Parlez-vous cerveau ?
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Parlez-vous cerveau ?

  1. 224 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Parlez-vous cerveau ?

À propos de ce livre

Le cerveau comme on ne vous l'a jamais raconté ! Mémoire, émotions, conscience, langage… les sciences du cerveau ont la particularité d'éclairer un domaine qui nous parle, mais dans une langue que nous ne parlons pas ! Une langue étrangère truffée de mots abscons : glie, synapse, récepteur membranaire, hippocampe, mémoire épisodique, cortex… autant de termes qui se dressent comme un mur entre notre cerveau et nous. Avec Parlez-vous cerveau ?, faites enfin tomber ce mur en vivant une expérience qui tient autant de la leçon de choses cérébrales que des aventures extraordinaires de Monsieur (ou Madame) Cerveau. Une expérience inédite et jubilatoire pour un bilinguisme non moins inédit : Parlez-vous cerveau ? ou comment devenir bilingue français-cerveau ! Ce livre est né d'une série estivale qui a réuni des millions d'auditeurs sur France Inter. De la radio au livre, le plaisir originel est intact, et l'écriture enrichie fait résonner ces mots du cerveau dans une comédie humaine dont chacun d'entre nous est le personnage principal. Lionel Naccache est normalien, neurologue, professeur à la Pitié-Salpêtrière, chercheur à l'Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM) et membre du Comité consultatif national d'éthique. Auteur de nombreux essais à succès (Le Nouvel Inconscient, L'Homme réseau-nable, Le Chant du signe), il écrit pour la première fois avec sa femme Karine Naccache, ancienne élève de l'ESSEC, auteur de romans, qui pratique le « français-cerveau » au quotidien depuis plusieurs années. 

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2018
Imprimer l'ISBN
9782738143136

1

Matières premières



Molécules et cellules du cerveau

Le cerveau se présente


À tout seigneur, tout honneur, notre premier mot est « cerveau ». Cet organe qui vous est cher et que vous aimeriez connaître, mais dont la compréhension est souvent entravée par un langage qui vous donne l’impression d’entendre « parler cerveau » comme on entendrait parler une langue étrangère. Constat qui est la raison d’être de ce livre.
Car parler cerveau, cela s’apprend. Et nous nous y emploierons à raison d’un mot par chapitre. Une notion, un concept, une expression idiomatique, parfois, qui parlent du cerveau et de son fonctionnement. Vaste programme dont ce premier chapitre vous livre le mode d’emploi, et dont le mot « cerveau », s’il joue ici le rôle de point de départ, ne se révélera en réalité dans toute sa richesse qu’au fur et à mesure des saynètes qui brossent son portrait. C’est donc à dessein que, dans ce chapitre inaugural, il garde encore tout son mystère.
Parlez-vous cerveau ? « Oui ! » pourrez-vous bientôt répondre fièrement à vos amis, riche des fondamentaux du lexique cérébral qui vous sera devenu familier. L’enjeu est de taille, car se familiariser avec son cerveau revient à se familiariser avec soi-même, avec certains fondements de votre subjectivité. Parlez-vous cerveau ? revendique ainsi une filiation ambitieuse : du « Connais-toi toi-même » socratique au « Ose connaître » de Kant. Il s’agit ici de contribuer – modestement – à la mise à jour de nos humanités classiques, et ce, par une initiation à ce que j’appelle les neuro-humanités.
Concrètement, nous allons faire connaissance avec trente-quatre mots du cerveau en suivant une logique de progression, depuis le niveau le plus élémentaire (NEURONE1, NEUROTRANSMETTEUR…) jusqu’à ceux qui dénomment les fonctions mentales les plus complexes dont nous sommes capables : le langage, les sentiments, l’imagination, la conscience. Une langue ô combien vivante, et dont l’évolution au fil du temps n’est autre que le reflet direct des progrès de la connaissance scientifique. Langue vivante, en effet, car les racines de son lexique plongent aux origines du Moyen Âge et au-delà : tenez, le mot de « cervel » apparaît déjà dans la Chanson de Roland ou chez Chrétien de Troyes. Mais entre la « cervel » médiévale et celle qui est explorée par l’IMAGERIE CÉRÉBRALE et les neurosciences contemporaines, il y a un saut disruptif.
Nous ne bouderons pas notre plaisir à jouer avec les truculences de ce langage, avec l’argot de la caboche et du ciboulot, avec toutes ces formules qui infiltrent déjà nos blagues, nos compliments (« Ah mais quel cerveau ! »), nos insultes (« Dis donc, t’as 2 neurones ? ! »), ou nos expressions familières. Au contraire, nous nous creuserons les méninges et ferons travailler notre matière grise. En nous gardant bien de tout lavage de cerveau.
Nous jouerons avec les résonances que ce langage fait naître au contact des mille et une facettes de notre vie quotidienne.
Bref, je me rends compte tout en le décrivant que Parlez-vous cerveau ? relève quasiment d’une mission d’intérêt public : ou comment vous aider à ne pas demeurer des Messieurs et Mesdames Jourdain qui utilisent une langue sans savoir qu’ils l’utilisent, et sans en connaître les fondements !
Foin de ce « bourgeois gentilhomme », je vous donne rendez-vous dans le chapitre suivant, non pour un duel, non pour un ballet, mais pour découvrir un mot essentiel, s’il en est, à la vie de notre cerveau : le neurone.

1. À la façon d’un lien hypertexte, chaque terme faisant l’objet d’un autre chapitre apparaîtra dans ce format en majuscules lors de sa première occurrence dans tout chapitre qui ne lui est pas consacré.
note

Le neurone


Fidèle à ma promesse de vous parler de l’argot du ciboulot, je vais essayer de vous expliquer la signification d’une insulte contemporaine plutôt humiliante : « Non mais t’as 2 neurones ou quoi ? » Je sens poindre votre déception, mais ne vous énervez pas, ce n’est pas si simple.
Qualifier un congénère d’hominidé à 2 neurones n’est insultant que parce que chacun d’entre nous sait qu’il en possède en réalité non pas 2, mais un nombre presque incommensurable : 100 milliards environ pour être précis.
On perçoit ainsi toute la violence à passer brutalement de 100 milliards… à 2 !
Mais, et c’est là que l’histoire devient intéressante, il n’y a pas si longtemps, d’éminents collègues étaient encore intimement persuadés que nous avions non pas 100 milliards de neurones, ni même 2 d’ailleurs, mais un seul ! Un seul neurone. À leurs yeux, l’insulte sonnerait sans doute comme un formidable compliment : « Ouahhh, trop sympa, j’ai 2 neurones ! Je suis un vrai Superman aux pouvoirs démultipliés ! »
Vous ne me croyez pas ? Écoutez plutôt l’histoire de ce mémorable affrontement titanesque entre deux stars au sommet de leur art, l’une italienne, l’autre espagnole. Je ne veux pas parler de la finale de la Ligue des champions 1994 entre le Milan AC et le Barça, mais bien du prix Nobel de médecine 1906 qui a récompensé les deux héros d’une joute scientifique historique : l’Italien Camillo Golgi et l’Espagnol Santiago Ramón y Cajal. 1906 est ainsi la date de naissance symbolique du concept de neurone.
Quel était l’enjeu du duel Golgi-Cajal ?
À ma droite, Golgi défendait l’idée selon laquelle les cellules nerveuses n’étaient pas séparées les unes des autres, mais qu’elles fusionnaient pour former une sorte de cellule géante unique.
À ma gauche, Cajal postula au contraire que les neurones étaient des entités séparées les unes des autres, qui communiquaient entre elles en échangeant des informations chimiques au niveau de zones où leurs membranes respectives se touchaient : les SYNAPSES.
Nous savons depuis que Cajal avait raison, et que Golgi avait tort, mais tous les deux reçurent le prix Nobel, un peu comme à l’époque où Jacques Martin officiait dans L’École des fans. Autrement dit, notre cerveau n’est pas composé d’une sorte d’immense neurone unique indistinct, mais d’environ 100 milliards de neurones séparés les uns des autres.
Une fois ouverte cette porte de l’individualisme neuronal, les mystères de la communication entre neurones sont tombés les uns après les autres (mystères qui feront l’objet des TROIS CHAPITRES SUIVANTS). Tenons-nous-en pour l’instant à l’existence d’une membrane qui délimite leur contour individuel par une différence de potentiel électrique entre l’intérieur et l’extérieur de chaque neurone. Si vous ajoutez à cela qu’ils ont une origine commune avec les cellules de notre peau, cela ressemble à un mythe grec vertigineux : les neurones – ces cellules détentrices de notre intériorité – et celles de notre épiderme – qui exhibent la surface de notre corps aux regards extérieurs – sont des sœurs jumelles ! Une vraie histoire de « moi-peau » neuronal, pour reprendre la fameuse expression que le psychanalyste Didier Anzieu avait forgée pour indiquer comment la différence entre l’extérieur et l’intérieur est constitutive de notre identité.
Cette différence dans le cas du neurone se traduit par deux états électriques possibles : un état de repos et un état activé. À chaque instant, le neurone intègre des milliers de messages chimiques au niveau de ses synapses. Certains messages lui enjoignent de rester au repos, tandis que d’autres l’invitent à passer en mode actif. À l’issue de ce scrutin, une décision est prise : repos ou action. S’il passe en mode action, le neurone envoie à son tour par sa longue queue (son axone) des messages à ses nombreux correspondants. Notre cerveau peut ainsi être décrit comme un drôle d’univers dans lequel 100 milliards de neurones seraient le lieu de scrutins permanents. Cette hyperdémocratie neuronale démultipliée n’est autre que le siège d’un codage complexe du monde et de nous-même : nos perceptions, notre mémoire, nos raisonnements, nos sentiments… Chaque objet de notre esprit prend ainsi la forme d’une représentation mentale codée dans nos 100 milliards de neurones branchés sur le monde. Ces prouesses seraient tout bonnement impossibles dans un cerveau constitué d’un seul neurone géant, voire de 2 neurones.
Voilà pourquoi c’est vraiment très méchant d’insulter ainsi vos congénères. D’autant plus que 100 milliards de neurones n’interdisent nullement d’être un parfait imbécile !

La glie


La glie est un terme générique qui désigne les cellules qui environnent les NEURONES dans le cerveau. C’est en quelque sorte la glu des neurones.
La glie est composée de plusieurs types de cellules, parmi lesquelles les astrocytes, dont le nom évoque la forme en étoile (astre), et non le destin de star qui, comme chacun sait, est dévolu, dans le cerveau, aux neurones, qui leur ont longtemps volé la vedette.
À titre d’exemple, dès 1983, le premier véritable best-seller neuroscientifique publié en France, que l’on doit à Jean-Pierre Changeux, était intitulé L’Homme neuronal. Aurait-on pu simplement imaginer écrire à cette époque L’Homme glial, ainsi que viennent de le faire Yves Agid et Pierre Magistretti en février 2018 ?
D’ailleurs, aujourd’hui, à vos yeux, qui sont les véritables phénix des hôtes du cerveau, la glie ou les neurones ?
Si la réponse s’impose de toute évidence, la raison de cette différence de statut mérite, elle, un court éclairage.
En réalité, le rôle connu des cellules gliales a longtemps été réduit à certaines des fonctions qu’elles assurent effectivement, et qui sont au demeurant essentielles, puisqu’elles occupent le rôle de… (osons le mot malgré son caractère politiquement incorrect) « ménagères » du cerveau. Des ménagères au service du confort des neurones qui apparaissent, eux, comme les véritables acteurs de notre vie mentale subjective : notre perception, notre mémoire, nos émotions, notre conscience. Les cellules gliales, quant à elles, assurent l’oxygénation et l’alimentation des neurones, elles éliminent leurs déchets, elles les couvent pour qu’ils ne prennent pas froid et enveloppent avec douceur leurs axones (la longue queue des neurones) de couvertures isolantes, afin qu’ils puissent communiquer entre eux avec une prodigieuse vitesse et une précision d’horloger suisse.
Il est d’ailleurs piquant de constater l’assignation implicite d’un genre sexué à ces deux types de cellules : LE neurone, au m...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Entrée en matière
  5. 1 - Matières premières - Molécules et cellules du cerveau
  6. 2 - Espace de matières ! - Aires et régions cérébrales
  7. 3 - Le vrai du faux de la matière grise - Mythes et réalités
  8. 4 - Matière à pensées - Conscience et inconscient
  9. 5 - Matière et temps - Le cerveau d’aujourd’hui et de demain
  10. En matière de remerciements
  11. Table
  12. Ouvrages de Lionel Naccache chez Odile Jacob