
- 336 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Bien manger : vrais et faux dangers
Ă propos de ce livre
Que demandons-nous Ă nos aliments ? De respecter les « 3 S » : d'ĂȘtre sĂ»rs, sains et⊠savoureux. Le Dr Jean-Marie Bourre montre ici comment l'obsession du sĂ»r peut conduire Ă sacrifier le savoureux⊠et parfois mĂȘme le sain !AffolĂ© par l'annonce d'Ă©tudes souvent peu sĂ©rieuses rĂ©vĂ©lant les risques que prĂ©senterait tel ou tel aliment, Ă©garĂ© par les injonctions contradictoires de certains « spĂ©cialistes », rendu perplexe par le discours ambiant sur les OGM, la mal-bouffe, le bio et l'agroalimentaire, vous ne savez plus Ă quel saint vous vouer. Que faut-il manger ? Viande ou poisson ? Sauvage ou d'Ă©levage ? SalĂ© ou pas salĂ© ? Gras ou pas gras ? VĂ©gĂ©tal ou animal ?La seule alimentation qui soit saine est celle qui est fondĂ©e sur nos besoins. Comment faire quand fausses rumeurs et tours de passe-passe marketing nous les occultent ? Alors que l'usage Ă outrance du principe de prĂ©caution vire au danger alimentaire, d'oĂč vient le problĂšme : des aliments eux-mĂȘmes ou bien de notre façon de manger ?Voici le livre qui vous permettra de comprendre oĂč sont les vrais dangers de votre assiette et de redĂ©couvrir le plaisir de la table. Sans lequel il ne peut y avoir de santĂ©!Avec La DiĂ©tĂ©tique du cerveau, Jean-Marie Bourre a renouvelĂ© le discours sur la nutrition. Membre de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine, il a dirigĂ© une unitĂ© de recherche de l'Inserm. SpĂ©cialiste des graisses, il est l'un des dĂ©couvreurs des effets des omĂ©ga-3. Il a notamment publiĂ© Les Bonnes Graisses, Les Aliments de l'intelligence et La VĂ©ritĂ© sur les omĂ©ga-3.
Foire aux questions
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Informations
Ăditeur
Odile JacobAnnée
2008Imprimer l'ISBN
9782738121677ISBN de l'eBook
9782738197801Chapitre 4
Pollutions et infections
Jusquâici, cet ouvrage a surtout dĂ©noncĂ© idĂ©es reçues, fausses croyances, manipulations diverses. Mais de vrais dangers nous guettent bel et bien au dĂ©tour de notre assiette, vous dites-vous. En particulier le « chimique », que ne suscite-t-il comme craintes ! LĂ encore, vous allez le voir, les choses ne sont pas si simples. Voici comment vous y retrouver.
Lâallergie alimentaire
La peur de lâallergie pourrait conduire Ă ne plus rien manger. Par prĂ©caution. Car tout le monde est allergique Ă quelque chose, toujours. Il existe des allergies frĂ©quentes, Ă lâarachide ou au latex, par exemple. Dâautres sont plus rares. Sans oublier le blĂ©, de moins en moins rarement mis en cause. La prĂ©caution est donc de lister sur les Ă©tiquettes lâintĂ©gralitĂ© des composants prĂ©sents (fĂ»t-ce Ă lâĂ©tat de trace), au titre du risque dâallergie⊠et de joindre une loupe gratuite pour que lâacheteur parvienne Ă la lire !
Le saviez-vous ?
Pour ce qui est des enfants, 90 % des allergies sont dues aux Ćufs, au lait, aux arachides.
Principe de prĂ©caution oblige, en restauration collective, une multitude dâaliments sont dĂ©sormais exclus, au (juste) prĂ©texte quâune personne pourrait ĂȘtre allergique Ă lâun dâentre eux. Ă ce titre, on prive donc la collectivitĂ©, câest-Ă -dire la quasi-totalitĂ© des convives, dâune diversitĂ© alimentaire qui leur est pourtant indispensable. Ainsi crĂ©e-t-on un vĂ©ritable danger de dĂ©ficits, voire de carence. Cette politique ayant montrĂ© ses limites, nombre de municipalitĂ©s isolent les enfants allergiques dans des lieux qui leur sont rĂ©servĂ©s et oĂč ils mangent des repas prĂ©parĂ©s par leurs parents. Les dangers administratifs susceptibles de dĂ©couler dâun accident allergique Ă lâĂ©cole devenant Ă©normes, de grosses municipalitĂ©s envisagent dâinterdire les cantines aux allergiques dĂ©clarĂ©s ! En effet, laisser les enfants allergiques au milieu de leurs copains et copines pendant la « cantine » sâest avĂ©rĂ© dramatique dans certains cas exceptionnels, car certains ont subi la trĂšs mauvaise plaisanterie dâun autre qui leur glissait subrepticement lâaliment dangereux dans leur repas, quand ce nâĂ©tait pas de maniĂšre innocente ou accidentelle. Parfois mĂȘme, lâenfant allergique absorbait lui-mĂȘme lâaliment dangereux, sous le chantage du « tâes pas cap » !

Donner Ă nos nourrissons des formules lactĂ©es qui leur sont adaptĂ©es relĂšve de la nĂ©cessitĂ© la plus Ă©lĂ©mentaire, Ă©videmment ; elles ne doivent pas ĂȘtre source dâallergies. Cette obligation se transforme en une outranciĂšre prĂ©caution pĂ©diatrique, en France, qui compte plus de 200 formules en rayonnages de pharmacies et distributeurs, alors que le Canada nâen dĂ©nombre que 20 et la SuĂšde 2. Pensez-vous sĂ©rieusement que les petits de ces pays soient mal pris en compte ? Cette prolixitĂ© hexagonale cache une mauvaise maĂźtrise des problĂšmes. Ces formules lactĂ©es hypoallergĂ©niques sont dâailleurs diffĂ©rentes selon les pays. Il sâagit dâhydrolysats de protĂ©ines, poussĂ©s Ă des degrĂ©s divers. Câest-Ă -dire que les peptides sont plus ou moins grands, alors que les rĂ©sidus de protĂ©ines allergisantes sont de longueurs diverses. Sachez quâil existe encore mieux : le comtĂ©, trĂšs affinĂ© (pendant deux ans). Il ne contient plus que des acides aminĂ©s et nâest donc, en rien, allergisant.
Le saviez-vous ?
Il vaut mieux donner au tout â petit du lait entier, plutĂŽt que demi-Ă©crĂ©mĂ©. Ne serait-ce que pour respecter ses besoins Ă©nergĂ©tiques.
Au prĂ©texte des allergies, on voudrait retarder la diversification alimentaire des nourrissons. Or, Ă partir de 4 mois, ils attrapent tout ce qui est Ă portĂ©e de leur main, pour le mettre dans leur bouche, y compris des aliments, des morceaux de pain par exemple. Cet Ă©tat dâavancement neurologique est compatible avec une alimentation.
Le saviez-vous ?
Ă partir de 4 mois, il faut garder le lait et ajouter dâautres aliments.
Et ne pas se laisser impressionner par la joute titanesque de quelques pĂ©diatres, qui affirment que la diversification trop prĂ©coce induit des allergies, pour ensuite se rendre compte que le fait dâattendre en crĂ©e encore plus, faute dâavoir prĂ©parĂ© lâorganisme.
En cas dâallergie au lait de vache, il existe des laits Ă©laborĂ©s avec des protĂ©ines parfaitement hydrolysĂ©es pour les besoins de la cause : ils ne sont donc absolument plus allergisants, tout en conservant lâintĂ©gralitĂ© de leurs avantages nutritionnels, en particulier quant aux rapports entre les acides aminĂ©s indispensables.
Le saviez-vous ?
Le lait de soja doit maintenant ĂȘtre refusĂ© sans aucune restriction.

TrĂšs importante en pratique, la sensibilisation, dĂ©terminĂ©e par les tests, nâest pas une maladie qui impose de supprimer les aliments incriminĂ©s, surtout lorsquâon en consomme rĂ©guliĂšrement !
Le saviez-vous ?
Certains enfants, dont la diversitĂ© alimentaire avait Ă©tĂ© Ă©normĂ©ment rĂ©duite par les parents aprĂšs la dĂ©couverte de rĂ©actions aux tests de sensibilisation, sont devenus maigres, leur croissance et leur prise de poids se sont considĂ©rablement ralenties. AprĂšs renutrition, tout est rentrĂ© dans lâordre. Lâallergie se dĂ©finit par la clinique, confirmĂ©e par des tests associĂ©s Ă des dosages biologiques.
Lâallaitement maternel protĂšge lâenfant de son environnement, câest-Ă -dire de celui de sa mĂšre elle-mĂȘme. En revanche, les laits de femmes pris dans des banques de lait sont pratiquement sans intĂ©rĂȘt sur les infections infantiles. Incidemment, le lait de femme protĂšge immĂ©diatement le nourrisson contre les infections, mais ne prĂ©vient pas lâobĂ©sitĂ© Ă 80 ans, ce qui a tout de mĂȘme Ă©tĂ© avancĂ© !
Souvent Ă©voquĂ©es Ă tort, mais restant malgrĂ© tout encore frĂ©quemment sous-estimĂ©es, les vraies allergies alimentaires sont, en pratique, de diagnostic assez difficile. Comment rĂ©agir devant une manifestation cutanĂ©e anormale qui pourrait ĂȘtre attribuĂ©e Ă une allergie alimentaire ?
Le saviez-vous ?
Les symptĂŽmes doivent se manifester moins de trois heures aprĂšs lâingestion de lâaliment incriminĂ© ; avec quelques variations qui peuvent porter le dĂ©lai Ă cinq heures ou ĂȘtre induites par lâaspirine, lâalcool ou le sport. Accuser un aliment consommĂ© deux jours avant relĂšve de la fantaisie.
Dâautant que lâallergie constitue une sorte de joker mĂ©dical : on fait parfois (souvent ?) appel Ă elle quand on ne sait trop quoi diagnostiquer ! La modestie est de rigueur, la science et la mĂ©decine ne savent pas tout sur tout, loin sâen faut.
Tout nâest pas allergie alimentaire ; souvent, pour la mettre en cause, le pas est franchi, qui sĂ©pare lâextravagance de la folie ! La contrariĂ©tĂ© ne constitue pas une allergie, le voisin indĂ©licat nâa pas besoin dâĂȘtre croquĂ© pour donner des boutons. De mĂȘme pour une allergie Ă la campagne, Ă la musique rap ou bien Ă une politique autant dĂ©sapprouvĂ©e quâincomprise.
Le saviez-vous ?
Concernant la vĂ©ritable allergie aiguĂ«, ses manifestations cutanĂ©es sont trĂšs variables. Elle dĂ©bute brutalement peu de temps aprĂšs la prise de lâaliment, lâintervalle de temps allant donc de quelques minutes jusquâĂ une ou deux heures, tout au plus, en gĂ©nĂ©ral. Elle peut ĂȘtre dĂ©clenchĂ©e par un effort physique. Un ĆdĂšme peut se dĂ©masquer, en particulier au niveau des lĂšvres qui gonflent dĂ©mesurĂ©ment. Ă lâextrĂȘme, elle peut provoquer un grave choc anaphylactique ; rarement une gingivite ou une stomatite.
Six allergies sur dix surviennent chez des personnes reconnues comme ayant une tendance constitutionnelle ou hĂ©rĂ©ditaire Ă prĂ©senter des rĂ©actions dâhypersensibilitĂ© immĂ©diate (elles sont qualifiĂ©es dâatopiques) ; lâassociation avec un syndrome respiratoire est trĂšs frĂ©quente. Lâhyperconsommation dâun aliment peut ĂȘtre Ă lâorigine dâune rĂ©action, de mĂȘme que les perturbations des dĂ©fenses et du fonctionnement du tube digestif ; en fait, dans ce dernier cas, il sâagit de fausse allergie alimentaire.
Les irritants du tube digestif sont parfois impliquĂ©s. En effet, la muqueuse intestinale peut ĂȘtre rendue permĂ©able aux allergĂšnes (antigĂšnes) alimentaires. Sont frĂ©quemment incriminĂ©s lâaspirine, les anti-inflammatoires non stĂ©roĂŻdiens (câest-Ă -dire ceux qui ne sont pas Ă base de corticoĂŻdes), certains antibiotiques⊠et mĂȘme les laxatifs, lâingestion rĂ©guliĂšre de moutarde et dâĂ©pices, les candidoses intestinales, les colites de fermentation dues Ă lâexcĂšs de fĂ©culents, les parasitoses et⊠lâalcoolisme. Les aliments libĂ©rateurs dâhistamine sont mis aussi en cause, comme ceux qui en sont riches. Mais lâ« allergovigilance » est dâactualité⊠car les cellules de notre sang recĂšlent dix fois plus dâhistamine quâil nâen faut pour nous tuer. Il serait malvenu de provoquer une avalanche de cette substance.
Les allergies chroniques Ă©voluent de façon progressive ou par poussĂ©es, sans ĂȘtre obligatoirement accompagnĂ©es de signes cutanĂ©s, digestifs ou respiratoires. Les substances dĂ©clenchantes sont gĂ©nĂ©ralement les mĂȘmes que pour lâallergie aiguĂ«, mais les allergĂšnes sont plus difficiles Ă identifier : aliments simples, « classiques », mais aussi additifs, conservateurs et mĂȘme contaminants. Les manifestations chroniques sont principalement reprĂ©sentĂ©es par une urticaire, une aggravation de la dermatite atopique, un eczĂ©ma des paumes des mains ou de la plante des pieds, et bien dâautres symptĂŽmes encore.
Le saviez-vous ?
LâeczĂ©ma se manifeste au-delĂ de 24 Ă 48 heures de contact, jamais en quelques minutes. Alors que seulement 5 % des urticaires sont allergiques (urticaire type : celle provoquĂ©e par les orties), la rĂ©action doit se faire en moins de 12 heures pour les aliments, moins de 24 heures pour les mĂ©dicaments.
Lâurticaire chronique nâa presque rien Ă voir avec lâallergie, rien avec la tartrazine, qui a pourtant dĂ©frayĂ© la chronique.

Une protĂ©ine allergisante est constituĂ©e dâun long enchaĂźnement dâacides aminĂ©s, repliĂ© plusieurs fois sur lui-mĂȘme. On distingue deux types dâĂ©pitopes, câest-Ă -dire de sites (formĂ©s de successions dâacides aminĂ©s) allergisants. Tout dâabord les « points de colle » au niveau des repliements. PrĂ©sents sur lâaliment cru, ils sont dĂ©truits par la chaleur de la cuisson. VoilĂ pourquoi certains sont allergiques Ă la pomme crue, mais pas Ă celle qui est cuite. Dâautres enchaĂźnements spĂ©cifiques en acides aminĂ©s rĂ©sistent ; lâallergie se manifeste alors quelle que soit la forme dâabsorption. Ils sont parfois proches de ceux quâon trouve sur un aliment totalement diffĂ©rent : on dit alors quâil y a allergie croisĂ©e.
Inversement, une substance peut porter le mĂȘme nom dans nombre dâespĂšces. Câest le cas de lâalbumine. Mais la formulation chimique de la protĂ©ine nâest pas identique chez chacune dâentre elles. Selon le degrĂ© de parentĂ©, le risque de rĂ©action allergique sera plus ou moins important. Ainsi, lâalbumine de lapin ressemble Ă 91,3 % Ă celle de lâhomme, celle de cheval Ă 87 %, de porc Ă 70 %, de bĆuf ou dâagneau Ă 65 %, de poulet Ă 45 %. En thĂ©orie, moins il y a de diffĂ©rence, plus grand est le risque de dĂ©velopper une allergie. Mais nâĂ©liminez pas pour autant par prĂ©caution le poulet, car les allergiques Ă cet oiseau sont pour le moins rares.
Le saviez-vous ?
Finalement, le mĂȘme aliment peut ĂȘtre la source de trois types dâallergies diffĂ©rentes. Prenons pour exemple le thon : qui risque dâĂȘtre impliquĂ© au titre de son histamine, de la prĂ©sence dâanisakis et du fait de la nature propre de ses protĂ©ines !
Des protĂ©ines trĂšs allergisantes, que lâon dĂ©nomme « protĂ©ines de transfert lipidique », existent dans des vĂ©gĂ©taux trĂšs divers, qui nâaffichent aucune parentĂ© botanique. Plus complexe encore, lâallergie dĂ©passe les clivages entre les mondes vĂ©gĂ©taux et animaux, elle ne sâintĂ©resse pas aux particularitĂ©s des espĂšces. La chitnase des fruits de mer croise avec la banane, lâavocat, la chĂątaigne et le latex !
Le saviez-vous ?
Attention aux allergies croisĂ©es : lâallergie Ă un pollen peut induire celle Ă un aliment ! Gare aussi aux allergĂšnes masquĂ©s, qui se retrouvent plus ou moins subrepticement dans une multitude dâaliments : lâarachide, la moutarde, le sĂ©same, le cĂ©leri, les Ă©pices, etc.
En SuĂšde, de nombreux dĂ©cĂšs ont Ă©tĂ© dĂ©plorĂ©s Ă la suite dâune consommation de soja. Ainsi, il y a quelque temps, lâaccident est restĂ© dans les mĂ©moires, une chaĂźne de grande distribution a Ă©tĂ© accusĂ©e dâavoir causĂ© la mort dâune jeune fille qui avait absorbĂ© des nems contenant de lâarachide. La responsabilitĂ© du vendeur rĂ©side alors dans le dĂ©faut dâinscription de sa prĂ©sence sur lâĂ©tiquette. Lâarachide est dâailleurs cachĂ©e dans bien dâautres aliments ; plus particuliĂšrement sa protĂ©ine, qui, peu onĂ©reuse, sert de support dâarĂŽmes. Lâhuile de premiĂšre pression contient des allergĂšnes, contrairement Ă lâhuile raffinĂ©e (cela a Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ©, y compris chez des allergiques reconnus). Mais pas dâaffolement : en France ne meurent chaque annĂ©e (ce qui reste beaucoup trop) que 100 personnes environ par choc anaphylactique, un quart dâentre elles Ă la suite de piqĂ»res dâhymĂ©noptĂšres, probablement autant Ă la suite de lâabsorption dâaliments. Ăliminer le risque consisterait Ă ne plus manger, ce qui est somme toute infiniment plus dangereux que de prendre le volant (huit mille morts par an) ou mĂȘme que dâĂȘtre hospitalisĂ© (autant de morts par maladies dites iatrogĂšnes) ; ou bien encore de fumer la cigarette du condamnĂ©, qui tue Ă coup sĂ»r.
Le saviez-vous ?
En mars et avril, les allergiques au pollen de bouleau dĂ©couvrent que les pommes, les noisettes, les poires, les abricots, les prunes, les cerises, le cĂ©leri leur sont inconfortables : il sâagit de rĂ©actions croisĂ©es. En revanche, pas de problĂšme avec les fruits cuits, car les allergĂšnes sont le plus souvent dĂ©truits par la cuisson.
Dans le mĂȘme esprit, les traitements non seulement culinaires, mais industriels, peuvent faire disparaĂźtre les substances, rendant consommable un produit dangereux Ă lâĂ©tat natif.
Il convient de prendre des gants avec lâallergie ! VĂ©rifiez ainsi que les personnels de cuisine de votre « cantine » habituelle nâutilisent pas de gants en latex : des microfragments pourraient se retrouver subrepticement dans votre assiette et provoquer des crises. Car le latex contient 250 protĂ©ines identifiĂ©es, dont 65 sont allergisantes. Le latex-OGM-analergique nâest pas encore au point ! Si le kiwi arrivait aujourdâhui sur le marchĂ© hexagonal⊠il serait immĂ©diatement interdit du fait des nombreuses allergies quâil induit. Car le fameux principe de prĂ©caution rend frileuses les administrations.
La nature Ă©tant bien faite, quand un ĂȘtre vivant est stressĂ©, fĂ»t-il une plante, il rĂ©agit. Notamment en Ă©laborant des protĂ©ines spĂ©cifiques, que lâon dĂ©nomme protĂ©ines de choc. Or celles-ci sont particuliĂšrement allergisantes ; dâautant que, par dĂ©finition trĂšs robustes, elles rĂ©sistent Ă la chaleur de la cuisson, au pH des prĂ©parations culinaires, aux enzymes qui se libĂšrent lors des processus de cuisine. Or, pour forcer la maturation aprĂšs la cueillette, on utilise par exemple lâĂ©thylĂšne, ce qui constitue un authentique choc ! Chez le modeste navet, il donne une protĂ©ine proche de lâhĂ©vĂ©ine. Donc, attention non seulement au caoutchouc, mais aussi Ă tout ce qui « croise ».
Ce nâest pas du folklore : lâallergie peut mĂȘme se manifester sous forme pulmonaire, Ă la suite dâune fausse route, provoquant lâinhalation de fragments dâaliments.
Excellente nouvelle : aucune allergie au cacao nâest connue !

Petite histoire de colorants : Ă lâĂ©poque de NapolĂ©on Ier, les uniformes devaient ĂȘtre trĂšs vivement colorĂ©s. Car, consĂ©quence de lâĂ©norme fumĂ©e engendrĂ©e par la poudre, notamment par celle des canons, le champ de bataille devenait trĂšs rapidement un vaste nuage dans lequel il Ă©tait difficile de diffĂ©rencier les amis des ennemis. Seule la vive couleur des uniformes permettait dâĂ©viter des mĂ©prises catastrophiques. Plus tard, quand la poudre devint moins fumeuse, cette obligation vestimentaire se retourna contre les soldats : ils devenaient des cibles trop visibles pour des fusils de plus en plus prĂ©cis et performants. La prĂ©vention se devait donc dâhabiller les soldats de la couleur de la nature....
Table des matiĂšres
- Couverture
- Titre
- Du mĂȘme auteur chez Odile Jacob
- Copyright
- Dédicace
- Introduction
- Chapitre premier - Manger : lâun des risques les plus faibles
- Chapitre 2 - Pour ne pas se laisser tromper
- Chapitre 3 - La vraie question : comment élever les plantes et nourrir les animaux
- Chapitre 4 - Pollutions et infections
- Chapitre 5 - Trop de précautions : le vrai danger
- Conclusion
- Quelques chiffres
- Abréviations, acronymes et nanodictionnaire
- Bibliographie