Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale
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Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale

Les Débats

  1. 400 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale

Les Débats

À propos de ce livre

Quelle doit être, à l'heure de la mondialisation, la politique de la France pour garantir la sécurité du pays, assurer la défense de ses intérêts dans le monde et contribuer à l'affirmation de l'Europe sur la scène internationale ?Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, demandé par le Président de la République Nicolas Sarkozy dès le début de son mandat, répond à ces questions.À l'horizon des quinze ans à venir, il expose pour la première fois une stratégie de sécurité nationale portée par une ambition européenne et internationale, fondée sur de nouveaux principes et de nouveaux objectifs.À cette fin, il examine tour à tour tous les moyens nécessaires dans les domaines du renseignement, de la dissuasion nucléaire, de la prévention des crises, de la protection du territoire et de la population, ainsi que des interventions militaires et civiles à l'extérieur du territoire. Ce Livre blanc s'adresse à tous ceux et à toutes celles qui ont choisi de servir la défense et la sécurité nationale. Il concerne aussi tous les Français qui sont au cœur de cette nouvelle stratégie et sont appelés à y prendre une part décisive.

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Informations

Acteurs de terrain
Audition
du lieutenant-colonel Bruno Foussard
Jeudi 4 octobre 2007
Jean-Claude Mallet
Mon Colonel, je voudrais vous souhaiter très chaleureusement la bienvenue. Vous avez successivement été le chef des opérations de l’escadron de chasse 01.002 « Cigognes » doté de Mirage 2000-5. Vous avez fait un an de formation à l’Advanced Command and Staff Course, Joint Services Command and Staff College, du Royaume-Uni. Très récemment, vous avez commandé, de 2006 à cette année, l’escadron de chasse 01.003 « Navarre » doté de Mirage 2000 D. Et vous êtes, depuis quelques semaines, à l’état-major de l’armée de l’air.
Nous avons souhaité, et ceci est vrai pour cette audition et pour celles qui vont suivre dans les semaines qui viennent, pouvoir entendre le témoignage et la contribution de jeunes officiers de toutes les armées ayant l’expérience du commandement. Nous entendrons aussi un responsable départemental des services départementaux d’incendies et de secours, un responsable d’unité de lutte contre le trafic de stupéfiants, et d’autres encore.
Nous sommes très heureux de vous accueillir aujourd’hui et de pouvoir avoir avec vous un échange sur votre vision des enjeux de la préparation de ce Livre blanc. Vous représentez la catégorie des jeunes officiers montante dans nos armées. Vous avez eu une expérience importante. Vous venez de quitter votre commandement, c’est-à-dire un groupe d’hommes et de femmes que vous avez commandés pendant deux ans. Et c’est sur toutes les questions qui peuvent surgir de cette expérience que nous souhaiterions vous entendre cet après-midi. Je vous laisse la parole.
Lieutenant-colonel Bruno Foussard
Je voudrais tout d’abord vous dire tout l’honneur que j’ai d’être devant cette Commission pour partager mon expérience. Comme toute expérience, elle est unique et elle n’engage que moi.
Mon expérience est relativement large. Je vais essayer de vous faire partager assez rapidement deux thèmes qui me tiennent à cœur.
Dans un premier temps, j’aborderai les missions que j’ai pu réaliser et comment elles ont évolué au cours des quinze dernières années. Dans un deuxième temps, je parlerai des hommes avec qui j’ai pu travailler et ceux que j’ai eu l’honneur de commander.
Très succinctement, je commencerai avec les missions. Ce que je note, à travers toutes celles que j’ai pu réaliser, et d’abord en opération, c’est que l’action de l’armée de l’air française est relativement crédible. Nous sommes une nation qui compte auprès de nos alliés. Je vous expliquerai plus en détail que ma carrière est essentiellement axée sur le travail interalliés. Nous avons une action reconnue autant dans les exercices internationaux qu’au travers des opérations auxquelles nous participons actuellement.
J’ai aussi pu constater que ces missions, comme les détachements, étaient toutes très différentes. J’ai participé aux premières opérations en Bosnie au début de ma carrière, puis au Kosovo, puis en Arabie Saoudite pour des opérations en Irak et dernièrement en Afghanistan.
Chaque fois, ces opérations sont totalement différentes. Elles se distinguent tant par la quantité de forces déployées que par le type d’opérations que l’on réalise et les objectifs que l’on doit obtenir.
Cela m’amène à une constatation immédiate : c’est un métier difficile qui requiert d’être prêt à tout et de s’adapter en permanence.
Comme l’a dit également le général Bentégeat, nous vivons dans un contexte très évolutif. Je l’ai ressenti en permanence au cours de ces quinze dernières années. Vous disiez tout à l’heure que le monde de la défense bénéficie des avancées en terme de communications, de technologie. Elles nous permettent en effet d’avoir des capacités rapides d’appréciation de la situation. Il faut savoir que nos adversaires potentiels et le monde qui nous entoure vont au moins aussi vite.
Tous les théâtres auxquels j’ai pu participer sont, à mon sens, de plus en plus exigeants, ne serait-ce que par l’impact médiatique et l’intérêt que les gens témoignent à cet égard. Ce qui s’est passé en Bosnie, dans mes premières années, et en Irak, dans les années 1990, a beaucoup moins intéressé l’opinion publique. Il y a eu largement moins d’investissement médiatique dans ces campagnes que celui que l’on peut voir aujourd’hui en Afghanistan, ou dans les opérations récentes comme celle du Kosovo.
À travers ces détachements, j’ai aussi pu me rendre compte de l’importance du soutien. Autant j’ai pu être déployé en Italie pour les opérations en Bosnie et au Kosovo et cela était relativement facile à soutenir. Autant à 5 000 kilomètres de là, en Afghanistan, sur une piste civile, cela prend une tout autre mesure en terme de soutien pour pouvoir réaliser notre mission.
Quant à la menace, dans ces missions, je crois qu’elle évolue au même rythme que nos moyens de protection. C’est une guerre permanente entre le bouclier et le glaive. Ce qui est nouveau, c’est qu’elle sait de mieux en mieux se servir des médias. Elle utilise très bien les moyens modernes de communication ; elle est très diffuse et permanente.
On a un peu tendance, je crois, à focaliser sur les menaces terroristes. Et je l’ai subi de plein fouet en 2001 à partir du 11 septembre puisque j’étais dans la défense aérienne. Ce sont des menaces importantes qui nous concernent et nous avons les moyens de réaction dans l’armée de l’air pour cela. Mais je crois qu’il ne faut pas oublier les autres menaces qui peuvent demander des moyens et des investissements totalement différents.
Enfin, en terme de menace, il reste la prolifération. De nombreux États aujourd’hui se dotent de moyens technologiques performants, parfois plus modernes que les nôtres. Et ce ne sont pas des pays aussi riches que la France.
Toujours au travers des missions que j’ai pu réaliser, je constate l’importance des équipements, même s’il ne faut pas se focaliser là-dessus. Le matériel est particulièrement important dans l’armée de l’air. On est une armée de matériel… sans pour autant négliger les hommes qui sont au centre de tout, mais j’y reviendrai après.
Par ailleurs, on peut faire l’acquisition d’avions qui sont capables de faire plus de choses qu’avant, certes. Mais je crois qu’il ne faut pas non plus se tromper là-dessus. Cela ne dépend pas de l’armée de l’air, ni de moi. Mais j’ai pu constater, au Kosovo, que le message médiatique qui passait sur l’intervention des forces françaises, c’était les 10 % de participation française. Il s’agissait de la contribution française en nombre d’avions. Aujourd’hui ce sera peut-être davantage en nombre de sorties que l’on comptera, mais globalement cela revient au même.
L’aspect quantitatif est donc relativement important et je peux vous assurer que sur un théâtre, quand vous arrivez à deux avions, vous ne comptez pas autant que quand vous arrivez à vingt. Et sans parler des effets que vous pouvez produire.
Par exemple, au Kosovo, nous avions déployé environ 80 avions de chasse. Aujourd’hui, nous en déployons trois en Afghanistan, des Mirage 2000 D et trois Mirage F1. Nous y déployons ponctuellement trois Rafale à la place.
J’ai pu constater pendant mes trois dernières années en escadron, l’impact direct en métropole, en terme de disponibilité et de capacité d’entraînement, du déploiement de trois avions de chasse en Afghanistan. Cet effort, qui pourrait sembler tout à fait anodin pour quelqu’un qui nous regarde de l’extérieur, a un réel impact dans les forces actuellement.
J’ai eu la chance de commencer ma carrière sur Mirage 2000 RDI en 1992. C’était, à l’époque, je vous l’assure, la pointe de la technologie en Europe. Et même au niveau américain, il n’y avait pas grand-chose de mieux. Moins de cinq ans après, les Belges avaient du matériel plus performant. C’est quand même un peu choquant. Et aujourd’hui, ce qui est encore pire, c’est que cet avion n’a absolument pas évolué depuis le moment où je l’ai connu en 1992. Évidemment, on peut comprendre facilement qu’il se trouve en retrait. De même, le Mirage 2000 D que j’ai eu l’occasion de piloter ces trois dernières années, était un vecteur de pointe au Kosovo et, en ce sens, la France aussi a pu compter vis-à-vis de ses alliés.
Nous nous retrouvons en retrait de nos alliés avec ces deux types d’avions dans beaucoup d’opérations et d’exercices.
Enfin, concernant l’interopérabilité, je crois que nous pourrons y revenir plus tard si vous en avez envie au cours des questions, parce qu’il y a un vrai débat sur ce point. Comme je n’ai mené que des opérations interalliées, j’ai pu constater que le problème de l’interopérabilité est particulièrement brûlant pour l’armée de l’air. Nous sommes relativement interopérables mais cela demande de gros efforts au quotidien et des contraintes dans l’activité qui sont assez importantes pour se mettre au niveau.
Mais je voudrais me concentrer encore plus sur les hommes dans la deuxième partie de mon exposé. Je crois que c’est au moins aussi important que ce que j’ai pu vous dire sur les missions et le matériel.
En préalable, je voudrais dire que le personnel en escadron de chasse, celui que j’ai connu, reste totalement passionné par son métier. Il est porté par des valeurs qui sont essentielles pour la réalisation de la mission, parfois spécifiques aux militaires : la cohésion, le sentiment de fierté de servir, d’exercer une activité de pointe et l’esprit de sacrifice. C’est un point essentiel à bien faire comprendre à nos concitoyens.
Je vais revenir un peu sur moi, mais ce que je vais dire concerne tous les gens de ma génération. Pour parler de la formation de pilote de chasse très rapidement, je suis un pur produit de « l’après-guerre du Golfe ». Nous n’avons pas du tout eu la même formation que les personnes qui nous commandent aujourd’hui. Cela ne veut pas dire qu’ils ne nous comprennent pas. Mais nous avons eu une vie différente et une perception des choses aussi très différente. Notre formation a été longue et difficile.
J’ai été « utilisable » seulement au bout de six ans et j’ai été rentable au bout de huit ans.
Cela est toujours valable aujourd’hui. Donc c’est une formation très longue et très exigeante qui demande beaucoup d’énergie, de moyens et d’hommes motivés. Toute notre expérience s’est forgée sur énormément d’exercices multinationaux, entre Européens et surtout dans un contexte OTAN, mais également en interarmées. Il y a évidemment beaucoup de détachements opérationnels dans notre expérience.
L’aspect du commandement est très important sur le plan humain. Je crois que les chefs demandent beaucoup, et en l’ayant été, j’ai demandé beaucoup à mes hommes. Et en l’occurrence, nous demandons des qualités particulières. Certaines sont communes avec nos concitoyens comme l’honneur, l’abnégation, le sens du devoir et du travail. D’autres sont spécifiques aux militaires et c’est là qu’on demande beaucoup, comme l’esprit de sacrifice, la capacité de faire don de sa vie.
En contrepartie, évidemment, le militaire attend quelque chose de ses chefs. C’est une relation de confiance. Il attend du courage, de l’honnêteté et surtout de la considération et de la reconnaissance du travail accompli.
Vous n’êtes pas sans savoir que le moral dans les armées, en règle générale, ces dernières années, a tendance à baisser. J’ai quelques explications ; je ne les ai pas toutes évidemment. En ce qui concerne l’armée de l’air, la raison de la baisse du moral et de la motivation des gens est essentiellement liée à la perception qu’ils ont de la capacité de notre outil de défense à réaliser sa mission. Cela rejoint un peu le côté matériel dont je vous parlais tout à l’heure. C’est une question de fierté ; c’est humain.
Dans un deuxième temps, les personnels de la défense dans leur ensemble, pas seulement dans l’armée de l’air, sont très attentifs au regard que porte sur eux la nation. Même si, évidemment, nous voyons à travers les sondages que nous avons des opinions très favorables. Ce que vont dire les politiques, nous touche aussi énormément.
Enfin, notre population, particulièrement dans l’armée de l’air, a absorbé depuis quinze ans des changements majeurs, profonds, dont fait partie la fin de la conscription, mais aussi des changements de structure et d’organisation. Or il faut avoir un peu de stabilité dans le changement de temps en temps.
Simplement pour finir, je vais résumer les deux points que je voulais aborder aujourd’hui. Dans un premier temps, notre crédibilité demande des efforts sur les équipements. Et pour les faire marcher, il faut des hommes. Globalement ces hommes sont très fiers d’être dans la défense, mais ils attendent un peu en retour.
*
Jean-Claude Mallet Merci beaucoup pour cet exposé. Nous avons tout à fait perçu vos différents messages. Avant de donner la parole à certains de mes collègues de la Commission, pourriez-vous être un peu plus précis sur les missions que vous avez eues, avec les différentes catégories d’avions de combat que vous avez pilotés ?
Je ne suis pas sûr que tout le monde saisisse exactement ce que cela signifie. Quand vous parlez de Mirage 2000 RDI de défense aérienne, pour moi c’est à peu près familier aujourd’hui. Pour ceux qui nous écoutent, pouvez-vous préciser les types de mission que vous avez eues à accomplir et leurs objectifs ?
Lieutenant-colonel Bruno Foussard — Merci de me poser la question, je suis désolé de ne pouvoir vulgariser suffisamment. C’est très difficile. Je vais essayer de faire cela très rapidement pour éviter de rentrer dans des détails techniques qui n’intéresseraient personne.
Globalement, il y a deux grandes catégories dans l’aviation de chasse. Nous sommes en train de fusionner ces catégories avec des avions polyvalents comme le Rafale.
La défense aérienne consiste à combattre des adversaires dans les airs. Elle s’effectue à deux niveaux : soit nous protégeons les forces chargées de bombarder, soit nous surveillons le territoire où l’on cherche à conserver la maîtrise du milieu. C’est ce que nous faisons actuellement au-dessus de la France, 365 jours par an, 24 heures sur 24, avec l’alerte de défense aérienne. Mais également lorsque nous sommes projetés pour des opérations qui visent à obtenir la liberté de mouvement des forces qui ont à travailler au sol.
Dans les détachements que j’ai pu faire en Irak et en Bosnie, la mission de la défense aérienne était relativement laborieuse. Elle consistait à surveiller pendant des heures si l’espace aérien était libre. Quand on est sur un théâtre où il y a beaucoup de menaces, comme cela a pu être le cas éventuellement au début de la guerre en Irak, et peut-être au début de la guerre du Kosovo, la défense aérienne a un rôle primordial à jouer. Après, elle a plutôt un rôle de surveillance.
En entraînement, pour arriver au niveau opérationnel, c’est-à-dire être capable d’intercepter quelqu’un en l’air et de le détruire, cela passe par un entraînement de très longue haleine. Toutes les heures que l’on effectuait au-dessus du théâtre irakien, cela représentait un ou deux détachements par an, soit 60 à 70 heures. Pour certains, ce sont largement une centaine d’heures par an. Ce sont autant d’entraînements que l’on a en moins et la qualité qu’on perd au niveau du spécialiste. À chaque fois que nous nous déployons quelque part, nous sommes monopolisés sur un type de mission, et nous ne sommes pas capables de faire les autres. Ceci est très particulier aux détachements opérationnels.
Le Mirage 2000 D est un avion spécialisé d’attaque au sol. Il ne sait faire quasiment que cela. Jusqu’en 1999, il le faisait très bien. Aujourd’hui, il fait encore certaines choses de façon crédible, mais il y a des choses qu’il fait un peu moins bien.
Les missions que nous sommes amenés à faire en Afghanistan, ce sont des missions combinées avec les forces terrestres notamment et également avec les forces spéciales qui agissent sur le théâtre. Nous venons les aider quand ils rencontrent des adversaires. On leur permet de se tirer d’un mauvais pas.
Amiral Édouard Scott de Martinville Mon Colonel, tout d’abord, merci pour votre témoignage qui est effectivement très vrai. Pour rebondir sur ce que vous avez dit sur les missions de défense aérienne, comme vous le savez, la Commission, pour la première fois, devra élaborer un Livre blanc sur la défense et la sécurité. Compte tenu de votre expérience personnelle, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur les missions de sûreté aérienne auxquelles vous avez participé au-dessus du territoire national, et en particulier sur les aspects relatifs à la coopération civilo-militaire ?
Lieutenant-colonel Bruno Foussard — Dans le cadre de l’alerte de défense aérienne, nous sommes passés en septembre 2001, très rapidement après les attentats, à une augmentation très nette du nombre de plots de défen...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Introduction
  5. Acteurs de terrain
  6. Partis politiques
  7. Représentants de la société civile
  8. Responsables européens
  9. Stratèges
  10. Décret
  11. Composition de la Commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale