisons d’hydrogène. Une erreur se produit, et c’est un avortement ou une mutation dont l’influence sera déterminante sur la voix de la femme.
Lors de la fécondation, l’ovule et le spermatozoïde apportent différents composants dans la nouvelle cellule. Le spermatozoïde ne fournit que de l’ADN nucléaire, qui détermine le sexe de l’enfant à venir. Toute mitochondrie présente dans le corps de l’enfant résultant de cette fécondation ne peut être qu’un héritage de la mère. Ce qui tendrait à démontrer que nous descendons tous de la même mère africaine. Alan Wilson et ses collaborateurs ont ainsi développé la théorie de l’« Ève mitochondriale » après avoir examiné l’ADN mitochondrial de 147 femmes. Dans les années 1990, un squelette vieux d’environ 9 000 ans a été découvert dans la petite ville anglaise de Cheddar et a pu être analysé. Bryan Sykes, dans Les Sept Filles d’Ève, rapporte qu’une analyse mitochondriale du squelette a été possible et que la même analyse, pratiquée sur une institutrice d’une école locale, a révélé un profil ADN mitochondrial presque identique. Une correspondance héréditaire étonnante, plusieurs milliers d’années plus tard !

Homo erectus et Homo vocalis

L’homme est apparu aux côtés de ses cousins les grands singes il y a environ 7 millions d’années. Tout comme eux, c’est un primate (selon la terminologie de Linné au XVIIIe siècle, convaincu que l’homme était la première créature à avoir vécu sur terre). La bipédie permet à l’hominidé d’adopter la position verticale, et l’angle entre le crâne et la première vertèbre cervicale se réduit à 90 degrés. Cette verticalisation rend possibles une progression unique de certaines parties du cerveau et surtout le développement considérable du néocortex, qui devient le chef d’orchestre de la voix. Les conditions indispensables à la naissance de la voix humaine et au développement du langage sont acquises : avec la verticalité, le développement des boîtes de résonance de l’organe vocal et la descente du larynx dans le cou depuis le niveau de la première vertèbre cervicale jusqu’à sa position définitive, à la hauteur de la cinquième vertèbre.
Illustration. Articulation entre la base du crâne et la première vertèbre cervicale.
Articulation entre la base du crâne et la première vertèbre cervicale.
Les restes de la première femme présentant les caractéristiques d’Homo sapiens ont été découverts en 1974 en Afrique, à Hadar, dans la vallée du Grand Rift, et semblent remonter à 3,2 millions d’années. Elle fut baptisée Lucy, en référence à la chanson des Beatles (« Lucy in the sky with diamonds ») que les archéologues Yves Coppens et Donald Johanson et le géologue Maurice Taieb écoutaient en boucle dans cette vallée de l’Éthiopie. Australopithèque de la savane, Lucy est souvent citée comme le chaînon manquant entre les chimpanzés et l’homme moderne, car elle se déplaçait sur deux membres. Son bassin, évasé, se rapprochait de celui de la femme actuelle, afin de faciliter le passage d’un bébé doté d’une tête plus large à la naissance que ceux des autres primates. Le cerveau de Lucy pesait vraisemblablement 400 grammes ; celui d’Homo sapiens, aujourd’hui, pèse 1 500 grammes. L’homme porte en lui l’histoire de l’évolution de sa voix.
De nombreux paléontologues ont décrit l’odyssée de notre évolution comme une progression logique secondaire à des mutations de l’ADN. Ils sont convaincus que les singes se sont redressés parce qu’ils sont descendus des canopées pour vivre à même le sol. Vrai ou faux ? La question reste posée, toujours est-il que le lent redressement jusqu’à la verticale a permis au cerveau de se développer et au larynx de descendre.
Les différentes théories avancées sur le langage d’Homo erectus s’accordent sur un point : son système laryngé ressemble à celui d’un nouveau-né d’aujourd’hui. Son cortex a développé des aires spécifiques au langage, de façon simplifiée : l’aire de Broca qui intervient dans l’expression orale et écrite et l’aire de Wernicke qui, elle, intervient dans la compréhension du langage oral et écrit. Cette individualisation est très sommaire chez le chimpanzé, malgré son système limbique développé. Lorsque le système limbique de l’homme est stimulé, cela ne produit pas du langage articulé, mais des cris et du bruit. Homo erectus était donc probablement capable de s’exprimer verbalement sous une forme très succincte mais déjà efficace. Au vu de la taille de sa boîte crânienne et des sillons constatés à l’intérieur de nombreux crânes ...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Dédicace
  5. Avant-propos - Pourquoi la voix de la femme ?
  6. Introduction
  7. Partie I - Histoire(s) de la voix
  8. Partie II - Moments de vie
  9. Partie III - Voix, reflet de votre santé
  10. Partie IV - La voix se rebelle
  11. Conclusion - De l'émotion
  12. Références bibliographiques
  13. Remerciements
  14. Crédits des illustrations
  15. Table