
- 336 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Arrêter de fumer ?
À propos de ce livre
Pourquoi fume-t-on ? Comment agit la nicotine, ce psychotrope puissant, responsable de toutes les sensations produites par l'inhalation de la fumée ? Pourquoi est-il si difficile de s'arrêter, alors que la santé et parfois même la vie sont en jeu ? Ces dernières années, des progrès importants ont été réalisés dans la prise en charge de l'arrêt du tabac et une aide efficace peut maintenant être apportée même aux fumeurs « résistants ». - Les résultats du traitement nicotinique, utilisé plus rationnellement, sont bien meilleurs. - De nouvelles médications, les psychotropes, sont apparues. - On sait mieux comment lutter contre la dépendance psychologique. Toutes ces données sont décrites dans cette nouvelle édition d'Arrêter de fumer ? qui va ainsi permettre à de nombreux fumeurs de trouver les conseils nécessaires pour se motiver et se libérer de leur drogue. Le professeur Gilbert Lagrue, spécialiste des maladies vasculaires, se consacre depuis plus de quinze ans aux problèmes de la dépendance physique et psychologique. Il a créé l'un des premiers centres d'aide à l'arrêt du tabac.
Foire aux questions
Oui, vous pouvez résilier à tout moment à partir de l'onglet Abonnement dans les paramètres de votre compte sur le site Web de Perlego. Votre abonnement restera actif jusqu'à la fin de votre période de facturation actuelle. Découvrez comment résilier votre abonnement.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l'application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Perlego propose deux forfaits: Essentiel et Intégral
- Essentiel est idéal pour les apprenants et professionnels qui aiment explorer un large éventail de sujets. Accédez à la Bibliothèque Essentielle avec plus de 800 000 titres fiables et best-sellers en business, développement personnel et sciences humaines. Comprend un temps de lecture illimité et une voix standard pour la fonction Écouter.
- Intégral: Parfait pour les apprenants avancés et les chercheurs qui ont besoin d’un accès complet et sans restriction. Débloquez plus de 1,4 million de livres dans des centaines de sujets, y compris des titres académiques et spécialisés. Le forfait Intégral inclut également des fonctionnalités avancées comme la fonctionnalité Écouter Premium et Research Assistant.
Nous sommes un service d'abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d'un seul livre par mois. Avec plus d'un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu'il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l'écouter. L'outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l'accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui ! Vous pouvez utiliser l’application Perlego sur appareils iOS et Android pour lire à tout moment, n’importe où — même hors ligne. Parfait pour les trajets ou quand vous êtes en déplacement.
Veuillez noter que nous ne pouvons pas prendre en charge les appareils fonctionnant sous iOS 13 ou Android 7 ou versions antérieures. En savoir plus sur l’utilisation de l’application.
Veuillez noter que nous ne pouvons pas prendre en charge les appareils fonctionnant sous iOS 13 ou Android 7 ou versions antérieures. En savoir plus sur l’utilisation de l’application.
Oui, vous pouvez accéder à Arrêter de fumer ? par Gilbert Lagrue en format PDF et/ou ePUB. Nous disposons de plus d'un million d'ouvrages à découvrir dans notre catalogue.
Informations
Éditeur
Odile JacobAnnée
2006Imprimer l'ISBN
9782738118189ISBN de l'eBook
9782738190055Première partie
Les données de base
pour comprendre
le tabagisme
pour comprendre
le tabagisme
Chapitre premier
Comment est-on arrivé
à cette situation ?
à cette situation ?
Historique
On ne connaît pas complètement une science tant qu’on n’en sait pas l’histoire.
Auguste COMTE
L’historique peut nous apporter certains éléments de réponse à cette question fondamentale : pourquoi fume-t-on ? Tout ce qui peut permettre au fumeur de mieux en comprendre les raisons peut l’aider à se libérer du tabac.
Depuis la nuit des temps, le fait de fumer a fait partie des coutumes de l’humanité : rôle religieux dans le rituel de diverses croyances, puis rôle thérapeutique avec l’utilisation chez les Égyptiens et les Grecs de diverses plantes, tels l’orégon, la belladone, la verveine. Fumer pouvait également devenir un plaisir lorsqu’on utilisait le chanvre ou le pavot. Les Romains inventèrent la pipe, du latin pipa, tuyau. Mais ces pratiques étaient restées très limitées, jusqu’à ce que Christophe Colomb rapporte le tabac lors de sa découverte du Nouveau Monde ; en effet c’est en 1492 que les Européens virent pour la première fois les Indiens fumer. Dans son histoire générale des Indes, l’évêque Las Casas1 raconte : « Les Indiens hommes et femmes avaient dans la bouche un petit tison allumé ; l’herbe dont ils absorbaient ainsi la fumée était bourrée dans une feuille sèche, comme un mousqueton en papier que font les enfants le jour de la Pentecôte et que l’on appelait “pétard”. Les Indiens l’allumaient par un bout et humaient par l’autre extrémité en respirant largement la fumée avec leur haleine » ; c’était en fait l’ancêtre du cigare. Dans cette civilisation, le tabac avait un caractère sacré, très largement utilisé dans les cérémonies religieuses ; les prêtres ou chamans se servaient des feuilles de tabac en quantités importantes pour obtenir l’exaltation, l’ivresse, en le fumant, en l’avalant sous forme de jus, en le prisant ; ils l’associaient souvent à d’autres plantes à action psychotrope*2 et entraient en transe, parfois jusqu’à un état comateux de mort apparente ; ils disaient communiquer ainsi avec les esprits et acquérir le pouvoir de prédire et de guérir. De nos jours certaines pratiques « vaudoues » perpétuent cette tradition.
Le tabac avait également un rôle thérapeutique : les feuilles étaient mâchées de façon courante dans les tribus, servant essentiellement de stimulant, de coupe-faim. Il avait surtout un caractère général de convivialité, comme cela est décrit par Jacques Soustelle3 : « Une fois le repas terminé, les Indiens se lavaient les mains et la bouche, puis on leur servait du cacao et on leur donnait des pipes. »
On trouve dans les Contes des Indiens d’Amérique des légendes sur les effets du tabac :
« Maichack était un Indien admiré de tous. Bon chasseur, pêcheur habile, cultivateur heureux du manioc, il savait remplir son ventre et celui de ceux qu’il aimait. Mais une longue saison de pluie survint et le manioc ne poussait plus. La forêt était désertée par tous les animaux et les rivières étaient si boueuses que le poisson avait disparu. Alors Maichack avait faim et il savait que ceux qu’il aimait avaient faim aussi. Il errait dans la forêt, mais ne voyait aucun animal ; il marchait, marchait ; il pleurait, l’angoisse et la détresse avaient pris possession de son cœur. Le soir arriva et il était perdu ; il pensa qu’il allait mourir. Pour essayer d’oublier sa faim, il chercha un peu d’herbe ou de feuilles à manger. Il trouva dans le noir une petite plante qu’il ne connaissait pas : c’était “Kavaï-le tabac” ; il la cueillit et mâcha longuement ses feuilles. Alors la nuit peu à peu se remplit de couleurs, l’angoisse qui emprisonnait le cœur de Maichack s’évanouit progressivement ; sa faim et sa tristesse disparurent et il s’endormit. Il rêva et, dans son sommeil, il vit un champ avec des plants de manioc abondants et très riches.
« C’est ainsi que “Kavaï-le tabac” devint l’ami des Indiens ; maintenant lorsque l’angoisse survient “Kavaï” est là : si on le fume, il réchauffe le cœur quand la tristesse est présente ; il ne se mange pas, mais apaise la faim quand la chasse est mauvaise. “Kavaï-le tabac” aide les Indiens à voir l’autre côté des choses. »
Cette légende décrit de façon remarquable certaines propriétés du tabac : capable d’apaiser la faim, de soulager l’anxiété et la tristesse, de relever le moral ; tous ces effets psychoactifs étaient déjà connus empiriquement. On sait aujourd’hui qu’ils sont liés aux propriétés neurobiologiques de la nicotine et sont une des causes principales de la consommation du tabac et singulièrement des cigarettes. Bien plus, et de façon inattendue, la médecine moderne découvre actuellement les effets bénéfiques possibles de la nicotine dans certaines affections.
Les compagnons de Christophe Colomb commencèrent donc à utiliser cette plante, à l’imitation des Indiens et ils l’apprécièrent très rapidement ; ils revinrent en Espagne avec des feuilles qu’ils se mirent à fumer ostensiblement. Comme Las Casas s’étonnait de « cette vilaine coutume », ils répondaient qu’il leur était impossible de s’en défaire.
Dès 1556, la culture de la plante débuta en France par l’intermédiaire du Père Thévet, qui, revenant du Brésil, en rapporta des graines et les planta dans son jardin d’Angoulême. En 1561, Jean Nicot, maître de requêtes et ambassadeur auprès de Sébastien, roi du Portugal, introduisit à la cour de France, auprès de Catherine de Médicis et du Grand Prieur François de Lorraine, une plante aux vertus particulières qu’il appela Nicotiane : « J’ai trouvé une herbe des Indes douée de merveilleuses propriétés contre le noli-me-tangere* et les fistules déplorées comme irrémédiables par les médecins, et un singulier remède aux navrés* », écrivait-il ; Catherine de Médicis l’utilisa avec succès en fumigation contre ses migraines. Cette plante fut utilisée par les médecins comme un remède très efficace ; elle reçut de multiples noms, entre autres, Médicée, Herbe à la Reine, Herbe du Grand Prieur… De nombreuses propriétés étaient décrites : « L’eau de tabac aiguise la vue, efface les taches du visage, guérit la courte haleine, les fièvres, le rhumatisme, l’hydropisie ; elle arrête les hémoptisies et facilite l’accouchement… » ; en poudre « on s’en servait comme d’un sternutoire infaillible pour rappeler à la vie ceux qu’une apoplexie violente ou une léthargie avaient déjà étendus dans le cercueil4… ».
Le tabac était le « guérisseur » miraculeux, la panacée dont l’utilisation était encouragée par Ambroise Paré.
L’origine des noms portés par le tabac dérive de mots américains : le mot tabaco serait-il rattaché à l’île de Tabago ou à la ville de Tabasco au Mexique, comme cela est souvent dit, ou encore au nom du tuyau dans lequel les Indiens introduisaient la plante qu’ils avaient l’habitude de fumer ? Ce serait alors par erreur que les Espagnols et Portugais auraient donné le nom de tabaco au produit fumigène, d’où dérive en France le mot tabac ? Cela est discuté. À Cuba, le cigare était nommé cohiba. Dès 1556, le moine André Thévet, qui avait introduit la culture de la plante en Europe, l’appelait petun, comme les paysans brésiliens ; de là vient le verbe pétuner employé au Grand Siècle et rendu célèbre par la tirade des nez de Cyrano de Bergerac :
« Çà, monsieur, lorsque vous pétunez !
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? »
Évolution d’une épidémie
Le tabac fut d’abord en usage pendant plusieurs décennies en Espagne et au Portugal, puis il gagna la France et à partir de ces pays, en moins d’un siècle, son usage s’étendit comme une traînée de poudre à toute l’Europe, à l’Afrique, à la Russie, aux Indes orientales jusqu’au Japon. Cette extension explosive se produisit à une époque où il n’y avait ni publicité, ni moyens de transport rapide : elle traduit donc une très forte attirance pour le produit. Dès 1623, le grand savant et philosophe Sir Francis Bacon écrivait ces termes prophétiques : « L’usage du tabac s’étend beaucoup, il conquiert les hommes grâce à un certain plaisir secret tel, que ceux qui en ont pris l’habitude peuvent difficilement se restreindre ensuite. »
Toute société qui a goûté au tabac l’a ensuite consommé avec avidité et sous toutes les formes : chique, prise, pipe, cigare, cigarette, cigarillo… Il n’y a pas eu d’exception à cette règle depuis Christophe Colomb.
Quelles sont les propriétés attirantes, miraculeuses, qui justifient cet engouement irrésistible ? « Cette plante réjouissait l’esprit, dissipait les chagrins, tel que ceux qui n’en avaient jamais pris auparavant, en deux ou trois jours se faisaient une habitude si forte qu’ils se réveillaient la nuit pour en prendre, qu’ils en prenaient en mangeant, en conversant, en priant5. »
Au XVIIe siècle, le tabac était consommé de diverses manières : la chique, c’est-à-dire le tabac à mâcher, était utilisée principalement dans les milieux pauvres et par les navigateurs ; le plus souvent le tabac était fumé et la pipe connut alors un développement extraordinaire sous des aspects extrêmement divers, de plus en plus sophistiqués, avec une recherche artistique, aboutissant à de véritables œuvres d’art. En Angleterre, les aristocrates et la bourgeoisie organisaient des « Smoking Parties » ; il est par ailleurs décrit que, dans ce pays, les enfants partaient à l’école avec une pipe en guise de petit déjeuner et qu’ils apprenaient à la fumer lors des récréations avec les maîtres.
En France, au XVIIIe siècle se développa une nouvelle forme d’utilisation, la prise nasale, qui devint un privilège, car le tabac était une denrée coûteuse, à la mode dans l’aristocratie et la haute bourgeoisie, également chez la femme ; ce tabac à priser était placé dans des tabatières, dont certaines très décorées, sous forme de merveilleuses miniatures, constituaient de véritables bijoux ; ceci se traduisit aussi par des chansons populaires comme celle de : « J’ai du bon tabac dans ma tabatière… »
Ainsi le tabac fit fureur ; cette extension très rapide et sa très large utilisation dans toutes les couches de la société n’allèrent pas cependant sans certaines réactions isolées, mais parfois particulièrement intenses.
- – Le pape Urbain VIII, pour remédier à cet abus, courant pendant les messes, fut obligé de publier une bulle par laquelle il excommuniait tous ceux qui consommaient du tabac dans les églises.
- – Le roi d’Angleterre Jacques Ier, qui n’aimait pas fumer car cela le faisait tousser, avait horreur de cette odeur ; c’est pourquoi il partit en lutte contre « cette déplorable habitude, désagréable au nez et désastreuse pour les poumons ». En 1618, il condamna et fit décapiter Sir Walter Raleigh, en partie parce qu’il avait imposé la mode de la pipe à la cour d’Angleterre et avait introduit le tabac de Virginie dans le pays ; le malheureux continua à fumer jusqu’au moment où sa tête fut sur le billot.
- – En Perse, le shah Abbas Ier coupait le nez,...
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Préface
- À propos de la troisième édition
- Introduction
- Première partie - Les données de base pour comprendre le tabagisme
- Deuxième partie - Aspects pratiques de l’arrêt du tabac
- Troisième partie - Les cas particuliers
- Conclusion
- Glossaire
- Bibliographie
- Remerciements