
- 256 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
À propos de ce livre
Aujourd'hui, l'hypnose est devenue une pratique de plus en plus répandue, non pas seulement pour le traitement de la douleur, mais aussi dans l'organisation des soins. Ce qu'offre l'hypnose, sa capacité étonnante de modifier le rapport au temps, de le suspendre, de le ralentir ou de l'accélérer, peut être d'une grande aide pour les soignants, dans certains actes opératoires, dans les troubles chroniques et pour développer la relation au patient. Pour réhumaniser le soin, c'est-à-dire réintroduire des mots, de la parole, du lien. Car l'hypnose est avant tout affaire de langage. Plus qu'une technique, l'hypnose est une manière nouvelle de traiter les blessures de notre époque, burn-out, dépression, anxiété, rééducation. Avec l'hypnose, le patient participe activement à son traitement et, au-delà, c'est un véritable apprentissage que l'on peut découvrir pour mieux vivre le quotidien ! Cet ouvrage illustre les avancées spectaculaires opérées par l'hypnose thérapeutique pour réhumaniser le soin. Il invite à développer la pratique par un travail sur les mots et l'imagination, et explique comment y avoir recours. Patrick Bellet est médecin, président fondateur de la Confédération francophone d'hypnose et de thérapies brèves, président de l'Institut Milton H. Erickson d'Avignon-Provence et rédacteur en chef fondateur de la revue Hypnose & thérapies brèves. Il enseigne à l'université de Strasbourg et à la faculté de médecine de Marseille. Il est l'auteur de L'Hypnose.
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Informations
Éditeur
Odile JacobAnnée
2015Imprimer l'ISBN
9782738133021ISBN de l'eBook
9782738165473PREMIÈRE PARTIE
L’HYPNOSE ET L’IMAGINATION CRÉATRICE :
UN APPRENTISSAGE DANS LES PAS D’ERICKSON
CHAPITRE 1
L’hypnose,
une disposition naturelle
Développer son aptitude à raisonner analogiquement constitue une modalité primordiale pour s’affranchir des recettes toutes faites qui conduisent à la routine et au désengagement thérapeutique. Erickson exhortait ses étudiants à inventer une technique nouvelle pour chaque patient, vaste programme…
Milton H. Erickson considère que l’inconscient est une réserve de ressources, une friche féconde qui ne demande qu’à être cultivée. Cette véritable révolution copernicienne, ce changement de repères impliquent une notion de transmission, d’apprentissage qui concerne au premier chef les soignants puis les patients.
Erickson était un clinicien savant, attentif et expérimenté. Aux connaissances médicales classiques, il ajoutait ses observations et trouvait des raccourcis saisissants. Notre époque friande de recettes et de procédés prêts à l’emploi cherche des techniques reproductibles pour optimiser et rentabiliser. Bien sûr pour des situations d’urgence, où la réactivité est vitale, un tel savoir-faire est indispensable, mais en dehors de ces crises, ne se contenter que de la dimension instantanée du temps revient à s’amputer de possibilités de toute première importance.
Cinquante ans de pratique clinique démontrent la progressivité et l’évolution du travail d’Erickson qui s’inscrit, à une époque donnée, dans un contexte culturel précis. Tout l’intérêt d’Erickson et toute sa difficulté reposent sur la sophistication de son approche, cachée par la simplicité de ses synthèses thérapeutiques fondées sur un sens de l’observation exceptionnel. Son originalité est aussi dans sa capacité à traiter des cas uniques qui sortent du cadre conventionnel, et d’en tirer des applications plus générales. Un renversement. Souvent.
Difficile de le suivre, comédien malin, metteur en scène habile, Erickson déroute ses interlocuteurs, patients ou élèves. Ses histoires charment et intriguent autant qu’elles agissent presque mystérieusement ce qui en fera, aussi, un « guérisseur »… Un livre récent en témoigne1.
Erickson a étudié l’hypnose dite « classique » issue du XIXe siècle et il a su en comprendre les limites pour développer des moyens inédits de les franchir au grand bénéfice du patient. Mais de cette époque ont persisté des préjugés qui continuent de parasiter la connaissance de l’hypnose. Aussi, c’est l’occasion de les lever.
L’hypnose est une aptitude physiologique, naturelle et normale, appartenant à tout un chacun et qui permet d’associer le corps aux dimensions psychologiques de l’être humain et cela est établi depuis 1889, date du premier Congrès international d’hypnose sans que cela ait été remis en question depuis.
Maintenant que nous savons qu’il s’agit d’une disposition individuelle qui nous appartient, nous voilà déjà rassurés. C’est une disposition de notre corps et de notre esprit qui est en jachère. Nous nous en servons sans savoir que nous le faisons, à l’instar de M. Jourdain, notamment quand nous « sommes dans la lune », ici et ailleurs en même temps, distrait de notre environnement et attentif à nos pensées. Plus présent à nous-même qu’à ce qui nous entoure, occasionnant souvent au passage plutôt des réprimandes que des encouragements.
Plus que par des outils transmissibles qui existent, nombreux et souvent difficiles à manier, Erickson impressionne par sa démarche, son aptitude remarquable à tenir compte du contexte. C’est en cela que son enseignement est toujours vivant, nul dogme, nulle vérité ne vient en rigidifier l’essor. Plus de trente-cinq ans après sa disparition, son œuvre suscite encore des travaux qui stimulent le style ou la personnalité de thérapeutes très différents ; et plus encore Erickson a montré comment l’approche hypnotique est compatible avec toutes les formes de thérapie. Loin de faire de l’hypnose quelque chose d’à part, il en a démontré l’universalité ! Ses métaphores imaginatives puisaient leur efficience dans leur naturelle évidence et son goût pour le jardinage, particulièrement pour les cactées, indique à quel point le monde végétal était pour lui une ressource.
Comme si l’hypnose était un jardin étonnant où toutes les saisons coexistent en même temps.
Comme si l’hypnose était un jardin surprenant où toutes les espèces végétales se côtoient en un même lieu.
Comme si l’hypnose était un jardin remarquable où apprendre à vivre mieux, où songer, où rêver créait la réalité.
Comme si l’hypnose était un jardin intime, un territoire dont l’imagination est la langue vivante.
Et aussi suprême paradoxe : être en éveil pour ne laisser à personne la possibilité de faire croire ce dont il faut douter !
Parfois le hasard fait bien les choses, et récemment j’ai trouvé ce courrier opportun pour cette publication, qui illustre certains aspects de l’hypnose.
Clara et son expérience d’autohypnose
Ablon, le 15 décembre 2014
Salut Patrick,
Nous nous sommes rencontrés il y a bien longtemps. C’était dans les années 1980-1990. Depuis, ma route a été sinueuse. L’hypnose m’a accompagnée tout au long de ce chemin. Mais, je l’ai parfois oubliée. Ce n’est pas si facile de pratiquer pour soi, faire de l’autohypnose. Sans entrer dans les détails, je voudrais témoigner d’une expérience qui m’est arrivée et te proposer, si tu penses que cela en vaut la peine, de la diffuser. Ce sont quelques lignes pour tous ces patients qui souffrent et ne savent pas trop quoi en dire et pour ceux, aussi, qui peinent à les soulager. Quelque chose de simple et d’accessible pour ouvrir des axes sensoriels et peut-être plus…
Du fond de ma mémoire, les souvenirs qui me reviennent sont imprécis. C’était l’époque d’un naufrage douloureux pour mon corps et mon esprit.
Voilà cependant cette histoire.
Les alizés poussèrent mon radeau vers cette île perdue. Jaillie de l’horizon comme un refuge inespéré. Elle engloutit mon épave et me laissa rompue. Je ne sais pas combien de jours, combien de nuits, je restai là. À demi morte parmi les goélands, sous les longues palmes courbées des cocotiers fourbus. Elle n’était qu’une berge mouvante sans secours.
Chaque matin, je me forçais pour ne pas pleurer ; ballottée par la houle des jours.
Chaque matin me rappelait ce désastre, échouée sur cette plage abandonnée. Tellement fatiguée, tellement abattue par les fièvres, tellement ravagée par les douleurs et tellement abasourdie par l’angoisse.
Chaque matin n’était qu’un nouveau crépuscule. Ce lieu n’était qu’un exil, un exil intérieur et funeste. Je ressemblais un peu à ces paquets d’algues entortillées encore humides et qui, bientôt, seraient desséchées, mortes au soleil.
Chaque matin les vents se levaient et ne soulevaient que la poussière de mes douleurs. Mon corps, écorché aux récifs qui tailladaient ma peau, suintait sous le sel amer. Depuis si longtemps, si longtemps mes douleurs n’avaient plus de nom, seulement des cris dans la tempête, hurlements dans les dunes.
Ici, les secrets sont bien gardés, les cases sont désertes et seuls les crabes y dorment, tranquilles et cyniques.
Je ne sais pas combien de jours, combien de nuits à rester là, hagarde, sans rien comprendre, confite de douleurs. Des débris du radeau gisaient çà et là et ces médiocres épaves m’ont permis de subsister. Me plaindre à quoi bon et auprès de qui ? Seuls les cris des goélands répondaient à mes lamentations. Le temps, lui aussi, le temps s’était fracassé.
Vulnérable et impuissante, je ne savais pas lire dans les vagues, ni dans les touffes épineuses des dunes, ni davantage dans les plis du sable.
Pourtant un matin, un matin comme un autre, je trouvai à côté de moi une coupe avec de l’eau fraîche. Je n’étais plus seule. Quelqu’un m’observait et peut-être même prenait soin de moi. Mystérieusement…
Un autre matin, ce fut une couverture chaude et douce qui entourait la coupe.
Sans rien demander, des besoins trouvaient une réponse. Une attention qui me redonna espoir.
Et ce n’est que quelques jours plus tard qu’apparut celle, farouche, qui veillait sur moi. Elle était enveloppée d’une grande étoffe souple, un peu comme un sari. Un chapeau de paille au large bord couvrait sa tête, ombrageant son visage d’où seuls émergeaient ses yeux brillants d’une vivacité bienveillante.
Elle s’était approchée à quelques pas et restait silencieuse ; une présence quasi palpable. D’un geste lent, son doigt m’indiqua la dune proche et m’invita à m’y adosser. Et ce fut une évidence.
Toujours en silence, elle accompagnait mon installation avec précision et par des gestes souples de sa tête et de son corps tout entier me montrait : comment caler ma tête sur le flanc de la dune, comment placer mes épaules de sorte que le sable s’incurve autour d’elles, avec un appui confortable de mes hanches pour laisser mes jambes s’écouler à la naissance de la dune.
Sans un mot, déjà, je commençais à ressentir du calme et de la détente.
Et là se produisit un phénomène déconcertant.
Elle commença à me parler dans un langage étrange et inconnu aux intonations rauques et flûtées. Étonnamment, je le comprenais. En tout cas, c’est ce que j’ai cru. Des images se formaient dans mon esprit. Sa scansion vibrante ouvrait des intervalles inouïs.
Mes douleurs, jusqu’à présent diffuses, indéfinissables, commençaient à se densifier ; à prendre forme. Oh ! Ce n’était pas flamboyant ! En fait, comment dire ? Mes douleurs devenaient pâteuses et même un peu gluantes. Simultanément, mon corps était de plus en plus confortablement soutenu par le sable. Un sable très doux, malléable.
Et c’est alors que je compris l’une de ses propriétés. Une propriété très importante : sa capacité d’absorption. Le sable est du sable grâce à l’espace, au vide qui entoure chacun de ses grains ! Un espace salutaire comme celui qui fait d’un disque une roue en créant la place pour le moyeu !
Sous l’effet de la chaleur, mes douleurs sont devenues plus liquides, encore épaisses mais plus fluides. Et c’était comme si le sable les attirait à travers mes muscles, à travers ma peau. Au début, c’était un déplacement ténu, infime, un peu comme des gouttes de transpiration qui se condensent dans les plis de la peau, se rejoignent et ruissellent.
Une sensation de détente et d’apaisement apparut avec une légèreté indéfinissable dans tout mon corps et peut-être, davantage, dans mon esprit.
Mes doigts jouaient, machinalement, sur le côté avec ce sable. Une poignée s’en écoulait en un petit fil...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Dédicace
- Préface
- Introduction
- PREMIÈRE PARTIE - L’hypnose et l’imagination créatrice : un apprentissage dans les pas d’Erickson
- DEUXIÈME PARTIE - L’hypnose est un mode de pensée
- TROISIÈME PARTIE - Réhumaniser les soins
- QUATRIÈME PARTIE - Recherches
- Postface
- Bibliographie
- Remerciements
- Table
- Du même auteur chez Odile Jacob